AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 178 notes
5
23 avis
4
30 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est parti pour un univers plutôt original dans la littérature de l'imaginaire.
Avec ce recueil de deux nouvelles, P. Djèli Clark nous entraîne à La Nouvelle Orléans et Au Caire l'aube du XXe siècle. Mais l'Histoire ne s'est pas déroulée de la même manière que pour nous.
Dans la Première nouvelle, Les tambours du dieu noir, la guerre de sécession n'a pas cessé. le Sud et le Nord sont toujours en conflit et certaines parties des États-Unis sont devenues indépendantes, comme La nouvelle Orléans.
Dans la deuxième, L'étrange affaire du djinn du Caire, un savant égyptien irresponsable a réussi, près de cinquante ans plus tôt à ouvrir un portail vers un monde parallèle peuplé de créatures surnaturelles : djinns, goules, anges… Cet événement a permis à l'Égypte de se débarrasser de la présence anglaise et de devenir une des premières puissances du monde.
A ces uchronies originales, l'auteur rajoute d'importants éléments steampunk dans la première nouvelle surtout avec ces dirigeables géants qui remplacent les navires et ces machines à vapeur omniprésentes. Mais plus intéressant encore, il fait intervenir des éléments de fantasy avec ces dieux africains de la première nouvelle qui peuvent envoûter les humains et en faire des êtres augmentés en quelques sortes, genre super héros magiques. Dans la deuxième nouvelle, c'est l'essence même de la divergence uchronique qui apporte cette touche fantasy avec cette immersion des êtres issus du folklore moyen-oriental (les djinns sont les génies que nous retrouvons dans l'histoire d'Aladin par exemple).
Ce mélange uchronie-steampunk-gaslamp cajun ou oriental, comme l'a proposé BazaR dans sa critique, même si ce n'est pas totalement original, apporte un peu de fraîcheur dans la production actuelle.
Dans ces mondes construits avec intelligence, l'auteur nous embarque dans deux intrigues assez dynamiques de 90 et de 40 pages.
Les tambours du dieu noir flirte avec le roman d'apprentissage mâtiné d'espionnage et d'aventure exotique. Jacqueline La Vrille, gamine des rues de la Nouvelle Orléans est embringuée dans un complot à base d'arme terrifiante que les Nordistes ou les Sudistes veulent acquérir afin de remporter enfin cette satanée guerre de Sécession. Mais cette arme pourrait aussi détruire la Nouvelle Orléans et La Vrille, aidée de plusieurs autres femmes hautes en couleur, en lien avec une divinité africaine ancestrale qui la hante et qui peut influencer le climat (bonjour la référence à Tornade des X-Men) va tout faire pour sauver sa ville.
La nouvelle commence doucement afin de laisser le lecteur s'immerger dans ce monde nouveau pour lui et en comprendre les rouages et les mécanismes. Puis l'action s'accélère jusqu'à donner un peu le tournis à la fin. Les personnages principaux sont quasiment exclusivement féminins (là aussi, cela apporte une fraîcheur bienvenue) alors que les ennemis sont presque tous des hommes. Les unes veulent sauver quand les autres veulent détruire.
Le style est plutôt agréable mais la lecture est ralentie par l'utilisation du créole (ou du cajun) dans les dialogues. Et il faut lire de façon un peu plus concentrée pour bien comprendre tout ce qu'ils se disent. Cela fait plus « réaliste » mais je comprend que cela puisse rebuter certains lecteurs.
L'étrange affaire du Djinn du Caire est un récit plus lumineux et l'humour léger se mêle à une intrigue policière. Fatma el-Sha'arawi, agente du ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles enquête sur le supposé suicide d'un djinn. Plus que l'intrigue policière, l'intérêt de cette deuxième nouvelle est dans l'ambiance de cette Égypte incroyable et des personnages rencontrés. Toutefois, là encore l'action va crescendo et là encore une machination est mise à jour.
Une lecture très agréable au final. Une petite préférence personnelle pour la deuxième histoire et cela tombe bien car l'auteur a décidé de remettre le couvert dans une autre nouvelle que je vais commencer pas plus tard que tout de suite.
Commenter  J’apprécie          1101
Les éditions L'Atalante ont tapé dans le mille en publiant Les tambours du dieu noir de Phenderson Djèlí Clark, en tout cas dans le mille de ma cible.

