AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 118 notes
5
4 avis
4
13 avis
3
8 avis
2
0 avis
1
1 avis
C'est une belle lecture qui transmet des messages forts. Mais je n'ai pas ressenti cette vibration qu'a voulu transmettre l'auteure. J'espérais également qu'elle m'aiderait à réfléchir sur les problèmes sociaux dont il est question, mais là aussi c'est un échec.
Commenter  J’apprécie          00
C'est le premier livre de Maryse Condé que je lis pour l'heure et que dire... j'ai adoré.

J'ai adoré la simplicité et l'authenticité du récit, le tempérament quelque peu fantaisiste de l'autrice que je crois avoir décelé entre les lignes, les références culturelles, les créolismes qui constituent l'une de nos particularités à nous autres Antillais, et que nous avons la plupart du temps tendance à censurer...

C'est la première fois que je lis un auteur antillais qui y a recours. Et quel bonheur !

J'ai aimé l'approche structurée du récit, construit sous forme de chapitre, avec des titres aussi énigmatiques qu'évocateurs. J'ai aimé la transparence dont semble faire preuve l'autrice, qui n'hésite pas à nous dévoiler des anecdotes saugrenues et parfois même franchement gênantes mais qui nous rapprochent un peu plus d'elle et font finalement toute la beauté, la singularité du récit, à la tonalité quelque peu désinvolte, cynique.

J'ai apprécié le portrait a priori très réaliste que Maryse Condé semble dépeindre d'elle-même en tant que dernière née, enfant gâtée, jeune femme érudite, blasée par son existence mais assoiffée de liberté.

Enfin, j'ai adoré et me suis retrouvée dans ce portrait qu'elle dresse de sa Guadeloupe natale qu'elle ne connaissait pas tant que ça mais qui pourtant lui collait à la peau, dans ce récit qu'elle fait d'elle même quand elle s'avoue volontiers paumée et terriblement seule, incomprise, en quête de sa propre identité à une époque où tout n'est que parade, mépris et injonction.

Vivement le prochain !
Commenter  J’apprécie          00
La petite Maryse grandit à Pointe-à-Pitre dans les années 1950, au sein d'une famille aisée. Dernière de la fratrie, elle est l'enfant que l'on n'attendait plus. Grâce à leur mérite, ses parents sont devenus des notables qui glorifient la culture française et rejettent totalement leurs racines africaines. Maryse est chérie, gâtée et bénéficie d'une éducation très "vieille France". C'est une élève brillante et passionnée de littérature. Mais la petite fille modèle étouffe dans ce milieu un peu trop bourgeois. Elle devient une adolescente rebelle puis une jeune adulte solitaire et taciturne qui aura bien du mal à trouver un sens à sa vie et une place dans la société...
Commenter  J’apprécie          00
Souvenirs d'enfance & surtout d'adolescence mais filtrés par la vie .............
Une lecture facile mais savoureuse qui complète très bien l'ouvrage sur sa Grand'mère Victoire : https://www.babelio.com/livres/Conde-Victoire-les-saveurs-et-les-mots/240700#!


A conseiller pour rentrer dans l'univers de Maryse Condé
Commenter  J’apprécie          20
Dans cet ouvrage, Maryse Condé nous raconte son enfance à Pointe-à-Pitre . De sa naissance, en temps de carnaval : 

"Quand les premiers coups de gwoka firent trembler les piliers du ciel;, comme si elle n'attendait que ce signal-là, ma mère perdit les eaux"

jusqu'à son départ pour la classe d'hypokhâgne à Paris et ses études à la Sorbonne.

Comment devient-on écrivaine? Ce récit d'apprentissage ne répond pas vraiment à cette question.

