L'auteur fait de la guerre une poésie incroyable. Il fait découvrir le triste et lugubre « humour de guerre », composé des Laurel et Hardy abimés, au bord au gouffre, qui rient pour cacher leurs larmes.
Concrètement, qu'est ce que c'est ? Ce sont des récits extrêmement courts, des instants de vie, ou plutôt des instants fatals, des instants de morts, d'une dizaine de lignes (sauf pour les derniers, plus longs.)
Et c'est quoi ces dix lignes ? C'est un tableau macabre peint avec des mots, c'est une maison, un champ, du raki, un fusil, un uniforme, une enfant… Dont la chute, toujours, à la manière de « Il a deux trous rouges au côté droit » sont saisissantes d'effroi.
Ce que ça montre ? A part lire de l'horreur ? Loin d'une curiosité malsaine, ça montre l'envers du décor. Ca montre que nous ne sommes tous que des hommes, des femmes, des enfants, des humains. Que nous mourront tous et que la torture n'est jamais loin, que l'horreur de la guerre est toujours à nos porte. Bref, comme j'ai dit à des amies que je veux convaincre de lire ce livre : quelque part c'est magnifique, c'est beau et c'est impossible à lâcher, mais c'est absolument déprimant.
Velibor Colic est un poète de la guerre.