Le livre comporte deux courts récits qui pourraient très bien relever du même univers, ou pas. L'auteur y développe une ambiance uchronie-gaslamp-steampunk, un truc du genre – je laisse les spécialistes décider – terriblement parfumée et exotique.

La première novella, éponyme du livre, nous dépose en 1880 dans une Nouvelle-Orléans qui est une cité libre, alors que le conflit entre Nord et Sud reste larvé et que les îles des Caraïbes ont depuis longtemps conquis leur indépendance en renvoyant Napoléon chez lui avec un coup de pied aux fesses. La technologie a fait un bond ; les dirigeables fleurissent les airs et la fumée des cheminées d'usines encrasse hommes et choses. Et comme si ça ne suffisait pas, les dieux africains qui ont accompagné les esclaves en Amérique n'hésitent pas à se manifester.
Dans ce cadre, des femmes forts différentes unissent leurs forces pour éviter l'enlèvement d'un savant qui détient le secret d'une arme irrésistible. Clark parvient à construire leur psychologie avec finesse en peu de pages. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai pas pu m'empêcher de les rapprocher du juge Fulton, lord Brett Sinclair et Danny Wilde d'Amicalement Vôtre. Rien à voir pourtant.
Action et exotisme à tous les étages. Mention spéciale à la traductrice Mathilde Montier qui a dû reproduire par écrit des accents des îles plutôt costauds.

La deuxième nouvelle – L'étrange affaire du djinn du Caire – nous déplace en 1912… au Caire donc. Il s'agit pour une détective du ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles – une sorte de BPRD, créé lui par Mike Mignola pour Hellboy – de comprendre comment un djinn a pu mourir. Car dans cette Égypte des êtres surnaturels (djinns mais pas que) ont fait leur entrée, permettant le progrès technologique et mettant là aussi les envahisseurs Anglais à la porte. L'auteur nous fait découvrir des sociétés secrète organisées autour d'anciens dieux égyptiens, nous parle de livres mystiques existant réellement tels que le Takwin ou le Kitab al-Kimya et nous fiche la trouille avec des êtres à l'ADN lovecraftien.

Clark met en valeur la minorité dans la minorité, car ses héros sont des héroïnes d'origine africaine. Et au moins dans la deuxième nouvelle la détective est encore en butte aux préjugés des mâles musulmans qui grommèlent devant son étrange tenue « à l'occidentale ». Mais peu leur chaud. le combat pour l'égalité n'est pas le propos ici. Elles l'ont de fait et le prouvent par leurs actes.

