Cauchemar

Roman noir pour celleux qui apprécient la castagne et les passages à tabac... public dont je ne fais pas partie.
Il y avait des moments pendant lesquels je me plaisais bien auprès de Noah, ex-flic et héros à la gloire reculée, à cause de son honnêteté et ses propos parfois un brin cynique.
Mais il y a eu aussi bon nombre d'instants où je le trouvais déplaisant. Parce que Noah est également un teigneux et coléreux qui ne sait pas garder ses poings dans les poches (ni faire un noeud dans sa langue quand ça s'avère préférable), même si ce n'est pas toujours lui qui commence à chercher la querelle.
Sa droiture de justicier va d'ailleurs prendre un coup dans les dents à cause de cette pugnacité.

L'intrigue, qui, après quelques bifurcations, ne démarre réellement qu'à partir de la moitié du roman, est finalement peu consistante et manque parfois de cohérence.
Ensuite, après avoir réfléchi un chouïa à cette deuxième disparition d'une jeune femme (et autres éléments que je ne dévoilerai -évidemment- pas ici), l'aboutissement de cette sombre histoire m'est rapidement apparue. La seule chose que je n'avais pas deviné était l'identité de « l'autre méchant ».

Sinon, il se lit en peu de temps, ce polar
mais quittera sûrement aussi vite ma mémoire.

Je gardais un bon souvenir de Un employé modèle qui est le premier roman de cet auteur. C'est ce qui a motivé mon choix lors de la dernière Masse Critique.
Dès les premières pages l'auteur fait subir à son lecteur, mais surtout à l'un de ses personnages, une scène d'une extrême violence, cela ne me dérange pas si l'histoire à suivre est à la hauteur, si elle me tient en haleine, si je n'arrive plus à décrocher du roman... ce qui n'a pas été le cas ici.
J'ai trouvé le temps long malgré certains passages, l'abandon m'a traversé l'esprit mais il me fallait la totalité de l'histoire pour donner ici mon avis.
Seule la chute m'a surprise et c'est un bon point.
Je ne suis donc pas tentée par le prochain roman de l'auteur ni par ceux que je n'ai pas encore lus.
Ce roman trouvera sûrement son public, mon mari l'a d'ailleurs plus apprécié que moi.
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Paul Cleave, né en 1974 à Christchurch, est un écrivain néo-zélandais. Après avoir travaillé comme prêteur sur gages pendant sept ans, il retourne à ses premières amours - l'écriture - et publie son premier roman, Un employé modèle en 2006 qui connaît un succès international. Son dernier opus, Cauchemar, vient de paraître.
Une bourgade des Etats-Unis. Alyssa, une jeune fille disparue est sauvée des mains de ses ravisseurs par Noah, l'un des adjoints du shérif. Ses méthodes pour parvenir à ses fins ont néanmoins ruiné sa carrière et sa vie, un divorce et l'exil vers une plus grande ville comme gérant d'un bar. Mais quand douze ans plus tard, Alyssa disparaît à nouveau, son ex-femme réclame son aide…
Le roman débute vraiment bien : Noah torture un suspect pour le faire avouer où se trouve Alyssa, c'est musclé et sanglant tout en posant la fameuse question éthique, le Bien doit-il en venir à faire le Mal quand une vie humaine est en danger ? Waouh et….. Pschitt ! Car après ça dégénère grave.
Durant deux cents pages je me suis laissé prendre au jeu, fermant les yeux sur les improbabilités du scénario. Rien de folichon mais le rythme est enlevé, on veut savoir comment tout cela va se terminer, mais fermer les yeux sur des situations abracadabrantes et un scénario tiré par les cheveux trop longtemps, ça vous use la patience d'un lecteur. de temps à autre Paul Cleave se prend pour un écrivain et nous glisse des passages sur les femmes battues ou le secret de la confession pour faire sérieux mais tout cela est d'une banalité absolue.
Les pages défilent car il tire à la ligne, les cadavres s'empilent, les suspects potentiels se succèdent dans cette petite ville où tout le monde se connait, la moralité est rangée au fond du placard depuis longtemps, tout devient de plus en plus – j'ose le dire – crétin. Et l'épilogue m'achèverait si je n'étais déjà mort d'ennui depuis longtemps.
Paul Cleave n'a jamais été un écrivain génial, un ou deux romans très potables, là nous touchons le fond du panier. Existe-t-il une procédure pour se faire rembourser ?

La sordide révélation finale est - à mon humble avis - le seul intérêt qu'offre ce thriller qui ne se caractérise ni par une écriture notable, ni par une quelconque facture stylistique particulière ("bah si tu veux du style, t'as qu'à lire des trucs publiés chez la "blanche" de Gallimard, eh patate !", pourrais me rétorquer le lecteur agacé par mon avis).
Le roman est long, j'ai trouvé l'arrivée de la révélation finale longue à venir et maintenue artificiellement sur 400 longues pages.
Tout au plus, cette histoire pourrait servir d'ébauche à une série qui s'étalerait sans vergogne sur d'interminables saisons (c'est à la mode depuis quelques années, les "géniales" séries qui tirent en longueur...).

Néanmoins, le "suspens" est suffisamment bien entretenu pour que le lecteur tourne les pages afin de connaître le fin mot de l'histoire (et c'est le minimum syndical exigé quand on ouvre un thriller qui porte un tel titre, publié chez Sonatine, qui plus est).

Moi je dis que talent littéraire et thriller efficace ne sont pas nécessairement incompatibles.
Paul Cleave semble faire l'impasse sur la qualité littéraire et son héros monolithique, je l'aurai oublié d'ici quelques semaines.

A lire durant des vacances estivales pour passer du temps sans trop réfléchir.