C'est dans les halls de gare que se font parfois de belles rencontres. Pour moi ce fut UN LIVRE.
En attendant mon T.G.V, une fois de plus, j'errais au tabac-presse quand mon regard fut attiré par le titre d'un livre : «
La dernière Leçon»
Ces trois mots m'évoquaient douceur et poésie.
Je regardais la quatrième de couverture et fus plutôt déçu de constater qu'il s'agissait d'un récit témoignage, qui n'est pas la forme que j'affectionne le plus, écrit par
Noëlle Châtelet, fille du personnage principal de ce récit.
Je n'avais, néanmoins, rien d'autre à faire que d'attendre ce train, alors j'ouvris la première page, lus les 6 premières lignes, et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je fus kidnappée, sur le chemin de «
La dernière leçon».
«Ce sera donc le 17 octobre».
C'est ainsi, par cette phrase, toute simple, ces six mots, tout simples, que tu nous l'as annoncée, ta mort.
Phrase guillotine que cette petite phrase-là. Couperet. Six mots faits d'acier tranchant aiguisé avec constance, depuis des années.
Tu l'as prononcée tranquillement, calmement. Pour qu'elle fasse le moins de mal possible…
Lorsque l'on se retrouve à l'hiver de sa vie, ce n'est pas la mort qui nous fait le plus peur. Ce qui effraie, c'est la déchéance, la douleur, la maladie, ce corps abimé qui n'obéit plus et le regard d'impuissance de ses enfants sur soi.
«Mourir n'était pas indigne, c'est de rester, si fatiguée qui l'eût été»
C'est le choix de cette mère que l'auteure,
Noëlle Chatelet, va nous dépeindre, avec douceur, amour, authenticité, sincérité, générosité, sans tomber dans le pathos. Cette mère qui à 92 ans décide de faire un cadeau à sa fille :
« le cadeau, ton dernier cadeau de mère, tu le voulais magnifique, magnifié. Pour toi, ce ne pouvait être que ta propre mort. Maintenant.
« Maintenant ? Es-tu sûre que c'est maintenant ?
-Oui, ma chérie. Je suis sûre. Je le sais. MOI seule peux le sentir, le savoir. C'est maintenant. Après, ce sera trop tard ……. »
Dans ce puissant cheminement et face à face ce n'est pas la fille qui va accompagner la mère, mais cette mère aimante, fatiguée, usée qui va la prendre par la main et la porter, la préparer à ce deuil, à cette future absence.
Elle le fera avec toute la délicatesse d'une mère, avec amour, sérénité, les larmes mais aussi des rires et des souvenirs. Jusqu'à ce que sa fille soit enfin prête.
Tout au long du récit nous verrons
Noëlle Châtelet rentrer en apnée et cette mère qui à chaque instant va lui maintenir la tête hors de l'eau et lui insuffler, le courage et la force de comprendre et d'accepter ce choix final :
«Tu me tiens, hein ?
Mais Oui, je te tiens ! »
Ce livre est un vrai coup de coeur, laissant des traces indélébiles à l'âme. J'ai voulu souligner les plus belles phrases, pour m'en imprégner et je me suis surprise à souligner tout le livre car ce récit est dans sa globalité d'une beauté poignante, bouleversante, renversante…. Chaque mot, chaque phrase, est une bombe prête à exploser dans vos entrailles et au plus profond de votre coeur.
Ce récit ne parle pas de mort, il parle d'un choix. Il parle d'AMOUR, de l'Amour que porte une mère à sa fille et qui va lui apprendre :
«Qu'il faut vraiment l'aimer très fort, la vie, pour préférer la mort »
Sa Dernière Leçon.
PS : le livre est vendu sans kleenex, conseille de Babeliote, préparez vos mouchoirs !
Et Plouf………….. Merci pour tes encouragements, Merci tout simplement …….:)