L'oreiller de la belle Aurore

Je suis très ennuyée pour écrire ma critique car j'ai eu énormément de mal à lire et finir ce roman que j'ai trouvé terriblement lent et interminable.

Je ne peux rien redire au français, qui est irréprochable, à part me plaindre de tournures de phrases trop ampoulées et de longueurs pour des choses que j:ai jugées complément inutiles. de fait, il m'a fallu attendre 81 pages pour commencer à percevoir l'intrigue et voir mon intérêt titillé.
Mais cela n'a pas duré, et j'en suis désolée pour l'auteur.

L'intrigue est minimaliste, on se perd dans les vies racontées en quelques pages de tous les personnages qui croisent la route d'Anthelme, sans parler ceux qui prennent la parole, interrompant sans arrêt le cheminement du roman.

Anthelme est aussi ennuyeux et monotone que sa vie et son appartement, miroir de lui et de son âme qu'il va sauver en allant chercher à la source, en remontant le passé de ses ancêtres, avant de s'attaquer au sien.

À la fin, je me suis juste dit : ouf !! Tout ça pour ça ?

J'aurais tellement aimé plus de rythme, de passion, d'émotion là-dedans ! L'auteur a voulu faire de la musique avec les mots, mais comme pour le jazz, ils ont été pour moi dissonants et je n'ai pas pu entrer en résonance.

Mais ce n'est que mon avis et tout est subjectif, ne l'oubliez pas.

Je remercie tout d'abord les éditions Trédaniel et l'opération Masse Critique pour l'envoi de cet ouvrage.

... En revanche je me sens un peu gênée car je suis complètement passée à côté de cette histoire. Je suis allée au bout par respect pour l'auteur et l'éditeur mais ce fut ... interminable.

J'ai trouvé cette lecture laborieuse ...

Le fait qu'il y ait plusieurs narrateurs (sans que je ne comprenne trop ce qu'apportait à ce récit en particulier cette acrobatie littéraire ...) était lourdingue ( ... une petite gymnastique cérébrale à faire chaque fois, me demandant : "ah mince , qui raconte cette fois ci ?" ... rien de méchant certes mais mon côté flemmard a râlé quelques fois ...).

J'ai trouvé pas mal de longueurs ... Une petite citation pour donner un exemple parmi d'autres : "La cuisine ... Elle est SOBRE , très basque, veinée de vert et de rouge, PEU DECOREE, chaleureuse, peuplée de bois, de bambou et d'ustensiles, de cadres et de dessins, de livres culinaires, d'une cheminée ancienne au tablier de pierre patinée". Anthelme nous explique que sa cuisine est "sobre / peu décorée" mais dans sa phrase il y a tant d'accumulations de détails que finalement j'ai eu tout sauf l'idée d'un endroit "peu décoré" (!!!) / épuré . Bref ...

Par ailleurs ( et c'est uniquement un problème/avis personnel ) : rien ne m'exaspère plus que quand on évoque quelqu'un de façon sacralisée à coup de "Il" (avec un I majuscule) ou de "Elle" (avec un E majuscule) , j'ai tendance à trouver ça davantage ridicule que touchant... Autant vous dire que j'ai souffert pendant une bonne partie du bouquin ( ... allez , à la rigueur qu'Anthelme évoque cette fameuse "Elle" , ok pourquoi pas même si arghgrrrrr, mais que les autres narrateurs emploient également ce "Elle" pour parler de la nana en question au lieu de dire son prénom qu'ils connaissent pourtant bien ... je ne comprends pas... à part dans le but de m'énerver je ne vois pas ... ah! ).

Tout est si pompeux, emberlificoté , bavard que tous ces drames ne m'ont pas touchée ... un comble. L'émotion était noyée par tout ce bla-bla ...
BREF . Je suis désolée : ce fut un flop.

L'oreiller de la belle Aurore c'est une recette, que dis-je, un des monuments de la gastronomie française. C'est aussi ici, dans ce roman, la recette d'une vertigineuse métamorphose. Imaginez un violoncelliste virtuose, engagé dans une carrière internationale, n'ayant d'autres soucis que le bien-être de son nombril, affublé d'un nom qui ferait penser à une vengeance divine, Anthelme Ducon-Loisillon, vaniteux à souhait et toujours inquiet qu'un événement, un être, un désaccord ne vienne se placer entre le Soleil et lui, un grand et puant artiste soudain mis à terre, assailli par les démons sortis soudain des placards du dedans, mangé maintenant par ses ombres, jeté comme mort hors du sillon de sa gloire désormais éteinte.

C'est cette descente en enfer et cette renaissance que raconte Pierre Chavot avec un merveilleux sens du récit, orchestrant cette odyssée qui implique Anthelme mais aussi ceux qui sont restés dans son parage, au plus près, conscients que l'être un jour s'ouvrirait à la vie. Une odyssée qui mène de cette haute estime de soi, cette suffisance à l'ouverture du coeur.

Une histoire pleine de rebondissements avec un héros qui découvre ses ressources intérieures et décide de vivre pleinement sa vie, un premier roman lumineux.

Après une enfance chahutée par des drames et un amour contrarié, la musique et la gastronomie l'aident à affronter sa destinée.

Sa philosophie de vie : vivre intensément en écoutant sa petite voix intérieure, assumer ses passions, accueillir la vie tout simplement.

Ce héros est touchant, sensible et nous ressemble. Cela m'a émue et donné envie de le suivre sur la voix de sa résurrection.

Les passions qui le guident, toute son histoire, ses atermoiements et ses peurs font écho en nous.

Suivez Anthelme, vous ne le regretterez pas.
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Un très beau récit qui nous tient en haleine jusqu'au bout, un écriture fine et des personnages bien campés. Un roman à recommander. Visiblement, je n'ai pas lu le même livre que les lecteurs négatifs ci-dessous. Un affaire de goût et de liberté d'appréciation.