Il y a des lustres que je n'ai pas couru, mais j'aimais ça et même si je n'a jamais essayé la distance mythique, je pratiquais régulièrement, et toujours pour au moins une heure, parfois deux.
Maintenant que je ne peux plus le faire, je me dis que j'aurais dû l'essayer, cette distance. Car je serais mieux à même, peut-être, d'apprécier la performance littéraire de Coher.
Son bouquin ressemble à un défi : réussir par le style à plonger le lecteur dans la tête d'un marathonien surdoué, le temps d'une course.
Des fois ça marche, des fois non.
Avec moi ça n'a pas trop marché.
Le rythme, oui, d'accord. Les phrases sont courtes, en tous cas jamais très longues ; quelques mantras reviennent en rengaine rythmer l'ambiance, petites voix obsédantes qui susurrent à l'homme de tenir, qui donnent la confiance, qui tapent dans la tête.
Les bulletins d'info souvent tronqués des journalistes, c'est bien vu aussi.
Le bruit des pieds nus qui flappent, ça aussi c'est fort. Ca donne un tempo.
Le petit suspense de l'inconnu à qui s'accroche Bikila sans le connaître, bon, plutôt efficace lui aussi.
Mais sinon, que c'est long !
C'est long comme un marathon, en fait, mais l'ennui s'installe, les références historiques ou littéraires sont peu vraisemblables, trop fréquentes et surtout noyées dans un magma qui les fait disparaître.
Et la "gniaque" du fondeur qui attend son heure, ça passe peut-être assez bien, mais pas son envol final je trouve. Et ça, ce fut vraiment une frustration.
Car la séquence du sprint m'a laissé sur ma faim, quand j'en attendais beaucoup : j'espérais qu'elle me récompenserait de... de quoi ? D'avoir patienté jusque là, si souvent tenté que j'étais de sauter des pages. Voire d'abandonner. Et puis non.
Au temps béni de ma jeunesse, quand je pouvais courir longtemps, j'avais été très marqué par "
La ligne droite" de Y.
Gibeau. Faudrait que je le relise, pour voir.
Je vais le faire. Est-ce que ça me plaira toujours autant ?
Parce que là, pour moi c'est surtout déception.