D'autres petits livres de Clark vont paraître avec de nouvelles aventures dans le même univers. Je prends d'ores et déjà mon ticket d'entrée.
Commenter  J’apprécie          392
L'étrange Affaires du Djinn du Caire est une excellente nouvelle qui mérite un 5/5. C'est, en gros, un mini polar de fantasy, qui se déroule dans un Caire steampunk, dans lequel l'Égypte est devenu le première puissance mondiale depuis qu'un alchimiste y a ouvert un portail d'où sortent un paquet de créatures de légendes. C'est une masterclasse de worldbuilding en plus d'une intrigue fascinante.L'autre nouvelle du livre, Les Tambours du dieu noir, ne lui arrive pas à la cheville. Je blame ici la maison d'édition qui a engagé une traductrice parisienne pour traduire une nouvelle qui se déroule en Nouvelle Orléans, et où les personnages y parlent le créole et l'acadien. C'est une torture à lire, et je n'ai pas pu la terminer.
Commenter  J’apprécie          360
Deux très beaux textes, plutôt du genre fantasy urbaine mâtinée d'une belle couche d'uchronie (si, une fois encore, il est nécessaire de catégoriser les genres). Deux textes pas forcément novateurs en soi, pas toujours abordant des sujets qui n'auraient pas déjà été vus ailleurs, mais deux textes généreux, pleins et entiers, parfois touchants, bourrés d'actions et d'interactions à leur manière.
Le premier, d'ailleurs, qui donne son nom au livre que voici, a dû être une gageure toute singulière pour sa traductrice, Mathilde Montier, dont il faut absolument saluer le travail - nécessaire et saisissant - puisqu'ici les mots sont tordus, le vocabulaire est un mélange de termes historiques et de prononciation orale, les trouvailles stylistiques abondes et, plutôt que de noyer le texte sous les références difficiles et inconnues, aident au contraire à donner une couleur particulière au texte, vraiment bienvenue. Surtout que, précisons-le, ces mots transformés ne semblent jamais gratuits, au contraire, ils dessinent entre les lignes une Histoire du passé qui donne de l'épaisseur à l'histoire du texte.
Merci aux Éditions de l'Atalante, encore une belle découverte.
Commenter  J’apprécie          271
Ce recueil met en scène deux choses que j'adore dans les littératures de l'imaginaire et qui sont malheureusement trop rares à mon goût : d'abord, un décor situé ailleurs qu'en Europe occidentale ou aux États-Unis ; ensuite et surtout, une magie présente et communément admise dans un univers technologiquement avancé. Rien que pour ça, ces deux nouvelles de P. Djèlí Clark ont été une vraie bouffée d'air frais. La première (Les Tambours du dieu noir) se déroule en 1880 dans une version uchronique et indépendante de la Nouvelle-Orléans, où la jeune pickpocket Jacqueline « LaVrille » va tenter de déjouer un complot qui menace la ville. Quant à la deuxième (L'Étrange Affaire du djinn du Caire), elle relate l'enquête de Fatma, employée du Ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles, chargée d'élucider la mort mystérieuse d'un djinn dans la ville du Caire, en 1912.

J'avais quelques doutes en lisant la première nouvelle, qui ne m'a pas semblé si formidable malgré son fond politique assumé. Cela dit, ces doutes ont rapidement été balayés à la lecture de la seconde, laquelle laisse deviner une construction d'univers beaucoup plus riche et complexe que la première. Je trouve juste dommage qu'elle soit si courte (la brièveté du format nouvelle ayant tendance à me frustrer). Et dommage que ce recueil ne comporte que deux récits, car je reste franchement sur ma faim. Un peu consolée toutefois par le fait que d'autres écrits de cet auteur (dont plusieurs dans le même univers que L'Étrange Affaire du djinn du Caire) sont maintenant traduits en français.

À lire pour vous faire une idée. En plus, pour ne rien gâcher, la couverture de l'édition française est superbe!
Commenter  J’apprécie          180
137 pages, pas une de plus et en 137 pages, l'auteur arrive à produire deux novellas d'excellente facture, à m'emporter dans une Nouvelle-Orléans steampunk et puis à me transporter au Caire, tout aussi steampunk, les djinns en plus.

Sans avoir besoin d'en faire trop ou d'en rajouter, l'auteur arrive sans mal à donner la contenance qu'il faut à ses personnages, à ses univers et produire deux scénarios bien mystérieux et addictifs.

Le premier récit uchronique, se déroulant à La Nouvelle-Orléans, nous met face à une Guerre de Sécession qui n'a pas cessé, mais où l'esclavage a déjà été aboli dans cette ville indépendante.

L'héroïne, une jeune fille d'à peine 13 ans (Jacqueline, surnommée "LaVrille"), avait assez d'épaisseur pour prendre la plus grande partie de l'histoire sur ses épaules, n'en déléguant que peu à La Capitaine avec laquelle elle va vivre une histoire qui ne sera pas banale.

