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sur 1924 notes
Sandrine Collette et moi, c'est déjà une longue histoire, presqu'une histoire d'amour avec beaucoup de hauts et de rares bas. Enfin j'ai réussi à mettre la main sur son premier roman, et franchement, si je ne l'avais pas su, jamais je n'aurais pensé qu'elle débutait dans l'exercice. Ce roman contient déjà tout ce que j'aime quand je la lis, la noirceur, l'efficacité, le style sans fioritures mais diablement efficace, les personnages tourmentés ou pour certains juste atroces, et l'histoire tellement addictive qu'on ne peut tout simplement pas s'arrêter entre deux chapitres.

Théo a la quarantaine, il sort de prison où il a pugé 19 mois pour violences envers son frère. D'ailleurs la première personne qu'il va voir, ce n'est pas sa femme, mais ce fameux frangin qu'il a complètement démoli et qui est désormais réduit à l'état de plante verte. Il n'aurait pas dû... Malgré l'interdiction d'approcher sa victime, il n'a pas pu résister. Mais ensuite il se tape un gros flip, et s'il allait devoir retourner en cabane parce qu'il a enfreint la mesure ? Alors il prend le large, au hasard, jusqu'à se retrouver dans la pension de famille de Mme Mignon. Une bien brave dame, qui ira jusqu'à lui indiquer les bons coins où se balader.

Je vous touche un tout petit mot du début quand même : c'est un médecin qui parle : "Vraiment ce type-là je n'avais pas envie de le sauver. Mais c'est oublier que c'est moi qui ai recueilli ce corps entre mes mains, après..." Ce corps dont il parle, c'est celui de Théo, enfin ce qu'il en reste après être resté esclave de deux vieux fous pendant plus d'un an.

Sandrine Collette a un vrai don pour brosser des portraits de personnages hyper-glauques et d'atmosphères oppressantes jusqu'à ce qu'on ait l'impression d'étouffer soi-même. Mais ses protagonistes ne sont pas pour autant totalement simplistes, même si la fratrie Mignon est quand même bien dégénérée ! Théo, qui est un être brutal et sanguin, va avoir tout le temps de revenir sur son passé et son complexe vis-à-vis de son frère aîné, de s'interroger sur ses comportements passés. Il y a également une fine réflexion sur le mécanisme du syndrome de Stockhom, même s'il n'est pas nommé. Comment peut-on en arriver à éprouver de la reconnaissance pour ses bourreaux ? Et comment l'instinct de survie peut-il amener à faire à peu près n'importe quoi ?

La manipulation joue un rôle essentiel dans ce livre, et même si la situation peut sembler à priori incroyable, elle est amenée si judicieusement que le lecteur ne peut qu'y croire. En tout cas, à aucun moment je ne me suis dit : non, elle exagère là ! J'avais beau savoir dès le début comment se terminait l'histoire, j'étais complètement suspendue à chaque nouvel épisode. Je n'ai pas lu à la bougie comme Nicola, mais à la frontale sous ma couette, pour ne pas réveiller Cher et Tendre qui dormait innocemment à côté sans se douter un instant des affres que je traversais, enfermée aux côtés de Théo (et de Luc, son compagnon d'infortune).

J'aurais pu mettre cinq étoiles, parce qu'en toute franchise, je n'ai pas de points négatifs à souligner, mais je suis devenue très très difficile et ne les octroie plus qu'aux livres que j'ai trouvés exceptionnels. Ici en fait, tout m'a plu, mais l'histoire en elle-même n'est pas très originale, même si Sandrine Collette y a incontestablement mis sa patte bien particulière. Je recommande sans réserve, que vous connaissiez déjà l'auteure ou non, si vous aimez les thrillers bien noirs et les huis clos, n'hésitez pas !

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Théo sort de prison au début du roman. C'est un tour autre enfermement qu'il va vivre ensuite. Prisonnier, esclave, nous allons suivre sa déchéance et son enfermement. L'auteure bous prend aux tripes sans en faire des tonnes. J'ai malgré tout trouvé des longueurs et une fin un peu trop rapide à mon goût.
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SÉQUESTRATION ⛓️

Théo sort de prison. Dix-neuf mois de rapports humains violents et âpres, qu'il a passés concentré sur un seul objectif : sa libération. Quand elle arrive enfin, alors qu'il erre dans la forêt, il va se retrouver piégé au coeur des bois. Deux frères âgés ont décidé d'en faire leur esclave, il replonge donc en enfer, enchaîné, au sous-sol d'une ferme miteuse.

Mais quel huis-clos oppressant nous offre Sandrine Collette avec ces noeuds d'acier ! C'est noir de chez noir et en même temps terriblement addictif. On frissonne d'effroi pour Théo qui va devoir convoquer des ressources insoupçonnées pour lutter pour survivre.

Comme d'habitude avec l'autrice c'est implacable et sans fioritures. Un suspense immense et une captivité passionnante à suivre malgré cette noirceur. J'ai été mal à l'aise face à cette maltraitance d'une ampleur ans égale, j'ai souffert avec lui et je me suis retrouvée moi aussi, prisonnière de ces noeuds d'aciers.

Si j'ai été prise aux tripes, cet ouvrage est sans doute celui que j'ai le moins aimé de Sandrine Collette parmi tous ceux que j'ai pu lire jusqu'à présent. Je crois que j'aurais aimé en savoir davantage sur les bourreaux, sur leur enfance, leur psychologie. J'aurais aimé savoir d'où vient toute cette haine et j'ai ressenti quelques lenteurs dans la narration de cette séquestration.

