AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330027650
192 pages
Actes Sud (11/03/2015)
3.62/5   29 notes
Résumé :
Au cours des derniers jours de mai 1871, le gouvernement d'Adolphe Thiers se résolut à réprimer dans le sang la Commune de Paris. La Semaine sanglante s'accompagna d'un gigantesque incendie, au cours duquel le feu menaça dangereusement le Louvre et ses collections, de même que la Bibliothèque impériale, livrant aux flammes son fonds de cent mille volumes précieux… Face au sinistre, deux hommes : un conservateur, jusque là confit dans ses notices de catalogue, et un ... >Voir plus
Que lire après Le brasier : Le Louvre incendié par la Commune Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Si Paris, ses musées et ses collections survécurent à la seconde guerre mondiale grâce à l'action bien connue de Rose Valland, il n'en fut pas de même en 1870/1871 et « Le brasier » revient en détail sur la destruction des Tuileries, l'incendie partiel du Louvre et la perte irrémédiable d'une partie des oeuvres.

A l'été 1870, l'impératrice Eugénie fit évacuer vers Brest une partie des chefs d'oeuvre et le Comte de Nieuwerkerke orchestra ce sauvetage.

La chute de l'Empire et la défaite mirent fin à cet exode et quand la commune prit le pouvoir en 1871, elle congédia une partie des équipes et prit en otage les trésors nationaux.

Henry Barbet de Jouy, conservateur révoqué du Louvre, resta sur place et discrètement mais efficacement réussit à stopper l'incendie initié par les communards (coté rue de Rivoli) et à sauver ainsi ce qui pouvait l'être. Puis tout aussi discrètement il exfiltra Dalou, l'un des chefs incendiaires, et lui fournit un passeport pour l'Angleterre.

Martian de Bernardy de Sigoyer, officier français prit la décision de briser les charpentes qui reliaient le Louvre aux Tuileries, stoppant ainsi l'avancée des flammes (coté quai de Seine). Il disparut dans la nuit du 25 au 26 mai près de la Place des Vosges et son cadavre mutilé fut retrouvé lors de la libération de la capitale.

Nicolas Chaudun sort de l'ombre les acteurs du drame et rappelle ce que fut la politique et les ordres de la Commune d'une part, la politique et les consignes des versaillais d'autre part et décrit les heures dramatiques qui firent partir en cendres les Tuileries et une partie de nos collections.

Sans juger il rappelle l'action (et l'inaction) des pompiers parisiens et souligne l'action des milliers d'anonymes qui sauvèrent la cathédrale Notre Dame de Paris.

Un petit livre ; une page d'histoire méconnue ; un bel hommage aux parisiens. Etayé par une solide documentation, un plan de l'ensemble Louvre-Tuileries et un index cet ouvrage est passionnant.
Commenter  J’apprécie          935
Aux armes, citoyens, aux armes!

Mai 1871, la Commune vit ses derniers combats derrière ses barricades: les Versaillais sont entrés dans Paris par les quartiers de l'ouest. Adolphe Thiers, futur président de la République est un chef de guerre implacable. La semaine sanglante va faire une hécatombe des morts et d'exécutions sommaires.

La ville de Paris va être transformée en brasier. Martyrisée, elle va voir partir en fumée des lieux symboliques d'un pouvoir monarchique. Le mot d'ordre du comité communard est : "si on recule, on brule".

Le palais des Tuileries construit au XVIe siècle pour Catherine de Médicis, résidence officielle du Second Empire, va être pillé, saccagé et enfin brulé par les Communards, cherchant à retarder l'avancée des troupes. Et surtout par vengeance aveugle idéologique.
Dans le grand incendie du coeur de la capitale, le sauvetage du Musee du Louvre va être une course contre la montre, par l'intervention courageuse de ses employés et des troupes versaillaises. Le vieux Palais sera entièrement détruit ainsi que la bibliothèque impériale du Pavillon Richelieu.

