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4

sur 1910 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai passé un moment très angoissé en plongeant dans ce roman. L'histoire est très noire, très troublante, et pourtant très addictive. En effet, ce roman se dévore car, on connait en gros l'issue de l'histoire, mais comment en arrive t-on là?
Dès les premières pages, notre curiosité est piquée, l'auteure nous donne immédiatement envie d'en savoir plus.
Le récit est douloureux et la douleur ne fait qu'augmenter au fil des pages. Un environnement de folie pure, elle est physique, psychologique, elle est partout, elle alterne avec l'espoir, le désespoir, la solitude...

Un roman qui est donc très oppressant, mais c'est aussi un huit-clos rondement mené, un roman qu'on ne peut plus lâcher avant la dernière page;
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Après dix-neuf mois passés dans le huis clos violent de la prison, Théo Béranger n'a qu'une envie : s'enterrer au calme, loin de l'enfer des autres, avant, peut-être, d'aller rejoindre sa femme, un jour. Réfugié dans un coin perdu de moyenne montagne couverte d'une forêt sombre, il tombe entre les griffes d'une femme et de ses deux frères déments, qui le séquestrent et le réduisent en esclavage dans des conditions inhumaines. Parviendra-t-il à leur échapper, ou rejoindra-t-il ses prédécesseurs, quelques pieds sous terre ?


Premier roman de Sandrine Collette, et déjà, se dessinent les obsessions, qui, encore et toujours, ne cessent de parcourir son oeuvre, à la croisée de l'humanité et de la bestialité. Si le début fourvoie notre peur en la focalisant contre Théo, homme violent, repris de justice et introduit dans le récit par les mots peu flatteurs d'un médecin psychiatre abasourdi, l'on réalise bientôt que, derrière le salaud décrit par les experts, se cache un homme placé sans recours sur les raccourcis tracés vers le malheur par la maltraitance et la brutalité subies dès l'enfance. Aussi terribles que ses actes puissent paraître, c'est le contraste avec encore plus noir que lui qui va finalement nous le rendre à nouveau humain - lui que ses bourreaux ont réduit à la condition d'animal domestique -, tout en posant de plus belle la troublante question de ce qui transforme un jour un homme en bête sauvage, sans plus de raison, de coeur, ni de sens moral.


Car, monstres déséquilibrés et dangereux, les frères et la soeur Mignon nous emmènent en même temps que Théo au plus inimaginable de l'abjection et de la sauvagerie, dans ce qui ne peut plus paraître que le tréfonds d'une folie pure où s'est dissoute toute trace d'humanité. Chacun pourra librement imaginer la somme d'horreur vécue qu'il aura fallu emmagasiner chez ces êtres pour les réduire à une telle démence, à moins qu'elle ne soit simplement le fruit d'une consanguinité suggérée par les moeurs du trio, sur ce versant enclavé et arriéré de montagne.


Comme elle sait si bien le faire, Sandrine Collette happe son lecteur dans un récit addictif, aussi noir qu'efficace, qui pourrait écoeurer de tant d'abjecte violence s'il ne posait déjà avec acuité la question, qui hante l'auteur de livre en livre, de « la frontière entre l'humanité et l'animalité ».

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Sandrine Collette : 2 - Sandrine Collette : 1
Je sais pas vous mais moi je mise sur Collette, au final.
Troisième livre dudit auteur qui se dévore plus qu'il ne se lit.

Théo Béranger revit.
19 mois derrière les barreaux, ça vous forge le caractère à défaut de vous détruire consciencieusement .
Théo en ressort lessivé mais empli d'une assurance inébranlable.
Un p'tit séjour dans le trou du cul du monde, suivi d'un enlèvement dans les règles, assorti d'une séquestration à l'insu de son plein gré chez deux frangins aux vrais airs de malades mentaux dégénérés plus tard et c'est une assurance quelque peu revue à la baisse qu'affichera notre sémillant gagnant du loto qui vient de sortir les 6 bons numéros plus le complémentaire. Champomy pour tout le monde!

L'enfer existe bel et bien, Théo peut désormais en témoigner.

