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EAN : 9791037502834
350 pages
Les Arènes (11/03/2021)
4.39/5   324 notes
Résumé :
Seule dans le cabinet du psycho-thérapeute, j'essaie de mettre des mots sur l'indicible. L'attentat terroriste du 7 janvier 2015 tourne en boucle dans ma tête. La prise d'otage.
Les tirs. Le silence. Les images. Comment expliquer l'effroi ?
Pourquoi est-ce que je me sens si coupable ?
Qui pourra comprendre l'extrême solitude qui m'a traversée ce jour-là ? J'explore un brouillard épais de sensations, d'émotions, de doutes.
Les souvenirs, p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (71) Voir plus Ajouter une critique
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Le 07.01.2015, ça vous dit quelquechose? Non?, c'est normal, c'est certainement parce-que vous ce voulez pas vous en souvenir : Pour certains, c'est une première fin de monde, pour d'autres, ce sont des coups de poignards dans la liberté, des ami(e)s qu'on a perdu(e), des larmes de sang qui annonçaient la tempête de novembre.
Coco est dessinatrice. C'est une survivante. le 7 janvier 2015, alors que 12 de ses potes se faisaient massacrer sous les balles de mercenaires d'un dieu qui trouvait ça dur d'être aimé par des cons.
Depuis, Corinne Rey, est submergée par des vagues de "et si...", balayée par des tsunamis de "pourquoi", noyée par des flots de culpabilité, d'incrédulité. Alors, pour échapper aux fantômes noirs assassins qui la hantent, pour vivre à nouveau, pour retrouver des raisons de rire, Coco a repris ses crayons et a décidé de dessiner, de Dessiner encore.
Elle est belle cette BD, elle est bourrée de beaux souvenirs, pleine des rires de ses copains disparus, de la chaleur de Cabu, les blagues de Charb, les gags de Tignous, ... on y trouve tout ça malgré le récit de cette journée terrible de ce 7 janvier, que l'on voudrait oublier et qui pour moi, marqua la fin d'un monde!
Et pourtant, il ne faut pas oublier, il faut faire comme Coco, dessiner, dessiner encore, c'est certainement la meilleure façon de résister à cette haine aveugle et imbécile!
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Comme la vague qu'elle dessine à maintes reprises dans l'album, la dessinatrice Coco est prise dans un tourbillon, entraînée vers un fond de culpabilité suite à l'attentat perpétré chez Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 où 12 personnes trouvèrent la mort.

"Les dessinateurs ne se cachent pas derrière des cagoules, eux. Ce sont des pacifiques, qui s'amusent, tout en défendant leurs idées. Un dessin ne tue pas…"

Non un dessin ne tue pas, mais la culpabilité...
Les nuits sans sommeil...
Les jours qui défilent tous pareils, semblables...
La vie qui continue inlassablement...

Coco a ouvert la porte aux frères Kouachi, elle s'est trompée d'étages, elle garde et gardera longtemps cet instant, ce moment, gravé au fer rouge dans sa tête, son esprit et ses souvenirs.

Alors une première psychothérapie non adaptée et une autre avec Monsieur Jean qui la libère et qu'elle nous raconte en dessins tous plus poignants les uns que les autres.

Cet album cathartique habité par l'ombre permanente de ces bourreaux qui ont pris la vie de ces personnes pour des idées est, pour cette petite bonne femme, la soupape de la cocotte minute qui siffle en elle, mais, aussi, pour nous un moyen pour nous rappeler, pour toujours, que la liberté est bien chère quelquefois;

On ne sort pas insensible de cette lecture, c'est mon cas!
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Cela commence par une toute petite bonne femme essayant de ne pas se faire submerger par une grosse vague façon Hokuzai, le bras levé pour que le crayon qu'elle cramponne dans sa main ne prenne pas l'eau. Cette petite femme aux cheveux noirs, c'est Coco, la jeune et talentueuse dessinatrice de Charlie, celle qui a ouvert la porte aux assassins, sous la contrainte d'armes de guerre.
Ce magnifique et cathartique album, c'est le récit de son combat pour ne pas sombrer dans les ténèbres, pour ne pas se laisser emporter par le noir qui survient sans prévenir - le noir des yeux des assassins, le noir des canons des armes, le voile noir qui a drapé de deuil toute l'équipe de Charlie et nous avec - pour ne pas se laisser bouffer par la culpabilité et des "et si" qu'elle a longtemps ressassés. Coco nous raconte combien il lui a fallu se battre (la foirade de sa première thérapie, une espèce de gymnastique des yeux..., est savoureuse) et combien dessiner encore et toujours a été la meilleure des thérapies.
J'ai refermé ce livre avec une boule à la gorge, les yeux embués mais aussi le sourire au bord des lèvres, heureuse d'avoir revu Cabu, Charb, Wolinski et les autres. Par le talent de son crayon, Coco les fait revivre un instant sous nos yeux, raconte la vie joyeuse de la rédaction, leurs fous rires et leurs prises de bec, le courage et la liberté qui les réunissaient, et donne une place particulière à Cabu qui était pour elle une figure tutélaire généreuse et bienveillante ( ah, ses fameux petits gâteau bio maison !).
Je ne saurais que trop conseiller ce livre parce qu'il s'agit d'une oeuvre artistique majeure, de par ce qu'il raconte mais aussi de par la beauté des dessins.
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De l'aquarelle et des dessins de presse mêlés pour nous parler du stress post-traumatique, et plus précisément celui vécu après les attentats contre Charlie Hebdo par Coco, qui a été au contact direct des terroristes. C'est forcément poignant, on n'ose imaginer son parcours suite à ces terribles événements.

