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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un tour de force par Sylvain Coher presque égal à celui de Abebe Bikila.

L'auteur nous narre en 160 pages les 2 heures 15 minutes et 16 secondes les plus importantes de la vie de cet athlète éthiopien, premier représentant de l'Afrique sub-saharienne à obtenir une médaille d'or olympique.

Un fameux tour de force que d'arriver à tenir en haleine le lecteur en se mettant dans la tête de ce champion, et de sa Petite Voix. L'auteur nous raconte tout ce qui se passe dans la tête d'Abebe : il pense à son corps en décrivant le rôle de chaque partie de celui-ci, mais aussi à sa famille, à sa femme restée au pays, à son pays, au rôle que le Négus Halié Sélassié lui a confié : « Vaincre à Rome, ce serait comme vaincre mille fois », en référence à la prise d'Addis-Abeba par Mussolini 24 ans plus tôt.

Abebe a l'habitude de courir seul sur les hauts plateaux, il connaît parfaitement son corps et pense à sa femme qu'il va bientôt retrouver. Et il a un plan : suivre les meilleurs jusqu'au km 41 et puis accélérer. Arrivé à l'obélisque d'Aksoum, c'est ce qu'il fera, jusqu'à son arrivée à l'Arc de Constantin.

Beaucoup ne retiendront que ses pieds nus. Mais voilà, avec des chaussures il courait moins vite et développait même des ampoules.

Je retiendrai sa modestie à l'arrivée : « Dans la Garde Impériale, il y a beaucoup d'autres coureurs qui auraient pu gagner à ma place. »
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J'ai beaucoup aimé vaincre à Rome. C'est tellement différent d'un autre livre décrivant un marathon car on a parfois l'impression que le protagoniste flotte dans les airs. Il n'a que très peu de difficultés, tout est déjà écrit, cette victoire est une évidence pour lui du début à la fin. Ne serait-ce pas la mentalité de chaque grand sportif ? Peut être, en tout cas cela aurait pu dévaloriser l'histoire en enlevant l'attrait compétitif de la course mais même en connaissant le résultat, on prend plaisir à suivre sa victoire et comment elle s'articule.
Ce livre a également bien sûr un côté sociétale important qui est présent sans trop l'appuyer, c'est très plaisant.
En résumé, je vous conseille vivement cette lecture, pour les amateurs de sports ou pas.
Avec servitude.
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XVIIème Olympiades, Rome, 1960, 10 Septembre, 17h30, les 42,195 kilomètres, les 23°celcius et Philippidès défient les 69 marathoniens au départ ; Zatopek, Popov, Rahdi, Vorobyev, Magee, Torgersen, Bikila, les cadors de la discipline reine, ses athlètes sans poids ni épaisseur, n'ont d'yeux que pour la victoire et le record de 2h 15' 16''

Via ! È partito ! Prenez l'ouvrage et lisez d'une traite la course de Abébé Bikila! Assis dans votre fauteuil préféré ou allongé dans votre lit, ni trop vite ni trop lentement, en vous méfiant des pauses et des arrêts, éteignez la musique et suivez le rythme, cherchez votre second souffle, libérez les endorphines et courez…

Le livre saisit le coureur-lecteur ; la lecture s'accélère dès le 20ème kilomètres ; la foulée scande la lecture toujours plus vite, la douleur vient, part ; victoire.

Lien : http://www.quidhodieagisti.c..
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J'ai trouvé l'histoire très intéressante et passionnante. le message qui en découle est très fort.

Mais la plume de l'auteur un peu trop familière et non maitrisée l'a malheureusement rendu un peu brouillonne.