C'est un univers riche, peuplé de dieux, de magie vaudou, de confédérés dans la brume et de parlé créole. Celui-ci, écrit de manière phonétique, est parfois à lire à voix basse pour être mieux compris. Lorsque la capitaine parle de "dèd", il faut y lire "dead". Rassurez-vous, pas besoin du dictionnaire Djadja (Aya Nakamura) pour comprendre.

Et dans cette Uchronie, c'est Napoléon qui a perdu face à Toussaint Louverture. Les Caraïbes sont des îles libres. Mais elles ont payé un lourd tribu suite à l'utilisation des Tambours du Dieu Noir.

En peu de pages, je me suis attachée à cette gamine débrouillarde qui vit avec la présence d'une déesse dans sa tête et qui bénéficie de ses visions. C'est une uchronie remplie de suspense, de mystère et d'une enquête dans la ville des Morts… J'ai adoré et le final n'est pas expédié, au moins.

La seconde, tout aussi uchronique, m'a envoyé sous la chaleur sèche du Caire, en compagnie de l'enquêtrice Fatma el-Sha'arawi, une agente du ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles (sur une carte de visite, ça en jette).

Dans une ville musulmane, une femme qui s'habille comme les colons anglais (pantalon, chapeau melon et canne en métal) fait naître toute sorte de commentaires de la part d'une société patriarcale à fond. "Du temps de mon grand-père… " comme lui rappelle souvent son collègue. Mais on n'y est plus, du temps de ton papy, vieux coincé.

Face à la mort inexplicable et spectaculaire d'un djinn dans un quartier huppé de la capitale égyptienne, notre enquêtrice va devoir faire travailler son cerveau et bien s'entourer, si elle veut comprendre les morts tout aussi inexplicables qui vont suivre et la recrudescence des goules dans certains quartiers pauvres.

Ce que j'ai apprécié, dans ces univers uchroniques, c'est que ce sont les femmes qui sont les héroïnes, elles qui sont mises à l'honneur. Sans être des Tomb Raider sous anabolisants ou autres stéroïdes, elles utilisent leur cerveau, leurs connaissances, leur potentiel, n'hésitant pas à travailler en équipe.

L'univers de l'auteur est riche, malgré le peu de pages et on n'a aucun mal à y adhérer. Gaffe ensuite à ne pas se tromper et à penser que Napoléon a bien quitté les Caraïbes à grand renfort de coups de pieds dans le cul !

Deux novellas uchronique que j'ai pris plaisir à découvrir, tant le scénario, l'univers, les personnages, étaient bien étoffés, sans pour autant que l'auteur ait besoin d'en faire trop. En plus, il met bien les femmes en valeur, ce qui ne gâche rien !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          150
Premiers textes traduits en français de l'auteur Phenderson Djeli Clark, « Les tambours du dieu noir » et « L'étrange affaire du djinn du Caire » ont récemment été édités par l'Atalante dans un petit recueil d'à peine plus de cent pages et ne regroupant que ces deux seules nouvelles. Un format court intéressant, qui fait un peu penser à ce que peut proposer le Bélial dans sa collection Une Heure Lumière et qui permet de se familiariser avec les écrits d'un auteur pour l'heure inconnu chez nous. Les deux textes ont ceci en commun qu'ils sont des uchronies : le premier se déroule dans une Louisiane de la fin du XIXe devenue indépendante et où l'esclavage a d'ores et déjà été aboli ; le second en 1912 dans une Égypte devenue une grande puissance mondiale et peuplée de djinns, goules et autres créatures surnaturelles. Autre point commun : le choix de mettre en avant des protagonistes essentiellement féminins. On fait ainsi la connaissance dans « Les tambours du dieu noir » d'une jeune vagabonde, Jacqueline (qui préfère toutefois qu'on l'appelle « La Vrille »), qui assiste par hasard à une conversation laissant entendre qu'un complot serait en préparation contre la ville de la Nouvelle-Orléans. L'héroïne décide alors de se rapprocher d'une célèbre contrebandière pour monnayer les informations qu'elle est parvenue à glaner, et ainsi s'assurer d'un moyen sûr pour quitter enfin cette ville dans laquelle elle étouffe. La seconde nouvelle met en scène Fatma el-Sha'arawi, une enquêtrice cairote spécialisée dans la résolution de mystères liés aux entités surnaturelles et confrontée à la mort inexplicable et spectaculaire d'un djinn dans un quartier huppé de la capitale égyptienne. Très vite, d'autres événements étranges surviennent et font craindre à l'investigatrice l'existence d'un vaste complot menaçant la ville du Caire, voire bien plus.

