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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec Une forêt d'arbres creux, Antoine Choplin poursuit sa réflexion sur la faculté de l'art à retranscrire la réalité, ou comment saisir le fracas et la laideur du monde surtout lorsque d'autres s'évertuent à dissimuler, falsifier la vérité. C'est ce qui s'impose au caricaturiste Berdrich déporté au camp tchèque de Terezin lorsqu'on lui demande d'élaborer les plans de construction du crematorium du ghetto.
Rien n'échappe à l'oeil de l'artiste qui dessine clandestinement avec ses amis du bureau des dessins la lassitude, la faim, la maladie...tout ce qui exprime l'angoisse oppressive dont tout le monde souffrait. Même au péril de leur vie.
On retrouve dans ce court récit ce qui ressemble un peu à une obsession pour l'auteur: le pouvoir de suggestion de l'art et le regard singulier de l'artiste. Certes, l'image ou le visuel ont souvent un impact émotionnel plus fort que les mots. Évoquer plutôt que de raconter, frapper l'esprit pour mieux laisser une empreinte mémorielle. Encore faut-il avoir la faculté pour celui qui écrit sur ce thème de capturer avec les mots ce qui leur échappe.
Fort heureusement, Antoine Choplin maîtrise cet art de faire surgir avec une incroyable économie de mots une atmosphère, un sentiment, des instantanés qui frappent la rétine. Il s'illustre par un style cristallin, des phrases capables de renvoyer des images qui matérialisent sous nos yeux des fragments de vie dotés d'une réelle force méditative.
Pourtant, il n'y a pas de déflagration, ni d'exercices de style dans ces chapitres courts. J'aime lorsque un auteur écrit sans la nécessité d'emplir tout l'espace du récit. Tout est dans le détail, si bien qu'on a pas l'impression d'avoir sous les yeux une histoire, mais plutôt un compulsif d'images que seul un oeil avisé et attentif à ce qui l'entoure est capable de restituer. le détail est donc révélateur et l'évocation bouleversante.
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Nous sommes en 1941 à Terezin, un camp ghetto où étaient enfermés ingénieurs, architectes, scientifiques, tous les juifs susceptibles d'être utiles aux nazis.
Quand Bedrich y arrive avec sa femme et leur bébé, il est affecté à l'atelier de dessin, une pièce calme qui pourrait apparaître comme un havre de paix hors de l'horreur du camp, si les détenus n'étaient obligés de dessiner l'enceinte du four crématoire.
Pour s'évader mentalement de cet enfer, mais aussi pour témoigner, ces hommes se retrouvent le soir pour dessiner leur quotidien avec le secret espoir de remettre leurs croquis à la Croix Rouge pour que le monde entier connaisse l'horreur qui abrite ses murs.

« Ce dont ils parlent, c'est d'un colis qu'ils voudraient remettre clandestinement aux délégués de la Croix-Rouge au moment de leur venue. Trente oeuvres soigneusement sélectionnées pour leur force de témoignage de la réalité du ghetto et qui feront savoir ce qu'ils vivent pour de bon à Terezin. »

En 120 pages, avec une économie de détails, qui rend le récit infiniment pudique, Antoine Choplin déploie toute la délicatesse de sa plume pour raconter cette histoire tirée d'un fait historique.
Un roman grandiose par sa simplicité.
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Décembre 1941. Bedrich Fritta, caricaturiste de profession, sa femme et son jeune fils sont conduits jusqu'au ghetto de Terezin en République tchèque. Bedrich est séparé de sa femme et de son enfant et affecté au bureau des dessins là où doivent être dessinés les plans de nouveaux bâtiments, dont le crématoire. Chaque matin, dans une communion silencieuse les hommes et femmes tracent, dessinent, grisent, gomment, colorient, exécutent les ordres. Mais à la nuit tombée, le groupe se reforme et le bureau des dessins devient, un lieu où se dessine la triste et véritable réalité du ghetto, loin des insidieuses apparences. le dessin nocturne des insoumis vient contrecarrer le travail diurne et redonner dignité à ces prisonniers.
Cette parcelle d'histoire est racontée dans l'ombre de la grande. Les exactions, la faim, la promiscuité, la violence et l'humiliation sont fourbes mais quotidiennes. La mascarade atteint son paroxysme lors de la visite de la Croix Rouge qui y verra un centre exemplaire !
Dans le respect du travail artistique de ces hommes, comme pour leur montrer qu'il est digne de confiance, Antoine Choplin crée une atmosphère de recueillement et d'estime. L'histoire authentique de Bedrich Fritta place le pouvoir de l'art au service de la vérité et célèbre le courage et les convictions d'une poignée d'hommes résistant au dénuement, à l'angoisse et à la souffrance.
le texte de Antoine Choplin est court et ne s'attarde pas sur les manques, les brimades, les cruautés, cette vilénie ordinaire sur laquelle tout a déjà été écrit. L'auteur met à distance la grande Histoire ; il nous révèle des fragments de vie et les exprime sous forme d'hommage poétique. Son empathie pour ses personnages est couronnée par quelques mots d'espoir murmurés dans l'oreille de Bedrich.

