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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On avait laissé les terriens dans une situation bien compliquée à la fin du premier tome… et la question de savoir comment elle allait y faire face taraudait les lecteurs du premier tome, y compris moi, même si j'arrive avec du décalage. Je suis cependant très contente que personne n'ait eu l'indélicatesse de me divulgâcher la suite de l'intrigue, c'est pourquoi je préviens toujours les lecteurs du blog quand il s'agit d'une suite…
J'avais eu un peu de mal à bien intégrer toutes les conséquences de la technologie des intellectrons à la fin du premier tome (on ne se moque pas, merci^^), mais j'ai dans celui-ci très rapidement compris les implications de leur présence sur Terre. Et j'ai été surprise de voir les peuples de la Terre s'unir pour contrer les Trisolariens, tant les êtres humains sont foncièrement individualistes. Il n'y a guère qu'au pied du mur que nous sommes capables de réagir et agir dans l'intérêt du plus grand nombre. Et encore… quatre siècles séparent les premiers événements du livre de l'arrivée de la flotte trisolarienne, les décideurs ne seront donc plus là pour assister aux implications réelles de leurs choix. Car si on protège notamment les Colmateurs, en les mettant en « hibernation » pour leur permettre d'assister à la réalisation de leurs plans, les décideurs eux, seront partis depuis longtemps…
Ce programme de Colmateurs est très intéressant, les intellectrons étant incapables de « lire l'âme humaine », quoi de mieux que de confier à plusieurs personnes le devoir de préparer un plan de lutte secret, en parallèle des plans de bataille officiels. Pourquoi quatre ? Et surtout pourquoi sur les quatre, trois aussi imbus d'eux-mêmes qu'ils se sentent obligés de communiquer à tout bout de champs sur des pans entiers de leurs plans avec les officiels ? En fait, je comprends bien mieux le choix de Luo Ji, qui cumule des compétences intéressantes pour la problématique, même si il semble n'avoir que bien peu d'ambition…
Je ne pourrais pas en dire beaucoup plus sur l'intrigue, si ce n'est qu'elle se déroule sur plusieurs siècles , avec quelques sauts temporels… Je préfère vous laisser le plaisir de la découverte du rôle des Colmateurs, ainsi que des trisolariens et des intellectrons, qui vont bien évidemment tout faire pour que les premiers échouent. Ce que je peux vous révéler, c'est que ce deuxième tome est encore plus addictif que le premier, et que je l'ai écouté en à peine plus de deux semaines malgré ses plus de 23h… ce qui reste beaucoup même si, comme moi, vous avez tendance à accélérer la lecture par moments.
Comme dans le premier tome, j'ai grandement apprécié la lecture de Vincent Schmitt, qui donne vie au texte sans pour autant en faire trop. Si je veux écouter des acteurs, je me tourne vers un enregistrement de pièce de théâtre ou un film, mais quand j'écoute un livre audio, j'ai besoin d'avoir un lecteur au service du texte et non l'inverse, ce qui est totalement le cas ici.
J'ai aussi tout autant apprécié la traduction de Gwennaël Gaffric, toujours aussi fluide. le traducteur a la délicatesse au début de l'ouvrage de mettre en avant, de manière plus détaillée que dans le livre papier (j'ai été vérifier^^), l'utilisation de surnoms qui, en chinois, modifient la structure du nom des personnages. Il nous donne donc les correspondances entre les noms des personnages et leurs surnoms s'il y a lieu. Moi qui avait eu quelques difficultés à repérer les noms dans le premier tome, j'ai été agréablement surprise de cette précision…
La forêt sombre est vraiment un excellent second tome. Il n'est pas du tout concerné par la « malédiction » qui fait que les seconds tomes de trilogie sont bien trop souvent en-dessous des autres, étant uniquement des tomes de transition. Ce roman-ci est bien plus que ça. Il développe de manière exponentielle l'univers créé par Liu Cixin, occupant l'espace (au sens premier du terme) entre la Terre et Trisolaris. J'ai encore plus hâte de découvrir la conclusion de cette trilogie, La mort immortelle, déjà paru chez Audiolib en février 2020, et disponible comme les deux premiers en téléchargement mp3^^