Le premier texte est bien ficelé et met en scène une période et un décor qui dépayseront sans mal le lecteur d'ordinaire plus habitué aux uchronies européano-centrées. le récit insiste en effet essentiellement sur la situation des Antilles à la fin du XIXe et imagine un Napoléon défait par Toussaint Louverture, et non l'inverse. Un renversement qui a pour principale conséquence l'émergence d'îles libres dans les Caraïbes mais aussi un renforcement général de la volonté émancipatrice des esclaves en Amérique, d'où la situation particulière de la Nouvelle-Orléans. Les personnages mis en scène sont évidemment le reflet de cette histoire revisitée et leur profil rend compte de la diversité qui règne dans la cité depuis l'obtention de son statut de ville libre. L'abolition anticipée de l'esclavage dans cette région n'est d'ailleurs pas du goût de tout le monde, et le spectre de la Guerre de Sécession, bien plus longue et quelque peu différente de celle que l'on connaît, plane sur la ville et vient ajouter à la tension ambiante. le surnaturel vient également pimenter l'uchronie puisque la défaite de Napoléon est ici due en partie à l'utilisation par les populations locales « des tambours du dieu noir », une arme dévastatrice et incontrôlable reposant sur la puissance de divinités africaines dont le culte a traversé l'Atlantique en même temps que les millions d'esclaves arrachés à leurs terres pour travailler sur les plantations américaines. L'influence exercée par ces divinités africaines (avec lesquelles certains personnages, dont l'héroïne, sont même étroitement en contact) n'est d'ailleurs par le seul aspect de la novella faisant référence aux origines plurielles de la quasi totalité de la population de la Nouvelle-Orléans. L'auteur a ainsi fait le choix de rendre audible par le lecteur les différences d'intonations entre des personnages issus d'horizons divers, ce qui demande dans un premier temps une légère adaptation. Cela donne en effet lieu à des dialogues un peu longs à déchiffrer, à base de « tanzantan » de « épisétou » ou encore de « vous vini avec mwen » : loin d'être désagréable, cette volonté de retranscrire les accents des différents personnages permet de renforcer l'immersion du lecteur dans ce décor finalement assez peu employé en fantasy. A la qualité de l'immersion s'ajoute également une intrigue bien construite, avec des rebondissements permanents, le tout porté par un duo féminin détonnant.

La seconde nouvelle, « L'étrange affaire du djinn du Caire », est un peu plus classique, moins dans le choix de son décor que dans celui du cadre surnaturel dans lequel se déroule l'intrigue (c'est loin d'être la première fois qu'on nous fait le coup de l'enquêteur/enquêtrice exerçant parmi une population comptant aussi bien des humains ordinaires que des créatures surnaturelles…). le postulat uchronique choisi est cela dit intéressant puisqu'il met en avant une Égypte du début du XXe propulsée au rang de puissance mondiale et profondément transformée par les innovations techniques permises par l'intrusion de la magie dans notre univers. L'enquête reprend elle aussi pas mal de codes typiques de ce genre de récit mais reste néanmoins agréable à suivre, notamment grâce à la personnalité de l'héroïne. Là encore ce sont les femmes qui sont mises à l'honneur, et la jeune femme mise en scène ici n'a aucun mal à convaincre le lecteur de son talent ni de ses antécédents. Il est également appréciable de rencontrer des créatures surnaturelles un peu plus exotiques que ce dont on a l'habitude dans d'autres récits du même acabit et qui mettent peu ou prou en scène le même bestiaire. Ici, les djinns côtoient les esprits élémentaires, les anges ou encore les membres du clergé d'Hator ainsi que d'autres divinités égyptiennes dont le culte a retrouvé une seconde jeunesse grâce à la résurgence de la magie. A noter qu'un second ouvrage de l'auteur a été édité par l'Atalante (« Le mystère du tramway hanté ») et qu'il reprend lui aussi le contexte de « L'étrange affaire du djinn du Caire » ainsi que des membres de la brigade du ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles.

