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Citations sur La couronne des sept royaumes, Tome 3 : Les graines d.. (6)

Et voilà, c'était de nouveau là, dans ses yeux, dans la terreur qu'il sentait, comme une vague orageuse, envahir brusquement son esprit. Elle aimait encore cet homme. Elle l'avait séduit, obéïssant à ses instructions, pour le mouvement. Elle avait envoyé des assassins à deux reprises à ses trousses, mais elle l'aimait encore. Il aurait dû s'y attendre. Séduire était un art délicat, elle était encore jeune. S'il ajoutait à cela le fait qu'elle portait son enfant, il aurait été surpris qu'elle n'éprouvât rien pour lui. Mais elle servait le Tisserand et son mouvement. Elle serait un jour sa reine. Qu'elle pût nourrir une telle passion pour ce Glaneur, qu'elle désirât surtout la lui cacher, rendait suspects tous les actes qu'elle accomplissait en son nom et tout ce qu'elle lui racontait depuis des cycles. La rage et la jalousie l'embrasèrent avec la violence d'un feu Qirsi. Elle méritait de souffrir. Si elle n'avait pas été enceinte, il l'aurait punie. Sans l'enfant qu'elle portait, il l'aurait même châtiée avec plaisir.
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— Il y en a pourtant un, n’est-ce pas ? Un que tu crains.
Cadel frissonna comme si l’air s’était brusquement rafraîchi. Il aurait voulu nier, mais c’était inutile. Les morts flairaient la vérité et n’aimaient pas les mensonges.
— Oui, il y en a un.
Le duc, en même temps que s’écartait la masse luminescente des silhouettes autour de lui, regarda derrière lui. Un spectre solitaire avança.
Il savait qu’elle viendrait – pourquoi l’aurait-elle épargné ? – mais il ne s’était pas préparé à ce qu’il découvrait.
Elle portait sa robe saphir, déboutonnée jusqu’à la taille, comme la nuit de sa mort. Sa peau brillait du même éclat que Panya, la lune blanche. Et son visage, à l’exception de l’éclaboussure sanglante qui maculait sa joue, était aussi radieux que dans son souvenir. Mais les yeux de Cadel glissèrent sur sa gorge, son ventre et ses seins nus.
Couverts de sang séché, ils étaient lardés d’horribles coups de couteau. Le poignard de Lord Tavis, fiché entre ses seins, pointait son manche accusateur sur le cœur de l’assassin.
Il avait voulu donner à son crime l’allure d’un meurtre commis par une brute, ivre de boisson, de luxure et de rage. Son succès était écœurant.
— Vous me regardez comme si vous ne reconnaissiez pas votre travail, se moqua Brienne, effroyablement glaciale. Ne laissez pas le poignard de mon seigneur vous abuser. C’est votre main qui a guidé la lame.
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— Tu me reconnais, constata le duc de Bistari d’une voix aussi lugubre et froide que la lande pendant la saison des neiges.
Cadel acquiesça.
— As-tu peur de moi ?
— Non, répondit-il calmement.
— Bien sûr que non, rétorqua le duc avec un sourire féroce. Un assassin apprend à vivre avec ses fantômes, n’est-ce pas ?
— Nous n’avons pas le choix.
Une seconde silhouette, un couteau planté dans la poitrine, émergea de l’ombre. Le marquis de Tantreve. Cadel l’avait tué l’année précédente, près de son château, dans le nord d’Aneira.
— Et lui ? demanda le duc.
— Lui non plus.
D’autres avancèrent : Filib de Thorald, la gorge tranchée et l’annulaire sectionné ; Hanan de Jetaya, le visage contorsionné par le poison qu’il avait ingurgité ; Cyro d’Yserne, l’angle de sa tête et le trait bleui de son cou tellement similaires à ceux que portaient le duc de Bistari qu’ils semblaient les fils jumeaux de quelque cruel démon du Royaume du Dessous. Très vite, ils furent des douzaines. Bien qu’il se souvînt des morts qu’il avait infligées aussi clairement que de celle de Chago, il avait oublié leur nom.
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Tu as passé ta vie à te faire craindre. Tu y as mis tellement d'ardeur que tu n'as pas songé un seul instant à te faire aimer d'eux.
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Quand un Solkarien souffre, les autres doivent souffrir avec lui.
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Chaque année, il passait la Nuit de la Mort dans un sanctuaire de Bian. Non parce qu'il craignait les esprits de ses victimes, mais parce qu'il respectait bien plus le dieu qui les envoyait vers lui. Si le Trompeur pouvait se jouer aussi facilement des règles de la vie et de la mort, il méritait son respect et sa vénération.
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