J'ai reçu la version CD audio de ce livre dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Audiolib. Merci à eux pour la confiance.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
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Il est toujours délicat de chroniquer un tome 2.
Cela nécessite de spoiler le tome 1. Puis cela manque d'une certaine cohérence critique car une saga doit s'entendre comme un tout et il faudrait dans l'idéal, tourner l'ultime page avant de se lancer dans une exégèse analytique. Mais la perfection n'est pas de ce monde si l'on excepte les crêpes au chocolat et Space Oddity de David Bowie.
Donc,
En premier lieu :
Spoiler inside...
...
Je tiens LE PROBLÈME AUX TROIS CORPS de Liu Cixin, premier d'une trilogie, comme l'un des livres majeurs de SF de ces dernières années.
Une civilisation extraterrestre au bord de l'annihilation reçoit les coordonnées d'une planète viable et projette d'envahir la Terre. Pendant ce temps, sur Terre, se développent deux camps opposés, d'une part, ceux qui veulent accueillir les êtres supérieurs et les aider à prendre le contrôle d'un monde considéré comme corrompu et, d'autre part, ceux qui veulent combattre l'invasion.
Le deuxième tome commence après que les terriens aient appris les sombres projets des Trisolariens. L'humanité le sait désormais : dans un peu plus de quatre siècles, la flotte trisolarienne envahira le système solaire.
Que ferions nous si l'on savait que l'humanité avait de grandes chances de disparaître dans 4 ou cinq siècles ?
Après tout...
Cette question se pose déjà avec la rapidité confondante que nous avons d'épuiser les ressources de notre unique habitat, notre planète. du moins, l'on peut présumer que la flotte trisolarienne en approche exterminera plus rapidement la population terrienne que le réchauffement climatique. Cette interrogation sur notre égoïsme humain, tellement humain, notre capacité à vivre notre vie en accumulant les smartphones traverse les pages de ce formidable bouquin.
Liu Cixin table sur une capacité de l'humanité à s'unir pour faire face à un ennemi commun. Et il le fait en un éloge des sciences fondamentales. Seules ces dernières, non immédiatement rentables et pratiques, peuvent nous permettre le saut quantitatif nécessaire pour lutter à armes égales. Bloqués par les intellectrons, la communauté terrienne mise donc sur le tout technologique et se prend à rêver que cela pourrait suffire... Mais elle parie aussi sur un autre aspect de la mentalité terrienne : le mensonge. La communication trisolarienne basée sur une télépathie intégrale ne connait pas la dissimulation. Donc quatre savants, les colmateurs, triés sur le volet, sont chargés de mettre en oeuvre un plan de riposte efficace, peut-être, inattendu surtout.
Moins surprenant que le premier opus, LA FORET SOMBRE est d'une très haute tenue et témoigne d'une grande poésie, d'une lenteur toute orientale pas désagréable, entrecoupée de montée en tension fulgurantes et d'un dernier tiers tout simplement génial.
Une épopée de plus de 200 ans, s'appuyant sur de solides bases scientifiques, même si Liu Cixin ne s'attarde pas sur les procédés qui n'en sont qu'à de vagues balbutiements (la congélation hibernation), éclairée par une plume sobre et d'une grande pédagogie...
Liu Cixin le dit clairement, l'avenir passera par une science maîtrisée et non corsetée par des impératifs de praticité instantanée. de toutes les sciences (le répit vient d'une science humaine, la sociologie) et non par une abdication de la pensée, bien dans l'air du temps.
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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Plus accessible que le premier tome, ce second opus, dense et intense, nous propulse dans le futur de notre monde menacé. L'introduction est un peu difficile et il m'a fallu quelques dizaines de pages avant de pleinement rentrer dans le récit. La trame n'en est pas moins dès ce premier passage terminée très claire et très lisible. Les réactions des personnages sont parfois un peu déstabilisantes et les transitions brutales du fait de sauts temporels importants. N'en demeure pas moins un certain confort de lecture que j'ai trouvé meilleur que dans le premier tome avec un livre de facture plus classique et où les objectifs des différents protagonistes sont mieux identifiables. Très riche, souvent désespéré, mais très habile jusqu'à sa conclusion finale, le livre recèle toutefois un fond poétique et humaniste assez marquant.
