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EAN : 9782742792788
220 pages
Actes Sud (05/01/2011)
3.77/5   22 notes
Résumé :
Août 1870, l'armée impériale est pulvérisée, le trône renversé, le territoire envahi. L'effondrement instantané du Second Empire abasourdit l'Europe entière; il inaugure pour la France un siècle de déclin convulsif. On a beaucoup glosé depuis, et d'autant plus que la gabegie du printemps 1940 a reproduit en détail la "débâcle" de l'année terrible". dans cette avalanche de commentaires, rien sur l'empereur. Rien, sinon cette sempiternelle rengaine d'un souverain défa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le poisson pourrit d'abord et toujours par la tête et cet adage s'applique parfaitement à la décomposition du second empire qui aboutit à la défaite de Sedan et à la reddition de Napoléon III.
Fragilisé par un gouvernement démagogique dont la première décision fut de réduire les effectifs de notre armée, trompé par une presse belliqueuse, le pays entre en guerre alors que le chef de l'état est gravement malade, tordu de douleur et incapable de gouverner.
Le calvaire de l'empereur, le chemin de croix de l'armée, sont la trame de cet été en enfer. Nicolas Chaudun décrit jour par jour cet été 1870 en suivant les pas de Napoléon III, de son fils et en décrivant les manoeuvres de l'impératrice, nommée régente.
Etayée par un énorme travail d'archives, cette étude pulvérise la légende noire romancée par Zola dans « La débâcle » et rétablit la vérité qui est suffisamment catastrophique pour ne pas être travestie.
Cet ouvrage humain, passionnant et instructif complète, à mes yeux, l'incontournable réquisitoire de Léon de Montesquiou « 1870 : Les Causes politiques du désastre » qui se concentre sur les fautes politiques mais omet l'état de santé de l'empereur.
Cet été en enfer voit des milliers d'hommes mourir pour la France, et la proclamation de l'empire allemand prépare le terrain aux guerres mondiales du XX siècle, d'où l'importance de tirer les leçons de ce funeste été.
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Ce fut l'été de la déconfiture impériale...

En 1870, Napoléon III est un empereur gouvernant une France libérale, et qui en dépit des bruits de bottes de Bismarck à la frontière de l'est, reste un partisan de la paix. C'est un voeu pieux face à une opinion publique française cocardière, qui souhaite en finir avec la Prusse et une impératrice orgueilleuse et "va-t-en guerre" pour assoir durablement le trône de l'héritier adolescent.

Las! Les efforts diplomatiques font chou blanc et la guerre sera déclarée au début de l'été, mettant laborieusement en marche une armée française en état d'impréparation et d'incurie, commandée par des officiers généraux aveuglés de suffisance et pontifiants, déplaçant la troupe de place en place sans raisons stratégiques.

C'est la descente aux enfers pour l'empereur. Souffrant d'atroces crises de lithiase urinaire, abruti par les doses massives d'opium qui le rendent comateux, poussé par son épouse à batailler, quitte à être mort ou vainqueur, il n'est plus que l'ombre de lui même, pâle comme un spectre, perdant du sang par le fondement.

On connaît le dénouement. Ce sera Sedan en septembre 1870, où la troupe subit un vrai massacre en dépit de son héroïsme. L'empereur aura bien du mal à faire cesser le combat par des ordres refusés par l'état major qui s'obstine en dépit des morts inutiles. Il est fait prisonnier.
La France est envahie. L'Empire est mort.

Par un récit documenté et précis, cette agonie est disséquée de l'intérieur, dans le calvaire d'un homme malade poussé à la guerre. Une fin de règne qui ajoute à son image de dirigeant fantoche, de manière sans doute injuste. L'impératrice n'est en tous cas pas épargnée, dans une prise de position dynastique extrême qui n'empêchera pas la mort d'un fils héritier courageux, engagé dans les armées anglaises et tué par les Zoulous dans 1879.

