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Citations sur Mémoires d'outre-tombe : Anthologie (235)

Tous mes jours sont des adieux.
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Aux repas du midi et du soir, les matelots, assis en r ond autour des gamelles, plongeaient l'un après l'autre, régulièrement et sans fraude, leur cuiller d'étain dans la soupe flottante au roulis. Ceux qui n'avaient pas faim, vendaient pour un morceau de tabac ou pour un verre d'eau-de-vie, leur portion de biscuit et de viande salée à leurs camarades. Les passagers mangeaient dans la chambre du capitaine. Quand il faisait beau, on tendait une voile sur l'arrière du vaisseau, et l'on dînait à la vue d'une mer bleue, tachetée çà et là de marques blanches par les écorchures de la brise.
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Ce n'est pas l'homme qui arrête le temps, c'est le temps qui arrête l'homme.
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Alors commença entre nous la série de ces vous souvient−il ? qui font renaître toute une vie. A chaque vous souvient−il
, nous nous regardions ; nous cherchions à découvrir sur nos visages ces traces du temps qui mesurent cruellement la distance du point de départ et l'étendue du chemin parcouru.
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Je n’emportais que ma jeunesse et mes illusions ; je désertais un monde dont j’avais foulé la poussière et compté les étoiles, pour un monde de qui la terre et le ciel m’étaient inconnu. Que devait-il m’arriver si j’atteignais le but de mon voyage ? Égaré sur les rives hyperboréennes, les années de discorde qui ont écrasé tant de générations avec tant de bruit, seraient tombées en silence sur ma tête ; la société eut renouvelé sa face, moi absent. Il est probable que je n’aurais jamais eu le malheur d’écrire ; mon nom serait demeuré ignoré, ou il ne n’y fût attaché qu’une de ces renommées paisibles au-dessous de la gloire, dédaignées de l’envie et laissées au bonheur. Qui sait si j’aurais repassé l’Atlantique, si je ne m’étais point fixé dans les solitudes, à mes risques et périls explorées et découvertes, comme un conquérant au milieu de ses conquêtes.
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Napoléon réagit avec une force outrée ; mais il avait pour excuse la nécessité de tuer le désordre; son bras vigoureux enfonça trop avant son épée et il perça la liberté qui se trouvait derrière l'anarchie.
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La révolution s'est divisée en trois parties qui n'ont rien de commun entre elles : la République, l'Empire et la Restauration ; ces trois mondes divers, tout trois aussi complètement finis les uns que les autres, semblent séparés par des siècles. Chacun de ces trois mondes a eu un principe fixe : le principe de la République était l'égalité, celui de l'Empire la force, celui de la Restauration la liberté. L'époque républicaine est la plus originale et la plus profondément gravée, parce qu'elle a été unique dans l'histoire : jamais on n'avait vu, jamais on ne verra l'ordre physique produit par le désordre moral, l'unité sortie du gouvernement de la multitude, l'échafaut substitué à la loi et obéi au nom de l'humanité.

p.200
Changement de la société
Livre treizième
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Fille du ciel, aimable innocence, si j'osais de quelques-uns de tes traits essayer une faible peinture, je dirais que tu tiens lieu de vertu à l'enfance, de sagesse au printemps de la vie, de beauté à la vieillesse et de bonheur à l'infortune ; qu'étrangère à nos erreurs, tu ne verses que des larmes pures, et que ton sourire n'a rien que de céleste.
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Hier au soir je me promenais seul ; le ciel ressemblait à un ciel d'automne ; un vent froid soufflait par
intervalles. A la percée d'un fourré, je m'arrêtai pour regarder le soleil : il s'enfonçait dans des nuages
au−dessus de la tour d'Alluye, d'où Gabrielle, habitante de cette tour, avait vu comme moi le soleil se coucher
il y a deux cents ans. Que sont devenus Henri et Gabrielle ? Ce que je serai devenu quand ces
Mémoires
seront publiés.
Je fus tiré de mes réflexions par le gazouillement d'une grive perchée sur la plus haute branche d'un
bouleau. A l'instant, ce son magique fit reparaître à mes yeux le domaine paternel. J'oubliai les catastrophes
dont je venais d'être le témoin, et, transporté subitement dans le passé, je revis ces campagnes où j'entendis si
souvent siffler la grive. Quand je l'écoutais alors, j'étais triste de même qu'aujourd'hui. Mais cette première
tristesse était celle qui naît d'un désir vague de bonheur, lorsqu'on est sans expérience ; la tristesse que
j'éprouve actuellement vient de la connaissance des choses appréciées et jugées. Le chant de l'oiseau dans les
bois de Combourg m'entretenait d'une félicité que je croyais atteindre ; le même chant dans le parc de
Montboissier me rappelait des jours perdus à la poursuite de cette félicité insaisissable. Je n'ai plus rien à
apprendre, j'ai marché plus vite qu'un autre, et j'ai fait le tour de la vie. Les heures fuient et m'entraînent ; je
n'ai pas même la certitude de pouvoir achever ces
Mémoires.
Dans combien de lieux ai−je déjà commencé à
les écrire, et dans quel lieu les finirai−je ? Combien de temps me promènerai−je au bord des bois ? Mettons
à profit le peu d'instants qui me restent ; hâtons−nous de peindre ma jeunesse, tandis que j'y touche encore :
le navigateur, abandonnant pour jamais un rivage enchanté, écrit son journal à la vue de la terre qui s'éloigne et qui va bientôt disparaître.
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A l'aspect d'un beau tableau de la nature, on tombe involontairement dans le silence.
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