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EAN : 9791036000744
144 pages
L’Atalante (15/04/2021)
3.97/5   178 notes
Résumé :
Bienvenue dans la première publication française d’un nouveau maître de l’uchronie et du surnaturel. Bienvenue dans les mondes mirifiques criants de réalisme, foisonnants de couleurs, de sons et de parfums, de Phenderson Djèlí Clark.

Louisiane. Années 1880. Tandis qu’une guerre de Sécession interminable démantèle les États-Unis d’Amérique, un complot menace La Nouvelle-Orléans, territoire indépendant libéré de l’esclavage, au cœur duquel les Tambours ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (61) Voir plus Ajouter une critique
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C'est parti pour un univers plutôt original dans la littérature de l'imaginaire.
Avec ce recueil de deux nouvelles, P. Djèli Clark nous entraîne à La Nouvelle Orléans et Au Caire l'aube du XXe siècle. Mais l'Histoire ne s'est pas déroulée de la même manière que pour nous.
Dans la Première nouvelle, Les tambours du dieu noir, la guerre de sécession n'a pas cessé. le Sud et le Nord sont toujours en conflit et certaines parties des États-Unis sont devenues indépendantes, comme La nouvelle Orléans.
Dans la deuxième, L'étrange affaire du djinn du Caire, un savant égyptien irresponsable a réussi, près de cinquante ans plus tôt à ouvrir un portail vers un monde parallèle peuplé de créatures surnaturelles : djinns, goules, anges… Cet événement a permis à l'Égypte de se débarrasser de la présence anglaise et de devenir une des premières puissances du monde.
A ces uchronies originales, l'auteur rajoute d'importants éléments steampunk dans la première nouvelle surtout avec ces dirigeables géants qui remplacent les navires et ces machines à vapeur omniprésentes. Mais plus intéressant encore, il fait intervenir des éléments de fantasy avec ces dieux africains de la première nouvelle qui peuvent envoûter les humains et en faire des êtres augmentés en quelques sortes, genre super héros magiques. Dans la deuxième nouvelle, c'est l'essence même de la divergence uchronique qui apporte cette touche fantasy avec cette immersion des êtres issus du folklore moyen-oriental (les djinns sont les génies que nous retrouvons dans l'histoire d'Aladin par exemple).
Ce mélange uchronie-steampunk-gaslamp cajun ou oriental, comme l'a proposé BazaR dans sa critique, même si ce n'est pas totalement original, apporte un peu de fraîcheur dans la production actuelle.
Dans ces mondes construits avec intelligence, l'auteur nous embarque dans deux intrigues assez dynamiques de 90 et de 40 pages.
Les tambours du dieu noir flirte avec le roman d'apprentissage mâtiné d'espionnage et d'aventure exotique. Jacqueline La Vrille, gamine des rues de la Nouvelle Orléans est embringuée dans un complot à base d'arme terrifiante que les Nordistes ou les Sudistes veulent acquérir afin de remporter enfin cette satanée guerre de Sécession. Mais cette arme pourrait aussi détruire la Nouvelle Orléans et La Vrille, aidée de plusieurs autres femmes hautes en couleur, en lien avec une divinité africaine ancestrale qui la hante et qui peut influencer le climat (bonjour la référence à Tornade des X-Men) va tout faire pour sauver sa ville.
La nouvelle commence doucement afin de laisser le lecteur s'immerger dans ce monde nouveau pour lui et en comprendre les rouages et les mécanismes. Puis l'action s'accélère jusqu'à donner un peu le tournis à la fin. Les personnages principaux sont quasiment exclusivement féminins (là aussi, cela apporte une fraîcheur bienvenue) alors que les ennemis sont presque tous des hommes. Les unes veulent sauver quand les autres veulent détruire.
Le style est plutôt agréable mais la lecture est ralentie par l'utilisation du créole (ou du cajun) dans les dialogues. Et il faut lire de façon un peu plus concentrée pour bien comprendre tout ce qu'ils se disent. Cela fait plus « réaliste » mais je comprend que cela puisse rebuter certains lecteurs.
L'étrange affaire du Djinn du Caire est un récit plus lumineux et l'humour léger se mêle à une intrigue policière. Fatma el-Sha'arawi, agente du ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles enquête sur le supposé suicide d'un djinn. Plus que l'intrigue policière, l'intérêt de cette deuxième nouvelle est dans l'ambiance de cette Égypte incroyable et des personnages rencontrés. Toutefois, là encore l'action va crescendo et là encore une machination est mise à jour.
Une lecture très agréable au final. Une petite préférence personnelle pour la deuxième histoire et cela tombe bien car l'auteur a décidé de remettre le couvert dans une autre nouvelle que je vais commencer pas plus tard que tout de suite.
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Les éditions L'Atalante ont tapé dans le mille en publiant Les tambours du dieu noir de Phenderson Djèlí Clark, en tout cas dans le mille de ma cible.

