Dans la collection « Signé » des éditions du Lombard qui a pour vocation de : « rassembler des romans graphiques personnels, exigeants : des oeuvres d'auteurs », cette définition n'est pas usurpée. le scénario de
Jérôme Charyn est effectivement personnel ; la violence et la noirceur des bas-fonds de New-York, les communautés new-yorkaises d'Europe de l'est, les mafias ... toutes ces choses qu'on retrouve dans ses scénarii ou dans ses romans, sont bien présentes. Même si, dans cette histoire, il « remonte » bien plus loin que les 70's de New-York, jusqu'aux goulags soviétiques. le dessin réaliste de
François Boucq s'adapte d'autant mieux au scénario, que sa trame est la destinée tragique de Pavel, un prodige du dessin et en particulier du tatouage. Il y a donc quelques belles planches sur la force de l'image dans cet album. Attention, l'extrême violence de l'histoire et donc des dessins peuvent choquer certains. Pour finir deux très belles citations : Il ne voulait rien m'enseigner d'autre par les mots, il disait : « On apprend en regardant. Tout est là. Celui qui ne sait pas voir ne mérite que le monde qui lui a été dicté. (...) Nous sommes l'étoffe d'un rêve. La grâce du dessin nous donne le pouvoir de le modifier, disait-il encore. L'art avait libéré son esprit. Il pouvait vivre dans cette prison. Son esprit, lui était libre. »