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Citations sur L’Homme au perroquet vert (27)

« Votre pied, il a quoi ? »
Maître Simon eut un étrange sourire.
« Celui qu’a forgé mes os était pas bon ferronnier. Je suis né monstrueux. Ou fabuleux, j’dirais.
-Je suis désolé…
– T’y es pour rien. Et puis mon vilain pied de bouc m’a permis d’échapper à la guerre.
-Non, je suis désolé de vous avoir jeté des cailloux quand j’étais petit.
– Bah, ça non plus, t’y es pour rien. Un enfant choisit pas de jeter des cailloux sur un infirme.
– Pourquoi il le fait alors ? Pourquoi je l’ai fait, moi et les autres ? »
Maître Simon acheva son gobelet de café.
« Parce qu’il faut beaucoup grandir dans sa tête pour être libre de ses actes. Et encore, certains le sont jamais. »
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Nettoyé des boues de l’hiver, le village revêtait ses parures d’avril. Anémones et géraniums coloraient les jardinières tandis que pâquerettes et pissenlits couraient sur les talus. De jeunes oiseaux voletaient dans les haies, guettés par l’ombre attentive d’un chat. Le ciel étalait son bleu royal sur les toits. L’air embaumait.
(page 55)
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Solitaire dans sa masure, une colère sourde grondait en lui. Cette histoire de résurrection n’était que mensonges ; aucun mort ne se relevait du sépulcre, ni les soldats tombés dans les tranchées, ni les héros du cénotaphe, ni ce vagabond crucifié qui se disait fils de Dieu.
(page 54)
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Pendant qu’ils s’aimaient, les salamandres sortaient du creux des pierres et montaient la garde.
(page 135)
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Pauvre de naissance, un peu demeuré sinon vaguement crétin, Pierre Izard dont le nom pâlissait sur la tombe, n’avait eu dans sa vie que ses bras de forçat, son cou de taureau et son misérable dos à louer à la journée, que les fermiers des environs employaient à tour de rôle aux travaux éreintants.
(pages 12-13)
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Longeant le mur, il devait tantôt s’en écarter pour contourner une souche qui ouvrait grand devant lui sa gueule de racines, tantôt s’en approcher jusqu’à frôler ses pierres moussues. Des branches basses égratignaient ses bras et d’invisibles toiles d’araignée embrassaient sans prévenir son visage. Il progressait toutefois dans ce dédale végétal avec l’aisance d’un chevreuil, foulant de ses brodequins de soldat une terre noire aux arômes grisants de moisissure.
(page 105)
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Sous un petit chapeau de paille noire, bordé de cheveux blancs filandreux comme de l’étoupe, son visage loin d’être aussi ridé qu’André l’avait cru de loin, semblait au contraire une toile tendue sur le châssis de son crâne. Par endroits, là où l’os transparaissait davantage, la peau présentait l’aspect luisant d’un cuir ciré, lisse, d’un ton jaunâtre.
(page 101)
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La gorge serrée, André leva la tête. Derrière le mur du cimetière, quelques arbres dressaient leurs branches enchevêtrées. Certaines, mortes, ne reverdiraient plus ; mais, sur d’autres, de fins bourgeons perçaient déjà, semblables à de minuscules dents rouges crevant la chair végétale.
(page 17)
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Sa musculature, en se développant, se révéla plus fine, mieux proportionnée. Ses mains devinrent fortes, mais ses doigts restèrent déliés. Ses bras s’endurcirent de biceps fuselés. Ses épaules s’arrondirent, mais son cou resta galbé, plus semblable à l’encolure d’un pur-sang que d’un bœuf. Ses jambes même le portèrent avec une autre fermeté. Son pas dans la rue devint celui d’un homme.
(page 76)
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Alors, dans un tourbillon qui fut comme un rire, André découvrit que les lèvres de Suzanne étaient un autre fruit au goût de cerise, mûr, juteux, et qu’il en avait faim de tout son être.
(page 117)
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