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De meilleurs personnages.
Ce deuxième tome conserve toutes les qualités du premier en améliorant le traitement des personnages.
Donc on a notre dose de hard-science parfaitement écrite pour ne pas se sentir complètement largué (un tout petit peu quand même) portée par des personnages auxquels on s'attache. J'ai eu un peu peur au début en voyant l'introduction de personnages occidentaux en craignant qu'ils ne prennent l'ascendant. Ce n'est heureusement pas le cas avec 3 personnages chinois qui forment la colonne vertébrale du récit: un capitaine de navire, un policier et un scientifique.
Ce dernier fait partie de la réponse à la menace Trisolarienne qui prend la forme de 4 Colmateurs, des personnes chargées de trouver des solutions à l'invasion à venir dans 4 siècles. 4 façons donc de contrecarrer la défaite annoncée, 4 histoires différentes et donc un plaisir quadruplé.
Cette fois-ci, on rentre dans la SF proprement dite puisqu'on se retrouvera projeté 2 siècles dans la futur avec une description de la société assez amusante. On aura même droit à des séquences d'action assez burlesques qui ne choqueraient pas dans un blockbuster.
Le ton du roman est plutôt sombre puisque gravé dans l'impossibilité de faire face à la menace annoncée mais il est également agrémenté de comédie (notamment avec les trois vieux), de poésie et d'éclats d'optimisme.
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Ce livre est le second tome d'une trilogie commencée avec « le problème à trois corps ». La situation est la suivante : une flotte de vaisseaux spatiaux est en route pour détruire la Terre. Ils arriveront dans quatre cents ans …
Que va faire l'humanité pendant ces années ? C'est tout le propos de ce roman. La situation de départ est plutôt catastrophique : les envahisseurs bénéficient d'une technologie beaucoup plus avancée que celle de la Terre, et de plus, par l'intermédiaire de mystérieuses particules, les « intellectrons », ils peuvent accéder instantanément à tous les échanges entre humains, que ce soit par écrit, par oral ou par ordinateur : aucune conversation ne peut rester secrète… Pour essayer de contrer la menace, le Conseil des Nations Unies nomme quatre « Colmateurs » : ils ont pour mission de trouver une parade à l'invasion annoncée, en travaillant absolument seuls, sans jamais rien révéler de leur plan, et en disposant de moyens pratiquement illimités…
Ce que j'ai admiré tout au long de ce second tome, c'est la puissance d'imagination et d'invention de l'auteur qui, pour moi, égale les grands maîtres de la science-fiction. Les trouvailles fourmillent, souvent très bien documentées par les découvertes les plus récentes de l'astronomie et de la cosmologie. Mais de plus, les personnages sont très détaillés du point de vue psychologique, leur cheminement au long de ces quelques centaines d'années (eh oui, grâce à la mise en hibernation !) est analysé en profondeur, ce qui renforce l'intérêt de l'ensemble.
Certes, il faut s'habituer à une manière qui n'est pas celle d'Isaac Asimov ou de Kim Stanley Robinson : les héros ne s'appellent pas Jack ou Bill, les personnages principaux sont chinois et il faut un peu de temps pour s'habituer à leurs noms et à leurs surnoms. On sent également la manière de penser asiatique, par exemple dans la désignation des événements historiques : on parle du Grand Ravin, de la Bataille Sombre… mais cela ne m'a pas empêché de savourer chaque page de ce respectable pavé (656 pages), et de me préparer dès maintenant à la suite dans « La Mort Immortelle ».
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(Attention, potentiel spoiler à la fin)

