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EAN : 9782818051030
160 pages
P.O.L. (19/08/2021)
3.37/5   19 notes
Résumé :
« C’est là, au seuil de la ville, immense, tentaculaire, de cette première nuit sans toi, que j’ai commencé à comprendre. Combien je t’aimais. »

Être amoureuse, follement, comme on peut l’être à vingt-cinq ans, et finir par être abandonnée. Connaître les doutes, les mensonges, les lâchetés, la jalousie. Histoire fatale et banale, familière. Celle des romans d’amour. Celle des amoureuses de tous les livres.
C’est à la fois l’histoire de la narr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Sublimissime. Quel texte ! Écrire pour guérir. Et bâtir un mausolée pour cet amour-là. Édifier pour en survivre surtout. L. Chennevière décrit avec une précision presque chirurgicale la rupture du grand amour. Elle décide de lui écrire ce qu'elle a (encore) sur le coeur, et mélange toutes les étapes : la souffrance, le déni, l'espoir, la colère, l'acceptation, etc. même la ponctuation est chahutée, les idées se bousculant entre le "tu", le "je", et le "on". Quand les gestes et les silences préméditent les derniers mots-couperets. Ce texte est à la fois d'une grande intimité, sans maquillage, et d'une telle grandeur que tout le monde y trouvera un bout de ses amours perdus, les vrais, les impossibles, les fantasmés, les trop vite écourtés. Ceux qui blessent quand ils ne tuent pas, ou ceux qui lassent, ou ceux à bout de souffle : un mausolée pour les matérialiser et vivre encore, après. Bravissimo.
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Un roman très singulier sur un sujet qui l'est moins, la rupture amoureuse et le séisme qu'elle produit.

Un récit qui semble être écrit d'un seul jet, sans vraiment de chronologie, une succession d'instants lumineux, de souvenirs fugaces et de pensées pour conjurer cette nuit solitaire.

Sans fard, La narratrice revient sur sa relation avec cette homme qu'elle ne nomme pas mais qui s'impose à elle, il est partout, tout le temps. On en connaît sa voix, son caractère, sa peau, ses soupirs et ses rires, mais jamais son prénom.

Elle l'avait senti venir pourtant, cette rupture, quelques indices de-ci de-là, des silences et un éloignement progressif. Et c'est justement pour rompre cette distance et dire en mots tous ces moments passés avec lui que la narratrice écrit ce livre ou cette lettre, à celui qu'elle aime et qui ne lira sûrement jamais ces mots.

Ce sera un mausolée de papier, un réceptacle à son amour mort, ayant pour unique destinataire celui-là même qui lui a causé tout ce désespoir. Mais ce livre n'est pas qu'un livre de tristesse. Toutes les émotions y sont ressenties avec la vitalité et l'intensité de la jeunesse et des premières fois. Et si c'était à refaire, et bien elle le referait, car la douleur n'est rien face au bonheur intense de l'avoir connu.

Un texte à l'écriture très originale et expressive, faite de cassures et de ruptures, justement. On imagine la voix émue, entrecoupée de pleurs. Une hésitation permanente entre le je, le il et le nous, ou comment l'amour finit par dissoudre celui qui s'y noie.

Après quelques difficultés relatives à la plume particulière de Louise Chennevière, je me suis finalement coulée dans cette lecture, le souffle retenu, jusqu'au point final. le style trop présent m'a peut-être un peu distancée des ressentis de cette jeune femme, mais j'ai apprécié l'universalité des impressions décrites. Chacun s'y retrouvera, à un moment ou un autre.


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Elle l'a aimé passionnément, éperdument, à en souffrir. Mais il n'est pas question d'en mourir tant ce texte palpite de vie, d'un souffle suspendu à l'écriture du mot juste, à l'alignement de phrases qui s'épuisent parfois avant de repartir gonflées d'une toute nouvelle énergie. On peut y prendre le pouls de l'amoureuse, sentir vibrer la passion dans toute sa splendeur puis son effondrement. Car de cette histoire simple, Louise Chennevière sublime la veine littéraire pour livrer une magnifique bataille des sentiments.

"Car le temps et le monde jamais ne nous attendent, ne se soucient pas de ça, car les choses toujours commencent et finissent, se lèvent et s'effondrent, car il faut avancer et qu'on ne peut pas se tenir pour toujours à l'heure d'une minable, d'une ridicule peine d'amour. Quand on est libre et qu'on a, la vie devant soi".

Comment se bat-on avec la passion, la dépendance, le chagrin d'amour, lorsque l'on est une jeune femme indépendante, forte, prévenue par ses lectures "depuis toute petite" que les romans d'amour finissent toujours mal ? Quand on ne veut surtout pas du destin de ces héroïnes de papier qui finissent "éperdues et abandonnées" ? On prend la plume, on fouille au plus profond des émotions et des sensations, on recrée, on raconte. On porte la plume là où ça fait mal, tout en construisant une sorte de remède à l'oubli, ce mausolée de papier dans lequel reposera la dépouille de cet amour perdu mais si intense, si constitutif de ce que l'on est et de ce que l'on sera après. Dans ce livre, un livre s'écrit qui ne sera jamais terminé, dédié à un seul lecteur qui ne le lira jamais, peu importe parce que nous, lecteurs de Mausolée avons la chance de nous laisser couler dans les phrases à la forme si singulière de celle qui transforme la douleur en offrande littéraire.

