Bienvenue à Ginger Whisker, "charmante" bourgade nichée en plein désert australien : quatre pubs, un bordel et un hôtel, des mines d'opale, un campement aborigène, des maisons troglodytes et une population de 5000 âmes fortement alcoolisée. Normal quand le peu d'eau puisée est salée, et devient après traitement un (d)étonnant mélange de vomitif / laxatif... quoi de plus naturel alors que de carburer à la bière et au whisky pour supporter le soleil impitoyable et les températures caniculaires de l'outback ?
Coincé dans cet enfer, criblé de dettes, Simon Crown se voit proposer un partenariat financier inattendu, mais somme toute assez classique. Débute alors une succession d'événements plus fous les uns que les autres, qui semble le mener droit à la catastrophe...
J'ai découvert
Kenneth Cook il y a quelques années, avec les nouvelles hilarantes de sa série Histoires du bush. J'ai lu quelques uns de ces autres romans, plus sombres, à l'ambiance noire et oppressante, mais tout aussi bons.
le blues du troglodyte, publié en 1977, se situe un peu entre les deux styles de l'auteur : l'ambiance est sombre et plutôt désespérée, à l'image des pensées de Simon, le narrateur, mais l'humour sous-jacent et les situations loufoques rendent l'atmosphère plus légère.
Les personnages créés par
Kenneth Cook sont inoubliables, en particulier Simon, rêveur cynique empêtré dans ses cas de conscience, et Tony, prêtre (presque) défroqué obnubilé par le sexe. Autour d'eux gravite toute une galerie de personnages hauts en couleur, la plupart plus bêtes que méchants, dont les actions et réflexions sont fortement influencées par leur consommation d'alcool. Les événements s'enchaînent sans temps mort, le narrateur est pris dans une spirale qui ne lui laisse aucune occasion de réfléchir à tête reposée... Pris par le rythme de l'histoire le roman se lit rapidement, et pour ma part j'y ai pris beaucoup de plaisir.
Si vous voulez découvrir une Australie aux antipodes des clichés de carte postale, lisez du
Kenneth Cook ! Ses textes vous marqueront longtemps, pour ne pas dire à jamais...
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