Un récit alerte, vivant, explicatif, qui reste un essai historique, une tragédie qui se lit comme un roman, et qui complète en document "la débâcle" d'Emile Zola.
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Napoléon III aurait pu rester dans L Histoire comme un César père des libertés avec le tournant amorcé par l'Empire libéral ! Mais, affaibli par la maladie, il cède à la tentation bonapartiste de la guerre, piégé par Bismarck, pour le trône d'Espagne et là c'est la débâcle totale ! La fête impériale se termine mal, par la capitulation de Sedan. le récit de la chute brutale du Second Empire est alerte et saisissant.
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Ce court ouvrage de Nicolas Chaudun est non seulement instructif sur le plan historique, mais il nous relate, comme dans un film catastrophe, ce que fut la débâcle de 1870 qui aboutit à la capture de Napoléon III, mettant définitivement fin à l'expérience impériale française.
On a peine à croire que les événements relatés ici soient réels, tant se conjuguent l'arrogance d'un empire en déclin, l'incurie des généraux qui entourent l'empereur et l'aventure incertaine, pour ne pas dire hasardeuse, dans laquelle se trouve plongé le pays.
Au-delà de la déchéance d'un régime et d'un modèle, la débâcle se double de la déchéance physique d'un homme usé par la douleur que lui occasionnent de terribles coliques néphrétiques.
On oscille entre incompréhension et une forme de pitié pour cet homme défait, pris entre les coups de boutoir des Prussiens et les exigences d'une impératrice soucieuse de protéger le trône et d'assurer un avenir à son fils.
Cette débâcle n'est que la première, elle occasionnera bien d'autres turpitudes pour le pays, de la commune de Paris à l'instabilité chronique de la IIème République dont les lois constitutionnelles n'arriveront qu'en 1875.
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En août 1870, l'armée impériale, lancée sans préparation sérieuse dans une guerre avec le Reich, a abandonné tout espoir. Elle est battue, balayée, pulvérisée autour de Sedan. La France est envahie. le Second Empire vit ses dernières heures dans une sorte de longue agonie lamentable et dramatique. Après un départ la fleur au fusil, c'est maintenant la course à l'abîme. Napoléon III semble même en quête d'une fin suicidaire. Il erre sur les champs de bataille, ajoutant encore à la confusion générale. Il n'est plus que l'ombre de lui-même et doit supporter des souffrances physiques terribles en raison de la présence dans sa vessie d'une pierre grosse comme le poing et un désarroi moral causé par la rôle trouble de l'Impératrice qui se considère déjà comme régente.
Excellent livre historique sans la moindre dérive romanesque, l'ouvrage de Nicolas Chaudun nous fait suivre jour après jour et presque heure par heure cette débâcle qui préfigure celle du printemps quarante. le style est assez académique et sans le moindre effet dramatique. Aucun dialogue, aucune mise en scène ou interprétation racoleuse ou manichéenne. Des faits, rien que des faits. La figure de Napoléon III, cet autocrate qui se voulait libéral, humanitaire et économe de la vie de ses soldats, en ressort grandie et cette malheureuse affaire qui porte en germe la boucherie de 14 et la catastrophe de 40 en arrive presque au niveau de la tragédie antique. On apprend beaucoup sur les personnages et les évènements de cette période troublée.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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critiques presse (1)
Bibliobs
07 juillet 2011
[Nicolas Chaudun] montre comment la chute du Second Empire s'incarne dans la déroute d'un cadavre ambulant. Aucun historien n'avait si bien écrit la relation journalière de cette agonie. Le plus étonnant est que Chaudun le fasse avec un tel brio.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Longtemps après la défaite, liquéfié sur votre lit de mort, vous accrocheriez la manche du fidèle ami qui vous veillait : "Dis-moi, Conneau, nous n'avons pas été des lâches à Sedan?" Non, Sire, vous n'avez pas été lâche. On vous reprochera amèrement d'avoir livré la place et l'armée sans avoir tout tenté, et cela 'malgré l'avis des généraux indignés", proclamerait jusqu'en 1918- quel hasard ! - le Nouveau Larousse illustré. Mais non, Sire, pas lâche ; un peu faible, peut-être ; humain, plutôt. Vous l'avouerez plus tard : "On a prétendu qu'en nous ensevelissant sous les ruines de Sedan, nous aurions mieux servi mon nom et ma dynastie. C'est possible. Mais tenir dans la main la vie de milliers d'hommes et ne pas faire un signe pour les sauver, c'était au-dessus de mes forces [...] Mon cœur se refuse à ces sinistrés grandeurs." Cette faiblesse, précisément, fut votre ultime grandeur. Car cette décision inéluctable, vous l’avez prise en souverain. Ce serait votre dernier geste d'empereur, un geste déplorable certes, mais accompli au-dessus d'une mêlée illisible, au milieu d'élans contraires et de tiraillements aveuglants. Vous avez "vu" le désastre et pris, d’autorité, la décision de ne pas le consommer tout entier.
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Ce 1er septembre se lève à peine, et déjà s'avance le cortège des désolations. Il n'est pas 6 heures quand une ambulance ramène en ville le maréchal de MacMahon méchamment blessé. Ange s'est immédiatement porté à son chevet : un éclat d'obus lui a emporté la fesse. Il a aussitôt confié le commandement au général Ducrot, qui depuis deux jours milite pour le retrait sur Mézières. Tout semble donner raison à Ducrot : à Mézières, où Palikao l'a fraîchement expédié en train, le corps d'armée du général Vinoy attend l'arme au pied ; d'autre part les wagons de vivres qu'on avait vus en souffrance à Carignan ont, presque par erreur, fini leur course là-bas - c'est ainsi qu'on manque de tout à Sedan. Ducrot sait ce qui lui reste à faire. Il n'empêche, ce changement de chef est un coup dur. Car voilà maintenant deux heures que l'on se bat. Des Bavarois se sont lancés à l'assaut de Bazeilles, un village prospère à trois kilomètres au sud-est de la citadelle. Pour le moment, les "marsouins" de la division d'infantene de marine du général de Vassoigne - on dit la "division bleue" en font du pâté-Mais pour combien de temps ?
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De la même manière que le recouvrement de l'Alsace et de la Lorraine a pansé les plaies de la "débâcle", le siècle des totalitarismes a cicatrisé les égratignures du coup d'Etat. La grossièreté de nos mœurs politiques, leur attirail bling-bling surclasseront pour toujours la vulgarité présumée de la cour impériale. Napoléon III reparaît en champion des nationalités ; en homme fort par lequel aurait pu, dans la paix, arriver la démocratie... L'expédition du Mexique se justifierait presque, en contre-feu face à l'hégémonisme américain.

A ce train, on finirait par réhabiliter la plus fantasque de nos souveraines, et le plus lascif de nos monarques.
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Napoléon III avait jadis répliqué : "Comment voulez-vous que les choses marchent dans ce pays? L'Impératrice est légitimiste; Morny est orléaniste; moi- même je suis républicain; il n'y a qu'un seul bonapartiste, c'est Persigny, mais il est fou."
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Napoléon III avait jadis répliqué : "Comment voulez-vous que les choses marchent dans ce pays? L'Impératrice est légitimiste; Morny est orléaniste; moi- même je suis républicain; il n'y a qu'un seul bonapartiste, c'est Persigny, mais il est fou."
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« le Brasier », de Nicolas Chaudun, c'est à lire en poche chez Babel.
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