Ce deuxième tome de la trilogie du Problème à trois corps n'est pas du tout la continuité du premier, et c'est tant mieux ! C'est à dire que Liu Cixin ancre son histoire dans une réalité crue, terrible et horrifiante : comment les humains vont-ils s'en sortir ?

Comment NOUS nous en sortirions si tout cela se passait exactement comme décrit dans le roman ?

C'est ce qu'explore cet auteur à l'imagination fantasque et au besoin exacerbé de réalisme.

Déjà, j'ai adoré la création de ce concept de Colmateurs : et si le pouvoir de l'humanité était bien l'impossible connexion immédiate entre les êtres ? Et si notre survie consistait à ne jamais dire ce que l'on pense ? Et si toute l'humanité entière devait suivre aveuglement 4 hommes comme des guides à la lampe torche dans une immense grotte plongée dans les ténèbres ?

Le suspense est insoutenable par moment, on pourrait même penser que le roman traine en longueur mais cette lenteur en fait toute sa richesse. C'est de cette manière que l'auteur diffuse le mystère.

Alors plus concrètement, j'ai aimé ne pas m'attacher aux personnages. Je ne les apprécie pas particulièrement, non qu'ils soient tous mauvais mais ils sont simplement humains. Comment "aimer" de simples humains ? Ils sont réels, cruellement impuissants par moment et c'est là que Liu Cixin fait un coup de maitre. Parce qu'en fait, on s'imagine à leur place et on n'a absolument pas envie d'y être.

La fin est comme le bouquet final d'un artifice qui semblait s'essouffler. On ouvre le champ des possibles et on comprend alors toute la beauté cruelle du titre de ce tome. À donner des frissons.

___
Le bémol pour moi : la technicité scientifique est un peu plus affaiblie dans ce tome, en raison, j'imagine, de la complexité scientifique que cela exige. Mais quand on s'aventure dans la Hard SF, on doit pouvoir réduire les contradictions au maximum (comment expliquer le développement technologique et spatial phénoménal si les sciences fondamentales sont toutes bloquées ?).
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Si vous aimez vraiment la SF, ce livre pourrait vous plaire (ça a été mon cas). En revanche, si ce genre ne vous est pas familier, je vous déconseille fortement de commencer par cette trilogie tant elle est dense et foisonnante.
C'est là tout l'art de Liu Cixin : il a réellement créé un univers. Au même titre qu'un Lovecraft ou Tolkien, il faudra prendre son temps pour bien apprivoiser toute la richesse de son univers.
Certes, il reprend quelques concepts déjà vus mille fois en SF. Mais il les sublime et leur donne une toute nouvelle dimension.
J'en arrive à cette conclusion même si j'ai le sentiment d'avoir fait un réel effort pour lire ce livre. Déjà parce que j'ai dû recommencer 3 fois les 100 premières pages tellement j'étais dans la brume (donc, évitez vraiment d'attendre trop longtemps entre 2 tomes !). Ensuite parce que, ce serait mentir que de vous dire que j'ai absolument tout compris et que tout est d'une clarté limpide.
Mais, malgré ces difficultés, c'est un livre que j'ai adoré. Je me suis surprise à autant l'apprécier. Au point ou parfois je m'arrêtais en me disant que cet auteur était vraiment un génie.
Le déroulement des événements est fascinant tout comme le sont les personnages qui jonchent le roman. Luo Ji m'a fasciné dès le départ et c'est le personnage qui m'a le plus marqué. J'ai aussi beaucoup aimé suivre le programme colmateur qui met en exergue la supériorité démesurée dont l'homme se croit détenteur. Luo Ji est à contre courant de ça. Les personnages de Cixin sont aussi incroyables que son histoire.
Certains concepts futuristes présentés m'ont aussi beaucoup plus. le monde présenté est aussi fascinant qu'effrayant.
C'est donc un livre incroyable que je conseille, mais il ne plaira pas à tout le monde !
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Le 1er volet de la trilogie du Problème à Trois Corps ne m'avait pas emballé plus que ça. Il a ses hauts et ses bas : palpitant par moment, terriblement froid et ennuyeux à d'autres moments. C'est le même constat pour ce tome 2, mais les hauts sont plus hauts, et les bas plus bas.

