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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Les premiers soldats alliés avaient débarqué à Utah Beach, là, où, précisément, l'attaché naval de Rommel, l'amiral Frederick Ruge, avait prédit, deux semaines plus tôt, qu'ils le feraient. le dieu de la guerre leur avait été favorable. Une forte houle provoquée par la tempête avait poussé leurs embarcations cinq cents mètres plus bas que l'endroit prévu qui était bien défendu alors que celui où ils avaient atterri ne l'était pas. Ce furent les enfants gâtés du débarquement.

Les vieux « Rats du désert » de la 50ème division britannique d'infanterie furent presque incapables d'atteindre le rivage. A Juno Beach, les canadiens virent leurs péniches prises dans les tourbillons et un grand nombre se noyèrent. C'est à Omaha Beach, une charmante petite baie de sable de cinq à six kilomètres de long, dominée par une falaise d'une soixantaine de mètres de haut que le désastre eut lieu. le mauvais temps, l'obscurité, la mer démontée et des courants imprévus firent du voyage de la 1ère et de la 29ème division US un véritable cauchemar. Les allemands tinrent leurs péniches de débarquement sous leur feu jusqu'à ce qu'ils aient atteint les plages. Quand ils avaient commencé à tirer, les canonniers de la marine alliée ne pouvaient les localiser à cause de la fumée et du brouillard. En proie au mal de mer, terrifiés, les hommes de la première vague pouvaient entendre le crépitement des rafales de mitrailleuses sur leurs passerelles métalliques de débarquement. Quand celles-ci s'abaissèrent, surchargées de soldats, certains sautèrent par-dessus bord pour éviter le feu et se noyèrent. Les autres, retenant leur respiration, essayaient de se cacher sous l'eau » - (page 445).

A Omaha Beach, pour ceux qui connaissent la falaise, il est facile de se représenter le cauchemar que tous ces jeunes soldats ont vécu. Cette plage est surnommée « Omaha Beach la sanglante » et l'imagination aidant, on comprend, le coeur serré, la gorge nouée, la raison de cette appellation.

Quant à FORTITUDE, c'est le nom du plan exceptionnel de « fake news » mis au point par un petit groupe d'hommes et de femmes rattaché à Winston Churchill. le but essentiel était de manipuler les allemands en leur transmettant de fausses informations à l'aide de tout un réseau d'agents doubles dont, bien souvent, les agents eux-mêmes n'en étaient que des pions ignorants le but essentiel. Hitler possédant à l'ouest les forces suffisantes pour repousser un débarquement en Normandie, l'idée était de lui faire croire que le débarquement aurait lieu dans le Pas de Calais ce qui, d'ailleurs, fonctionna puisque le Haut Commandement allemand resta paralysé, en juin 1944, par le doute et l'indécision sur une dizaine de jours.

FORTITUDE de Larry Collins est une fiction mais qui se base sur un fond historique. La London Controlling Section qui avait mis cette stratégie au point ne fut officiellement reconnue qu'en 1970. L'existence de ce plan fut un secret parfaitement gardé. Curieusement, tous les dossiers américains concernant Fortitude furent détruits quant aux documents britanniques, ils sont toujours farouchement secrètement conservés avec interdiction d'être ouverts. Ce côté « Ultra-secret » bien gardé, indépendamment de son but qui a réussi, cache, peut-être, aussi plusieurs inavouables sacrifices d'hommes et de femmes tel le réseau Prosper dont la fin est ici relatée.

Le roman est passionnant (509 pages). le récit est addictif, moitié historique, moitié fiction, sa construction de type roman d'espionnage, permet à des lecteurs, amateurs d'histoire, de ne ressentir aucune lassitude, bien au contraire, et de compléter ainsi leur méconnaissance de ce plan ultra secret et de ses conséquences de façon palpitante d'autant que Larry Collins est reconnu pour vérifier sérieusement toutes ses informations.

Certains personnages sont sortis de l'imagination de Larry Collins d'autres sont bien réels. On retrouve le SOE comme dans « Les derniers jours de nos pères » de Joël Dicker. Une jolie histoire d'amour entre deux agents imaginaires, Catherine et Paul, vient nourrir le récit et permet ainsi de pénétrer les arcanes de cette campagne d'intoxication.

Ma réflexion : Etre agent double demande beaucoup de courage, l'amour du risque, de la transgression certes mais aussi une certaine personnalité qui soulève beaucoup de questions. L'agent-double est-il toujours certain de savoir qui il est, n'y-a-t-il pas un risque de schizophrénie ? C'est assez perturbant d'autant que celui qui est en face, la plupart du temps, joue aussi un rôle. Cela interpelle. Brutus et Garbo, agents doubles, ont joué les rôles tels qu'ils sont décrits dans ce livre. Ils sont sortis, dans les années 80, de l'existence clandestine qu'ils menèrent jusque là par crainte des représailles nazies pendant des dizaines d'années. La lecture de ce roman démontre bien toute la complexité des services de renseignements et l'importance des outils du contre espionnage (même si parfois, je me suis sentie perdue).

Mais je n'en dis pas plus, je vous laisse découvrir ce livre dont je dois la découverte à notre ami Jean-Pierre alias Kielosa que je remercie sincèrement de ses conseils littéraires avisés.