Un huis clos me fout toujours les jetons.
Soit j'adhère à fond, soit je m'y emmerde prodigieusement.
La pioche est bonne à défaut d'être novatrice.
Il y a un peu du King (Misery), un zeste de Giebel (Les Morsures de l'Ombre, Purgatoire des Innocents) qu'ont pas écrit que des bouses, con-ve-nons-z'eeen.
Collette s'inscrit dans cette lignée d'auteur ayant su déjouer le piège de l'enfermement en proposant un récit enlevé malgré certains twists aussi prévisibles que la neige en hiver, info saisissante faisant toujours autant baver tous les JT hexagonaux en mal de scoop saisonnier.
Un personnage à la dérive, deux garde-chiourmes à la bestialité débridée, une situation intenable, le tableau est diabolique mais particulièrement jouissif.
Collette aura su installer une situation improbable puis faire monter la pression crescendo pour le plus grand plaisir du lecteur partagé entre malaise et voyeurisme.

Des Noeuds d'Acier ne vous aidera pas à trouver le sommeil mais saura vous faire réfléchir à deux fois avant de louer un gîte paumé au fin fond des bois.
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Théo n'est pas un enfant de choeur, il vient de faire un séjour en prison pour avoir grièvement blessé son frère, quand il est kidnappé en pleine forêt par deux vieux fous. Enchaîné dans leur cave en compagnie de Luc, leur prisonnier depuis huit ans, il découvre l'horreur qui l'attend.

Car les deux vieillards ont inventé pour leurs prisonniers une sorte d'enfer sur terre. Réduits à l'esclavage et avilis, ils sont traités comme des chiens. On leur lance des restes de nourriture alors qu'ils sont attachés au pied de la table ou au radiateur, après qu'ils ont travaillé jusqu'à l'épuisement sous les coups et les insultes.

À la tyrannie et à la bestialité des tortionnaires répondent, alternativement, la solidarité et le chacun pour soi des captifs. Des captifs que la déchéance rapide de leur corps va conduire à tous les états de la dégradation psychologique dont le syndrome de Stockholm.

Loin d'être manichéen, ce remarquable huis clos, qui renvoie les bourreaux et les victimes à leur humanité défaillante, dérange et impressionne par son côté terriblement réaliste...


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Les pervers ne sont pas tous narcissiques- terme floral et élégant qui dit mal la toxicité de ce genre de personnage.

Il arrive que les pervers soient juste de grosses brutes avinées et brutales au comportement aussi imprévisible que ravageur. Ils n'en sont pas moins à éviter soigneusement...surtout quand on a un passé chargé de violence et de brimades.

Théo sort de zonzon après un passage à l'acte brutal à l'encontre de son salopard de frère . Il en a gros sur la patate et tient à lui rendre, tout grabataire qu'il l'ait laissé,  une dernière petite visite de politesse, histoire de lui coller la frousse de sa vie- ou ce qu'il en reste-   avant de goûter aux fruits de sa liberté retrouvée. Ce n'est pas bien gentil, mais ça s'arrête là  et  deux ans de prison c'est déjà cher payé. Bref , Théo quitte son frère la conscience pas très tranquille et prend la fuite. Pas question de revenir à la case prison...

Il arrive dans une région boisée de moyenne montagne, et s'installe chez une bonne vieille , Rose Mignon, qui lui fait des tartines, le gnognote, et lui conseille des balades à pied dans l'immense forêt.  Un jour, elle lui indique une promenade dans un lieu particulièrement isolé  avec dans l'oeil une petite lueur inquiétante que Théo décide d'ignorer. Erreur...

Confiant, il suit le conseil. Et se jette dans la gueule. .des loups!

Un thriller atroce et glauque à souhait, très bien écrit par une Sandrine Collette au mieux de sa forme. L'histoire en soi est peu crédible mais l'enfance de Théo, brimé, petit, par un frère sadique,  explique l'emprise qu'il subit  adulte, et son asservissement.

Il n'en reste pas moins que certaines scènes lèvent le coeur et qu'après Des noeuds d'acier on a envie de lire une bluette légère et romantique.

Mais si vous êtes en quête d'émotions fortes ou si vous avez besoin de vous persuader qu'il y a bien pire,  dans la vie, que votre persécuteur / persecutrice familier(e), laissez-vous serrer à la gorge par ces Noeuds d'acier!







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C'est glauque, déconcertant, triste, rageant. Impossible de rester insensible à une histoire pareille. Et oui, ici l'auteure prend un malin plaisir à plonger le lecteur dans un climat d'horreur.

Pendant cette lecture, j'ai gardé du début à la fin une très forte empathie pour Théo le personnage principal, qui se retrouve malencontreusement séquestré dans une maison isolée de tout, chez deux vieux frères complètement dégénérés, Basile et Joshua.
Tout le long du livre, j'ai tenté de réfléchir en même temps que le narrateur à des solutions pour qu'il puisse se sortir de ce cauchemar. Et plus le roman avançait, et moins cela devenait évident.