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Tout en sobriété, Une forêt d'arbres creux décrit en quelques dizaines de pages dépouillées le séjour de l'artiste Bedrich Fritta, caricaturiste tchèque, dans le ghetto de Teresienstadt. Arrivé là avec sa femme et son jeune enfant, dont il est immédiatement séparé, Bedrich est assigné, avec d'autres dessinateurs, à mettre au point l'esthétique des futurs fours crématoire.
Un texte fort et sobre, à l'image des précédents romans d'Antoine Choplin.
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Déporté à Terezin – un camp qui se veut la vitrine présentable du système de déportation – le dessinateur Bedrich Fritta se voit chargé d'animer un atelier de dessinateurs devant contribuer à « l'embellissement » du camp. Cette activité officielle sera le paravent d'un acte de résistance : dessiner pour témoigner des conditions de vie réelles de ce camp. Malgré la répression, certains de ces dessins clandestins nous parviendront.
C'est écrit sans emphase, avec une simplicité extrême, presque froidement, et pourtant ce petit livre de 115 pages est terriblement sensible et efficace.
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Republique Tcheque, 1941 et nous sommes à Terezin, une ville guetto, un camp de concentration aux conditions de vie que l'on imagine, et une zone transitoire pour Auschwitz. Mais aussi, parfois, une ignoble farce nazie qui en font un camp modèle, coloré, vivant lorsque la Croix Rouge souhaite le visiter ; un camp où des notables nazis assistèrent à un célèbre concert regroupant chanteurs et musiciens juifs dont aucun ne sera ensuite épargné.

Terezin donc. Notre narrateur y échoue avec sa femme et son fils. Parce qu'il dessine, il hérite d'un bureau où travaillent les prisonniers dans les dessins de batiments du camps, notamment d'une chambre à gaz.
Et parce qu'il faut trouver une force de vivre là où on le peut, ce petit groupe va se réunir la nuit, et dessiner l'horreur de leur quotidien pour témoigner et qui sait provoquer leur libération.
Pourtant, comme chaque fois dans les camps de concentration, l'espoir n'est jamais loin du chaos.

Un livre délicat, sobre, divinement écrit comme Antoine Choplin sait le faire, poétique et restant évasif sur les drames alentours, bref du vrai talent d'écrivain !
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Plus qu'un roman, ce petit ouvrage évoque, à travers la vie de Bedrich Fritta, la vie dans le camp de Terezin. Avec une infinie pudeur, Antoine Choplin décrit la vie de tous les jours dans ce camp de l'horreur, où les hommes, les femmes et les enfants sont séparés, humiliés, affamés, anéantis dans ce qu'ils ont d'humain. Mais Bedrich Fritta , dans le bureau d'études où il est contraint de travailler pour les nazis, va , avec une poignée d'hommes, lutter à sa façon contre la cruauté...
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Tchécoslovaquie. 1941. le dessinateur satirique Bedrich Fritta est déporté avec femme et enfant au camp-ghetto de Terezin, le lieu qui devait servir à berner la Croix-Rouge sur la nature exacte du sort réservé aux juifs.

Bedrich est affecté à l'atelier architecture, chargé de dessiner les plans d'un futur crématorium. le livre décrit de façon feutrée le quotidien au camp, la promiscuité, la maladie, la faim, le froid et l'angoisse toujours présente. Les transports vers Auschwitz s'intensifient. On peut compter sur l'auteur pour nous faire sentir le tragique de la situation sans appuyer et sans effets de manche.

Bedrich reste un artiste et son oeil capte ce qu'il peut encore de lumière et d'instants de fugitive beauté. le jour est consacré aux commandes des Allemands, mais la nuit les dessinateurs reviennent clandestinement à l'atelier et restituent les scènes ordinaires du camp pour laisser un témoignage. le risque est grand, s'ils se font prendre c'est la mort assurée.

Sobriété du style, simplicité des phrases, narration fluide, l'auteur sait toucher juste à travers une histoire particulière. A découvrir sans hésiter.



Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Une forêt d'arbres creux Antoine Choplin

De façon émouvante et poétique l'auteur fait revivre les dernières années de l'artiste tchèque Bedrich Fritta, au camp de Terezin.
Dans ce camp « modèle », Bedrich dirige un bureau de dessins techniques, cela c'est le jour. Mais la nuit , avec ses compagnons, ils dessinent ce qui se passe dans le camp, avec l'espoir de pouvoir faire passer ces dessins à la Croix Rouge, pour faire savoir. C'est leur façon de résister.

C'est un texte très touchant et très poétique malgré le contexte. Tout est suggéré, la violence, la souffrance des gens sont décrites avec des métaphores. On a l'impression d'un ambiance feutrée alors que l'auteur décrit l'horreur d'un camp de déportés
Vraiment un très beau texte à lire.
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Résister à l'oppression par le dessin ? A Terezin entre 1941 et 1944 c'est le destin de Bedrich Fritta. Interné dans ce camp "modèle" vitrine du bon traitement des juifs par les nazis, Bedrich dirige le service du dessin technique. il s'agit essentiellement de dessins architecturaux.

Mais avec les autres dessinateurs ils vont crayonner ce qu'ils vivent, ce qu'ils voient, ce qu'ils ressentent. Evidemment il faut prendre d'énormes précautions pour cette activité toute à la fois clandestine et séditieuse. Quelques dessins sortiront du camp, quasi miraculeusement.

Antoine Choplin s'attache à nous faire entrer dans le quotidien de Bedrich, de sa femme Johanna et leur enfant Tomi. Avec une sensibilité servie par un langage imagé mais précis, avec un art de la concision (le texte est plus une longue nouvelle qu'un court roman) parfaitement maîtrisé, l'auteur creuse le sillon de la vie des hommes autour de l'art pictural à la suite de "Radeau" ou du "Héron de Guernica" notamment.

Au fil des ans, et des textes, Antoine Choplin devient un auteur incontournable.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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