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3,69

sur 347 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans ce roman autobiographique, Mohamed Choukri raconte son enfance et son adolescence au Maroc. L'auteur n'a pas été gâté par la vie : issu d'une famille très pauvre qui subit de plein fouet la famine en cours dans le pays, battu par un père tellement violent qu'il finira par tuer son petit frère dans un accès de rage, exploité dans tous les petits boulots qu'il trouvera.

Mohamed se tourne alors vers les consolations habituelles : drogue, alcool, sexe. Ces occupations le porteront naturellement vers le monde de la contrebande. Manquant d'autres références, il reproduira le comportement de ses parents, le seul intelligible à ses yeux.

Le livre a été censuré à sa sortie au Maroc jusqu'en 2000. Choukri aborde en effet tous les thèmes dont on ne doit pas parler. le récit est certes très dur, mais tourne quand même vite en rond, malgré ses 150 pages seulement.
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On m'avait prévenue, ce récit autobiographique est violent et peut heurter les âmes sensibles. de fait, l'enfance de Mohamed Choukri est épouvantable : père violent, mère battue, frère tué, pas d'école, pas d'espoir, prostitution infantile, viol, pauvreté, pas de domicile... le tableau est plutôt sombre. L'écriture sèche. Et je m'y suis finalement montrée peu sensible. Aucune émotion ne transparaît du récit de Mohamed Choukri. Si ce choix permet d'esquiver le pathos larmoyant, il anesthésie aussi le fond. Sans renier pour autant l'intérêt littéraire et cathartique, et le caractère précurseur de l'ouvrage, je n'en conseillerais pas volontiers la lecture.
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Roman cru d'une enfance vécue dans la violence et l'indigence au temps duMaroc colonial.
Que l'auteur, qui accéda au matériau de l'écriture à ses 20 ans, passe par l'épreuve de narration de ses stigmates, est révélateur du pouvoir salvateur de catharsis de l'écrit.
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Je connaissais de nom Mohamed Choukri mais, je l'avoue, rien de son oeuvre. Un ami, qui a été profondément marqué par " le pain nu", me l'a chaudement conseillé sans me divulguer quoique ce soit. Par curiosité, je me suis plongé dans ce livre culte (dixit la quatrième de couverture) sans aucun à priori, sauf peut être l'idée de découvrir une chef d'oeuvre.
Ce n'est pas un roman mais le récit autobiographique d'un enfant puis d'un adolescent pauvre dans le Maroc des années 40/50. Famine, exil, père ultra violent, délinquance, sexe, drogue, l'alcool, l'errance composent l'essentiel de la vie du jeune Mohamed. le récit nous le présente au moment où son père tue son frère après une correction trop violente. S'en suivra une longue descente dans les bas fonds, alternance de rapines, de violence et de percées plus ensoleillées pour mieux retomber dans le chaos.
Cette jeunesse absolument terrifiante, dans ce texte brut peut, c'est certain, marquer les esprits. Tous les ingrédient y sont pour y éprouver répulsion, horreur, pitié. Cependant, même si j'ai lu avec attention ce récit, son intérêt n'est peut être pas du tout littéraire. Malgré une traduction de Tahar Ben Jelloun, dont j'ai cru percevoir l'empreinte notamment dans les scènes sexuelles, la description très factuelle des événements et des dialogues sans grand intérêt, ne m'ont pas permis de ressentir grand chose. Sans l'appui d'une vraie écriture, ces événements, aussi terribles soient-ils, n'ont guère eu d'impact sur moi. Ils m'ont paru n'être qu'une accumulation simple, sans véritable saveur et qui, mise en regard avec la multitude d'autres souvenirs de même type, pour certains plus littéraires, ne supportent pas vraiment la comparaison.
L'intérêt de ce livre est, je pense, de le remettre dans son historicité. Paru en anglais dans les années 70 (avec une traduction de Paul Bowles, véritable sésame pour les branchés), puis au début des années 80 en français, son propos a du surprendre et évidemment choquer. La violence faite aux femmes et aux enfants au Maroc y est décrite sans détour, sans pudeur, sans jugement aussi, comme normale dans ces années 40/50. L'usage de la drogue, et dès le plus jeune âge, y est présentée comme banale et totalement libre. Et que dire de la description de la sexualité qui taraude le jeune héros ? Elle est présente partout dans le livre, mais très loin de la représentation cliché d'une ode au sensuel dans les vapeurs embrumées d'un quelconque hammam oriental. Ici, les hommes ne cherchent qu'à satisfaire leurs plaisirs rapidement, bestialement mais quelquefois amoureusement. Les femmes sont souvent dans ou au bord d'entrer au bordel ou tout du moins brûlantes de sensualité.
La suite sur le blog
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On peut comptabiliser cela comme une bonne action pour Tahar Ben Jelloun. Ce texte, le Pain Nu, écrit en arabe par le marocain Mohamed Choukri ne fut pas accepté dans aucune maison d'édition arabophone jusqu'en 1981, où il est publié à Paris. Il est d'abord paru en anglais en 1973, puis en 1980 en français, traduit par Tahar Ben Jelloun. Il est immédiatement interdit au maroc jusqu'en 2000, parce que truffé de tabous qui rebutent tout arabophone « convenable ».

