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EAN : 9782700278750
224 pages
Rageot Editeur (27/04/2022)
4.28/5   37 notes
Résumé :
Il y a les mots qui blessent, ceux que l’on n’ose prononcer ou que l’on n’aurait pas dû dire. Et puis il y a les mots qui libèrent. C’est de toutes ces paroles-là qu’il est question dans Doux mots dits. Au travers d’un recueil de poèmes qu’elle a elle-même illustré, l’artiste Clou nous invite à voyager dans son adolescence entre violences familiales et découvertes sensuelles. En trame de fond, le quotidien parisien, et comme lueur, la musique qui rend tout plus beau... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce fut étrange à lire, et pourtant, j'ai lu ce recueil d'une traite. J'ai eu, même si c'est un recueil de poésie publié, édité, disponible en librairie, l'impression d'être une "voyeuse", de plonger dans l'intimité d'une adolescente qui jette sur le papier ce qu'elle ressent, ce qu'elle vit, à défaut de pouvoir l'exprimer à voix haute - parce qu'elle ne serait pas comprise, parce qu'elle serait même sans doute moquée.
J'ai été choquée en lisant ce récit de violences éducatives ordinaires. Les mots blessent, les mots tuent, quoi que certains peuvent en penser, quoi que certains peuvent vouloir normaliser/excuser ce qui est révélé. Les mots restent. Et j'ai eu souvent l'impression que le père de l'adolescente considérait ses filles comme sa propriété, elles doivent être transparentes pour lui. Si l'une tente de surmonter les mots dits par d'autres mots, l'autre ne semble pas avoir cette chance. Fuir comme seule solution. Partir aussi, quand le couple n'offre plus que toxicité, que l'on ne parvient plus vraiment à vivre.
Ce recueil est déjà dur à lire quand l'on n'a pas été soi-même confronté à ces situations, je me demande ce qu'il en serait pour les adolescents qui sont confrontés à ses violences ordinaires. Provoquer un déclic ? Peut-être.
Oui, il est des moments heureux aussi, et il ne faut pas les oublier. Ils sont rares, cependant.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Je ne connaissais pas du tout l'artiste Clou avant de découvrir Doux mots dits, son recueil de poèmes en vers libres aux éditions Rageot.

Bien que ce soit l'adulte d'aujourd'hui qui les aie couchés sur le papier, on a l'impression que l'autrice a ressorti ses poèmes écrits à l'adolescence tant ils dégagent une certaine naïveté, évoquant les attentes que l'on a à cet âge, ce sentiment d'être toujours en décalage par rapport aux autres, les premières ruptures et la fin de l'enfance.
Elle y parle de premières fois, de celles qui sont une belle expérience mais surtout celles, plus dures, qui laissent une empreinte indélébile.

Il y a quelque chose de très intime dans ces poèmes, l'impression d'entrer dans le quotidien des mots durs, du manque d'amour, de la révolte et de la haine que l'on peut en éprouver. C'est sans fard, avec une forte valeur cathartique. On ressent l'envie de mettre des mots pour dénoncer, exprimer ce maelstrom d'émotions qui est sans cesse tu. Des mots qui dépeignent une adolescence souvent triste, sous l'emprise d'un père dont les mots sont jugeants, blessants.

Les poèmes sont accompagnés de dessins de l'autrice qui renforcent le sentiment de tenir entre les mains un mix entre le recueil de poèmes et le journal intime.

Si certains poèmes m'ont laissée de marbre, d'autres ont eu une forte résonance, avec le sentiment d'avoir été traversée par les mêmes émotions et des expériences identiques.

