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3,73

sur 177 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Peut-on ne pas aimer son enfant ? C'est cette question que pose le roman, à travers le regard de la maman de cette histoire. Elle pourrait être une femme comblée, une maman épanouie avec sa petite fille et son nourrisson. Mais pourtant c'est une femme épuisée que l'on découvre, une mère qui frôle la dépression post-partum et tout se bouscule davantage en elle quand elle découvre une tache sur la peau d'Alban, son bébé. Elle consulte, craignant une maladie mais il n'en est rien. Ces taches se développent normalement chez un enfant métis.

Métis ?! Ce mot sonne comme une bombe. Comment peut-elle avoir un enfant noir ? Vient alors le temps des questions, des incompréhensions et des recherches. Interroger ses proches pourrait bien remettre en cause tout ce qu'elle savait d'elle et de son histoire.

Cette histoire est très perturbante, et l'écriture de l'auteure accentue cet aspect de malaise que j'ai ressenti tout au long de ma lecture. Une écriture franche, nette et qui claque. le désespoir et la folie dans laquelle sombre cette mère est tragiquement retranscrite. J'avoue ne pas avoir eu beaucoup de sympathie pour elle, même si l'on peut comprendre l'état dans lequel elle se plonge. Imaginez qu'elle en vienne à comparer les couleurs sur la peau de son fils à l'aide d'un nuancier de peinture de chez Leroy Merlin. Vous la connaissiez vous la couleur marron blet ? Qu'on utilise pour un fruit trop mûr, un fruit pourri, comme son fils pense-t-elle.

Entre honte, dégout, culpabilité, détresse et angoisse, cette mère nous fait passer par toute une suite de sentiments et de situations hyper malaisantes à lire, pour glisser lentement vers un final qui apporte un peu de lumière et de réconfort à ce texte.
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Amélie Cordonnier rentre dans le domaine de la littérature avec le titre Trancher, et c'est un succès.
Elle revient avec Un loup quelque part et on prend une nouvelle gifle.

Trancher parlait des violences conjugales. Un loup quelque part est encore plus violent car il s'agit d'une mère rejetant son fils.

Dans une famille blanche et bien bourgeoise tout semble parfait. Un mari extraordinaire, une petite fille merveilleuse et un nouveau venu, un beau petit garçon. Mais à ses 5 mois, la mère découvre une tâche noire sur l'enfant et se met à penser à ne plus vouloir de lui et à la rejeter. Elle le cache, le couvre, lui fait du mal... C'est dur et suffoquant d'observer une mère faire du mal à son fils pour cacher sa honte et son mal être.

Tranchant !
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Journaliste, Amélie Cordonnier a publié son premier roman, Trancher, en 2018. Deux ans après, elle revient avec Un loup quelque part, disponible aux Éditions Flammarion. Tous deux ont pour point commun d'évoquer ce qu'il se passe une fois la porte de l'intimité fermée.

Un couple marié et aimant a une petite fille de huit ans quand Ablan naît. Tout va bien jusqu'à ce qu'une puis plusieurs tâches noires apparaissent sur le corps du bébé. Pensant qu'il s'agit d'un mélanome la maman d'Alban s'inquiète et file en urgence chez le pédiatre. Ce dernier lui demande si le papa est noir ? Elle répond que non. Il lui demande alors s'il y a des noirs dans sa famille ? Non. Néanmoins, le médecin est catégorique, Alban est métis. le couperet tombe. Sa peau va changer de couleur durant trois à six mois avant de se fixer définitivement d'ici un à deux ans. Stupéfaite, cette femme en proie à une panique grandissante va lever le voile sur un secret de famille. Pour autant, Un loup quelque part n'est pas un roman qui traite du métissage ou des origines. Ce roman aborde la thématique de l'instinct maternel. En effet, l'auteure nous interpelle sur un sujet tabou, celui du rejet de son nouveau-né. Une mère digne de ce nom a-t-elle le droit ne pas aimer son bébé ?

