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sur 1461 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne te ferai pas l'affront de résumer un tel roman qui parle si bien de la musique. J'ai juste envie de m'asseoir sur une chaise brinquebalante dans un bar où l'on sert de la Chouffe, d'attendre la serveuse aux petits seins – oui je sais dans ce bar elle n'est malheureusement pas recrutée pour la taille de ses nibards - et te lire ce paragraphe :

« Monsieur Oliver considéra les touches un moment, retroussa les manches de sa chemise et commença à jouer, laissant échapper un grommellement étouffé du fond de sa gorge, mâchonnant sa lèvre inférieure comme un homme dans la souffrance. Il joua sans interruptions des strides et des boogies pendant plus d'une demi-heure, les mains martelant, les bras pompant, la tête et le torse immobiles. Une sueur légère perla à son front au bout d'un moment. Ce fut une tempête de notes et Claude, fasciné, regarda les bras de l'homme se croiser et se décroiser, se déplacer ensemble et séparément, et ses doigts, fonctionnant à une vitesse incroyable, arracher des thèmes limpides à une lame de fond presque irrésistible de musique. »

Tu entends cette musique, tu vois cette perle de sueur qui coule le long de sa tempe. Les mots ne sont pas que des mots, ils prennent vie dans ce corps, les notes s'envolent du livre et dansent autour de moi dans un esprit même de recueillement tant cette musique est contemplative. La beauté même du classique tel que je le conçois ; une introspection avec soi-même qui rentre en communion avec le sol, le fa ou le si bémol du compositeur. Peu importe d'ailleurs la note ou la fougue, l'âme fugue au-delà des pages et des chapitres.

Claude est cet enfant prodige, né sans père, enfermé presque dans un sous-sol crasseux de New-York. Il a un don, il a une chance, celle de trouver un professeur qui lui donne des cours pour 25 cents, celle de se voir entourer des plus grands interprètes du moment, celle de croiser le regard d'un joueur de blues qui lui donnera un petit bout de papier avec quelques notes de boogie. Mais le don ne suffit pas, ni même la chance. Il y a aussi la volonté, l'abnégation, le désir omniprésent d'apprendre et d'être le meilleur, du moins de faire honneur à ce Steinway et à tous ces professeurs qui ont cru en lui et lui ont donné le coup de pouce nécessaire pour percer dans ce milieu très fermé, bourgeois et guindé.

« Corps et âme », Claude les donnera à sa musique, à son piano, à ce vieux monsieur Weisfeld. Il deviendra virtuose, le pianiste que les plus grands voudront s'arracher mais l'esprit ouvert par son apprentissage incessant, il s'intéressera autant à Beethoven qu'à la musique contemporaine, ira perdre son âme dans les boogies des clubs de jazz, découvrant le sens profond de la musique avec le Be-bop de Charlie Parker ou à la virtuosité et l'improvisation d'Art Tatum. Parce que Frank Conroy n'hésite pas à faire cohabiter le classique au jazz et à les mettre au même niveau d'émotion.

Et comment ne pas être ému par certains passages décrivant les pulsions créatrices de ces musiciens. Des larmes s'écouleraient presque tant je suis surpris par la perception de ces mots qui font échos en moi comme une petite musique venue bercée mon corps et mon âme. Quand Claude joue, je l'écoute, j'ai des frissons, je pleure même – et même si le roman traîne parfois en longueur, il est parcouru par certains moments de grâce. Quand Claude s'installe dans son costume de pingouin avec ou sans queue de pie, qu'il s'installe sur le petit tabouret devant le majestueux Steinway du Carnegie Hall ou qu'il s'échappe dans un club de jazz et de noirs pour jouer quelques notes de blues furieusement sauvage, quand il s'installe seul dans son sous-sol qui lui sert de studio et qu'il fredonne quelques goualantes à la mélodie triste et mélancolique, c'est toute ma lecture qui s'en trouve bouleversée et émue.
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Souvent j'ai pensé que les musiciens avaient un supplément d'âme, un savoir qui leur donnait accès à un monde extraordinaire, un domaine que ma méconnaissance de la musique m'avait rendu inaccessible, malgré la passion que j'en avais.

