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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une Maman, au commencement de ta vie, c'est d'abord un roc, un géant, un corps droit, une fière silhouette, une voix énergique qui t'apprend, une odeur qui te rassure ; c'est une force qui te protège, qui te tiens, te fais avancer. D'elle, tu prends tout ; tu t'en imprègne comme une éponge ; c'est ton unique modèle, c'est ton repère, ton havre de paix, ta puissance tutélaire. Et quand tu arrives à ton apogée, tu assistes impuissant au lent mais irrémédiable déclin de ce monstre sacré. Les absences. Les hésitations. La voix qui se lézarde. Un beau matin, tu la trouves plus petite. Son corps se tasse, se ratatine, devient cassant comme du verre.
La Maman de la narratrice à quatre-vingt-douze ans, et elle sait désormais que sa bataille contre le temps, contre elle-même aussi, est perdue. Elle est tellement fatiguée ! Tout devient « trop loin, trop lourd, trop haut, inaccessible en un mot. » Pour celle qui fut sa vie durant une battante, une résolue, une opiniâtre, le corps fourbu, moulu, rompu a rendu les armes. La vieille voiture est vendue ; les courses sont faîtes par d'autres ; l'espace se rétrécit au point de devenir étouffant. Et puis après le corps, qui dit « que le lierre ne gagnerait pas la tête » ?
Alors, cette vieille femme libre décide de mettre fin à ses jours. Et pourquoi cette ancienne sage-femme qui donna naissance à tant de vies n'aurait-elle pas le droit de décider du moment où elle ferait halte ? C'est pour la fille que l'épreuve est la plus difficile. Comment admettre que son amour pour sa vieille Maman a moins d'attraits que la mort ? Il lui faut entreprendre un long cheminement, fait de révoltes, de résignations, d'abattements, avant de comprendre que choisir le moment de sa mort, c'est la liberté de sa Maman. Ce sera sa dernière leçon.
Vient alors pour cette fille désarçonnée le temps de l'accompagnement, le temps épouvantable du compte à rebours. On règle quelques affaires ; on a de grands et salvateurs fous-rires ; on s'échange les photos de famille et on se souvient ; on ne se prive plus de rien, et surtout pas de ces huitres qu'on avale goulûment ; on se fait les dernières confidences entre filles ; on meuble les silences…
Un livre dur, au style haché, à l'émotion à fleur de peau… Un livre difficile à lire parce qu'il nous renvoie à plein de choses qu'on ne voudrait pas voir, ou le plus tard possible. Un moment rare de lecture.
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«Ce sera donc le 17 octobre. »
«C'est ainsi, par cette phrase, toute simple, ces six mots, tout simples, que tu nous l'as annoncée, ta mort.
Phrase guillotine que cette petite phrase-là. »

Il est des livres dont on a du mal à parler tant ils nous ont touchés. Je vais faire de mon mieux pour celui-là.

Mireille Jospin, la mère de l'auteur, Noëlle Châtelet, décide qu'à 92 ans et au regard de sa santé déclinante, il est temps pour elle de tirer sa révérence. Favorable à l'euthanasie et au droit à mourir dignement, elle a pris sa décision, elle sait quand et comment. Ancienne sage-femme qui a si souvent aidé à donner la vie, elle a décidé de programmer sa propre mort.

La relation fusionnelle qui unit la mère et sa fille va les conduire à s'accompagner dans cette démarche, s'épaulant l'une à l'autre. La mère aide la fille à se faire à l'idée de son départ volontaire tandis que sa fille l'entoure lui permettant ainsi de mener sereinement sa décision à terme. On le comprend aisément, un tel chemin ne peut pas se faire sans larmes mais au-delà de la douleur, les deux femmes vont vivre de grands moments de bonheur.

En effet, contrairement à ce qu'on pourrait craindre d'un tel sujet et en dépit des larmes, rires et fous rires sont de la partie, renforçant la complicité entre les deux femmes qui passent évidemment parfois du rire aux larmes. La mort est présente mais n'est à aucun moment pesante.