Dans un style sec et cru, l'auteur nous raconte son enfance, sa misère et celle......
Lien : http://djbeltounes.wordpress..
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Une tranche de vie brute et brutale. La critique est délicate, c'est une lecture que j'ai trouvé à la fois terrible et précieuse, comme témoignage des bas fonds de l'humanité, comme témoignage de la rédemption aussi, assez inespérée parfois.
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Dans un langage âpre et cru, Mohamed Choukri nous rend témoin de la violence meurtrière de son père, de son exode puis sa jeunesse passée dans la rue, la famine, les vols, son initiation sexuelle dans les bordels...

Presque pris "de force" dans ce récit autobiographique, on se sent souvent mal à l'aise face à la violence des mots et des situations décrites, voyeur et passif de toute cette misère et cette haine.

Un récit qui nous happe et dont l'on ressort à la fois soulagé et content.
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N'étant pas grande amatrice de littérature contemporaine de manière générale, j'ai toujours beaucoup de mal à me laisser emporter dans un récit avec ce style d'écriture presque blanche, mais heureusement de temps à autre je tombe sur de bons livres comme celui que je vais vous présenter aujourd'hui.

La plume de l'auteur oscillant entre la chaleur d'une écriture travaillée et la froideur de l'écriture "blanche" contemporaine, provoque un contraste plutôt séduisant. Cela est dû principalement à la sensualité qui transpire des mémoires de l'auteur (puisqu'il s'agit d'une autobiographie et non d'un roman), de son éveil aux plaisirs de la chair ou bien de la manière très charnelle de parler de nourriture, d'odeurs ou tout autres sensations de chaleur enveloppante qui nous invitent à la découverte de cette culture et de cette langue.

Cela dit, ce témoignage m'a fait apprécier encore plus le fait d'avoir été entourée d'hommes européens depuis ma naissance parce que l'auteur dévoile sans pudeur la vision des femmes qui est encrée dans l'inconscient collectif (et donc dans le sien), et c'est une catastrophe, chaque homme que l'auteur rencontre se comporte mal avec les femmes, ou bien parle d'elles de manière dégoûtée et violente. C'est vraiment dérangeant, malgré tout ça a le mérite d'être honnête.

Enfin bref... Si vous appréciez les petites perles d'écriture contemporaine je pense que vous pouvez la dévorer sans attendre, mais si vous cherchez un récit poétique et sensuel écrit par un auteur arabe, je vous recommande beaucoup plus les récits de Nedjma par exemple.
Lien : https://bookymary.blogspot.c..
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Cette plon­gée dans la misère totale ne peut lais­ser personne indif­fé­rent. Ce livre, écrit par Mohha­med Chou­kri, raconte sa propre enfance dans un Maroc qui, en 1940 à la veille de son indé­pen­dance, connaît une séche­resse terri­ble dans le Rif. Moham­med n'a pour lui qu'une mère qui essaie vaine­ment de proté­ger ses enfants des coups de ce père ivro­gne, drogué, fainéant et d'une violence totale. Devant les yeux du petit Moham­med, il tort le cou du grand frère malade. de cet acte horri­ble, l'enfant ne se remet­tra jamais, mais qui peut se remet­tre d'une telle vision ? Il va errer de mauvais lieux en mauvais lieux, fumant, buvant de l'alcool très fort. Il va subir toutes les violen­ces possi­bles et rendre tous les mauvais coups que ses forces lui permet­tent de donner.

Et au milieu de tous les immon­di­ces de la société humaine, il décou­vre sa sexua­lité dans les bordels. Ce sont les seuls moments de calme et, parfois de douceurs, le corps des pros­ti­tuées qui s'offrent à lui pour assou­vir des désirs sexuels toujours présents. Ce livre est une plon­gée dans la lie de la terre. le seul moment de beauté est écrit dans la préface de Tahar Ben Jelloun, qui nous apprend que ce livre n'a pas pu être édité dans une maison d'édition arabe car on aime pas beau­coup en pays de l'islam montrer la pros­ti­tu­tion, l'alcoolisme et les méfaits de la drogue.

Heureu­se­ment pour l'auteur, ce livre est aussi un acte fonda­teur d'un grand écri­vain, car, comme il le raconte dans les derniè­res pages, à 21 ans, il trou­vera la force d'apprendre à lire et écrire. Il a laissé à la posté­rité un oeuvre plus apai­sée. J'avoue que j'aurais préféré lire ces autres romans, celui-​là m'a plon­gée dans une tris­tesse infi­nie à l'image du malheur de ce petit garçon.
Lien : http://luocine.fr/?p=8017
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Ce parcours de vie est un véritable chemin de croix en effet on assiste à un drame perpétuel entre une vie de famille épouvantable, une éducation sexuelle sur le tard au sein des bordels, une recherche perpétuelle de satiété et ses premiers pas dans la criminalité.
On aime sa force, son courage et sa détermination qui vont lui permettre de vivre mais surtout de survivre.
Au fils de ses rencontres il va apprendre à se structurer et à développer un sentiment de respect envers l autre.

C est un roman puissant qui nous laisse un sentiment de mal être et nous fait prendre conscience sur la réalité de ces enfants qui survivent dans la rue.
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