Un univers décrit formidablement dans ce roman des rencontres et des partages d'un élève et de ses professeurs livrés corps et âme à la musique, l'histoire de la naissance d'un jeune prodige devenu un pianiste virtuose, un garçon pauvre que rien ne prédisposait à ce destin, si ce n'est un vieux piano désaccordé au fond de l'antre où sa ma mère l'abandonnait quotidiennement.

Lire ce récit envoûtant de Frank Conroy, qui évoque longuement la technique et la complexité de la composition musicale pour mieux nous faire entrevoir l'immensité de l'étendue de ses possibles, est pour les profanes (et les autres peut-être) ne plus jamais écouter la musique et ses interprètes de la même manière, j'en ai fait l'expérience hier soir à Gaveau.
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Corps et âme, c’est l’histoire d’un don. Un don accordé par la grâce, ou la génétique, à Claude, petit garçon chétif, qui vit dans un sous-sol avec sa mère, à New-York dans les années ’40. Livré à lui-même pendant que sa mère fait le taxi, Claude a découvert sous un tas de vieux papiers au fond de l’appartement, un petit piano désaccordé. L’enfant essaie d’apprivoiser l’instrument, d’en comprendre le clavier. C’est la naissance d’une passion, d’un pur talent de musicien, et le début d’années de travail acharné. Le hasard (quasiment un miracle) mettra sur la route de Claude un certain Mr. Weisfeld, qui comprend très vite que ce petit bonhomme est un prodige, et qui deviendra son premier professeur, son mentor et protecteur, véritable père de substitution. Grâce à lui, Claude aura par la suite les professeurs les plus prestigieux, fera ses études dans les meilleurs collèges.
D’un appartement miteux aux ors des plus grandes salles de concert de la planète, Corps et âme est l’histoire d’une vie consacrée au piano, d’une vocation, comme quand on entre en religion. La musique classique constitue le noyau de ce roman, autour duquel gravitent d’autres thèmes : le jazz, les différences sociales, l’amour, la paternité, le succès et la jalousie, les relents du nazisme, l’argent et le boom immobilier new-yorkais.
Voilà pour le résumé. Maintenant…Comment vous faire comprendre ce que j’ai ressenti pendant cette lecture… On dit qu’après Mozart, le silence qui suit est encore de Mozart. Je fais partie d’un chœur amateur, et il m’arrive aussi d’assister à des concerts de musique classique. Certaines œuvres procurent des sensations intenses, de bien-être, de plaisir pur, sans oublier le stress, le trac qui précède l’entrée en scène. Souvent, à la toute fin du morceau, le temps reste suspendu à la baguette du chef pendant quelques secondes, personne ne bouge ni ne souffle le moindre mot, comme si tous, chanteurs, musiciens, chef, auditoire, voulaient prolonger les émotions éprouvées pendant le morceau, au-delà de la partition. Quelques secondes pour que les dernières ondes sonores se dissolvent dans les plafonds de la salle de concert, pour que les corps et les âmes, habités par la musique, reviennent à la réalité. C’est là que la tension se relâche, que le chef abaisse le bras, que les musiciens et choristes reposent instruments et partitions, que le public se déchaîne en applaudissements. Soulagement et euphorie mêlés, c’est jouissif et fascinant. De la même façon, il est tout aussi fascinant d’observer un musicien ou un chef d’orchestre pendant un concert, et d’assister au moment du lâcher-prise par rapport à la réalité, le corps et l’esprit emportés et portés par les nuances de la partition, totalement étranger à tout ce qui n’est pas musique. L’expression « corps et âme », c’est exactement ça. En l’occurrence, le petit miracle de Frank Conroy, c’est d’avoir su restituer à la perfection les états d’âme de son héros, futur pianiste virtuose, et de réussir à nous faire entendre la musique qu’il décrit. Les non-musiciens pourraient trouver ces descriptions rébarbatives, et j’avoue que je n’ai pas tout compris de la musique atonale, mais ce n’est pas gênant. Les sceptiques pourraient aussi trouver cette histoire trop belle pour être honnête, avec cette incroyable succession de coups de chance, mais je ne crois pas que ça nuise à sa crédibilité. Vous allez me trouver guimauve, mais tant pis, moi, à Noël, j’aime bien les belles histoires…
