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Citations sur Haussmann, Georges Eugène, préfet-baron de la Seine (4)

En seize ans et six mois de magistrature, Haussmann aura, de sa propre initiative, percé 64 kilomètres de voies nouvelles, suscité la construction de plus de 40 000 immeubles, multiplié par trois le nombre des réverbères à gaz, planté 80000 arbres d'alignement - cinq fois plus aux bois de Boulogne et de Vincennes ! - et creusé 585 kilomètres d'égouts ou de collecteurs souterrains.

Bien après la chute de l'hercule, Jules Simon, l'ennemi juré, sera bien obligé de le reconnaître : "II fit, en dix ans, plus qu'on avait fait en un demi-siècle."

Le repentir demeure en dessous de la vérité.
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Et que dire de la table du préfet ? Les grands soirs, c’était encore un service à la française. Cent soixante domestiques déboulaient alors, leurs favoris au rouleau,
d'une raideur impeccable sous la livrée municipale : culotte rouge, habit bleu, aiguillettes d'or. Leur cortège serré passait une multitude de mets différents, sans discontinuer, parmi lesquels l'hôte époustouflé n'avait qu’à designer de temps à autre ce dont il voulait bien se régaler.

L'incroyable énumération de bisques et de fumets, de turbotines et de croustades, de poissons en gelée, de cailles et d'écrevisses en buissons, dont un passage de sorbets vous reposait avant l'attaque des salmis de volaille et des rots, des gigues et, pourquoi pas, des suprêmes, puis celle des desserts et des mignardises à n'en plus se relever, tout ce bréviaire français, en somme, courrait sur des pages entières d'un velin filet d'or fin. Oh! il y avait toujours une fine bouche pour se plaindre, tel ce Fortoul, pâle ministre de I'lnstruction publique, qui, au soir du baptême du prince imperial, notait dans son journal: « Le gras était bien mauvais, et Ie maigre peu abondant. »

L’abondance, pourtant, même pour un rapide buffet d'honneur, faisait les choux gras des gazettes quotidiennes. On s'en délectait à l'avance : "Sept grands buffets semés ça et là [...] distribueront aux invités 25 000 glaces, 35 000 verres de punch, 15000 bouillons, d'innombrables gâteaux, sorbets, chocolats, liqueurs fraiches, cafés glaces, vins de toutes espèces."

Ces vins, justement, éclipsaient bien souvent les prouesses culinaires. La cave de l'Hotel de Ville faisait l'orgueil de son hôte. Pour avoir régné sur la Guyenne, Haussmann, il est vrai, s'y entendait. Et cela se savait. Le beau monde sifflait donc tout ce qu'Yquem, Lafite et Léoville pouvaient livrer de flacons, auprès desquels un chambertin ou une romanée-conti trouvait parfois grâce. Ce vin-là devait vous griser sans vous abattre, puisque après il fallait danser.
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Ni Murat ni Ney n'ont fait Ie Premier Empire ; tout au plus l’ont-ils illuminé . Si Haussmann n'a pas plus fait Ie Second, il en apparaît comme l'atlante, et Ie restera parce qu'il en porte sur les épaules tous les paradoxes.
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Parce qu'il était haï des opposants, parce qu'il exaspérait les bonapartistes, des jaloux, des ambitieux ou d'autres plus sincères, qui voyaient en lui un obstacle à la refondation populaire du régime, Haussmann apparaissait comme le maillon faible qu'il convenait de faire sauter pour accoucher d'un Empire libéral. C'était à qui l'abattrait le premier.
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