Quoi qu'il en soit, je suis ravie d'avoir poursuivi ma découverte de l'oeuvre de cette autrice (un grand merci Tiphaine @le.carnet.de.lecture pour ce cadeau ! 🥰). Et j'ai hâte de remettre ça avec "Il reste la poussière". 💫

Et vous, qu'avez vous pensé de ces noeuds d'aciers?
Quel est votre "Collette préféré" ?
Dîtes-moi touuut ! 😘
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Max a pris la femme de son frère Théo. Furieux ce dernier le tabasse au point de le réduire à l'état végétatif. Sorti de prison et bien qu'interdit d'approcher son frère, Théo vient le narguer mais surpris par une infirmière il s'enfuit, récupère sa voiture et file jusqu'à un petit hôtel tenu par madame Mignon. L'hôtesse lui indique des chemins de randonnées, l'un d'eux mène à une ferme délabrée où un vieux l'invite à se désaltérer.
Sur place Théo reçoit un coup sur la tête et s'évanouit pour se retrouver enchaîné dans une cave sombre. Un autre homme, Luc, y est prostré, enchaîné également, pétri de douleurs et d'épuisement, réduit en esclavage depuis 8 années. Théo ne peut y croire mais après quelques jours aux fers, il est mis au travail, il doit couper le bois, planter des légumes, creuser des tranchées, être cheval de labour, le tout sous la surveillance armée d'un des deux frères, sans espoir de s'évader, dans un enfer sur terre.

Avec Théo on est amené à souffrir au quotidien la violence qu'était et qu'est encore la vie d'un esclave. Considéré comme moins qu'un animal, ravagé de coups, privé de soins et travaillant de l'aube au crépuscule avec les pieds enchaînés avant d'être reconduit dans la cave pour y dormir sur une planche froide, poignet cadenassé. Une condition atroce en ce qu'elle est privée du moindre geste de compassion et du moindre grain d'empathie.
Sandrine Collette a une écriture sublime et un talent de conteuse qui n'a nul besoin du recours aux rebondissements et aux agitations pour nous maintenir suspendus à ses lèvres ou plutôt à sa plume.
Il y a toujours dans l'écriture et les thématiques de l'auteure un souffle, une âme, une puissance d'évocation, quelque chose qui touche à l'ancestral, à cette Nature d'une beauté sidérante et d'une férocité impitoyable et terrifiante.



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L'enfermement est au coeur de l'histoire (prison et cave).
A quel point pouvons-nous survivre pour vivre ? Comment peut-on imaginer deux personnes âgées au fin fond de la campagne, maintenir des individus vivants ?
Entre kidnapping, la soif, la faim, l'enfermement ... de l'esclavage pure et dure.
J'ai du mal à donner de la crédibilité au personnage kidnappé...

Pourquoi cette note ? Une sensation d'avancement par à-coup, je trouvais donc parfois un manque de fluidité. Je ressors un peu perplexe, un peu sur ma faim.
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Un personnage antipathique, plein de rage et de haine, se fait kidnapper par 2 vieillards psychopathes qui ont l'intention de le transformer en esclave dans leur minuscule ferme isolée.

Je ne vois pas l'intérêt de vouloir se faire peur avec des situations à dormir debout alors qu'il suffit de regarder le monde autour de soi si on veut s'offrir de vraies crises d'angoisse gratuitement.

Ce n'est pas que cette lecture me soit désagréable, elle est juste sans intérêt à mes yeux.
(J'ai tenu jusqu'à la page 82 avant de me dire que j'avais autre chose à faire de mon temps )
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En trois mots : dérangeant , fascinant, bestial...
Un livre qui se vit comme une gifle , au sens propre comme au figuré.
Plus d'une fois ,l'envie me prends de fermer ce livre ...sans y arriver avant de lire les derniers lignes.
Une très belle découverte tant l'écriture de Colette est efficace
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J'ai dévoré ce roman en une soirée, je l'ai trouvé très immersif et j'avais beaucoup de mal à le lâcher. On suit Théo dans sa vie quotidienne, l'immersion est totale cependant l'auteure arrive à doser parfaitement les détails pour qu'on ne trouve pas le récit long ou redondant. On a vraiment ici un Huis clos angoissant et noir, et dans cet enfer que vit Théo, parmi les horreurs auxquelles nous assistons nous ne pouvons nous empêcher d'avoir de petites pointes d'espoir, de se réjouir de la moindre amélioration de sa condition. Je connaissais et appréciais déjà la plume de Sandrine Colette, c'est encore une fois un pari réussi avec Des noeuds d'acier.
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Après avoir apprécié "On était des loups", j'ai voulu lire un autre roman de cette auteur, mais cette cruelle intrigue ne m'a pas convaincu, ni ému. C'est vraiment "too much", heureusement il y a la lecture rapide pour aller plus vite au dénouement ! Comme dit précédemment par un lecteur Babelio, n'est pas Stephen King qui veut !
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Parce que c'est triste au possible, je reste sans voix. Parce que c'est à la limite de l'insoutenable, je reste atterrer devant de telles âmes noires. Parce que c'est puissant , je reste sous le choc. C'est un récit crève-coeur, qu'on ne lit qu'une fois.
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