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Critique de BazaR


Voilà un roman bien distrayant ! Compte tenu de ma faible vitesse de lecture, je dirais que je l'ai dévoré.

Un « jour », le monde est découpé en tranches spatio-temporelles et reconstruit à partir de tranches appartenant à des époques différentes. Des êtres de temps divers se rencontrent, s'allient ou s'affrontent pour découvrir pourquoi, observés par des sphères translucides impassibles : les Oeils.

La liste des éléments que j'apprécie dans les livres et qui se retrouvent réunis ici est longue.
Tout d'abord les éléments de nostalgie qui rendent hommage à l'ainée Odyssée de l'Espace : le premier chapitre mettant en scène un australopithèque, la valse de Strauss accompagnant le départ du Soyouz de la Station Spatiale Internationale, les Oeils qui sont le pendant des Monolithes – avatars extraterrestres surpuissants et sans émotion, jusqu'à l'IA du portable de l'héroïne moderne qui évoque Hal.

Ensuite les éléments historiques mêlés. C'est un plaisir énorme de voir les réactions dans la découverte de l'autre, quand l'anglaise moderne rencontre le soldat britannique du 19ème siècle, le journaliste américain du 19ème découvre le Macédonien du temps d'Alexandre, ou le cosmonaute russe communique avec le nomade Mongol. Je mets ces mots au singulier mais ce sont bien des groupes qui se rencontrent, entrainant méfiance, communication difficile, compréhension ou opposition. J'ai été marqué par le fait que les « modernes » trouvent les « anciens » puants, au sens original du mot : ils schlinguent ! La documentation historique sur autant d'époques est sérieuse mais n'étouffe pas le flot du récit.

Les amateurs d'action ne seront pas déçus. Qui n'a pas rêvé de voir les deux plus grands conquérants de l'Histoire engagés dans un affrontement à mort ? La bataille est une peinture grandiose et sanglante. Et, tendance atavique ou pas, l'on ne peut s'empêcher de prendre parti pour les Grecs fondateurs de notre civilisation contre les Mongols dont les ravages contre les villes se répètent dans ce nouveau monde.

Enfin, vu le CV des auteurs, ils ne pouvaient éviter un saupoudrage de type hard science. L'utilisation de la relativité restreinte pour justifier le synchronisme d'évènements éloignés ou les tentatives d'extrapolation de la théorie des cordes pour expliquer le monde reconstruit et les Oeils sont de vrais régals sous ma langue.

Mais ce roman est bien plus que cette simple décomposition en sous-éléments que je viens de vous imposer. C'est une histoire prenante, aux personnages principaux touchants ou à gerber. Elle évoque pour les connaisseurs des récits tels que le Déchronologue de Stéphane Beauverger, le Fleuve de l'Éternité de Philip José Farmer, Éon et Éternité de Greg Bear ou encore les Légions de l'Enfer de Carolyn J. Cherryh. Si j'avais un seul regret, ce serait l'utilisation d'un narrateur omniscient pour passer au lecteur des informations qu'aucun des protagonistes ne serait susceptible de connaître ; je trouve toujours le procédé un peu facile.

Vivement la suite !
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