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Mireille Robin (Traducteur)
EAN : 9782842611934
135 pages
Le Serpent à plumes (02/06/2000)
4.23/5   26 notes
Résumé :
Séparés par des uniformes différents, les Bosniaques ne sont réunis que dans la mort au front d'une guerre sans gloire. En trois temps, Hommes, Villes et Barbelés, Velibor Colic, réfugié du camp de Slavonski Brod, nous livre une succession de témoignages sur la guerre qui a déchiré l'Ex-Yougoslavie.
Ces très courts textes, presque épitaphes, déploient sur le ton du constat tout le tragique et l'absurde de ces conflits. Toujours au cœur d'une douloureuse actua... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce livre n'est pas un roman, c'est un cri.
Velibor Čolić, bosniaque né à Zagreb en 1964, l'a pratiquement écrit sur le front de la guerre des Balkans. Enrôlé dans l'armée de Bosnie-Herzégovine, il est fait prisonnier et réussit à s'échapper. Ce livre est un recueil de portraits, d'anecdotes, de souvenirs tous plus vifs et violents les uns que les autres. Ils dépeignent avec une justesse crue la dureté et l'absurdité de cette guerre. Ce livre est construit en trois parties : Hommes, Villes, Barbelés. La première est elle même construite en trois parties : Musulmans, Serbes, Croates. Chacune dépeignant son lot de portraits vifs et cruels d'innocents ou de criminels, comme pour montrer que ce pays a une âme, une unité, même si les ethnies s'entre-déchirent.
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Un livre coup de poing. le sous titre "hommes, villes, barbelés" est très parlant.

Il y a trois grands chapitres qui racontent des histoires de morts, de guerre. Dans la première il s'agit d'épitaphes rédigées pour des anonymes dont aucun journal, aucune TV n'a parlé mais qui en quelques lignes racontent un destin tragique, des tortures.... Ou alors un meurtrier(e). Trois classes Les musulmans, les serbes et les croates. Et même si les atrocités sont plus pressentes dans certaines parties que dans d'autres, on ne peut pas dire qu'un groupe soit entièrement innocentés. c'est poignant.

Dans la seconde partie, il est question de villes et de leurs anéantissements. La liste est longue et les récits tragiques. Une sorte de litanie pour oublier l'oubli. J'avoue avoir reconnu certains noms comme Mostar, Sarajevo, mais je ne connaissais pas Modrica Visegrad.

Dans la dernière partie il est question de camps de prisonniers. Il y est question de femmes, d'hommes, de mort, de juifs, de honte...

L'auteur qui a connu la guerre et ces camps de prisonnier a écrit un livre dont ma note ne peut que rendre injustice.

Il faut lire ce livre... C'était il y a vingt, c'était à coté, c'était en Europe. J'avais 24 ans et cela me semblait si loin... Je n'y comprenais rien, je n'ai rien dit, rien fait...

Que faut il faire pour éviter une telle guerre? Comment éviter que cela ne revienne? Il y a comme une odeur fétide qui monte de notre époque qui laisse à penser que ces craintes ne sont pas infondées.

Le pire de ces listes est que régulièrement ce sont des voisins qui commis ces meurtres... Guerre civile, fratricide...

La première phrase est une prière "Ave MARIA, gracia plena..."

Ce livre lu en 2012, 30 ans après la guerre en Yougoslavie, la guerre frappe à nouveau en Europe...
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Velibor Čolić est un auteur né en Bosnie en 1964, et enrôlé de force dans l'armée en 1992 ; avec une telle biographie, on ne peut que s'armer de courage pour se lancer dans Les Bosniaques, divisé en trois partie : les hommes, les villes et les barbelés.

Et bien que prévenue en amont, j'ai tout de même trouvé la lecture déchirante. L'auteur y égrène une sorte de nécrologie des Bosniaques, des Croates et des Serbes, qui partagent tous la même langue et la même terre, mais pas la même religion, terreau fertile à un discours sur des ethnies qui seraient différentes et qui pourraient s'entretuer. Si l'objectif final n'était pas de s'anéantir les uns les autres, on pourrait presque s'émerveiller de la créativité et des efforts déployés : snipers, obus, incendies, viols, égorgements et j'en passe...Au sein de ce chaos, alcool, violence inouïe, tueries, snipers et blagues cyniques se répètent sans fin.