Plan de Paris en main ou dans la tête quand on connait bien la capitale, il est passionnant (et sidérant) de suivre la progression des combattants, l'incurie de certains, le courage d'autres, le fracas des échauffourées sur les barricades, dans les rues et les immeubles, et l'avancée inexorable des troupes régulières vers le centre du dispositif de défense communard: la Concorde, le Musée du Louvre et l'Hôtel de ville.

Nicolas Chaudun fait avec faconde et causticité, un récit historique vivant, torpillant certains personnages et faits convenus, rétablissant quelques vérités et saluant quelques héros méconnus. Ses propos sont argumentés, ses sources solides. Une page très noire de notre histoire parisienne. Nulle autre guerre ne blessera la capitale ainsi.

(A noter: un plan du Louvre en fin de volume, que je n'ai découvert que tardivement)

Commenter  J’apprécie          390
24 mai 1871, 1 heure du matin. Alors qu’explose dans une formidable déflagration le monumental dôme des Tuileries, le « général » Bergeret écrit : « Les derniers vestiges de la royauté viennent de disparaître ; je désire qu’il en soit de même de tous les monuments de Paris ». Les Tuileries, mais également l’Hôtel de Ville, le Palais de justice, la Cour des Comptes et le Conseil d’État, l’hôtel de Salm, siège de la Légion d’honneur, le Palais Royal, la Bibliothèque impériale et ses 100 000 volumes... La liste des monuments parisiens entièrement ou partiellement ravagés durant la terrible Semaine sanglante, épisode final de la Commune de Paris, est glaçante. Il s’en était cependant fallu d’un rien qu’elle ne s’allongeât davantage. N’avait-on pas ordonné d’incendier Notre-Dame ? L’hôtel de la Marine ? « La Bourse, la Banque, la place des Victoires, la place Vendôme, le jardin des Tuileries... », avait rageusement complété le « général » Eudes. L’ouvrage que Nicolas Chaudun vient de consacrer à cet épisode particulièrement sombre de l’histoire de notre patrimoine propose de nous plonger dans ces quelques jours qui ravagèrent Paris. Tout en venant déboulonner le mythe forgé par Marx d’une fièvre incendiaire dictée par d’impérieux motifs tactiques, l’auteur vient nous conter l’épisode méconnu de l’incendie du Louvre, qui devait logiquement brûler en même temps que les Tuileries. Face à cette perspective effroyable se dressèrent pourtant deux personnages que rien ne prédestinait à cela : Henry Barbet de Jouy, discret conservateur au Louvre qui en assura la protection, et Martian de Bernardy de Sigoyer, un officier qui prit la décision de briser les charpentes qui reliaient le bâtiment aux Tuileries, stoppant ainsi l’avancée des flammes. Deux figures héroïques aujourd’hui oubliées dont la plume alerte de Nicolas Chaudun vient honorer la mémoire.

Par Olivier Paze-Mazzi, critique parue dans L'Objet d'Art 515, septembre 2015
Commenter  J’apprécie          140
Le Brasier est un livre assez court mais très intéressant sur un épisode de la Commune de Paris en 1871, la Semaine sanglante. Au cours de celle-ci le gouvernement d'Adolphe Thiers replié à Versailles va définitivement mettre fin à la Commune dans un bain de sang. L'ouvrage se concentre plus particulièrement sur l'incendie du Louvre par les Communards au cours de cette terrible semaine de mai 1871. L'auteur s'appuie sur des documents d'archives peu exploités à ce jour ainsi que sur des photographies des combats prises par le photographe Hippolyte Blancard pour égayer son propos. Je trouve cependant que le lecteur doit connaitre un minimum d'éléments historiques sur cette période pour comprendre le contexte. le texte me parait parfois un peu confus. Il balance entre l'essai, le récit et le roman. Passées ces considérations, le Brasier est instructif et donne un éclairage exact sur les faits grâce à l'exploitation de photographies.
PS : Hippolyte Blancard (1843-1924) est également connu pour ses photographies prises pendant la construction de la Tour Eiffel. 658 plaques photographiques du siège de la commune de Paris sont conservées aux Archives de la Ville de Paris. L'auteur a consulté ces clichés pour écrire son ouvrage.
Commenter  J’apprécie          160
La Commune de Paris, la semaine sanglante, l'incendie du Louvre…. Cela aurait pu être intéressant….