En bref, j'ai passé plutôt un bon moment de lecture même si c'est clairement la plume de l'auteur le point faible de ce roman.
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Cher Sylvain Coher,
nous voici la langue pendante, les muscles exsangues, les bronches agonisantes, à la limite de l'étourdissement. Nous nous allongeons sur le sol, il nous faut chercher un second souffle. Car nous avons lu comme il a couru et comme vous nous l'avez conseillé. D'une seule traite et en 2 h 15 et 16 ”. C'est-à-dire le temps du vainqueur du marathon de Rome aux Jeux Olympiques de 1960 : Abebe Bikila.
Page après page, nous avons mis nos pas dans ceux d'Abebe, nos battements de coeur sur ses battements de coeur. Notre foulée légère dans sa foulée volante. Dans nos veines comme dans les siennes, frappent aux pores le sang d'un soldat de la garde impériale éthiopienne. le sang d'un enfant de Jato. Berger devenu Roi aux pieds nus. Sans chaussures nous caressons la terre, nous effleurons les pavés. Tous les chemins ne mènent pas à Rome. Il faut parfois que les Dieux soient cléments. Ça tombe bien, Wami Biratu qui devait être au départ s'est blessé, il faut le remplacer et qui d'autre qu'Abebe ?
Tout au long de ce récit, nous entendons, comme lui, la Petite Voix qui nous dit d'avancer, de nous cacher aussi. de ne surtout pas nous précipiter. Il sera toujours temps d'accélérer.
Un à un, les coureurs étrangers s'époumonent sur la Voie Appienne. Les coureurs étrangers ne courent pas dans le même monde qu'Abebe. Ils sont décrochés, arrêtés, balayés, distancés…crucifiés sur la voie Appienne, qu'à cela ne tienne.
Mais où est le dossard 26 ? Celui-ci dont la Petite Voix me dit de me méfier. Celui écrit aux creux de ma main pour ne pas oublier. Je ne le vois pas, je ne le sens pas. A-t-il vraiment pris le départ ? Et qui est ce dossard 185 que je suis pas à pas depuis des kilomètres ? Qu'importe me dit la Petite Voix. Court Abebe, court et va chercher ce pour quoi tu es venu, homme aux pieds nus.
De la lecture à la course il n'y a qu'une pensée qui nous inspire, nous aide et nous galvanise. La pensée que là-bas, nous attend Yewebdar. Notre chère Yewebdar. Épouse fidèle qui comme Pénélope attend le retour de son héros. Qu'elle se rassure nous serons moins longs que l'homérique Ulysse et nous rapporterons le précieux. Une médaille d'or. La première du sol africain.
Sous l'arc de Constantin, peuple de l'Italie, venez voir passer Abebe. À la botte de Mussolini, vous avez vu partir d'ici, dans l'ancien temps, les chemises noires vociférant leur haine et leurs armes sur les terres du négus Hailé Sélassié 1er. Mais ça c'était avant. Pendant la guerre. Désormais les fusils se sont tus, mais pas les rancoeurs.
Peuple de l'Italie, sous l'arc de Constantin, venez voir passer Abebe. Sous l'arc du triomphe, ce 10 septembre 1960 Addis Abeba est vengée. Viva Abebe !
Tu es venu, tu as vu, tu as couru !
J'ai vu, j'ai lu et j'ai su Abebe !
Et parce que vous aimez le large, je vous souhaite, cher Sylvain Coher, bon vent.
Sébastien Beaujault

Vaincre à Rome
Sylvain Coher
Actes Sud


Lien : https://blogs.letemps.ch/seb..
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Nous sommes le 10 septembre 1960 aux Jeux Olympiques de Rome. A 17h30, l'ultime épreuve, le marathon, va débuter, les "grands" sont présents : Zatopek, Vandendriessche, Rhadi Ben Abdeselem, Keily et un inconnu, un jeune caporal éthiopien qui se distingue en courant pieds nus, Abebe Bikila.

L'auteur, Sylvain Coher, signe ici ce que j'ai envie de qualifier comme un exploit littéraire. Plus qu'un récit sportif, c'est un récit poétique de cette course légendaire, narré par Abebe, qui durant ces premiers vingt kilomètres, pense à son épouse, aux conseils de son coach, sans oublier cette petite voix qui le suit.

J'ai été entraîné sur ces routes interminables par les métaphores, les descriptions, les pensées de ce caporal, l'optimisme de celui-ci, ses observations. Nous sommes en direct et malgré les transmissions difficiles, nous assistons à un final épique, digne de Marathon.

Ce livre rend le sport encore plus beau, vécu dans la tête de ce coureur mais aussi, et c'est là que je considère ce roman comme une réussite à l'égal de l'épreuve, dans la tête de l'écrivain. Moi qui ne suis pas du tout adepte de la course à pied, j'avoue que courir à travers ces pages est vraiment addictif.

Le challenge de ce récit est simple, tenter de lire en moins de temps qu'Abebe Bikila a fini ce marathon : 2 heures quinze minutes seize secondes. Faute de disponibilité, je n'y suis pas arrivé mais je m'y entraîne, et vous, le battrez-vous?
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42 km dans la tête d'Abebe Bikila, marathonien éthiopien, voici le propos de ce livre. le gagnant du marathon de Rome en 1960, c'est lui. On sait d'avance la fin car cet exploit a été relayé de nombreuses fois, mais on ne connaît pas réellement le déroulement de la course, pieds nus pour Abebe. Et c'est un récit dense, prolifique que nous offre l'auteur. On suit l'effort, les foulées mais surtout les pensées du coureur qui nous parle de ses ancêtres, de son entraînement mais aussi de colonisation et des pierres sur la route. Les foulées nous emportent et on se retrouve à Rome avec lui, à courir, le souffle court. Percutant, rythmé, extrêmement précis, le récit est riche en informations historiques mais aussi contemporaines sur l'Afrique et l'Italie.