Joyeux Noël à tous ! :-)
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Corps et âme, voilà l'expression la plus consacrée à mon sens pour rendre compte de toute l'amplitude, la force, la grâce qu'évoque la musique dans ce livre.
On est enchanté, ému, fasciné par le pouvoir fascinant qu'apporte la musique dans une vie.
Dès les premières pages du livre, on est happé par cet enfant prodige, pauvre qui va découvrir son don miraculeux pour jouer de la musique.
Comme le dit l'auteur lui-même, le NEW-YORK qu'il évoque est celui des années 40, ce monde a disparu.
Et, pourtant quand on se promène dans des petites rues de Brooklyn aujourd'hui, avec un peu de chance et un peu d'imagination, on entend sans peine ce petit Claude jouer. En tout cas, c'est ce que je souhaite croire.
Le roman nous parle avec beaucoup de pudeur d'un autre monde disparu, celui de ce vieux juif qui a fui l'Europe après la guerre et qui va tout donner à cet enfant " de la rue" lui permettant de développer son don de musicien.
Cette filiation "spirituelle" est extrêmement bouleversante et m'a beaucoup touchée.
Claude, cet enfant prodige va vivre sa passion de la musique corps et âme, sa vie est transfigurée par ce don. Nous suivons tout son parcours jusqu'à sa vie d'adulte consacré comme un musicien hors pair.
Les mots sont inutiles pour tenter de décrire la force, la magie que peuvent apporter la musique dans une vie.
Pour moi, elle est essentielle, à 10 ans quand j'écoutais de la musique classique, les larmes me venaient, une émotion incontrôlable.
Aujourd'hui, je sais depuis longtemps qu'elle est indispensable dans une vie, c'est une grâce.
La musique caresse l'âme.
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Je connaissais la hard SF, je viens de découvrir la hard bio. Après la science, son rasoir d'Ockham et son chat de Schrodinger, voici la musique, ses tons naturels, ses tons tempérés et ses dièses qui montent dans le cycle des quintes. Me voici à nouveau renvoyée à mes chères études, celles que je n'ai pas faites, toujours plongée dans mes bouquins au lieu d'explorer les sphères, la musique, et la musique des sphères. Humiliée par un gamin qui comprend tout ce que j'ignore.
Bref, il faut effectivement s'accrocher corps et âme pour accompagner Claude, l'enfant prodige, dans ses leçons ardues. Mais le roman s'applique à suivre une trajectoire qui mime l'initiation à la musique. Les pages les plus arides pour le profane, très nombreuses au début du récit, se feront de plus en plus rares et la technique assimilée cède le pas à l'extase - et traduire en mots l'art ineffable de la musique, voilà qui n'est pas le moindre exploit de ce livre puissant. Dans le troisième tiers, la musique semble elle-même mise au second plan, mais c'est justement parce qu'elle infuse la vie entière du personnage qu'il peut trouver le temps de mener son existence d'homme.
Comment passer d'enfant prodige à musicien accompli? On sait que tous n'y sont pas parvenus. Conroy donne les réponses attendues: il y est moins question de don que de faim, de gènes et de travail. Et de chemin solitaire quand ceux sur qui on compte finissent par partir. Pas de révélation fracassante, donc, mais la vie même, exigeante et lumineuse, qui continue d'éblouir longtemps après avoir refermé les 650 pages de cette initiation essentielle.
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Enfant, Claude Rawlings vit dans un sous-sol de New-York, avec bien peu de perspective d'avenir. Sa mère gagne à peine de quoi les nourrir tous les deux avec son taxi, et est adepte de la bouteille consolatrice une fois rentrée à la maison. Ses convictions politiques fortement ancrées à gauche n'améliore pas les choses durant la période maccarthiste.