La Forêt Sombre démarre sur des bases neuves, puisqu'un seul personnage, secondaire qui plus est, lie les deux livres (le flic Shi Qiang). L'humanité sait désormais ce qui l'attend et les avis sont partagés entre défaitisme et optimisme. Que faire ? L'ONU élabore un projet pour feinter les Trisolariens : donner carte blanche à 4 gars, nommés les Colmateurs, pour sauver l'humanité. Leur objectif est de concevoir un plan victorieux pour la guerre à venir, tout en brouillant les pistes pour ne jamais dévoiler leurs réelles intentions à qui que ce soit. Parmi eux, un individu lambda, Luo Ji.

Le début est absolument imbuvable, verbeux, barbant, décourageant. le livre ne décolle qu'à l'apparition des Colmateurs, et plus particulièrement de Luo Ji, qui préfère surfer et boire du cognac hors de prix alors que le monde entier est en pleine crise d'hystérie. C'est très prenant d'essayer de décrypter les plans secrets des 4. Et puis patatra, l'auteur efface tout ça. A la poubelle les Colmateurs, et téléportation dans un futur qu'on nous décrira en long et en large durant une centaine de pages sans qu'il ne s'y passe grand chose. Et puis on embraye sur une séquence d'action à faire pâlir Michael Bay, etc. J'ai l'impression d'avoir lu 3 tomes consécutifs plutôt qu'un seul et après avoir refermé le bouquin, je ne sais pas du tout ce que pourra raconter la suite.

Tout le bouquin est sur ce rythme étrange de temps morts pénibles et de péripéties palpitantes. Liu Cixin peut faire preuve d'une grande froideur dans son écriture, comme il peut partir dans des envolées plus poétiques. le livre n'est pas avare en surprises vraiment surprenantes, en rebondissements (parfois "faciles" ou capillotractés faut avouer), en références audacieuses (que vient faire le navet Belphégor avec Sophie Marceau ici ?), en décisions wtf et autres moments jouissifs. Luo Ji est vraiment le personnage déclencheur de tout ça, surement le plus "vivant" et le plus intrigant de tous ceux que l'on croise.
La Forêt Sombre n'est pas exempt de défauts, j'ai souvent maudit l'auteur autant que je l'ai congratulé, j'ai failli abandonner la lecture plus d'une fois. Est-ce que j'ai besoin d'avoir 10 pages d'explications sur le vélo/parapluie du futur ? Je ne crois pas non. J'en ai chié et je me suis ennuyé plus que de raison.

Mais voilà, c'est un patchwork d'idées étonnantes, de concepts originaux, de théories intéressantes (celle du titre notamment), de moments de bravoure, de détours imprévisibles. Et même si Liu Cixin me doit surement un tube de doliprane, c'est ce que j'ai préféré retenir de ce second roman, bien plus emballant que le premier opus à mon sens.
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Les extraterrestres arrivent en quête d'un monde habitable, ils seront là dans 450 ans, et ils n'ont nullement l'intention de partager la Terre avec les humains. Ces « Trisolariens » issus du système d'Alpha du Centaure (le système stellaire le plus proche du système Solaire) sont titulaires d'une technologie légèrement en avance sur la nôtre. Pour pallier la possibilité que la technologie humaine ne surpasse la leur d'ici leur arrivée 4 siècles plus tard, ils ont envoyé sur Terre des intellectrons (des protons « intelligents ») chargés de fausser les résultats des expériences effectuées dans les accélérateurs de particules. Basés sur l'idée que toute recherche fondamentale en physique ne peut pas avancer sans les expériences en accélérateurs, les intellectrons bloquent la science fondamentale, et seule la science appliquée peut encore progresser. Il s'agit ainsi d' « essorer » au maximum les théories physiques connues pour en tirer le potentiel technologique maximum.

