Mariachi Plaza constitue une très classique enquête d'Harry Bosch, minutieusement exposée et détaillée, au prétexte pour Bosch « d'apprendre le métier » à la jeune inspectrice Lucia Soto, que ses chefs lui ont imposé comme nouvelle coéquipière.
Orlando Merced, un musicien mexicain, décède des complications liées à une balle qu'il avait reçu dix ans plus tôt lors d'une fusillade alors qu'il attendait du travail à
Mariachi Plaza à Los Angeles. Entre-temps, paralysé, il était devenu un symbole des balles perdues dans le cadre des guerres des gangs, et son cas a été récupéré pour les élections locales, finissant même par être sur l'estrade des meetings du futur maire. Alors évidemment, sa mort après des années de courage, relance le débat et les politiques en profitent pour se (re)placer devant les caméras.
Bosch hérite de ce « cold case » bien « brûlant » (!). Il reprend tout à zéro et réoriente l'enquête avec l'aide de Soto, bien utile dans les contacts avec la communauté hispanique. Soto, elle, est travaillée par un vieil incendie criminel, dans laquelle elle a failli mourir et où d'autres enfants coincés dans le sous sol d'un immeuble n'ont pas pu s'en sortir. Bosch et Soto vont mener de front les deux enquêtes, comme d'habitude avec leur lot d'obstacles administratifs.
Après tant d'enquêtes d'Harry Bosch, le héros, à la limite de la retraite, et son concepteur semblent fatigués. Connelly déroule son intrigue à petit train, sans grande intensité. L'idée de la passation de générations entre Bosch et Soto, le « dos argenté » transmettant son savoir à la novice, pouvait être intéressante. Elle ne donne lieu qu'à quelques considérations sur l'expérience qui vient avec le temps, les contacts qui se développent avec le temps, et le temps qui passe inexorablement... Même le relations entre Bosch et sa fille Maddie, désormais grande ado, n'apportent rien de plus au roman.
Le rebelle Bosch va devoir se shooter pour redémarrer pied au plancher une nouvelle enquête...