Claude trouve le réconfort dans la petit piano de sa mère et une méthode d'apprentissage d'occasion achetée dans le magasin de musique du quartier. Ses dons se révèlent à ce point exceptionnels qu'il attire l'attention de l'un des meilleurs professeurs de la ville. Son héritage permet au jeune garçon d'être formé par les meilleurs maîtres, et de côtoyer les plus grands musiciens de son époque.

L'histoire a tout d'un conte de fée, l'ascension de Claude vers les sommets est irrésistible et aucun obstacle majeur ne vient se mettre sur son chemin. L'intérêt de ce roman est ailleurs, donc pour une fois je n'en tiendrai pas rigueur à l'auteur ! (et d'ailleurs, cette facette est bien assumée, Claude, lors de ses crises existentielles, se demande pourquoi tout lui est tombé tout cuit dans la bouche). J'y vois surtout un bel hommage à la musique sous toutes ses formes, et particulièrement à ces êtres d'exception qui vivent entièrement à la travers leur art, et le porte à un niveau quasiment religieux.
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C'est l'histoire de Claude, livré à lui-même depuis sa plus petite enfance. Il n'a pas de père, et sa mère passe son temps à conduire son taxi et à regretter sa vie d'avant. Alors il grandit seul, et se débrouille avec les opportunités que la vie met sur son chemin pour pouvoir s'élever et sortir de sa condition.
Grâce à un vieux piano désaccordé, il va découvrir la musique. Il va la sentir et l'apprivoiser, il va devenir un petit prodige. Mais même quand on a un don, la maîtrise n'est pas simple et la vie quotidienne se rappelle toujours à votre bon souvenir quand votre passion vous ronge.
Je n'ai pas dévoré ce livre, mais je l'ai apprécié, dégusté. J'ai la chance d'être musicienne, j'ai donc pu comprendre tout le côté technique. Mais je ne pense pas que ça soit gênant pour les non-musiciens, c'était simplement la cerise sur le gâteau pour moi.
Claude est un personnage attachant. On le voit passer de professeur en professeur, apprendre plusieurs techniques. La musique a un impact sur sa vie, mais sa vie a un impact sur sa musique. J'ai eu le sourire aux lèvres quand il a étudié la musique sérielle car je me suis pas mal reconnue dans sa vision, sauf que lui a trouvé une manière agréable de l'aborder !
Ce fut donc une bonne lecture et une belle plongée dans le New-York des années 1940.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Claude, petit bonhomme de 6 ans négligé par une mère pauvre et passablement détraquée, trouve un petit piano de boîte de nuit dans le débarras de l'appartement où il est enfermé toute la journée. Il découvre la musique et, de ce jour, ne pense plus qu'à ça («Où qu'il se trouvât, dès qu'il s'asseyait au piano, le monde qui l'entourait n'avait simplement plus d'importance. Sa relation physique avec le piano était immuable. Tout le reste était transitoire. Ses repères étaient là ».) Il va y consacrer sa vie, épaulé en chemin par de généreux bienfaiteurs dont certains sont très attachants : il ne ménagera ni efforts ni sacrifices pour parvenir à son but et obtenir une renommée internationale en tant que compositeur et interprète : ‘'La musique était là, depuis toujours, elle serait toujours là ! Elle était tellement plus vaste que la vie, tellement plus forte, tellement irrésistible, elle révélait si puissamment l'existence d'une sorte de paradis sur terre, qu'elle balaya tout, devant elle.''

Musique classique, musique contemporaine, jazz : on navigue dans tous ces univers. Mais pas seulement…
Car ce roman d'apprentissage a pour toile de fond le New-York des années 1950, une ville et une société en pleine mutation au lendemain de la 2e guerre mondiale. Claude va évoluer dans les milieux pauvres, côtoyer des noirs et des ex-déportés de la shoah, travailler dans un petit commerce, aller dans une école huppée, fréquenter les familles très riches, se confronter à des politiciens et des promoteurs véreux, sa mère sera dans la ligne de mire des intégristes du maccarthysme, etc… Un survol de toute la société de cette époque et du cinéma hollywoodien car le jeune Claude, hors le piano, fréquente beaucoup les salles de cinéma.

Le personnage principal ne m'a paru ni sympathique, ni antipathique ; surdoué et d'une maturité hors norme en matière de musique, il m'a semblé immature dans les relations humaines et en amour.
C'est un beau destin et l'auteur n'a pas barguigné sur les rencontres et hasards heureux ; comme dit l'un des interlocuteurs de Claude : ‘'Je suis frappé par le fait que tant de choses vous ait été données.''
La fin est un peu bâclée, il y a des longueurs (c'est un pavé de 700 pages qui se lit facilement) et certaines explications très détaillées sur les techniques musicales ne seront clairement accessibles qu'à des connaisseurs dans ce domaine. J'ai préféré la première partie (ascension et formation du jeune Claude) à la seconde partie dans laquelle Claude est étudiant puis compositeur-interprète reconnu.

