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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Paul Colize entraine ses lecteurs dans un passé pas si lointain, en Belgique son pays natal. le 8 août 1956 à Marcinelle tout près de Charleroi, la plus dramatique catastrophe minière De Belgique causa la mort de 262 mineurs dans les galeries du charbonnage du Bois du Cazier dont certaines ont été creusées à plus de mille mètres de profondeur. L'auteur ajoute à cette tragique réalité un soupçon de fiction, la mort suspecte du porion Gustave Fonck. Il semble avoir été assommé et étouffé dans une galerie pendant la catastrophe et tout accuse deux mineurs de fond. le procès se tient à la fin de l'année 1958, Paul Colize a choisi une narratrice pour faire le récit du procès des deux suspects dans un roman aussi noir que le charbon et les conditions de travail et de vie des mineurs de l'époque.

Katarzyna d'origine polonaise est une jeune employée au quotidien Le Soir cantonnée aux vétilles. le journalisme est le monde réservé des hommes et lorsque le rédacteur en chef propose à Katarzyna de couvrir le procès de Marcinelle, elle n'hésite pas même si elle devine la difficulté de la tâche et sent le piège qui est peut-être tendu à la jeune femme.

Paul Colize est un remarquable conteur d'histoires, le regard de Katarzyna est fait de lucidité et d'émotions. Auditions, réquisition, plaidoirie, délibération sont là mais rien d'austère et au final il y a du polar dans la procédure judiciaire. Avis techniques, expertise médicale, témoignages, accusations, faits et suppositions se succèdent comme dans une enquête. Et comme dans un polar le charme opère. Katarzyna essaie d'analyser les attitudes, les silences, les réactions du procureur, de l'avocat, du juge et des jurés. Tous des hommes ! Les échanges sont tendus, il y a des accrochages verbaux, de la détresse et de l'espoir, un mobile trop simple, un policier arrogant. Les menteurs créent des fausses pistes, le témoin de dernière minute provoque un rebondissement. le suspense est de plus en plus présent car Katarzyna d'observatrice devient partie prenante. Elle se révolte lorsqu'elle est confrontée à l'incompréhension. Elle approfondit avec opiniâtreté pour lever des doutes. Elle doit surmonter le découragement provoqué par l'attitude des hommes à son égard.

Le récit des deux accusés se fait dans un français hésitant. Ils sont italiens et à ce titre ils font des coupables idéals. Ce polar judiciaire est aussi un roman noir et social qui dénonce les discriminations subies par la main d'oeuvre étrangère corvéable à merci, la xénophobie, les conditions de vie déplorables pour les mineurs et leurs familles. le personnage de Katarzyna cristallise toutes les atteintes aux droits des femmes. Jugée incapable d'exercer le métier de journaliste, objet de moqueries vulgaires, elle mène un combat non seulement pour que le procès de Marcinelle soit juste et équitable mais aussi pour surmonter tous les traumatismes qu'elle a subi pendant la Seconde Guerre mondiale comme une multitude d'autres femmes.

« Devant Dieu et les hommes » est un grand roman noir, avec un beau titre. Il démontre aussi que des faits historiques restent cruellement d'actualité.

Paul COLIZE - Devant Dieu et les hommes. Éditions Hervé Chopin. Parution le 21 septembre 2023, ISBN 9782357207264
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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La catastrophe minière de Marcinelle, en Belgique le 8 août 1956 causa la mort de 262 mineurs mais pour l'un d'entre eux , la mort n'est peut-être pas accidentelle mais criminelle…

Le procès va commencer pour découvrir si les deux hommes en place sur le banc des accusés présumés coupables le resteront. 

Et pour Katarzyna une jeune journaliste, c'est le moment de faire ses preuves et de prouver à ses collègues misogynes de quoi elle est capable. 

Avec sa mine de crayon, sa révolte bouillonne pour la mine de charbon, tel un coup de grisou, et plus la fin du procès approche plus elle sent pointer au bout du tunnel la vérité. 
 

Paul Colize possède un sens de la narration incontestable pour nous mettre dans l'ambiance créant le suspens direct, avec toujours en arrière plan un véritable fait divers. 

En véritable chef d'orchestre littéraire, il captive son lecteur tout en semant le doute dans une partition où chaque note a son importance. 