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Larry Collins coauteur avec Dominique Lapierre de "Paris brûle-t-il" nous livre là ce que les anglo-saxons ont "monté" pour leurrer les nazis concernant le lieu exact du débarquement en France occupée .
On y découvre certains "dessous des cartes" qui font froid dans le dos !
Quelques pertes de vie humaines deviennent secondaires par rapport à l'énorme but final : Gagner la guerre contre le nazisme.
Nos consciences du temps de paix ont parfois quelques difficultés à s'adapter !
Un livre à lire absolument pour connaître (un peu) de cette période de l'histoire .
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Un roman lu il y a bien longtemps mais dont je garde un excellent souvenir. La préparation du débarquement, les leurres et l'engagement des femmes et des hommes pour en finir avec le nazisme.
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Un récit romancé au style classique fortement inspirés de faits réels qui marie avec une certaine habilité une petite histoire de vie, d'amour et de guerre, à la Grande Histoire, celle qui change le destin du monde. Ou comment, pour réussir la grande omelette du débarquement en Normandie, certaines officines efficaces oeuvrant dans le domaine du renseignement on su casser quelques oeufs parmi leurs plus beaux (dont Catherine Pradier, l'héroïne) pour réussir une des plus efficaces opérations d'intoxication/de déception du XXe siècle.
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J'ai lu fort peu d'ouvrages traitant de la Seconde Guerre Mondiale ou de la Résistance. En principe, le sujet me tente assez peu. Sans doute parce qu'il est trop proche et trop chargé émotionnellement. Trop proche parce que mes parents étaient de jeunes adultes pendant l'occupation. J'ai donc très bien connu des personnes ayant très (trop) bien connu cette époque. Trop chargé émotionnellement parce que la barbarie qui régnait alors sur l'Allemagne a laissé des traces profondes dans nos esprits, en tout cas dans le mien.
Pourtant j'ai tenu à lire ce best-seller (une fois n'est pas coutume) et bien m'en a pris. Certes, ce n'est pas le style de l'écriture qui rendra ce roman inoubliable. Il a un petit côté « exposé » ou « reportage » écrit qui nous empêchera de lui tresser des lauriers littéraires. Cependant, il faut bien reconnaitre qu'il se lit très bien et même avec plaisir. Et même ce côté journalistique renforce l'impression de réalisme d'une histoire qui, ne l'oublions pas, s'inspire, au plus près, de faits réels.
Quoi qu'il en soit, il faut admettre que la peinture des différents protagonistes du récit est particulièrement réussie. Même si l'auteur n'évite pas toujours la caricature. Mais notons tout de même que tous les allemands ne sont pas des monstres ni tous les officiers alliés des saints. Il n'y a guère que les membres de la Gestapo qui sont exactement ce que l'on attend qu'ils soient, mais il serait peu envisageable de ne pas voir chez eux certains penchants au sadisme, ou, à tout le moins, un manque total de scrupules.
Impossible dès lors de ne pas trembler pour tous ces résistants ou agents alliés, contraints, par la force des choses, d'oeuvrer au sein de l'ennemi. D'autant que le roman est riche en agents doubles, voire triples. On ne sait plus qui est avec qui. Les patrons des services secrets étant parfois aussi perdus que les autres. Mais ce qui menace le plus ces combattants de l'ombre ce sont ceux qui les emploient, les utilisent, les manipulent pour mieux dire. Les enjeux sont en effet d'une telle importance que certains grands chefs n'hésitent pas à sacrifier certains de leurs agents. Il était tellement vital qu'Hitler cesse de penser que le débarquement aurait lieu en Normandie, que les hommes et les femmes envoyés sur le terrain devaient être eux-mêmes persuadés que ce dernier devait avoir lieu dans le Pas de Calais. Quoi de mieux que d'être convaincu d'une fausse information lorsqu'on est susceptible d'être soumis à la torture ?
On verra comment, par souci d'intoxiquer les allemands, les chefs des services secrets alliés ne reculent devant aucune horreur. Cela fait froid dans le dos. Mais peut-on lutter contre des barbares avec des armes de gentlemen ? That's the question.
Un excellent roman qui nous plonge dans cette période d'horreur avec efficacité. À lire, ne serait-ce que pour ne pas oublier. Une petite piqure de rappel.
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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si ce roman nous permit de connaitre cette opération historique qui a contribué au succés du débarquement allié, il n'en laisse pas moins une impression mitigée quant á la mise en scéne de personnages fictifs dans les errements de l'Histoire: jusqu'á quel point peut-on se laisser séduire par la fantaisie au point de se plonger en voyeur/euse dans ce qui ne fut pas tout en étant?
Mais il ne s'agit apres tout que d'un subterfuge courament employé au cinéma qui transforme les drames en divertissement et celui-ci est fort bien réussi: de rebondissement en rebondissement on se laisse guider dans une aventure qui nous tient en haleine car c'est rédigé dans un style naturel que la traduction n'altere pas.
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Livre très intéressant que le le style et l'action rendent passionnants jusqu'au bout.
Le film de TF1 en est une fidèle reproduction
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