Dernière née d'une fratrie de 8, Maryse grandit dans une famille de fonctionnaires, sa mère est institutrice

"Dans notre milieu, toutes les mères travaillaient, et c'était leur grande fierté. Elles étaient pour la plupart
institutrices et ressentaient le plus vif mépris pour les tâches manuelles"

Son père, âgé est un ancien fonctionnaire. Ses parents font partie d'une certaine élite privilégiée. Ils font régulièrement le voyage en Métropole où ils se sentent parfaitement intégrés. Maryse est bonne élève à l'école bien fréquentée. On ne la laisse pas rencontrer les enfants de classe sociale inférieure. Elle parle le "Français de France", et non pas le créole. Deux incidents lui font prendre conscience de la "Lutte de classe" (comme est intitulé le troisième chapitre) quand elle se trouve persécutée par un petit garçon inconnu, qui veut venger sa bonne, injustement renvoyée. L'autre incident concerne une petite blondinette au nom aristocratique de Anne-Marie de Surville, rencontrée au jardin public, qui, sous prétexte de jeux va la battre :

"je ne veux plus que tu me donnes des coups. Elle ricana et m'allongea une vicieuse bourrade au creux de
l'estomac : — Je dois te donner des coups parce que tu es une négresse."

Santino, son grand frère, rebelle lui déclare que leurs parents sont "aliénés". 

Cette notion d'aliénation est au centre des réflexions de Maryse

"Une personne aliénée est une personne qui cherche à être ce qu'elle ne peut pas être parce qu'elle n'aime pas
être ce qu'elle est. À deux heures du matin, au moment de prendre sommeil, je me fis le serment confus de ne
jamais devenir une aliénée."

"Mes parents étaient-ils des aliénés ? Sûr et certain, ils n'éprouvaient aucun orgueil de leur héritage africain. Ils l'ignoraient."

"Comme ma mère, il (son père) était convaincu que seule, la culture occidentale vaut la peine d'exister et il se montrait reconnaissant envers la France qui leur avait permis de l'obtenir."

Ce n'est que beaucoup plus tard, étudiante à Paris, qu'elle cherche à connaître les écrivains antillais  sous l'instigation d'un professeur communiste, Joseph Zobel et Aimé Césaire

"Aux yeux de ce professeur communiste, aux yeux de la classe tout entière, les vraies Antilles, c'étaient celles
que j'étais coupable de ne pas connaître. Je commençai par me révolter en pensant que l'identité est comme un
vêtement qu'il faut enfiler bon gré, mal gré, qu'il vous siée ou non. Puis, je cédai à la pression et enfilai la
défroque qui m'était offerte."

En conclusion de cette expérience:

"J'étais « peau noire, masque blanc » et c'est pour moi que Frantz Fanon allait écrire." 




La bonne élève ne fera pas les brillantes études à Fénelon ni même à la Sorbonne, elle rencontrera des étudiants haïtiens et africains et se consacrera plutôt au militantisme politique. 

Elle est pourtant très jeune consciente de sa capacité à toucher avec ses écrits : un texte écrit pour sa mère, lu le jour de son anniversaire, la  touche tellement _ pourtant femmes forte - jusqu'aux larmes. Elle regrettera de l'avoir fait pleurer mais mesurera le pouvoir des mots. Premier exercice de l'écrivaine?