Elle dévoile son univers intime autour du 7 janvier 2015 : un peu avant, sa légèreté, ses ambitions, mais aussi pendant, sa terreur et sa sidération, et surtout après, submergée par les vagues du traumatisme... Comment vivre avec ça ? Grande question à laquelle répond petit à petit un itinéraire vers la résilience, qui ne semble malheureusement jamais acquise.
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Du 2 septembre 2020 au 16 décembre s'est tenu le procès des attentats de janvier 2015. Parmi les témoignages, l'un des moments forts a été celui de Corinne Rey dite « Coco », celle qui ouvrit la porte aux frère Kouachi et vit depuis avec un sentiment de culpabilité intense et le complexe du survivant. A l'instar de Luz, Catherine Meurisse, Riss et Philippe Lançon, elle libère à son tour sa parole dans un livre, son premier, sorti juste après. Cet album est absolument poignant et retentit longtemps en vous.
*
La dessinatrice se confie sur cette tuerie qui aurait pu l'emporter et ses conséquences. Deux métaphores marquantes parcourent son témoignage : la vague coup de poing d'Hokusai récurrente de la séquence inaugurale qui matérialise à la fois le tsunami émotionnel auquel elle est en proie, la lame de fond qui a bouleversé son quotidien, le creux de la vague aussi … et celle de l'échiquier sanglant de la séquence des « et si » dans laquelle pétrie de culpabilité elle égrène différentes hypothèses qui auraient pu changer le cours de l'histoire tandis que les strips se raccourcissent au fil des pages et se remplissent du rouge sang pour se transformer en cases de plus en plus étouffantes comme celles d'un échiquier du destin sur lequel elle n‘est qu'un pion ou les barreaux d'une prison qui l'enferme dans une culpabilité obsédante, « la solitude d'être vivant » comme dit Lançon dans « le Lambeau ».
*
Au fil des pages on la voit chuter, plonger, s'enfoncer, suffoquer dans une vague qui l'enserre comme un boa constrictor et finalement remonter. Grâce au dessin , grâce aux moments heureux de l'enfance, grâce aux souvenirs aussi. Alors le bleu froid de la vague et le rouge du sang se muent en aquarelles aux teintes douces Elle évoque ainsi son expérience en tant que « petite dernière au sein du journal satirique avec une infinie tendresse. Comme dans « Indélébiles » de Luz, elle remonte le temps pour que vivent les morts et nous fait assister aux conférences de rédaction, à la complicité qui l'unissait à Charb et Cabu qu'elle admirait, leurs vannes de potaches parfois, leurs multiples idées et l'enthousiasme et le vent de liberté qui y régnait.
*
Mais elle ne succombe pas à la tentation hagiographique pour autant. Elle rappelle brillamment les combats menés et les attaques constantes qu'eut à subir cette équipe si attachée à la liberté d'expression dans un style qui ressemble cette fois plus au dessin de presse et elle règle également au passage quelques comptes avec ceux qui, surfant sur la vague inhabituelle de popularité dont bénéficia le journal après le 11 janvier voulurent tirer la couverture à eux ou se montrèrent cupides.
*
C'est un livre « lourd » dans tous les sens du terme : il fait 345p et martèle son sentiment de culpabilité mais c'est un livre courageux et nécessaire. Un témoignage de lutte et de tentative de résilience pour se relever de l'horreur délivré avec énormément de pudeur. Elle a fait sienne la phrase de l'un des fondateurs du journal , Cavanna : « un bon dessin c'est un coup de poing dans la gueule ». Nous finissons un peu groggy …