"Oui j'aurais préféré, n'avoir rien à en dire parce qu'on n'écrit jamais que sur les choses quand elles sont mortes, quand elles ne sont plus, et que j'aurais voulu me tenir moi, pour toujours à l'instant de ce bonheur avec toi".

Comme la chienne, le premier roman de Louise Chennevière prenait aux tripes, Mausolée entre sous la peau et se diffuse lentement comme un sérum de vérité des sensations. C'est fascinant. Je suis définitivement accro à son écriture.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Écrire la douleur, le manque, le coeur brisé, l'esprit vide et puis plein – tourbillon, maelström, trou noir. Louise Chennevière laisse ses phrases courir sur la page, déferler sur le papier, sur la ponctuation qui vient briser ces vagues de mots, ces soubresauts poétiques entrecoupés de sanglots, de hoquets. La plume déconcerte, bouleverse. le propos est à la fois d'une intimité folle et d'une universalité indéniable, celui de la femme qui souffre et raconte l'homme rêvé, silhouette d'encre et de fantasmes bien davantage que de chair et de sang (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/12/17/mausolee-louise-chenneviere/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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-Mausolée : ou le tombeau de l'amour.

“Oui, j'aurais préféré, n'avoir rien à en dire, parce qu'on n'écrit jamais que sur les choses quand elles sont mortes, quand elles ne sont plus, et que j'aurais voulu me tenir moi, pour toujours à l'instant de ce bonheur avec toi".

Après la publication de son premier roman Comme La Chienne. Nous retrouvons Louise Chenneviere dans ce nouveau roman Mausolée publié aux éditions P.O.L.

-Peut-on aimer en restant soi-même sans s'oublier?
Voici, la question que nous pouvons nous poser durant notre lecture, mais aussi dans notre quotidien et nous pouvons trouver un semblant de réponse dans ce roman. Au début de sa relation avec cet homme, la narratrice est heureuse. Cependant, sa relation avec lui se détériore au fil du temps, à la fin et elle se retrouve aliéné par sa passion amoureuse. Cette relation l'obsède et nous pouvons le constater à plusieurs reprises et notamment par l'absence de détails sur l'actualité et une focalisation constante sur cet homme. Ce manque d'information sur le monde extérieur nous plonge d'une manière intime dans cette relation toxique mélangeant la sexualité, la drogue et l'alcool. La narratrice occulte tout ce qui n'en fait pas partie. Toutefois, nous pouvons souligner ces nombreuses tentatives pour s'émanciper de cette relation, pour retrouver son indépendance.
Néanmoins, à chaque fois, son désir pour lui finit par surpasser ce besoin de liberté. La narratrice vit à travers l'affection que lui porte cet homme, elle porte des robes pour lui plaire, elle ne voit plus ses amis, elle démissionne pour pouvoir se rendre toujours disponible pour être avec lui. Dans cette relation, l'homme orchestre un contrôle et une emprise permanente sur elle. Il critique ses goûts littéraires et son comportement et cette dernière n'ose pas se défendre, car elle a peur de le perdre.
Ainsi, ce roman pourrait être une mise pour le lecteur en garde la femme contre les dangers de la passion amoureuse.

-Un roman en constante construction:
La relation qui unit les deux personnages est une relation destructrice comme nous l'avons évoqué précédemment et cette destruction se traduit dans le style de la narration et dans la forme du roman.
À l'instar de Marguerite Duras, la narratrice revient d'une manière déchronologique sur cette relation qui a rythmé sa vie durant plus de deux ans.
Ce roman sans chapitre se présente sous la forme d'une lettre adressée à son amant qu'elle ne nomme jamais. le style de la narratrice révèle ses états d'âme et sa souffrance, car son coeur est brisé tout comme son style. Nous pouvons le voir avec cette langue qui ressasse sans cesse son amour perdu et les nombreuses répétitions, les phrases interrompues et hachées.
L'écriture se présente ainsi comme un moyen de faire le deuil de cette relation en chassant sa peine par l'écriture, c'est également un moyen pour elle de ne jamais l'oublier, l'homme qu'elle aimait.