J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a fait connaître l'auteure, bien différente de ce que j'avais imaginé à la lecture de Traversée de la mangrove ou Moi, Tituba sorcière qui mettaient en scène des esclaves ou descendants d'esclaves dans un monde de contes et de sorcellerie. 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
Commenter  J’apprécie          110
L'autrice à travers le récit de son enfance dans une famille dont les parents âgés, afro-antillais, se sont toujours démarqués de cette communauté, cherchant à tout prix à ressembler à la manière d'être de la population blanche, héritière des maîtres de l'esclavage.
Peu à peu sa conscience va s'affirmer concernant la méconnaissance de la culture afro-antillaise, le mépris des personnes blanches à l'égard des personnes racisées. Elle va construire dans sa vie de jeune femme des liens avec l'histoire du continent africain et par cela aussi sa propre histoire.
Commenter  J’apprécie          01
Personnellement, j'ai beaucoup apprécié cette lecture que je voulais faire depuis longtemps. Avec de courts chapitres, l'autrice revient sur son enfance guadeloupéenne, sa vie de petite fille dans les années 1940, et les germes de son talent d'écrivaine. On peut ainsi y lire les relations familiales et amicale de la jeune Maryse dans une partie de la France où les habitudes ne sont pas celles de la métropole. Petite dernière de parents déjà âgés, elle porte sur sa situation et sur le monde des adultes un regard détaché. Son innocence enfantine ainsi que sa grande imagination nous montrent une réalité disparue qui reprend vie au gré des souvenirs de l'autrice.
En faisant le choix de cette édition scolaire, je pensais pouvoir proposer cette lecture à des élèves de 3e comme l'indique la couverture, mais les explications qui l'accompagnent ne la rendent pas plus facile, au contraire. Certains mots sont expliqués en bas de page, parfois de manière erronée, d'autres ne le sont pas alors que ce serait utile, mais si l'on veut se référer au lexique créole, il faut se rendre à une double page dans les annexes du roman. Pas pratique du tout, voire franchement dissuasif. Dommage que cette édition rate à mon sens son objectif.
Commenter  J’apprécie          110
Point positifs :
Peu de pages.

Point négatif :
L'écriture
Je ne sait pas où veux en venir l'auteur
L'histoire

Pour moi j'ai perdu du temps avec ce livre, je n'est pas accroché du tout. Malheureusement je pense que cela vient de l'écriture. Certains pourront aimer. Moi ce n'a pas été mon cas malheureusement.
Commenter  J’apprécie          00
C'est agréable à lire car le style est fluide et la narration bien menée. On perçoit bien les subtilités du colonialisme qui assimile tout en écartant mais on déplore peut-être l'absence des gens modestes à peine esquissée: toutes les filles en Guadeloupe pouvaient-elles faire de longues balades en bicyclette et aller étudier à Paris? La relation mère-fille est essentielle dans ce livre qui nous en décrit les hauts et les bas, ces derniers ayant tendance à l'emporter avec leur cortège d'injustices subies dans l'impuissance.
Commenter  J’apprécie          00
Autobiographie somme toute classique que celle de Maryse Condé qui choisit de nous raconter, dans l'ordre chronologique, son enfance et son adolescence guadeloupéennes, jusqu'à son émancipation familiale et son départ définitif pour ses études à Paris dans les années 1950.

Née en 1937 de parents fonctionnaires à tendance orgueilleuse - c'est ce que sur quoi Maryse, et ce qu'elle retient des paroles de leur voisinage, insiste le plus -, faisant de leur fierté d'être "français" - la Guadeloupe est encore une colonie, pas un département d'outre-mer - leur leitmotiv pour éduquer leurs enfants, la petite Maryse grandit donc dans un univers qui la pousse à accepter naturellement la condition coloniale de son pays. de saynètes en saynètes, d'anecdotes en anecdotes, de descriptions en descriptions, où pointent bien souvent humour et dérision, c'est en effet la famille, l'entourage, les lieux, les conditions sociales, les conditions raciales, toute la Guadeloupe, qui est dépeinte par l'enfant et l'adolescente, finalement pas dupe de sa condition - enfin, est-ce Maryse enfant ou adulte qui s'exprime, l'on est face à toute la problématique de l'écriture autobiographique ici -.

Et c'est, finalement, tout l'intérêt de son autobiographie, qui nous montre, par ce regard, aiguisé et avisé, comment cette éducation l'a finalement poussée vers le chemin inverse, celui de la dénonciation du colonialisme, des lectures de Césaire, de Fanon... à l'arrivée à Paris.

Une lecture passionnante, assez simple d'accès - une fois les références culturelles, géographiques, historiques... débroussaillées - que je vais proposer à mes classes de troisième l'année prochaine. J'ai beaucoup apprécié la plume de Maryse Condé, que je découvrais ici. Je vais réitérer la découverte.
Commenter  J’apprécie          191




Lecteurs (332) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1734 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}