J'ai trouvé ce roman vraiment très prenant et extrêmement captivant pour la première moitié de l'histoire.
La seconde moitié a un rythme beaucoup moins prononcé qu'au début: l'auteure plonge le lecteur dans cette sorte de monotonie quotidienne qui habite les personnages. On trouve par exemple beaucoup de détails sur les taches que Théo est forcé d'accomplir.

Cependant, j'avais toujours hâte de terminer l'histoire pour connaître le sort de notre pauvre Théo.
J'ai également aimé le fait que l'auteure prenne comme personnage principal, un homme qui de prime abord n'a rien d'un être faible: un rebelle qui sort à peine de prison et qui ne se laisse pas faire. Cela renforce l'image de sa déchéance par la suite.
J'ai aussi aimé le fait que l'histoire soit racontée comme à la lecture d'un journal.
Même si ce type de scénario s'est déjà vu, pour un premier roman Sandrine Collette le traite avec brio.

En conclusion, j'ai dévoré ce livre, avec une grande curiosité malsaine il faut l'avouer. Mais qui n'en a pas, ne peut pas lire ce genre d'histoire jusqu'au bout.
Une sorte de huis-clos noir et prenant que je ne suis pas prête d'oublier.
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Il n'est pas facile de proposer du neuf avec un thème aussi rabâché que le huis clos. Ce frotter à ce sujet (qui se rapproche souvent de l'exercice de style), pour un premier roman, est franchement casse-gueule.

Oui mais voilà, Sandrine Collette a su trouver un ton et une approche qui font de ce récit une étonnante et marquante réussite.

On pourrait rapprocher cette histoire et son traitement de l'univers de Karine Giebel, version moins directe et plus nuancée. Deux auteures d'un immense talent, deux façons de faire un peu différentes. Même si certaines scènes sont plus de l'ordre de l'allusion, ce livre vous secouera de la pointe des cheveux aux bouts des orteils !

Cette lecture se déroule en apnée. le roman est court (264 pages) mais d'une telle intensité, que vous passerez le plus clair de votre temps avec des noeuds dans le ventre.

Cette histoire de séquestration est une immersion totale dans l'esprit de la victime. Pas le genre de victime habituelle (la pauvre petite jeune femme frêle qui se trouve des ressources insoupçonnées). Non ! La victime est un homme, ancien taulard, pas particulièrement sympathique au premier abord d'ailleurs. Et pourtant, je me suis retrouvé en totale empathie avec cet homme dont la personnalité est pourtant si éloignée de la mienne, pour finir par tomber en symbiose avec lui. Croyez-moi sur parole, c'est une expérience déstabilisante.

Parce que Collette a une capacité d'évocation hors normes. Elle sait suggérer quand il le faut, autant qu'assener froidement au bon moment. Elle n'édulcore pas, tout en laissant l'imaginaire du lecteur prendre parfois le relais.

D'aucuns pensent que l'écriture à la première personne est une facilité rédactionnelle. Ces gens là n'ont pas lu le roman de Collette. Son écriture est tellement expressive, qu'elle a la capacité d'invoquer les émotions les plus contradictoires, sans jamais dépasser la ligne jaune et tomber dans le scabreux inutile.

Un roman choc, où se côtoient la violence psychologique la plus éprouvante et une finesse de ton étonnante. Un premier roman ? Une première vraie réussite, oui !
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Diantre ! 340 critiques !
Que vais-je bien pouvoir vous raconter de nouveau sur un livre disséqué par autant de lecteurs enthousiastes… ou pas ?
Rien. Si vous me faites l'honneur de me lire, vous êtes prévenu : vous n'apprendrez rien de plus.
Alors, pourquoi prendre le clavier, si l'on n'a rien à dire ? Parce que je suis têtue et que je me suis fixée une règle : Une lecture, une critique.
Bien. Vous êtes toujours là ?
Alors voilà, c'est l'histoire d'un mec qui sort de prison et qui voulant se resourcer, ou plutôt, fuir une nouvelle galère, va passer quelques jours dans une paisible pension de famille tenue par une brave femme et son lourdaud de mari, qui se mettent en quatre pour transformer le séjour de leur hôte en pur moment de délice.
La dame va même jusqu'à suggérer des itinéraires de promenade à ce touriste en mal de découvertes.
Et des découvertes, il va en faire, ce pauvre Théo Béranger.
Elles lui feront regretter la quiétude de la zonzon, ses menus 5 étoiles, son matelas moelleux, le sourire méprisant et narquois des matons, car c'est en enfer qu'il se retrouve, prisonnier, enchaîné, affamé, battu, humilié et j'en passe.
Une dernière précision, ce livre est noir, plus que noir. Il faut avoir le coeur bien accroché pour arriver au bout. J'ai frémi, souffert, eu peur aussi.
Mais si vous aimez ce genre de lecture, foncez !
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Des noeuds d'horreur, de bestialité, des chaînes de chien, d'esclave...