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critiques presse (11)
Elle
12 mai 2022
Le 7 janvier 2015 elle survivait à l'attentat contre « Charlie Hebdo ». La dessinatrice Coco signe un album bouleversant [...], entre culpabilité du survivant, devoir de mémoire et ode à la vie.
Lire la critique sur le site : Elle
LesInrocks
09 janvier 2022
Après Catharsis de Luz et La Légèreté de Catherine Meurisse, une autre BD née dans les larmes et belle à pleurer.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
FocusLeVif
12 avril 2021
Le 7 janvier 2015, la dessinatrice, fraîche recrue de Charlie Hebdo, était prise en otage au cours de l'attentat qui fera douze blessés et douze morts, dont huit au sein de la rédaction. Six ans après, dans Dessiner encore, elle est enfin parvenue à mettre des dessins sur l'indicible.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
Auracan
23 mars 2021
Coco retranscrit avec talent ses états d’âme.
Lire la critique sur le site : Auracan
BDGest
19 mars 2021
Au fil de Dessiner encore, Coco dépeint cette même angoisse, envahie à tort par la honte. Une triste autopunition qu’elle esquisse ad lib.
Lire la critique sur le site : BDGest
LaCroix
18 mars 2021
Quelques mois après le « procès “Charlie” », la dessinatrice Coco livre dans un récit graphique son expérience de l’horreur terroriste.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Bibliobs
12 mars 2021
Six ans après les faits et alors que le verdict du procès a été rendu, la caricaturiste revient sur le maelström d’émotions (effroi, solitude, culpabilité) qui continue de la submerger, comme si elle luttait contre « la Grande Vague » de Hokusai.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeParisienPresse
12 mars 2021
Dans sa BD «Dessiner encore», Coco, survivante des attentats de «Charlie Hebdo», raconte son 7 janvier 2015 et les cinq années de dépression qui ont suivi. Avec pudeur, mais lucidité et franchise.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
ActuaBD
11 mars 2021
Un choc terrible, destructeur, dont on ne revient pas indemne, et que l’autrice soigne, tous les jours, en dessinant.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
LesInrocks
10 mars 2021
Un roman graphique cathartique et bouleversant, qui lui permet aussi de célébrer la vie.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
BDGest
09 mars 2021
Le récit graphique bouleversant d’un voyage intérieur, pudique et authentique.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Seule dans le cabinet du psycho-thérapeute, j'essaie de mettre des mots sur l'indicible. L'attentat terroriste du 7 janvier 2015 tourne en boucle dans ma tête. La prise d'otage.
Les tirs. Le silence. Les images. Comment expliquer l'effroi ?
Pourquoi est-ce que je me sens si coupable ?
Qui pourra comprendre l'extrême solitude qui m'a traversée ce jour-là ? J'explore un brouillard épais de sensations, d'émotions, de doutes.
Les souvenirs, parfois, sont rendus flous par le choc traumatique. Je rencontre des morceaux de mémoire abîmés, incomplets. Tout est épars. Je tente de reconstituer l'après. Retrouver les vivants. Trouver la force de continuer malgré le traumatisme. Faire le journal dans le chaos et le deuil. Et dessiner...
Je ne suis pas morte. Je ne suis pas blessée. Et pourtant quelque chose s'est fracturé. Je vis avec. Avec ce « 7 », lourd à porter, aussi écrasant que mon sentiment d'impuissance face aux deux djihadistes surarmés.
Je dessine pour ne plus penser au « 7 ». Tout fout le camp en moi mais le dessin résiste. Alors je dessine et je dessine encore.
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Les terroristes le savaient, ils ont tiré sur de vrais journalistes, des gens qui avaient le courage de leurs opinions et qui usaient de leur droit à la critique sans tabou. C'est le talent qu'on a assassiné.
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Si vous me cherchez, je suis dans les abysses de mes pensées.

Impasse de la grande solitude.

Carrefour de la honte.

Rue des remords et des regrets...

Pas sûre que vous me trouveriez, et c'est tant mieux.

... De toute façon, vous n'oseriez pas.
Je vous mets mal à l'aise, je le sens bien.
Ou alors que c'est moi qui le suis...?
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On voulait que ce soit un beau numéro et surtout pas une rubrique nécro. Un numéro avec des articles et des dessins de ceux qui ne sont plus là, un numéro qui nous ressemble où l’on se moquait de tout et de nous-mêmes : un numéro (presque…) normal. « Charlie », ça a toujours été un journal libre, avec des esprits libres, des dessinateurs et des rédacteurs qui expriment leurs opinions dans 16 pages, publiées chaque mercredi. Un journal d’idées, d’humour et de conviction. Engagé et déconnant…
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C’était le 7 janvier 2015. L’attentat de Charlie Hebdo. Coco nous raconte son insouciance,avant, puis l’horreur. L’angoisse, la culpabilité. La vague est au centre de ses dessins, comme une immense vague d’Hokusai qui la submerge. Après deux thérapies, dont une sans succès, elle continue tant bien que mal de vivre.
Les dessins sont directs, bruts et très expressifs, pour dessiner l’indicible.« Je n’oublierais jamais… je dois dessiner, dessiner encore. »
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Videos de Coco (II) (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Coco (II)
Près de dix mois après la tragédie de Charlie Hebdo, le journal satirique sort ce jeudi son album annuel. "Tout est pardonné" recense les dessins réalisé au cours de l'année écoulée, qui comprend ceux de Charb, Cabu, Tignous, Wolinski et les autres. (29/10/2015, BFMTV)
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