Le livre comporte deux courts récits qui pourraient très bien relever du même univers, ou pas. L'auteur y développe une ambiance uchronie-gaslamp-steampunk, un truc du genre – je laisse les spécialistes décider – terriblement parfumée et exotique.

La première novella, éponyme du livre, nous dépose en 1880 dans une Nouvelle-Orléans qui est une cité libre, alors que le conflit entre Nord et Sud reste larvé et que les îles des Caraïbes ont depuis longtemps conquis leur indépendance en renvoyant Napoléon chez lui avec un coup de pied aux fesses. La technologie a fait un bond ; les dirigeables fleurissent les airs et la fumée des cheminées d'usines encrasse hommes et choses. Et comme si ça ne suffisait pas, les dieux africains qui ont accompagné les esclaves en Amérique n'hésitent pas à se manifester.
Dans ce cadre, des femmes forts différentes unissent leurs forces pour éviter l'enlèvement d'un savant qui détient le secret d'une arme irrésistible. Clark parvient à construire leur psychologie avec finesse en peu de pages. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai pas pu m'empêcher de les rapprocher du juge Fulton, lord Brett Sinclair et Danny Wilde d'Amicalement Vôtre. Rien à voir pourtant.
Action et exotisme à tous les étages. Mention spéciale à la traductrice Mathilde Montier qui a dû reproduire par écrit des accents des îles plutôt costauds.

La deuxième nouvelle – L'étrange affaire du djinn du Caire – nous déplace en 1912… au Caire donc. Il s'agit pour une détective du ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles – une sorte de BPRD, créé lui par Mike Mignola pour Hellboy – de comprendre comment un djinn a pu mourir. Car dans cette Égypte des êtres surnaturels (djinns mais pas que) ont fait leur entrée, permettant le progrès technologique et mettant là aussi les envahisseurs Anglais à la porte. L'auteur nous fait découvrir des sociétés secrète organisées autour d'anciens dieux égyptiens, nous parle de livres mystiques existant réellement tels que le Takwin ou le Kitab al-Kimya et nous fiche la trouille avec des êtres à l'ADN lovecraftien.

Clark met en valeur la minorité dans la minorité, car ses héros sont des héroïnes d'origine africaine. Et au moins dans la deuxième nouvelle la détective est encore en butte aux préjugés des mâles musulmans qui grommèlent devant son étrange tenue « à l'occidentale ». Mais peu leur chaud. le combat pour l'égalité n'est pas le propos ici. Elles l'ont de fait et le prouvent par leurs actes.

D'autres petits livres de Clark vont paraître avec de nouvelles aventures dans le même univers. Je prends d'ores et déjà mon ticket d'entrée.
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L'étrange Affaires du Djinn du Caire est une excellente nouvelle qui mérite un 5/5. C'est, en gros, un mini polar de fantasy, qui se déroule dans un Caire steampunk, dans lequel l'Égypte est devenu le première puissance mondiale depuis qu'un alchimiste y a ouvert un portail d'où sortent un paquet de créatures de légendes. C'est une masterclasse de worldbuilding en plus d'une intrigue fascinante.L'autre nouvelle du livre, Les Tambours du dieu noir, ne lui arrive pas à la cheville. Je blame ici la maison d'édition qui a engagé une traductrice parisienne pour traduire une nouvelle qui se déroule en Nouvelle Orléans, et où les personnages y parlent le créole et l'acadien. C'est une torture à lire, et je n'ai pas pu la terminer.
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J'ai fait la connaissance de cet auteur avec le mystère du tramway hanté que j'avais beaucoup aimé ! Il y a peu de temps que je lis du steampunk mais j'apprécie de plus en plus cette littérature qui allie beaucoup de genres de l'imaginaire.

Son univers est exotique, la première nouvelle se déroule à la Nouvelle-Orléans à la fin d'un 19ème siècle qui a vu la ville devenir un territoire indépendant libéré de l'esclavage mais pas des dieux ancestraux ! Dieux qui sont capables de produire le pire avec les intempéries. Une jeune fille va contrecarrer les projets des voleurs des Tambours du Dieu noir pour préserver la cité !

L'étrange affaire du djinn du Caire nous ramène à la période du tramway hanté au début du 20ème siècle et c'est Fatma, agente du ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles qui va enquêter sur le suicide étrange d'un djinn ! Personnage déjà rencontré mais pas encore suffisamment développé ici pour que je puisse dire si je l'apprécie mais l'ambiance y est et c'est le principal.

J'ai bien l'intention de poursuivre ma découverte de P. Djeli Clark dont les écrits m'ont semblés bien courts jusqu'à présent.

Challenge Féminin 2022/2023
Challenge Multi-Défis 2023
Challenge Riquiqui 2023
Pioche PAL mars 2023 : Phoenicia
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Très bien disposée à l'égard de cet univers, je suis rentrée sans réticences dans les aventures que nous propose P. Djély Clark. Des aventures qui allient steampunk et fantasy, tout en nous transportant dans des univers dépaysants, loin de l'Europe. Un contenu savoureux qui a rempli toutes ses promesses!