Au fur et à mesure que la peau du bébé s'assombrit, que ce petit être fonce et se métamorphose, Amélie Cordonnier enfonce sa maman dans la souffrance, la honte et la culpabilité du désamour maternel. Cette femme qui a tant idéalisé son bébé, sa famille, ne peut se résoudre à accepter la réalité. Elle est au bord de la folie. Et si cette maman s'abandonnait tout simplement à une immense détresse liée à sa solitude et à sa culpabilité ?

Aucun doute, avec Un loup quelque part, Amélie Cordonnier s'attaque à un sujet tabou de notre Société, celui de la maternité, ou plus précisément celui de l'instinct maternel, qui quoi qu'on en dise, ne va pas de soi. Sa plume à la fois brute et cinglante ne nous épargne rien, ni la douleur, ni la violence de cette femme. C'est en apnée, les viscères nouées, que le lecteur assiste impuissant au combat intrinsèque de cette mère. Un livre puissant qui confirme le talent de son auteure.

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L'instinct maternel existe-t-il ou est-ce une invention de notre société et peut-on le perdre ?
Peu importe ici, ici on a une mère désemparée qui découvre qu'elle a été adoptée et qu'elle vient de mettre au monde un adorable bébé qui brunit fortement au fil des semaines et donc qui lui déplait au point de ne plus l'aimer , de le haire et de souhaiter sa mort.
Un livre excellent qui décrit avec beaucoup de pudeur le cheminement que fait avec effroi cette mère qui n'aime plus son enfant, qui n'a plus l'instinct maternel et qui vacille devant l'avenir, son avenir et celui de ce petit Alban mais aussi qui découvre son passé.
Un roman qui nous fait réfléchir à ce que nous ferions en pareil cas, exactement comme dans son premier livre "Trancher" et c'est très dérangeant mais salutaire.
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C'est une plume mordante et sans pitié qui nous parle de son personnage, une prof de français qui vient d'avoir son deuxième enfant, un petit garçon de 5 mois qui devait venir achever le tableau d'une famille presque parfaite. Une fille qu'elle aime plus que tout, un mari aux petits soins. Avant qu'elle ne découvre une tâche sur le corps d'Alban...elle s'inquiète d'abord d'une maladie éventuelle puis elle entend le mot "métis".

Elle refuse, personne n'est noir dans sa famille, il n'y a donc pas de raisons. Pourtant, son père finira par lui avouer qu'elle a été adopté, il n'a pas eu le courage de lui dire alors que sa mère est décédée lorsqu'elle avait 10 ans. le début d'une longue descente aux enfers qui nous questionne sur le rôle de mère, l'acception de soi, le deuil, les non-dits, les jugements, la colère, les limites du corps. Amélie Cordonnier nous expose une fragilité nue, sans ménagements, une maman qui se casse, qui n'est pas certaine d'aimer son enfant.

J'ai été perdue, en colère et désarçonnée par cette lecture impressionnante, mais touchée aussi -vraiment, par la vérité qui s'en dégage.
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Ce roman d'une descente aux enfers, à cause d'un bébé métisse qui soulève les secrets familiaux, est rédigé d'une plume étonnante. Personnellement, je n'ai pas aimé cette avalanche de jeux sur les mots, de rimes d'une phrase à l'autre, de rythme qui me semblait très artificiel, mais je pense que cela peu plaire à d'autres lecteurs.
En tout cas, l'efficacité de l'histoire est telle que cela n'a pas entravé ma lecture. Peut-être aurais-je préféré un fin plus "coup de poing", mais c'est aussi à l'honneur de l'autrice de savoir emmener le lecteur là où il ne s'attend pas.
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Elle désirait sa fille ainée , elle est parfaite
Son deuxième , un peu moins … Alban néanmoins est arrivé , sa soeur l'adore , mais voila , une tache noire apparait et c'est le début de l'enfer pour la mère et l'enfant
Comment arriver à aimer un enfant métis , qui de plus vous fait découvrir que vous êtes une enfant adoptée , secret bien caché jusque là ?
C'est le récit d'une mère déboussolée , désespérée , dépassée ...
Lutte incessante pour essayer d'aimer cet enfant , devenu un étranger , jusqu'à le malmener
L'écriture est percutante , haletante , on est à la fois captivé et horrifié
Bravo à Amélie Cordonnier pour ce deuxième roman , qui confirme son talent ,car encore plus réussi que le premier
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Elle est mariée à Vincent, et maman d'une Esther de 8 ans. Arrive un nouveau bébé, Alban. Il a cinq mois quand sa mère découvre une tache noire dans le cou du nourrisson. D'autres taches suivent, de plus en plus nombreuses, qui se développent sur tout le corps. Puis c'est la peau tout entière qui peu à peu s'assombrit, Elle le mesure en comparant la pigmentation avec un nuancier de peinture. le bébé est métis et va révéler la couleur définitive de sa peau au cours des prochains mois. Comment est-ce possible ? Elle ignore tout d'un possible ancêtre noir ! Face à l'inconcevable, la mère en proie à une panique grandissante va lever le voile sur un secret de famille qu'elle va avoir terriblement de mal à assumer.

