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EAN : 9782917702819
380 pages
Stéphane Million (22/08/2013)
4.58/5   6 notes
Résumé :
Connu du grand public pour son premier roman Apologie de la viande, considéré par Eric Naulleau comme l'un des dix plus grands livres jamais écrits, Régis Clinquart s'illustre également depuis plus de 20 ans dans l'art de la nouvelle.
Fiat Nox est une sélection des textes de fiction courts de l'auteur parus dans diverses revues littéraires et sur le web, ainsi que de très nombreux inédits.
On y découvrira ou retrouvera ses thèmes de prédilection - le M... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Beau recueil de 20 ans de nouvelles de Régis Clinquart, (très) féroces et (néanmoins) tendres.

Cinquante-et-une nouvelles, écrites entre 1992 et 2011, pour la plupart parues dans des revues ou dans le cadre de projets artistiques spécifiques, comptant chacune de moins d'une page à une douzaine de pages, composent "Fiat Nox", ce beau recueil de Régis Clinquart qui paraîtra fin août chez Stéphane Million.

Dans ces fragments de presque vingt ans d'écriture par l'auteur de l' "Apologie de la viande", l'amour et la mort, le sexe et la tendresse, l'ironie mordante de la chute luciférienne et le sourire appréciateur de celui qui survit - cette fois - de justesse, se disputent l'attention du lecteur et la saveur de ces récits, certes souvent glaçants et déjantés, mais d'une ruse souvent hors du commun.

On se laissera aisément gagner par le plaisir trouble de voir détournés des mythes ancestraux lors d'un dîner au château ("La réception"), de voir des bonheurs, réels ou imaginaires, mais en tout cas en gestation, écrasés par la malchance ("Le facteur"), de voir le fantasme changer brutalement, en un clin d'oeil final, sa nature pulsionnelle ("Une secrétaire"), de lire le vertige du paternalisme prenant conscience de lui-même ("Lutte de classes"), de saisir un instant fatal des horreurs de la guerre ("Souvenirs du front"), de découvrir une conclusion finalement extrêmement vraisemblable à la "Fensch Vallée" de Lavilliers ("Chrome"), de vivre les sauvages derniers instants d'un milliardaire grabataire ("Le profit"), de sentir la force monstrueusement physique, en action comme en imagination, de l'amour ("Romance"), de contempler, légèrement incrédules, les sombres bribes d'une certaine âme des États-Unis ("Le jour où les métèques ont finalement botté le cul de l'Amérique"), ou encore de tenter de décrypter, l'espace d'un instant, le besoin aussi impérieux qu'insidieux du psychopathe sexuel ("Récidive"), pour n'évoquer que quelques-unes des pièces de cet autre moteur effrayant...

L'un des talents presque miraculeux par moments de l'écriture de Régis Clinquart est celui de déjouer son lecteur, pouvant tour à tour, sur l'issue du récit, aussi bien devancer ses pires craintes, dans un grand rictus carnassier, qu'au contraire, les désamorcer par surprise, d'un petit sourire tendre et charmeur. Une très belle expérience de lecture, même si elle demande parfois un coeur bien accroché.
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Même si je ne suis pas très axée nouvelles d'ordinaire, j'en lis avec plaisir dès que je peux, notamment à chaque parution de la revue Bordel, à laquelle contribue d'ailleurs Régis Clinquart, et dont on retrouve (avec plaisir!) quelques extraits dans ce recueil de nouvelles.

FIAT NOX, est, à l'origine, un poème de Leconte de Lisle, que voici:

L'universelle mort ressemble au flux marin
Tranquille ou furieux, n'ayant hâte ni trêve,
Qui s'enfle, gronde, roule et va de grève en grève,
Et sur les hauts rochers passe soir et matin.

Si la félicité de ce vain monde est brève,
Si le jour de l'angoisse est un siècle sans fin,
Quand notre pied trébuche à ce gouffre divin,
L'angoisse et le bonheur sont le rêve d'un rêve.

Ô coeur de l'homme, ô toi, misérable martyr,
Que dévore l'amour et que ronge la haine,
Toi qui veux être libre et qui baises ta chaîne !

Regarde ! le flot monte et vient pour t'engloutir !
Ton enfer va s'éteindre, et la noire marée
Va le verser l'oubli de son ombre sacrée.

Ca pose le mec, non?...
On est clairement pas dans une comédie sentimentale.
Comme on dit "âmes-hyper-sensibles-s'abstenir"...
La suite:
Lien : http://blablablamia.canalblo..
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Les recueils de nouvelles sont un format trop souvent méprisés par les lecteurs et les éditeurs, et pourtant, il y a des pépites comme ce recueil-là...
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