Ce Mausolée de papier n'est pas somptueux, au contraire, cet édifice est fragile comme leur histoire d'amour, personnifiant la fin de leur relation, s'imposant comme le point final de leur histoire.
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critiques presse (1)
LeMonde
10 septembre 2021
Mausolée est l’histoire d’un ravissement dont l’auteur n’est pas celui que l’on croit : où la fiction dérobe les cœurs et où le corps des amants se superpose à celui du texte – où le désir de littérature, enfin, l’emporte sur le désir amoureux.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Oui j'aurais préféré, n'avoir rien à en dire parce qu'on n'écrit jamais que sur les choses quand elles sont mortes, quand elles ne sont plus, et que j'aurais voulu me tenir moi, pour toujours à l'instant de ce bonheur avec toi.
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C’est toi, l’énigme de ta présence, le rythme impalpable de ton corps. Toi et non pas cet être abstrait, avec lequel depuis deux
ans je vivais, cet être sans substance, sans passé, désincarné, sans nom, par toi ridiculisé – Lui. Lui que je n’avais pas nommé pourtant, car quel autre nom que le tien aurais-je pu lui donner ? Et ça je ne pouvais pas, inscrire ton nom noir sur blanc, au cœur du livre à venir. Est-ce par pudeur,fierté, perversité, par jalousie, peut-être ?
Ton nom que je n’avais plus jamais prononcé, plus nulle part entendu, ni lu, ce nom que j’avais pris garde hier encore de ne
pas prononcer, comme si je savais qu’unevfois qu’il aurait été dit, il serait trop tard, que je ne pourrais plus l’oublier, ne pas
vouloir le dire encore et encore – qui était venu échouer sur le bord de mes lèvres,au fond de la nuit, dans le creux de tes bras, comme s’il s’était tout ce temps tenu quelque part en moi attendant de pouvoir
un jour encore, te nommer.
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On a tellement ri. Comme on riait toujours, de tout et de rien, juste de cette joie d’être ensemble, inépuisable alors. Oui, je riais
tout le temps, parce qu’en toi, tout toujours m’étonnait, m’enchantait, cette façon que tu avais de voir le monde, d’y
déceler partout l’absurde, de relever toujours les décalages, les petites dissonances du réel, et ces expressions que tu inventais,
qui ne voulaient rien dire et pourtant tu jurais toujours les avoir entendues quelque part, et je les adoptais tout de suite, alors
on se mettait à les dire beaucoup toi et moi, et l’on s’était forgé à force, une langue qui n’était comprise que de nous.
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Je suis revenue, je t’ai revu et tu es reparti. Et maintenant je suis. Seule, avec le livre impossible. Et je comprends alors comme
je m’étais trompée en croyant qu’il me suffisait de le vouloir pour t’oublier, de le dire pour le faire. Comme si cela avait quoi que ce soit à voir, avec la raison, la volonté. En croyant que les mots, pouvaient pour nous,
quelque chose. Pourtant ce soir encore je vais continuer à. Écrire. Juste parce que je bne sais quoi faire d’autre. C’est peut-être
pour ne pas m’effondrer tout à fait, tenir. À la page, m’accrocher à ces signes que frénétiquement j’y dépose.
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Je ne mangeais rien, voir les autres le faire même me dégoûtait. Et rire, je détestais les entendre, rire. Je buvais beaucoup. J’avais commencé tout
de suite, ce matin-là où j’étais revenue. J’étais restée un moment sur le seuil de mon studio, j’avais regardé chacune des choses, le courrier entassé à mes pieds, le lit défait, les livres empilés contre le mur, des feuilles entassées sur le bureau, les photos au mur, les plantes sur le balcon qui avaient crevé, à travers la fenêtre les arbres décharnés déjà, aux branches desquelles ne restaient que quelques feuilles moribondes, tristes.
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Videos de Louise Chennevière (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louise Chennevière
"Bienvenue aux éditions P.O.L", un film de Valérie Mréjen. Pour les 40 ans des éditions P.O.L, quelques un(e)s des auteurs et des autrices publié(e)s aux éditions P.O.L écrivent une carte postale et laissent un message aux éditions P.O.L. Avec par ordre d'apparition de la carte postale: Violaine Schwartz, Jean-Paul Hirsch, Lucie Rico, Emmanuel Lascoux, Jacques jouet, Philippe Michard, François Matton, Frédéric Boyer, Catherine Henri, Suzanne Doppelt, Lamia Zadié, Marianne Alphant, Suzanne Duval, Laure Gouraige, Emmanuel Carrère, Jean Rolin, Elisabeth Filhol, Célia Houdart, Nicolas Fargues, Nicolas Bouyssi, Louise Chennevière, Frédérique Berthet, Marie Darrieussecq, Jocelyne Desverchère, Jean Frémon, Kiko Herrero, Julie Wolkenstein, Emmanuelle Bayamack-Tam, Liliane Giraudon, Frédéric Forte, Pierric Bailly, Valère Novarina, Hélène Zimmer, Nicolas Combet, Christian Prigent, Patrice Robin,, Emmanuelle Salasc, Alice Roland, Shane Haddad, Mathieu Bermann, Arthur Dreyfus, legor Gran, Charles Pennequin, Atiq Rahimi, Anne Portugal, Patrick Lapeyre, Caroline Dubois, Ryad Girod, Valérie Mréjen / Dominique Fourcade, Marielle Hubert, Robert Bober, Pierre Patrolin, Olivier Bouillère, Martin Winckler, Jean-Luc Bayard, Anne Parian, Nathalie Azoulai, Julie Douard, Théo Casciani, Paul Fournel, Raymond Bellour, Christine Montalbetti, Francis Tabouret, Ryoko Sekiguchi,
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