« La mort s'apprivoise tu sais !... »

J'ai été interpelé par le fait qu'au-delà de l'importance de préparer son entourage à son départ, la mère attache également un grand intérêt au devenir de ses objets personnels. Certains objets, elle les donnera directement à sa fille. D'autres, seront étiquetés et accompagnés de petits mots déterminant leur devenir. Une façon de tout mettre en ordre, une façon de maîtriser l'après, une manière d'être encore un peu présente par-delà la mort et aussi de s'y préparer…

« Tes petits mots-étiquettes, nous les avons tous trouvés. […] Ils nous ont fait sourire plus d'une fois, « après ». »

Une autre chose qui m'a particulièrement ému, c'est cet échange entre les deux femmes qui reviendra plusieurs fois tout au long du récit, comme aux différents âges de la vie : « Tu me tiens, hein ? -Mais oui, je te tiens… Allez, vas-y, n'aie pas peur ! » Situations vécues, résurgences de l'enfance, je me revois, enfant craintif, avec ma propre mère comme unique mais, ô combien, rassurante référence parentale…

On ne peut qu'être touché par le courage de ces deux femmes. L'une pour la force de caractère lui faisant mener sa décision à son terme. L'autre pour son respect du choix de sa mère même s'il lui faudra un peu de temps pour y parvenir.

La Dernière Leçon ou comment se préparer au Grand Départ programmé de sa propre mère. La Dernière Leçon d'une mère à sa fille mais sans doute la plus bouleversante, la plus poignante.

« Il arrive que le choix de la mort soit un hymne à la vie.»


Un énorme merci à la belle personne qui m'a offert ce livre. Et n'oublie pas, il y a désormais un peu de mes larmes sur ton kleenex…

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Dans ce livre merveilleux, la fille s'adresse à sa maman de 92 ans avec qui elle a une relation très fusionnelle.
La maman a toujours été une femme très responsable, autonome, sage-femme de profession.
A 92 ans, elle décide de mettre un terme à son existence afin de rester digne dans la vieillesse, et de ne pas montrer une laide image de ses derniers jours à ses enfants.
Sa fille accepte mal sa décision et pourtant au fil des pages, elle chemine dans sa réflexion.
En France, ce livre a plus de poids que chez nous en Belgique, où l'euthanasie est légale et depuis peu la souffrance mentale est reconnue comme une des nouvelles causes de ce geste.
Encore faut-il trouver les médecins qui adhèrent à l'idée mais c'est un autre débat.
Pour en revenir au livre de Noëlle Chatelet, il est tellement profond et rempli de pensées qui font mouche que j'ai coché un nombre incalculable de passages.
Seul petit reproche, je trouve que la maman théâtralise un peu trop sa fin et la fait traîner, cela doit être insupportable pour les enfants.
Je ne vois pas bien le livre en film et pourtant, il sort ces jours-ci dans les salles de cinéma.
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Ma lecture date, et faire ce petit avis va de se fait sans doute être plus difficile étant depuis longtemps sortie de l'état émotionnel dans lequel m'a plongée ce livre. La fin de vie, la mort voilà des sujets qui ne sont pas faciles à traiter d'autant plus je pense quand on parle de celle d'un proche tel que celle de sa mère comme le fait ici Noëlle Chatelet avec douceur et tout en émotions. Émotions d'une fille qui voit les jours passés en compagnie de sa mère diminuer et qui devra accepter de la laisser partir et d'une vieille femme de 92 ans fatigué et qui souhaite s'en aller et qui va accompagner sa fille dans l'acceptation de ce choix de mettre volontairement fin à sa vie. J'ai trouvé ce roman très beau, il m'a mis vous savez cette sensation désagréable d'avoir la gorge nouée. Ce livre bien sûr nous fait aussi réfléchir et se poser des questions auxquelles je n' ai pas de réponse, la fatigue est-elle une bonne raison, une raison suffisante pour décider de mettre volontairement fin à ses jours ? Je ne sais pas et à vrai dire ne suis pas certain de vouloir le savoir. Même si le départ se veut sans douleur ici pour les proches, une part de moi ne peut s'empêcher de penser que cette dernière leçon doit laisser un goût quelque peu amer.
La dernière leçon est un livre plein d'émotion qui ne saura vous laisser de marbre si vous vous laissez tenter.
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La vieille Dame (quatre-vingt douze ans) a décidé de mourir. C'est elle qui a choisi le moment. C'est son choix qu'elle va partager avec ses enfants. Elle va leur apprendre le long chemin vers l'absence, les accompagner sur ce travail de deuil qui paradoxalement se fera avant et non après la mort.

