Comme dans une semaine en enfer, ce roman est noir, très noir et nous plonge petit à petit dans un cauchemar éveillé, un huis clos étouffant, et qui devient de plus en plus irrespirable au fil des pages.
Le sujet de la séquestration d'une victime par des fous furieux est assez classique, et le modèle de référence est sans doute Misery de Stephan King (dont le livre et le film m'avait terrorisé quand j'avais 15 ans).
Récemment le vertiges de
Franck Thilliez sur le même thème m'avait peu convaincu, trop "gentil" pour un tel sujet qui nécessite de ne pas avoir peur de nous partager les angoisses et les sévices de son héros, même les plus terrifiantes.
Du coup, je commençais ma lecture en me disant qu'une romancière française, novice, qui plus est, ne serait pas assez armée pour tenir la distance d'une telle intrigue. Et passé les quelques premières pages d'épilogue (où un médecin raconte le contexte de l'histoire de Théo qui va suivre dans les 50 pages restantes), j'ai été totalement bluffé par la maitrise de Sandrine Colette, sa capacité, pour son premier roman, à tenir parfaitement son intrigue du début à la fin, et de nous rendre absolument captivant et passionnant cette description d'un enfer qui nous parait à la fois totalement réaliste et totalement incroyable en même temps.
Sans que jamais l'auteur ne verse dans les rivages où ce récit pourrait l'amener, à savoir le trop scabreux ou le gore, elle n'édulcore néanmoins jamais son sujet, et traite frontalement son histoire de séquéstration et d'esclavage quotidien.
On est complètement avec Théo, comprenant ses doutes, ses angoisses, sa perte peu à peu d'énergie qui se mue en fatalisme, ses tendances à ressentir aussi le syndrome de Stockholm pour ses bourreaux, tout cela est très crédible et très bien amené par Sandrine Colette.
Cet enfer, d'où toute trace d'humanité a disparu, la romancière nous le retranscrit tant et si bien qu'on est bien heureux de retrouver à la fin de notre lecture notre quotidien, certes bien plus ordinaire, mais tellement plus tranquille que l'enfer qu'à vécu Théo.
raiment un must du genre pour qui aime les récits angoissants et haletants.
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