Avec « Les tambours du dieu noir » et « L'étrange affaire du djinn du Caire », P. Djeli Clark fait une entrée remarquée sur la scène de l'imaginaire et séduit aussi bien par la qualité de sa plume et de ses personnages que par sa volonté d'exploiter le passé et la culture de territoires trop peu évoqués en fantasy ou en SF. le format court pour lequel a opté l'éditeur est quant à lui une bonne idée puisqu'il permet de se familiariser à peu de frais avec les textes d'un auteur encore inconnu chez nous.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          140

❤ Je ne me passe plus des novellas en cette période un peu chargée pour moi.

👍 J'ai déniché celles de P. Djèlí Clark (Les Tambours du dieu noir et le Mystère du Tramway hanté)

Je viens de terminer la première. Attention, il contient une novella, Les Tambours du dieu noir, suivie d'une nouvelle L'Étrange Affaire du djinn du Caire. Cette dernière est à lire avant le Mystère du tramway hanté. Je précise car je n'avais pas tout compris au début. 😅

🏝 Ce sont des textes dans le genre steampunk, avec dominante fantasy, qui se déroulent dans des villes que je n'ai pas eu l'occasion de voir dans le genre (mais en même temps, je ne lis pas assez de steampunk pour être affirmative. Si vous avez des exemples, n'hésitez pas à les indiquer en commentaire). Les livres sont aussi des uchronies qui imaginent un monde où le pouvoir n'est plus aux mains des pays européens mais d'anciennes colonies comme l'Égypte ou Haïti. Cela fait du bien de se décentrer un peu des décors inspirés des pays occidentaux.

🌞 La grande force des textes réside donc dans leur univers, une plongée parmi les djinns et la mythologie africaine, tout en proposant des intrigues centrées sur des enquêtes surnaturelles (celle de la nouvelle est un peu courte à mon goût)

🦉 Une chouette lecture qui se dévore en quelques heures.
Commenter  J’apprécie          100
En conclusion, j'ai apprécié le recueil des Tambours du dieu noir de P. Djéli Clark : les deux textes se déroulent dans un contexte géographique original, possèdent un univers très travaillé et complexe tandis que les personnages féminins sont charismatiques et ont une personnalité très affirmée. Seul petit bémol pour la première novella, j'ai mis un peu de temps à rentrer dedans ; quant à la seconde, j'ai été moins réceptive à la référence lovecratienne mais il s'agit d'une pure question de goût. Bref, il y a fort à parier que je m'intéresse dans un avenir proche à la sortie d'une autre novella de l'auteur : le mystère du tramway hanté à paraître également chez l'Atalante.

Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          80
J'ai beaucoup apprécié l'univers de la première nouvelle, La Nouvelle Orléans comme endroit neutre dans une guerre de sécession qui n'en finit pas, les anciens dieux africains qui se manifestent chez des personnes.
On est tout de suite plongé dans cette ville. Mais les accents des différentes nationalités ont beaucoup cassé mon rythme de lecture.

Pour la deuxième nouvelle, j'ai moins apprécié l'univers, peut être parce que la nouvelle est plus courte donc on a moins le temps de découvrir la ville du Caire, les actions s'enchaînent sans que l'on est vraiment le temps de s'attacher aux personnages.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (344) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4908 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}