La vieille Dame ne veut pas finir dans l'indignité et cette indignité est une affaire personnelle dont personne d'autre qu'elle-même ne peut fixer les limites.



Noëlle Châtelet nous raconte avec beaucoup de pudeur, de retenue mais sans occulter ses propres interrogations et sentiments, le long parcours qu'a imposé sa mère à sa fratrie et à elle-même. C'est avec beaucoup d'amour et d'anecdotes qu'elle relate les derniers mois de cette femme, de cette mère qui fut aussi sage-femme, de celle qui avait choisi comme combat de donner la vie et de choisir sa mort.



Cette chronique d'une mort annoncée, même si parfois est emprunte de beaucoup de tristesse, est une remarquable leçon d'amour filial et maternel. Et c'est bien ces sentiments là qui gouvernent la vie et que l'on souhaite partager jusqu'au bout.

Lien : http://mespetitesboites.net
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C'est dans les halls de gare que se font parfois de belles rencontres. Pour moi ce fut UN LIVRE.

En attendant mon T.G.V, une fois de plus, j'errais au tabac-presse quand mon regard fut attiré par le titre d'un livre : «La dernière Leçon»

Ces trois mots m'évoquaient douceur et poésie.

Je regardais la quatrième de couverture et fus plutôt déçu de constater qu'il s'agissait d'un récit témoignage, qui n'est pas la forme que j'affectionne le plus, écrit par Noëlle Châtelet, fille du personnage principal de ce récit.
Je n'avais, néanmoins, rien d'autre à faire que d'attendre ce train, alors j'ouvris la première page, lus les 6 premières lignes, et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je fus kidnappée, sur le chemin de «La dernière leçon».

«Ce sera donc le 17 octobre».
C'est ainsi, par cette phrase, toute simple, ces six mots, tout simples, que tu nous l'as annoncée, ta mort.
Phrase guillotine que cette petite phrase-là. Couperet. Six mots faits d'acier tranchant aiguisé avec constance, depuis des années.
Tu l'as prononcée tranquillement, calmement. Pour qu'elle fasse le moins de mal possible…


Lorsque l'on se retrouve à l'hiver de sa vie, ce n'est pas la mort qui nous fait le plus peur. Ce qui effraie, c'est la déchéance, la douleur, la maladie, ce corps abimé qui n'obéit plus et le regard d'impuissance de ses enfants sur soi.


«Mourir n'était pas indigne, c'est de rester, si fatiguée qui l'eût été»


C'est le choix de cette mère que l'auteure, Noëlle Chatelet, va nous dépeindre, avec douceur, amour, authenticité, sincérité, générosité, sans tomber dans le pathos. Cette mère qui à 92 ans décide de faire un cadeau à sa fille :

« le cadeau, ton dernier cadeau de mère, tu le voulais magnifique, magnifié. Pour toi, ce ne pouvait être que ta propre mort. Maintenant.
« Maintenant ? Es-tu sûre que c'est maintenant ?
-Oui, ma chérie. Je suis sûre. Je le sais. MOI seule peux le sentir, le savoir. C'est maintenant. Après, ce sera trop tard ……. »


Dans ce puissant cheminement et face à face ce n'est pas la fille qui va accompagner la mère, mais cette mère aimante, fatiguée, usée qui va la prendre par la main et la porter, la préparer à ce deuil, à cette future absence.
Elle le fera avec toute la délicatesse d'une mère, avec amour, sérénité, les larmes mais aussi des rires et des souvenirs. Jusqu'à ce que sa fille soit enfin prête.
Tout au long du récit nous verrons Noëlle Châtelet rentrer en apnée et cette mère qui à chaque instant va lui maintenir la tête hors de l'eau et lui insuffler, le courage et la force de comprendre et d'accepter ce choix final :

«Tu me tiens, hein ?
Mais Oui, je te tiens ! »


Ce livre est un vrai coup de coeur, laissant des traces indélébiles à l'âme. J'ai voulu souligner les plus belles phrases, pour m'en imprégner et je me suis surprise à souligner tout le livre car ce récit est dans sa globalité d'une beauté poignante, bouleversante, renversante…. Chaque mot, chaque phrase, est une bombe prête à exploser dans vos entrailles et au plus profond de votre coeur.