Que vous soyez musicien ou pas, vous trouverez intéressant ce parcours d'un sous-sol new-yorkais à Carnegie Hall, parcours symbole du rêve américain.

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Il a cinq ans. Il a une mère taxi, un peu alcoolique et pas de père. Il vit dans un appartement, plutôt sordide, sans lumière : grimpé sur une table il examine à travers les barreaux le va et vient des passants sur le trottoir... "captivé par la contemplation des rythmes et des cadences, toujours différents, des jambes et des pieds qui traversent son champ de vision.."
"Il dormait sur un petit lit de camp des surplus de l'armée......et tout au fond, adossé au mur, presque enseveli sous des piles de livres et des partitions, un petit piano console, blanc, avec soixante-six touches et un miroir au-dessus du clavier"

Et voilà le début de la très belle histoire de Claude Rawlings. Intéressé par le fait de jouer sur son petit piano il va faire la rencontre d'un vieux monsieur extraordinaire, Aaron Waisfelt. Ce dernier va l'initier au piano et à la musique. Compte tenu de son don pour la musique, Waisfelt saura lui trouver les meilleurs professeurs pour l'aider à progresser.... A 25 ans il jouera sa propre oeuvre au London symphony Orchestra.

Très bref résumé des 683 pages (Folio) de ce magnifique roman qui nous raconte l'histoire de Claude, jeune génie de la musique. Défilent les nombreux personnages généralement bienveillants vis à vis de lui à l'exception quelques uns. Côté vie privée , deux femmes Catherine et Lady.

Livre "page-turner" avec parfois des passages difficiles (pour moi!) lorsqu'il est est question disons de "technique" ou plus exactement de façon d'interpréter des oeuvres musicales.

Livre proposé dans le cadre du Club de Lecture. Excellent choix.
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Quelle histoire que celle de Claude Rawlings ! Ce jeune dont nous suivons la vie, dans l'Amérique des années 40, de son enfance à l'aube de ses 30 ans, a tout pour marquer les esprits. Enfin, il a surtout un fabuleux don pour la musique. Il fait chanter le piano comme personne.

Or, il vit dans la pauvreté avec sa mère Emma qui travaille comme elle le peut comme chauffeur de taxi. Dans son lugubre petit deux pièces, seul, il découvre un petit piano. Sans sa fascination pour cet instrument gauche, il n'aurait pas poussé la porte du magasin de musique de Monsieur Weinsfeld pour se procurer une partition, et les choses en seraient restées là. Trois "ploum ploum" sur le petit clavier et puis s'en va, fini, rideau.
Sauf que le petit Claude, dès ses 6 ans, sent ce pouvoir d'attraction qu'a la musique. Et dès lors sa destinée est lancée. Fulgurante, brillante, incroyable.

En tant que musicienne j'ai dévoré ce livre. Les descriptions musicales, nombreuses, précises et pertinentes, m'ont charmée. Séances de travail, cours, répétitions, concerts, composition, tout est décrit avec réalisme, je me suis même demandé si des non-musiciens y trouveraient leur compte ! Il faut croire que oui, étant donné le succès du livre et le talent stylistique de Franck Conroy.

Et pourtant, ce qui m'a encore davantage bouleversée c'est l'histoire entre Claude et Aaron Weinsfeld. le dévouement de cet homme pour cet enfant, dont il a su déceler l'immense talent et guider la trajectoire. Dans l'océan de rencontres que Claude a faites (ses professeurs, dont Fredericks, Ivan l'étudiant, les jeunes filles, Catherine, Lady, le célèbre violoniste Frescobaldi...) M. Weinsfeld a été le phare dont la lumière salutaire reste présente même si on s'en éloigne. le dénouement qui lève le mystère sur l'histoire du vieux monsieur n'en est que plus touchant.

Une bien belle histoire que celle de Claude Rawlings...
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