Quand on commence ce livre, déjà on ressent un malaise face au personnage principal, pour lequel, il faut bien l'avouer, on n' éprouve aucune sympathie. Sa violence très mal contenue, son absence de remords pour ce qui l'a conduit en prison font froid dans le dos!

Mais ce n'est que le début d'une histoire effrayante, et ce qui terrifie le plus notre esprit de lecteur, c'est qu'elle est crédible!!

Imaginez cet homme peu attachant: il vient de sortir de prison et décide, suite à un acte irréfléchi, de se cacher quelques temps dans la campagne profonde, pour se faire un peu oublier. Oh oui, fort profonde et dangereuse! Le hasard, bien manipulé par la propriétaire de la chambre d'hôtes où il loge, la très mal-nommée Madame Mignon, le conduit lors d'une de ses promenade vers la maison de l'enfer, où vivent deux vieux, fous à lier, ravis de cette nouvelle proie...

On voudrait arrêter la lecture mais on reste pantois, révulsé mais fasciné par autant de sadisme, d'humiliation, d'inhumanité. On veut savoir comment les choses vont se terminer. Mal, forcément, on se dit...

La folie s'empare de nous aussi, on est avec Théo dans la cave, on souffre, et ce n'est pas la fièvre qui me fait délirer ( je suis malade) , non, c'est cette ambiance obsédante, ces attitudes inimaginables, ce lieu ignoble qui prennent le pas sur notre entendement.

La fin est un soulagement. Quelle épreuve! Bravo en tout cas à l'auteur de nous avoir ainsi entravé l'esprit et d'avoir si finement analysé les faiblesses de chacun! Mais j'attendrai un peu avant de relire un tel roman, aussi éprouvant!
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Comme dans une semaine en enfer, ce roman est noir, très noir et nous plonge petit à petit dans un cauchemar éveillé, un huis clos étouffant, et qui devient de plus en plus irrespirable au fil des pages.

Le sujet de la séquestration d'une victime par des fous furieux est assez classique, et le modèle de référence est sans doute Misery de Stephan King (dont le livre et le film m'avait terrorisé quand j'avais 15 ans).

Récemment le vertiges de Franck Thilliez sur le même thème m'avait peu convaincu, trop "gentil" pour un tel sujet qui nécessite de ne pas avoir peur de nous partager les angoisses et les sévices de son héros, même les plus terrifiantes.

Du coup, je commençais ma lecture en me disant qu'une romancière française, novice, qui plus est, ne serait pas assez armée pour tenir la distance d'une telle intrigue. Et passé les quelques premières pages d'épilogue (où un médecin raconte le contexte de l'histoire de Théo qui va suivre dans les 50 pages restantes), j'ai été totalement bluffé par la maitrise de Sandrine Colette, sa capacité, pour son premier roman, à tenir parfaitement son intrigue du début à la fin, et de nous rendre absolument captivant et passionnant cette description d'un enfer qui nous parait à la fois totalement réaliste et totalement incroyable en même temps.

Sans que jamais l'auteur ne verse dans les rivages où ce récit pourrait l'amener, à savoir le trop scabreux ou le gore, elle n'édulcore néanmoins jamais son sujet, et traite frontalement son histoire de séquéstration et d'esclavage quotidien.

On est complètement avec Théo, comprenant ses doutes, ses angoisses, sa perte peu à peu d'énergie qui se mue en fatalisme, ses tendances à ressentir aussi le syndrome de Stockholm pour ses bourreaux, tout cela est très crédible et très bien amené par Sandrine Colette.

Cet enfer, d'où toute trace d'humanité a disparu, la romancière nous le retranscrit tant et si bien qu'on est bien heureux de retrouver à la fin de notre lecture notre quotidien, certes bien plus ordinaire, mais tellement plus tranquille que l'enfer qu'à vécu Théo.
raiment un must du genre pour qui aime les récits angoissants et haletants.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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