Ce récit ne parle pas de mort, il parle d'un choix. Il parle d'AMOUR, de l'Amour que porte une mère à sa fille et qui va lui apprendre :
«Qu'il faut vraiment l'aimer très fort, la vie, pour préférer la mort »

Sa Dernière Leçon.






PS : le livre est vendu sans kleenex, conseille de Babeliote, préparez vos mouchoirs !


Et Plouf………….. Merci pour tes encouragements, Merci tout simplement …….:)

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Avant d'être un film réalisé en 2015 par Pascale Pouzadoux (avec Sandrine Bonnaire et Marthe Villadonga), "La dernière leçon" (Ed. du Seuil, 2004) est un roman signé Noëlle CHATELET.
Je n'ai pas vu le film et ne le souhaite pas. Un livre suggère des images, le film les impose! ...
Or, j'aime, en lisant, me donner des temps d'arrêt, imaginer les personnages, les confronter aux modèles des personnes que je connais, aux sentiments qui sont les miens, à l'idée que je me fais de la liberté, de l'autonomie et de la dignité, dans la vie comme dans la mort!
Noëlle CHATELET a beaucoup réfléchi et écrit à propos du corps. Dans ce livre, la question de la mort est traitée comme un choix de vie. Il s'agit, avant tout, d'une revendication (politique) au droit à la mort digne, debout et du devoir d'assistance à celui qui aime tant la vie qu'il doit la quitter! Les thèmes du deuil, du partage, de l'hommage, du souvenir et de la transmission d'une génération à l'autre sont aussi abordés tout en pudeur, réalisme et chaleur humaine. Avec Noëlle CHATELET, au rendez-vous de la mort, le rire n'est jamais loin!
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"La dernière leçon" c'est le magnifique chant d'amour d'une femme (Noëlle Châtelet) à sa mère (Mireille Jospin). Parce qu'elle juge le moment venu, parce qu'elle veut éviter le délabrement intellectuel et physique que la vieillesse impose, la mère choisit de mourir et informe ses enfants de cette décision douloureuse. Noëlle Châtelet raconte avec la plus grande dignité ces derniers mois passés en compagnie de sa mère et cette difficile leçon : accepter la mort de celle qui a toujours été présente, la concevoir aussi comme un acte d'amour. de la révolte à l'apaisement et l'acceptation, la narratrice évoque toutes les nuances de ses sentiments, de ses émotions. Elle revisite les souvenirs, les combats menés par cette grande dame. C'est un récit bouleversant et militant pour le droit à la mort dans la dignité, dans l'absolue conscience des autres et de soi. La tendresse, le respect et l'admiration irriguent chaque phrase et la sensibilité de l'écriture laisse le lecteur dans une infinie douceur.
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Passionnée par les récits autobiographiques, ayant apprécié l'écriture de Noëlle Châtelet dans son livre le baiser d'Isabelle, et étant membre depuis plusieurs années de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), il y avait une certaine logique à ce que ce livre se retrouve, un jour ou l'autre, sur mon chemin de lectrice !

Dans ce livre court (171 pages), l'auteure évoque la décision de sa maman de 92 ans d'avoir recours au suicide assisté car celle-ci ne supporte pas l'idée d'être diminuée physiquement et psychologiquement et de devenir, à terme, dépendante des autres pour accomplir les gestes du quotidien. Mais surtout, elle souhaite le faire avant que ses capacités d'action et de discernement ne l'empêchent de le faire et de préparer, comme elle l'entend, ses préparatifs (ranger ses affaires, sa maison et ses souvenirs à des fins de transmission, préparer l'après).