Nous suivons donc la résistance humaine s'organiser sur plusieurs plans (technologique, militaire, politique) avec une époustouflante vision à 4 siècles. En parallèle des classiques plans de défense est mis en place le programme Colmateurs : les intellectrons étant capables d'espionner l'humanité et de rendre compte en direct aux Trisolariens (grâce à l'intrication quantique), les pontes de l'ONU décident de nommer 4 personnes chargées d'élaborer secrètement des stratégies alternatives. Nous suivrons particulièrement ces 4 personnages, notamment l'un d'eux qui sort du lot et dont la métaphore donne son titre au livre.

Enormément de thématiques sont brillamment abordées : la mise en place d'une industrie militaire spatiale bien évidemment, comment combattre le défaitisme face au conflit asymétrique qui s'annonce, la question éthique concernant l'organisation ou non d'une fuite dans l'espace d'un échantillon d'humanité (si oui qui choisir ? Les élites intellectuelles méritent-elles plus de survivre qu'un individu quelconque ?), le paradoxe de Fermi, le futur technologique de l'humanité, la cryogénisation, ce que signifie pour quelqu'un d'avoir la survie de l'humanité entre ses mains (ou ses neurones plutôt), etc.

L'auteur livre une oeuvre indubitablement ambitieuse, et bien que j'aie passé d'excellents moments au fil de sa plume tantôt profonde, tantôt poétique, tantôt haletante, je ressors tout de même un peu déçu pour 3 raisons tout à fait subjectives :

1- Liu Cixin fait de la "hard SF" selon l'expression consacrée, à savoir qu'il émaille son récit d'explications scientifiques de bon niveau. Malheureusement l'idée des intellectrons est fondée sur la théorie des cordes (des protons qui se déploient en n dimensions), laquelle théorie finira à mon humble avis et pour d'innombrables raisons aux oubliettes de la science (rayon des théories foireuses et prétentieuses). C'est tellement peu crédible à mes yeux que même en me rappelant qu'il s'agit de SF, je ne parvenais pas à accrocher.

2- Pas mal de longueurs tout de même, et une tonalité générale très triste : pas une once d'humour, très peu d'espoir, déprime à tous les étages, y compris avant la menace extraterrestre dans le premier tome ; on n'en ressort pas le coeur léger…

3- le contact extraterrestre est comme très souvent encore vu comme négatif et conflictuel. L'auteur apporte certes une réponse originale au paradoxe de Fermi, mais là encore à mon humble avis, il en existe une autre bien plus crédible : nous ne les voyons pas (les ET) parce qu'ils ne veulent pas qu'on les voie. Et à supposer que nous soyons à même de comprendre en partie leurs motivations, la raison principale pour laquelle ils se cachent est qu'ils ont conscience des bouleversements terribles (politiques, culturels, religieux, scientifiques, philosophiques etc.) qu'un contact, même bienveillant, impliquerait pour l'espèce humaine. En tout cas, si j'avais le talent requis pour écrire de la bonne SF sur le thème du contact, c'est dans cette direction que j'irais… Comme je suis incapable d'écrire un tel livre, je cherche depuis longtemps un auteur ayant écrit une telle perle !
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Mes cent premières pages d'un livre en cent mots :

Une fourmi introduit notre lecture de « La Forêt Sombre ». On devine son parcours à mesure de ses déambulations sur la pierre. Minuscule à l'échelle de l'homme et face à l'immensité de la nature, elle nous rappellera notre propre place dans le cosmos. Ce qui intéresse particulièrement au départ de cette suite, c'est la réaction des hommes face à un problème identifié, accepté par les élites, mais situé si loin dans le temps qu'il rend complexe toute projection et recherche de solution. Quant à nous, lecteurs, nous nous sentons comme cette fourmi face au travail titanesque de Liu Cixin.

La forêt sombreLiu CixinActes Sud, 2017

CENT pour 100 numéro 20
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