- Mon père, il a dit que la guerre ne durerait pas si longtemps.
- Tu en connais, toi, des guerres qui n'ont pas duré longtemps ?
Y a pas tant de belles choses qui passent à notre portée dans la vie pour qu'on puisse se retenir de les voir.
Quand vous quittiez cette terre, songeait Joseph, une petite partie du monde mourait avec vous. Ce que vous aviez été pour le défunt : cela n'existait plus.
On ne peut pas aller contre ce qui doit être.
Aux yeux de Marie, la vie était une sournoiserie. On venait au monde, on s'agitait un peu, à peine le temps d'un battement de cil, on se racornissait... et terminé. Elle croyait à la survie de l'âme, parce que sinon, l'existence n'aurait eu aucun sens, et que les gens d'ici avaient besoin de sens pour entretenir leurs feux et les donner à nourrir aux générations suivantes.
Parfois, la résignation est tout ce qui nous reste.
On passa de l'été à l'hiver dans un souffle, un mince trait d'union teinté de rouge et d'ocre.
Ils firent l'amour dans cette forme de paix qui délivre les âmes, comme pour sceller un secret dans un autre, comme pour être ce secret.
-Je dois continuer à étudier. Je ne voudrais pas prendre trop de retard pour après.
-Pour après? Si j'ai un conseil à te donner, c'est de penser à l'après quand il sera là, c'est à dire pas maintenant.
-L'avenir ça se prépare...
-L'avenir, c'est des choses qui oublient d'arriver ou qui arrivent alors que t'en voulais pas.
-La culture ça élève !