Un recueil pour les fans de la chanteuse ou ceux qui ont envie de replonger l'espace de quelques instants dans les questionnements de l'adolescence.
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Une très jolie émotion poétique où Clou -de son vrai nom Anne-Claire Ducoudray (révélation féminine aux Victoires de la musique 2021)- dit tout ce qu'est Clou, une petite louloute pas toujours joyeuse, parfois toute heureuse, amoureuse, chanteuse, d'autre fois floue quand les coups de la vie lui clouent de la tristesse dans le regard et des larmes dans l'âme .. A tous ceux-là qui veulent comprendre ce que ça peut être être ado, je recommande !
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Accrochée dès le début par les premiers mots, cette forme de poésie que j'affectionne, entre l'oral et l'écrit, tout à fait du genre du jardin secret griffonné dans un carnet à spirales, agrémenté de petits dessins pour adoucir parfois la plume acide d'une adolescente révoltée par la vie qu'on lui fait mener, par les critiques acerbes de son père, les violences verbales et les découvertes inattendues.
De petites touches percutantes, des mots justes, une musique bien personnelle, je recommande vivement ce petit livre touchant et plein de vie!
merci pour cette belle découverte
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Un recueil de poésies et chansons écrites dans des carnets à l'adolescence, comme le seul temps de respiration dans une existence contrainte par la vie lycéenne et la vie de famille empreinte de solitude, de silence et de violence.
Je ne sais pas si les dessins ont été faits au même moments que les textes mais ils viennent ponctuer certains temps du recueils pour faire comme une pause dans cet assemblage de textes dans lesquels on retrouve les thèmes associés à l'adolescence : amour, amitié, premières expériences de la sexualité, affirmation de soi, opposition à la famille, affirmation des choix, projection.
J'ai beaucoup aimé la forme et le fonds de ce livre qui je pense trouvera sa place auprès des grand·es élèves de 3e-lycée.
A découvrir !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
À l'arrière de la voiture
Je regarde sérieusement
La pluie qui tombe sur
Ma vitre doucement
Je me concentre et c'est dur
Sur les rues, les passants
Et pas sur les injures
Que papa dit en roulant
En roulant

Est-ce que tous mes soupirs
Quelqu'un les entend ?
Quelqu'un va les saisir
Et venir maintenant ?
À l'arrière j'attends

À l'arrière de la voiture
Je devine souvent
La pluie qui tombe sur
Les deux joues de maman
Je m'en éloigne et c'est dur
Pour éviter justement
Que la pluie ne tombe sur
Mes joues à tout instant
Tout instant

Est-ce que tous ses soupirs
Quelqu'un les entend ?
Quelqu'un va les saisir
Et venir maintenant ?
À l'arrière j'attends

À l'arrière de la voiture
Consciencieusement
Je me construis une armure
Une aiguille entre les dents
Je me protège, c'est plus sûr
Et me demande prudemment
Combien de temps ça dure
L'enfance finalement
Finalement
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PRIÈRE

J'ai commencé
Une chanson pour Nathan
Elle s'appelle : Tu es amoureux de toi
Et ça commence par
"Gentil avec moi, comme on l'est avec une chaise"

Cette chanson transforme le décor
C'est une prière
Un SOS
Un cri de guerre
Qui me fait rire
Et qui remplace ma tristesse
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Moi, la télé, je la regarde de côté
Je sais qu'elle me fera passer
Le repas plus vite
Qu'elle nous évite
De parler
Et d'aborder
Les vrais sujets
Comme les notes du carnet de ma sœur
Effrayée de devoir à nouveau redoubler
Comme mes derniers devoirs de classe
Comme ma passion
Pour la cuisine
Ou mon envie d'aller en Chine
Comme les soupirs de maman
Comme ces questions
Qui demeurent
Telles que
Pourquoi des chaînes, y en a trois cents ?
Est-ce pour capter l'attention ?
Faire passer le temps, les saisons ?
Est-ce pour accompagner les repas
Des familles qui ne savent pas
Échanger des mots comme "ça va ?"
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L'EXISTENCE

La professeure de français
Derrière ses lunettes fumées
A lancé à la classe entière
Sur un ton désabusé :

"Vous conjuguerez les verbes"aimer "et "mourir" à l'imparfait du subjonctif dans l'ordre que vous voulez... selon la manière dont vous concevez l'existence. "
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COMME ELLE EST SOTTE

À force de s'entendre dire comme ça
"Tu es bien sotte"
Ma sœur le croit

Les mots, ça provoque des dégâts

Quand viennent les compliments
Ma sœur ne les entend même pas
Pour elle, ils ne forment qu'un brouhaha
Un bruit de fond qui ne la touche pas
Sans doute parce qu'ils viennent du dehors
À la maison, il n'y en a pas

Je me demande si plus tard
Une fois adulte on est pénard

Si on oublie les mots blessants
Qu'on a reçus à dix-sept ans
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Clou : Jusqu'ici tout va bien [clip officiel]
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