Mais ce roman, porté par un style journalistique froid et sans références n'est pas agréable à lire ; ce livre n'est pas tendre pour les communards...

On sent que l'auteur est plus préoccupé par les oeuvres d'art que par les humains : normal étant donné le parcours de l'auteur, historien de l'art.

De trop nombreux personnages à qui ils manquent cruellement des biographies pour se retrouver dans cette histoire...


Commenter  J’apprécie          184

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le palais d'Orsay et ses décors par Chassériau? On l'a oublié. La manufacture des Gobelins avec sa collection de tapisseries dont certaines dataient du XVème siècle? Bah! les lissiers n'en ont pas moins poursuivi leur activité. L'Hôtel de Ville? On l'a rebâti; son pastiche a effacé dans les mémoires les fastes de l'original et les plafonds à jamais perdus d'Ingres et de Delacroix. Les Tuileries? Mais c'est un jardin! Ah? Il y avait un château, aussi? Oui, symbole de la monarchie...Oh bon! Mais le Louvre? Qui se rappelle l'incendie du Louvre. Peut-on imaginer un instant ses collections réduites en cendres? ses charpentes carbonisées? ses murs noircis? Le palais pourtant a perdu là ses avant-bras, pas encore dévolus au musée, fort heureusement . Il y a perdu également un pavillon et sa galerie, avec mille richesses, cette fois des trésors de bibliophilie... Il s'en est fallu d'un rien pour que la Grande Galerie de peinture ne flambe comme paille au milieu des combats.
Commenter  J’apprécie          223
Or, Sigoyer foula le monde tout d'un bloc. Sans haine, jamais. Avare de prêches, il ne se salit pas. Accomplissant le bien nécessaire, il ne luttait pas contre le mal absolu. Il eut encore cette prudente élégance de périr avant la curée à laquelle, n'ayant plus d'avant-postes à reconnaître mais, à la place, des planques à suspecter, ses chasseurs finirent par s'associer. L'heureux coup du sort le désembourbait de la gabegie fratricide. Il lui épargnait du même coup la postérité du "versaillais". Alors, pour le commandant marquis, point d'opprobre, non. Mais le silence, cette autre mort qu'on inflige par suivisme. Ou par paresse.
Commenter  J’apprécie          10
La bienfaisance n'excluant pas non plus un zeste de pédagogie politique et sociale, le très altruiste docteur Rousselle avait fait placarder à toutes les portes du palais une affichette qui proclamait ceci :
"Peuple ! L'or qui ruisselle de ses murs, c'est ta sueur ! Assez longtemps tu as alimenté de ton travail, abreuvé de ton sang ce monstre insatiable : la monarchie ! Aujourd'hui que la révolution t'a fait libre, tu rentres en possession de ton bien ! Ici tu es chez toi ! Mais reste digne parce que tu es fort ! et fais bonne garde pour que les tyrans n'y rentrent jamais !"
Commenter  J’apprécie          10
L unanimisme parlementaire n'a jamais rien valu de bon à la France : C'est à la quasi- unanimité que les membres du corps législatif avait jeté un Empire au pied d'argile contre l'Allemagne unifiée ; à l'unanimité presque que,70 ans plus tard,
leurs successeurs délégueraient les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Commenter  J’apprécie          10
Nous sommes pris entre deux bandes de fous, ceux qui siègent à Versailles et ceux qui sont à l'Hôtel de Ville!
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Nicolas Chaudun (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Chaudun
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Saviez-vous que les plus belles oeuvres du musée du Louvre ont bien failli périr dans un incendie. C'était il y a 150 ans, pendant la Commune de Paris.
« le Brasier », de Nicolas Chaudun, c'est à lire en poche chez Babel.
autres livres classés : histoireVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (79) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3184 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..