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3,59

sur 119 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il est très difficile de tout quitter : sa vie, ses amis, ses habitudes, et qui plus est pour aller dans un pays inconnu où l'intégration peut être difficile. L'auteur nous livre ici son parcours, une partie de son autobiographie et de son expérience. Nous le suivons dans ses péripéties avec la langue française, avec les femmes, ses difficultés d'argent, ses désillusions.
Velibor Čolić, déserteur bosniaque qui ne voulait pas tuer d'hommes, poète dans l'âme, a une plume intéressante et un choix des mots appréciable. Il fait aussi parfois preuve d'un humour un peu pince sans rire agréable qui permet d'alléger l'atmosphère.
Je reste tout de même avec quelques questions, notamment sur son apprentissage du français qui est évoqué au début et dont on ne sait pas comment il le continue par la suite. Il y a plusieurs ellipses que l'on essaie de deviner, et j'ai l'impression qu'il me manque parfois certaines clés. J'ai trouvé que les femmes et l'alcool avaient une place très importante dans le livre, peut-être seuls remèdes aux maux de l'auteur à l'époque, au détriment peut-être d'autres informations que j'aurais aimé avoir.
Cela reste tout de même une lecture très intéressante et trop importante, surtout que le thème reste toujours malheureusement d'actualité. Il faut réussir à faire comprendre aux gens ce que peuvent ressentir les migrants loin de chez eux et avec tout à recommencer.
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Le titre est léger et un peu trompeur car il ne s'agit pas ici d'un manuel mais des réflexions d'un écrivain bosniaque qui se réfugie en France pour des raisons politiques.C'est la guerre dans son pays, il a été soldat et obligé de déserter puis de fuir.Il parle uniquement anglais et raconte ses difficultés d'intégration en France.
Il y a d'abord la barrière de la langue mais ce n'est pas la raison principale : il n'a quasiment aucun espoir de retourner dans son pays et il s'agit pour lui de repartir à zéro (presque SDF) alors qu'en Bosnie c'était un écrivain reconnu.
Il a des difficultés à mettre des mots sur son exil et le début est plein d'autodérision sur ce qu'il arrive à écrire se comparant sans cesse à ses écrivains préférés (et inatteignables? ).
La couverture donne une bonne idée de comment se sent l'auteur.Il est dans l'expectative, il n'ose pas traverser (il ne connaît pas les usages de son nouveau pays), il est seul dans une foule indifférente et floue...Nous le suivons sur plusieurs années (il obtiendra la nationalité française et peut se rendre ensuite comme il le souhaite dans toute l'Europe (Italie, Hongrie) sans être inquiété mais sans être réellement serein ... (syndrome post- traumatique ?)
Coïncidences de lecture, il s'agit du troisième livre que je lis récemment où la solitude est le sentiment général : hasard  ou la solitude est un thème prisé pour les auteurs originaires de l'est ?
Il s'agit également du deuxième livre du mois où le personnage principal est obèse (il devient obèse dans le cas présent)
Pour tout dire, je m'attendais à un livre un peu plus drôle, j'ai été influencée par la quatrième de couverture qui met l'accent sur l'humour alors que mon sentiment dominant est tristesse et solitude ...
Un bon roman malgré ce petit bémol de décalage entre la quatrième et ma lecture....
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Attiré par l'humour pessimiste de la quatrième de couverture, j'ai été happé par ce récit âpre et pessimiste où rien ne trouve grâce aux yeux de l'auteur, ni lui-même ni les autres.
C'est très bien écrit et c'est bien l'écriture qui sauve le narrateur et l'accroche à la vie.
Pour les autres réfugiés qui n'ont pas ce talent, comme nous-même, ce livre ne donne aucune clef pour réussir sa vie à part la littérature.
Ça nous laisse perplexe.
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Demandeur d'asile en France en 1992 suite à la guerre en Bosnie, Velibor Colic raconte de façon caustique ses galères pour survivre dans son nouvel environnement.

Comme il le dit lui-même : "Je m'habille chez Abbé & Pierre, je suis PDF (plusieurs domiciles fixes) ou QDF (quelques domiciles fixes), j'ai tout le temps faim et froid, je ne parle pas bien le français, dans mon pays c'est encore la guerre, mais il me semble que je suis toujours vivant".

Parfois ses pensées flirtent avec le suicide. Il se bat pour devenir écrivain, son premier livre sera : Les Bosniaques en 1994. Je n'ai pas compris comment il a pu maîtriser la langue française. Il boit beaucoup et se nourrit peu, et n'oublie pas de draguer les femmes.

Passant à la radio pour présenter son livre, il dira avec raison : "Rien de nouveau dans les Balkans. Dans certains endroits il y a trop d'Histoire, insupportablement trop. La Bosnie-Herzégovie, hélas, ne deviendra jamais calme, anonyme et riche comme le Liechtenstein."
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Ce livre permet de se mettre dans la peau d'un réfugié ,un intellectuel, qui va se reconstruire à travers une langue étrangère ,le français en l'occurrence, et devenir écrivain .Son regard sur notre propre société est teintée d'humour, voire un peu sarcastique !
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J'ai bien aimé la première partie du livre, où l'auteur raconte avec humour et auto dérision son début de vie en France, après avoir fui la guerre chez lui (Bosnie).
J'ai beaucoup moins aimé la deuxième partie où la mayonnaise ne prend plus pour moi. L'écriture poétique rend le tout néanmoins parfaitement digeste...
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Voici un beau texte aux phrases emplies d'une infinie tristesse teintée d'humour,
un texte dérangeant parce qu'il parle de saleté, de néant, de peur,
de non-sens et de non-vie,
de ce que notre attitude et notre (absence de) regard font vivre aux migrants.
J'ai aimé cette autodérision,
ces observations grinçantes,
et ces petites formules pleines de finesse qui font mouche :
« … après notre grand débat à Lille je retrouve ma posture habituelle de hérisson mental, enfermé à jamais dans une longue, interminable minute de silence. »
« …- Avant que vous ne partiez chercher le bonheur, ajoute-t-il, vérifiez – vous êtes peut-être déjà heureux. le bonheur est petit, ordinaire et discret, nombreux sont ceux qui ne peuvent le voir. »
« Pour marquer mon troisième nouveau départ en peu de temps je me coupe les cheveux et me rase la barbe. Je retrouve alors mon vrai visage et je regrette aussitôt. J'ai éliminé bêtement un confortable airbag qui me protégeait du monde. Avant, j'étais un barbu, et maintenant je suis redevenu Vélibor. Si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, me dis-je, les chèvres seraient toutes prophètes. »
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