Les tambours du dieu noir nous emmène dans la Nouvelle-Orléans. Uchronie oblige, la guerre de Sécession ne s'est pas achevée de la même manière que nous rapporte L Histoire, ayant pour conséquence de rendre cette ville de Louisiane ville libre. Frappée par l'univers steampunk, les corsaires et contrebandiers de cet univers sont sur des dirigeables et les armes ont un impact sur la météo. Dans cet univers on suit une jeune adolescente qui n'a pas froid aux yeux, déterminés à sauver la ville qu'elle aime, menacée par les terribles tambours du dieu noir, assistée en cela par un équipage. le format nouvelle, pour ce genre littéraire, ne me gêne aucunement. Il a le mérite d'aller très vite au coeur des choses, de rendre les actions trépidantes. le fait qu'on soit à la Nouvelle-Orléans donne un charme particulier : vaudou, carnaval, mardi gras et cajun font qu'on est transporté dans une contrée exotique. Je termine cette lecture en me disant que j'aimerais assez lire d'autres nouvelles avec cet équipage.

Pour la deuxième nouvelles, cap pour le Caire auprès de Fatma une enquêtrice d'un ministère censé intervenir quand il est question d'alchimie et de créatures surnaturelles. La mort d'un djinn, mort suspecte s'il en est, ouvre une enquête plaisante, toujours sur fond de steampunk avec une pointe de fantasy. Je sais qu'une autre nouvelle et un roman sont dans ce même univers. Il me tarde de les découvrir, d'autant que des deux, ce fut ma nouvelle préférée. L'effet enquête paranormale, je pense. le tout dans une contrée tout aussi exotique et uchronique, avec une Egypte qui s'est débarrassée du joug colonial mais qui doit faire face aux répercussions d'un savant trop zélé qui a ouvert une porte entre deux mondes. le personnage de Fatma est très intéressant et promet d'être complexe. Je crois que c'est le protagoniste principal du roman. Si tel est le cas, j'en suis ravie. J'ai hâte de la revoir, elle et son costume de gentleman!

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critiques presse (3)
Liberation
09 septembre 2021
Ces fictions de P. Djèlí Clark, par ailleurs historien spécialisé dans les études africaines, traitent en fond de cour de l’émancipation, de l’égalité sociale et de genre, de la perpétuation de cultures opprimées.
Lire la critique sur le site : Liberation
Syfantasy
02 août 2021
Certes, il s’agit de 2 novellas, donc le livre est assez court, mais le prix (12.90 €) est raisonnable et les deux écrits de P. Djèli Clark nous transportent dans un ailleurs que l’on n’a peu coutume de fréquenter (le bayou et un Caire magique), ce qui compense amplement la petitesse du recueil. L’auteur est indéniablement un novelliste à suivre !
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Elbakin.net
15 avril 2021
Quel que soit le nombre de pages que s’accorde l’auteur pour son bon plaisir, et le nôtre, la réussite paraît décidément au rendez-vous.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Je relâche mon souffle. Pas de doute, c'est le fait d'Oya. La déesse a une drôle de façon de communiquer. C'est pas la première vision qu'elle m'envoie – mais jamais rien d'aussi intense. Rien qui me paraît aussi réel. Les gens, ils parlent de prémonitions, des sortes d'avertissements sur un avenir plus ou moins proche. Souvent, j'en comprends vite le sens. Mais un crâne-lune géant ? Pas la moindre foutue idée de ce que ça signifie.
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« Avancé pa plis », m’avertit une voix à l’accent chantant des Isles libres. La capitaine se dresse sur le lit et je me trouve nez à nez avec le canon d’un fin pistolet plaqué or. J’admire malgré moi le travail de dorure – pur produit des Isles libres. Elle tend le bras vers une poignée fixée au mur et injecte du gaz dans les deux lampes suspendues. La lumière nous éblouit toutes les deux.
« Tonné di dié ! jure-t-elle, surprise. Mwen t’é pris pou un bandi ou un jumbie, mé t’é qu’un tiboy.
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Fatma el-Sha'arawi, agente spéciale du ministère égyptien de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles, examinait le cadavre vautré sur le gigantesque divan à travers des lunettes spectrales.
Un djinn.
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La magie des anciens dieu afrikains est enracinée dans la ville, comme disait ma maman. Elle est enfouie dans ses os, dans ses fondations avec les esclaves qui l’ont bâtie, qui ont transformé le sol, l’air et les cours d’eau en terres sacrées. Sauf qu’on a oublié les noms de ces puissances qui nous ont suivi sur ces rivages.
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Les soupçons du ministère se portaient sur une cellule de nécromanciens anarchistes radicalisés.
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Videos de P. Djèlí Clark (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de P. Djèlí Clark
Let's face it—few people are lucky enough to be able to write full-time when they're starting out. Whether you work a full-time job or have caretaking duties, writing often has to fit in around other obligations. On this panel, authors share tips and tricks—and trials and tribulations—around making time for writing.
Featuring P. Djèlí Clark, Megan Bannen, Richard Swan, and Jackson Ford
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