Un auteur belge incontournable dans l'univers du polar que je retrouve toujours avec beaucoup de plaisir depuis ma découverte de Back-up en 2013.
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Un livre passionnant. Il est parfois facile d'user de superlatifs pour décrire un roman qu'on a adoré mais celui-ci les mérite largement. Heureusement que l'auteur a persévéré et bouclé cette incroyable histoire. Nous sommes en 1958, en Belgique. Deux ans auparavant une catastrophe a eu lieu, l'incendie de la Mine du Bois du Cazier. 250 morts. Des vies emportées alors que les hommes se sacrifiaient déjà à la tâche. 250 morts, mais un en particulier qui retient les esprits, Gustave Fonck. Celui-ci n'est pas remonté et, s'il apparaît comme une victime comme les autres, il semble surtout avoir été agressé, à mort par deux mineurs italiens. C'était en 1956. En 1958 s'ouvre le procès de ces deux mineurs accusés de meurtre. Katarzyna Leszczynska est envoyée par son rédacteur en chef pour suivre le procès de Marcinelle. Elle a peu d'expérience, mais se sait bon journaliste et veut le prouver à ses collègues masculins. Il en va de l'avenir du journalisme au féminin. Très vite elle se prend de passion pour ce procès hors norme où les accusés ont tout à perdre. Leur statut d'émigrés ne jouant pas en leur faveur. Katarzyna va s'installer dans l'assemblée et suivre les débats houleux et enflammés, menés par un procureur à la verve assumée et par un avocat déterminé à innocenter ses clients. Étape par étape, on suit le déroulé de ce procès, les témoins, les passes d'armes, les réflexions des journalistes. On suit surtout le cheminement de l'affaire par le regard aiguisé de Katarzyna. Elle va entrer toute entière dans ce procès, sans préjugé ni parti pris, avec pour seule ambition de relater les faits, rien que les faits. Une affaire qui va mettre en évidence son esprit de déduction et d'analyse des sentiments humains et qui va aider à l'établissement de la vérité. Katarzyna va y mettre tout son coeur, au risque de faire resurgir son propre passé qu'elle aurait préféré ne pas dévoiler. Que s'est il passé au niveau 715 ? A vous de le découvrir en dévorant ce roman passionnant. Un auteur que j'aimais déjà avant de le commencer, mais qui m'a une nouvelle fois emporté. Un procès, une journaliste, deux accusés, une vérité ? A vous d'entrer dans la salle d'audience, vous ne serez pas déçu ! “Vous avez jurés devant Dieu et les hommes d'examiner de manière impartiale”. C'est bien la seule chose qu'on demande à un juré. 
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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Cette lecture m'a fait vivre des sentiments variés et mitigés.
Tout d'abord pour revenir sur le contexte l'histoire se déroule en 1958 lors du procès de deux mineurs italiens accusés d'avoir tué leur chef.

Ils auraient profité de la catastrophe survenue au Bois du Cazier (ce terrible accident a bien eu lieu et à fait 262 morts en août 1956) pour se débarrasser de ce dernier.

On fait la connaissance de Katarzyna, une jeune femme journaliste qui à sa grande surprise est envoyée par son patron pour couvrir l'évènement, et à cette époque être une femme journaliste n'est pas de tout repos.

On retrouve dans ce roman de la misogynie mais aussi un racisme non dissimulé et totalement assumé vis à vis des Italiens, venus "voler" le travail des Belges qui ne veulent pas bosser dans la mine (en fait pas grand n'a changé de nos jours). de fait, nos deux mineurs incriminés font des coupables tout désignés et les déclarations des témoins font penser que rien n'est moins sûr.

Un point qui m'a un peu dérangée même si je pense qu'il donne néanmoins plus de rythme et de réalité au texte, est le français parfois approximatif des mineurs italiens.

Il y a peu de jargon technique mais j'avoue que les visites cumulées de la mine témoin et de la maison du mineur, à Alès m'ont permis de ressentir encore mieux l'ambiance qui pouvait régner dans le ventre de la terre.
Une belle découverte.
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Différent des autres romans de Paul Colize que j'ai lu jusqu'ici, j'ai beaucoup aimé celui-ci. Autour d'un malheureux évènement qui a ébranlé la Belgique à l'époque, l'auteur développe une histoire parallèle. Deux condamnés, un jury, une journaliste et un avocat...On suit l'avancement du procès. On essaie de comprendre. On lit entre les lignes.
J'ai beaucoup aimé ce livre. Je recommande.
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Concernant Paul Colize je ne suis pas objectif,je l'adore lui et tous ses écrits. J'avais lu par hasard Back up en 2014 ,j'avais beaucoup aimé.J'ai donc essayé de lire tous les romans de Paul Colize .Je les ai achetés. Sauf 2 que je ne trouvais pas même sur les sites d'occasion de l'époque.
J'avais mis une annonce sur le bon coin rubrique recherche qui n'existe plus,pour essayer de les trouver. J'ai reçu quelques jours plus tard un message de l'auteur lui même me proposant de me les envoyer,j'ai cru à une blague et non j'ai reçu ces 2 romans avec une belle dédicace quelques jours avant Noël.
Depuis dès qu'un roman parait je le dévore et l'auteur me surprend à chaque ouvrage.
Continuez comme ça Monsieur Colize!
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Août 1956, la Belgique est endeuillée. Un accident dans la mine du Bois du Cazier a fait 185 morts.
Mais un décès semble suspect.
Deux ans plus tard, Francesco Ercoli et Donato Renzini se retrouvent au tribunal, accusés d'avoir tué leur supérieur, qu'ils surnomment le Kapo.
Ce roman est en fait le récit de leur procès.
A la barre des témoins se succèdent des collègues, un médecin légiste, un policier pas net.
Ils sont interrogés par l'avocat des accusés et le Procureur général sous les yeux du Président du Tribunal et des jurés.
Dans la salle, il y a aussi plusieurs journalistes venus couvrir l'affaire.
Katarzyna Leszczynska, dite Catherine Lézin, officie pour le compte d'un grand quotidien national.
Qui est-elle ? Elle débute dans le métier alors pourquoi son rédacteur en chef l'a choisie pour cette mission ?
Paul Colize signe ici un suspens hyper efficace emportant le lecteur dans un autre espace et un autre temps. Immigration, travail de la mine, place des femmes dans la société, on (re)découvre cette époque pourtant pas si lointaine.
Ce récit a d'abord été conçu comme une pièce de théâtre, ce qui explique les nombreux dialogues.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Katarzyna (malgré sa face sombre) sa détermination et son aplomb. Et aussi sa manière d'affubler de surnoms d'animaux les autres protagonistes de cette affaire.
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