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Citations sur Oeuvres poétiques complètes (29)

Écoute Dieu ronronne dans son beau ciel vide
Rouet d’Omphale Les Nations
Une remise triomphale de décorations
Place des Invalides

Dôme d’or
Le bilan se dépêche, carde un nuage
Les cocardes tricolores

Nasse la tour Eiffel pendue
Elle attrape en silence
Toutes les dépêches du monde

PLACE DES INVALIDES.
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France gentille et verdoyante,
Qui fait les femmes et le vin
Comme on en chercherait en vain
Sur toute Europe environnante,

Si je te chante à ma façon,
Chacun se détourne et se moque,
Mais un jour arrive l’époque
Où l’oreille entend la chanson.

Tel qui jadis me voulut mordre,
Voyant ma figure à l’envers,
Comprendra soudain que mes vers
Furent les serviteurs de l’ordre.

Il sera vite mon ami,
Disant : Commit-il d’autres crimes
Que de distribuer ses rimes
Tant au bout des vers que parmi.

Courage ! Ronsard te l’enseigne ;
Car, s’il est aujourd’hui vainqueur,
La rose lui troua le cœur.
C’est pourquoi de l’encre je saigne.

L’homme ne ressent pas l’effet
D’un rossignol au chant diurne,
Et mieux le convainct, dans une urne,
Notre cœur en cendres défait.
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«  Le verbe «  aimer » est difficile à conjuguer:
son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif et son futur est toujours conditionnel » .
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Poèmes retrouvés

VERLAINE


Le grand enfant candide, égaré dans les villes,
Chante sans s'arrêter son bonheur, son malheur,
Et dans ce désarroi, le cristal de son cœur
Résonne, Musicaux et purs, les sons s'effilent.

Son corps ne peut sortir des apparences viles,
Mais son âme d'aurore est une frêle fleur
Où reste pour donner de la fraîcheur un pleur,
Une larme divine aux reflets bleus, tranquilles.

Il chante, rit, sanglote et prie. On le croirait
Inapte à être sage, humain tant il est vrai,
Tant il se laisse aller dans l'azur ou la fange.

De la vie, il se fait maudit, le vaincu,
Mais il ne peut la voir que comme un rêve étrange :
Son âme simple a trop souffert d'avoir vécu.

p.762
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«  Le verbe «  aimer » est difficile à conjuguer :
Son passé n’est pas simple ,
Son présent n’est qu’indicatif,
Et son futur est toujours conditionnel » …
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LA DANSE DE SOPHOCLE

LE SUBLIME CACHOT
Il y en a (le croirait-on ?) à qui la prison devient si chère, qu'ils
craignent d'en être délivrés !
                         Alfred de VIGNY.


Joie intense d’un matin chaud,
Prodigue et sublime cachot !
Merci, Destin qui me le donnes !
D’un néant à un autre néant,
Ce ciel, cette eau, ces belladones,
Ce sourire de doux géant,
Épanoui sur la nature,
Cette fraîche et nette peinture,
Que mon œil, chaque nouvel an,
Porte sur son limpide écran ;
Et même l’hivernale neige !
Comment peut-on, comment pourrais-je,
Destin vague et sans horizon,
Ne pas pleurer cette prison,
Que ton obscur vouloir abrège ?

p.1405
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En marge d'« Appogiatures »


ÉCUSSON DE PICASSO

Exacte était partout son inexactitude
L'infini terminait la tâche du fini
De la marche d'une œuvre il inversait l'étude
Son œuf restait en l'air sans le support d'un nid.

De la figure humaine il essuyait les traces
Et l'œuf mystérieux se soutenait en l'air
Et le ciel se moquait de la flèche des Thraces
Et Xérxès s'épuisait en flagellant la mer.

La nature éteignait les feux de ses montagnes
Un feu vif rosissait la coquille de l'œuf
Et l'œuf aérien opposait aux campagnes
Un univers plus fou plus réel et plus neuf.

Les objets imitant les animaux d'Orphée
Le suivaient dans un monde où règnent d'autres lois
Les formes écoutaient les ordres de sa voix
Et sa main les guidait parce qu'elle était fée.

p.827-828
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(Poésies 1917-1920)

SOBRE LAS OLAS


Des garçons en tricots rayées
poussent les vagues

                    est-ce un orage

    tout roucoule
    et la baigneuse
consulte le miroir des cieux

   Valse         calèches d'émeraude

comme un rosier gonfle ses joues

     encore un tour de manège

Le printemps
au fond de la mer

p.196
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Opéra

L'HÔTEL


La mer veille. Le coq dort.
La rue meurt de la mer. Île faite en corps noirs.
Fenêtres sur la rue meurent de jalousies.
La chambre avec balcon sans volets sur la mer
Voit les fenêtres sur la mer,
Voile et feux naître sur la mer,
Le bal qu'on donne sur la mer.
Le balcon donne sur la mer.
La chambre avec balcon s'envolait sur la mer.
Dans la rue les rats de boue meurent
(le 14 que j'eus y est) ;
Sur la mer les rameurs debout.
La fenêtre devant hait celles des rues ;
Sel de vent, aisselle des rues,
Aux bals du quatorze Juillet.

p.524-525
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Poésie 1916-1923

DÉLIVRANCE DES ÂMES


Au segment de l’Éclusette
On meurt à merveille.
On allait prendre l’air dehors ;
On fumait sa pipe ; on est mort.

C’est simple. Ainsi dans les rêves,
On voit une personne en devenir une autre,
Sans le moindre étonnement.

La mort saute, lourde écuyère,
Qui vous traverse comme un cerceau,
Car ici les balles perdues
Sont oiselets d’un arbrisseau
En fil de fer.…

p.442
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