Les belligérants ne se sont pas contentés de détruire les hommes, puisqu'ils ont aussi rasé des villes : un moyen toujours efficace pour altérer la mémoire et réécrire sa propre histoire afin de mieux justifier ses actes, et de nier la présence d'autres protagonistes gênant pour l'ambition de certains.

Un texte absolument poignant qui ne peut laisser de marbre, et qui montre ce que la Bosnie a perdu durant la guerre des Balkans, et les terribles divisions qui n'ont pas été surmontées et qui la menacent toujours d'implosion aujourd'hui.
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Il est des petits livres qui devraient être lus, étudiés, médités, mâchouillés.
Celui-ci en fait indubitablement partie.
Trouvé à un prix enfin accessible, cet ouvrage qui eut un grand succès et qui n'a toujours pas bénéficié de réédition doit être lu comme un témoignage certes bouleversant pas seulement de la Guerre de Bosnie, mais de toutes les guerres, notamment internes. L'être humain est terrible et grand, ce fameux loup pour l'homme.
Il conserve et conservera son intemporalité, malheureusement.
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L'auteur fait de la guerre une poésie incroyable. Il fait découvrir le triste et lugubre « humour de guerre », composé des Laurel et Hardy abimés, au bord au gouffre, qui rient pour cacher leurs larmes.

Concrètement, qu'est ce que c'est ? Ce sont des récits extrêmement courts, des instants de vie, ou plutôt des instants fatals, des instants de morts, d'une dizaine de lignes (sauf pour les derniers, plus longs.)
Et c'est quoi ces dix lignes ? C'est un tableau macabre peint avec des mots, c'est une maison, un champ, du raki, un fusil, un uniforme, une enfant… Dont la chute, toujours, à la manière de « Il a deux trous rouges au côté droit » sont saisissantes d'effroi.
Ce que ça montre ? A part lire de l'horreur ? Loin d'une curiosité malsaine, ça montre l'envers du décor. Ca montre que nous ne sommes tous que des hommes, des femmes, des enfants, des humains. Que nous mourront tous et que la torture n'est jamais loin, que l'horreur de la guerre est toujours à nos porte. Bref, comme j'ai dit à des amies que je veux convaincre de lire ce livre : quelque part c'est magnifique, c'est beau et c'est impossible à lâcher, mais c'est absolument déprimant.
Velibor Colic est un poète de la guerre.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Dieu protège les ivrognes et les enfants" dit un vieil adage Bosniaque.
Un des premier jours de la guerre, Asim dit "Le plongeur" , alcoolique notoire, parcourut à vélo la ville en flammes; il alla même jusqu'aux positions Serbes, d'où il revint sain et sauf.
Le lendemain matin, lorsqu'il eut cuvé son vin,on lui raconta ce qu'il avait fait.
Asim "Le plongeur",eut si peur qu'il en perdit connaissance.
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"Il suffit de répéter un mensonge trois fois pour qu'il devienne vérité", aurait dit Herr Joseph Goebbels, idéologue d'une autre guerre, pressentant que, dans les conflits à venir, les mass media seraient un des facteurs déterminants de la victoire.
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HUSO ET HASO II

Huso et Haso, soldats bosniaques, sont chargés d'aller tendre un guet-apens à des tchetniks qui doivent passer par là à onze heures du soir.
Ils s'exécutent.
Dix heures et demie — rien.
Onze heures — personne
Ils attendent minuit — toujours pas de Serbes.
Quand il devient évident que l'armée serbe ne
se manifestera pas ce soir-là, Haso dit à son
copain Huso, d'un air soucieux :
" Putain, pourvu qu'il ne leur soit rien arrivé..."

Bosnie-Herzégovine, guerre civile, 1992
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Ils portaient le même uniforme, parlaient la même langue. Peu de temps après, abrités derrière un arbre, ils fumaient la même cigarette.
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La mort surprit Simo Cajic les yeux grands ouverts.
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Videos de Velibor Colic (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Velibor Colic
Le Livre des départs, Velibor Čolić
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