Les paragraphes sont entrecoupés d'appel radio de la France, d'une ou deux phrases commentant la course : une manière pour l'auteur de faire respirer son texte car celui-ci est extrêmement compact. Cependant, à lire ce texte, on est un funambule tenu au fil de ses mots sans jamais sauter une ligne. Il y a un rythme de lecture à tenir, qui nous tient, tout du long.


Je me suis demandé si l'homme qui parlait pendant sa course savait déjà qu'il gagnerait ou si c'est l'homme victorieux qui s'exprimait ? Car alors il me semble très ambitieux, sûr de lui à ce moment-là. Est-ce une manière de se booster ? On sent l'effort et la souffrance de cette course de 42 km, mais aussi la facilité avec laquelle Abebe l'entreprend, sa préparation, ses tactiques, son don, la maîtrise de son corps, sa persévérance. C'est extrêmement intéressant, d'autant plus qu'un hommage est rendu au sport et au bien-être qu'il procure. On ressent vraiment le bouillonnement de la course, dans la tête du premier Africain à avoir emporté un marathon.


Un roman ambitieux qui nous transporte en peu de pages, mais beaucoup de mots sur les chemins de Rome. Une belle découverte !
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Remporter le marathon de Rome en courant nu-pieds en 1960...
Le parti pris narratif est simple: une immersion dans la tête de l'athlète kilomètre après kilomètre entrecoupée de séquences radio. Disons le tout net: ces retranscriptions sont complètement inutiles et n'apportent rien au récit, si ce n'est de lui imprimer un rythme. Précaution bien superflue tant l'enchainement des pensées d'Abele suit celui de ses foulées et se suffit à lui même.
Un joli roman pour comprendre la dimension introspective de la course à pied!
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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L'arrivée du marathon olympique est toujours un moment héroïque. Celle de 1960, à Rome, ne fait pas exception, à plus d'un titre. C'est notamment la première victoire d'un athlète africain, en l'occurrence l'Ethiopien Abebe Bikila, qui a couru pieds nus. Une victoire inattendue, avec un goût de revanche pour le soldat de l'armée de Hailé Sélassié. Pour le négus, en effet, « Vaincre à Rome, ce serait comme vaincre mille fois ». Tout un symbole, vaincre sur les terres de l'envahisseur Mussolini.
On passe toute la course dans la tête de l'athlète (à l'exception de certains extraits radio, en italique). Les personnes auxquelles il pense, la tactique mise au point avec le coach suédois, les sensations physiques, la gestion de la course, plus toute la symbolique liée à la décolonisation et à la renaissance d'une Afrique libre, ainsi qu'à la Rome antique et éternelle, tout y passe.
Il paraît que la lecture doit prendre le temps du marathon. Je n'en sais rien, je l'ai étalée avant et après mes vacances. le style rappelle celui de Laurent Gaudé, une langue large, ample, parfois grandiloquente, à la hauteur de la légende. Quelques répétitions parfois, au début. Même si, lors d'une course de fond, les pensées galopent aussi, je ne pense pas que les réflexions d'Abebe Bikila aient atteint le niveau de complexité et de culture proposé ici, mais le souffle épique en vaut la peine. J'ai juste regretté de ne pas connaître assez la géographie de Rome pour suivre la course de plus près encore.
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Vaincre à Rome laisse une impression mitigée. Il faut dire que c'était une gageure d'écrire uniquement sur les deux heures quinze de la course, en imaginant tout ce qui se passait dans la tête d'Abebe Bikila. Je ne suis pas certain que ce soit exactement ce à quoi il pensait, bien sûr qu'il avait toujours l'idée de venger l'invasion italienne de 1936, mais je ne sais pas s'il était aussi certain de sa victoire que le prétend l'auteur. Personne ne le connaissait, mais lui ne connaissait personne non plus, et il devait manquer de références pour se comparer aux favoris de l'épreuve.

Je regrette que l'auteur ne nous ait pas raconté l'histoire d'Abebe qui n'est pas banale. A une époque il courait deux marathons chaque dimanche, car il travaillait à Addis-Abeba et retournait voir sa famille à Debré Zeit, à un peu plus de 40 kilomètres de là. Ce n'était pas de l'entrainement, c'était juste parce qu'il n'avait pas les moyens de payer le bus.

L'exercice était difficile, mais il est réussi, et l'auteur arrive à nous distraire tout au long de la course malgré un manque de suspens criant, tant la victoire d'Abebe Bikila semble inéluctable.

Dommage que l'auteur écorche les mots éthiopiens ...
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