Pendant un peu plus de quatre mois (août à décembre 2003), nous lecteurs sommes conviés à partager le ressenti de Noëlle Châtelet face à cette décision qu'elle dit partager sur le principe (elle l'avait plusieurs fois affirmé à sa maman) mais dont elle dit aussi avoir plus de mal à intégrer quand il s'agit d'entrer dans sa phase de concrétisation. Comment, en effet, accepter l'idée que sa maman avec laquelle elle entretient des liens fusionnels parte, volontairement, avant l'heure et la laisse ainsi orpheline d'elle ?

Alors qu'elle est censée accompagner sa maman dans sa démarche, elle se rend compte en chemin que c'est en fait sa maman qui l'accompagne sur le chemin de l'acceptation, en lui donnant sa dernière leçon de vie, la leçon d'une mère à sa fille pour lui faire comprendre toute la valeur de cette mort choisie, toute la valeur de cette ultime liberté personnelle. Par un lent processus fait de multiples petits gestes d'amour et de partage, elle, la sage-femme fait en sorte que le "travail" d'acceptation et de deuil à venir se fasse sans douleur et dans le respect mutuel. Elle l'accompagne afin de l'aider à renaître à sa mort programmée. L'épisode du rituel d'anniversaire est tellement signifiant de symbolique et de sens !

Alors que le compte à rebours implacable s'égrène, ce qui au départ était ressenti par l'auteure comme une exécution (image du couperet d'une guillotine) se transforme peu à peu en une initiation progressive et sensible, laissant la part belle à la liberté d'être et de ne plus être, et dont Noëlle Châtelet ressort bien sûr bouleversée, mais aussi apaisée.

Que dire ?
Ce livre est dérangeant (on entre vraiment dans l'intimité de la relation mère-fille et on s'interroge sur ce que nous aurions fait si nous avions été dans le même cas. On a tous des parents vieillissants). Il est émouvant et bouleversant (par ces flots et ces mots d'amour qui s'y déversent). Il est éclairant (il donne à voir le point de vue d'une personne concernée et impose le respect). Il est utile (car il démystifie un tabou et permet la réflexion). Enfin, il est apaisant (car il montre que ce qui constitue en général un drame pour une famille peut se transformer, dès lors que ce moment est anticipé et préparé en un acte d'amour partagé).

La seule chose qui m'a manquée à sa lecture est de ne pas connaître le point de vue des autres membres de la fratrie.

Donc, il me semble qu'il faut choisir son moment pour lire ce livre. Il faut le lire dans le calme pour bien en intégrer tous les tenants et les aboutissants. Si vous êtes fragilisé en ce moment, reportez votre lecture car cela reste un livre difficile à lire tant il renvoie à nos propres peurs, à nos propres histoires familiales, à nos propres non-dits.

Néanmoins, si comme moi vous partagez l'idée de l'euthanasie pour vos propres ou pour vous-même, je pense que c'est un livre qu'il faut avoir lu pour mieux comprendre ce à quoi vos proches peuvent être confrontés face à votre décision.

A noter : une "Suite à la dernière leçon" a été écrite par l'intéressée en 2015. Elle retrace la façon dont l'auteure a choisi de favoriser l'adaptation cinématographique de son livre au travers du film de Pascale Pouzadoux, avec dans les rôles principaux Marthe Villalonga et Sandrine Bonnaire également en 2015.





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L'auteur évoque les étapes de deuil, d'acceptation de la mort qu'elle a vécus lorsque sa mère âgée de 92 ans lui a annoncé sa décision de mettre fin à ses jours pour mourir debout quand elle en était encore capable, de ne pas infliger à ses proches "l'image humiliante de sa propre incapacité", "l'image atroce de l'impuissance liée à la vieillesse".
La mère apprend à sa fille dans une "dernière leçon" à apprivoiser la mort, à l'accepter.
Une réflexion sur la vieillesse, le deuil, ses étapes, la mort.
Une décision courageuse, un suicide lié non au dégoût mais au contraire à l'amour de la vie.
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