Voilà que la mère aimante se met à rejeter petit à petit son enfant pour lequel elle n'éprouve que du dégoût. Professeure de lettres de formation, elle se réfère à Samsa, le cafard de Kafka, auquel elle compare le nourrisson. Ne pourrait-elle pas l'écraser d'un coup de balai ? A la fois lucide sur sa possible violence, et atterrée par ce dont elle pourrait être capable envers son bébé, elle ne parvient tout de même pas à s'empêcher de sombrer dans une sorte de folie, qui la conduit à cacher la couleur de la peau de son enfant à tout le monde, y compris à sa fille, en l'engonçant sous des couches de vêtements et de fond de teint. Certaines scènes, qui relèvent d'une véritable maltraitance, font vraiment froid dans le dos, mais comment blâmer cette mère qui a subi un double traumatisme dans son enfance et qui se retrouve finalement bien seule pour affronter ce qu'elle vit comme une véritable catastrophe ? Certes, tout cela fait beaucoup pour une seule femme, mais ce récit aborde la question délicate de l'amour maternel dont on commence à comprendre qu'il peut ne pas être aussi instinct et évident qu'on le pensait.

Roman lu dans le cadre des 68 premières fois

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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"Un loup quelque part" est l'histoire d'une maman qui ne parvient pas à aimer son bébé. Une maman complètement perdue et déstabilisée. Une maman en état de choc...comme la lectrice que je suis en refermant le livre.
Tout commence lorsque Alban, son bébé et deuxième enfant, change imperceptiblement de couleur à quelques mois et commence à foncer. Elle découvre alors qu'elle n'est pas celle qu'elle croit, que tout est mensonge, faux. Et perd tous ses repères. Au péril de la vie de son bébé.

Un livre émouvant qui aborde plusieurs sujets sensibles : le rejet de son enfant entrainant une maltraitance insidieuse, l'adoption, la perte d'un être cher, mais aussi le pardon, la rédemption. Et ce que l'on retiendra surtout aussi, c'est cette angoisse qui ne quitte pas l'héroïne du début à la fin et qui est le principal élément déclencheur du malaise qu'elle ressent : la peur du regard des autres, une certaine forme de racisme.
Une lecture émouvante qui donne à réfléchir.
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Amélie Cordonnier nous livre des thèmes assez poignant dans son deuxième roman: l'instinct maternel. L'autaure nous parle d'une femme qui devient maman pour la deuxième fois mais qui ne ressent pas du tout la même chose pour ce fils. Elle ne ressent pas l'amour débordant d'une maman pour son enfant. Il y a un quelque chose qui bloque, quelque chose chez son fils qui ne va pas. Ses gestes envers sont fils sont brusques, forcés. Il n'y a aucune douceur. C'est vraiment difficile à lire.
La société idéalise tellement la maternité que ne pas arriver à créer des liens avec son enfant est impensable. Amélie Cordonnier évoque tout cela: cet attachement maternel qui ne se fait pas, la maman qui comprend qu'elle n'aime pas son fils, l'entourage qui ne voit pas. À cela s'ajoute pour la maman la découverte de son adoption méconnue jusque là, jusqu'à la naissance de son fils qui s'avère être un enfant métis. Toute personne serait perturbée par tout cela, c'est certain et chacun ne sait pas comment il réagirait. Mais j'avoue que j'ai détesté à certains moments cette maman car elle maltraitait son enfant, cet enfant qui n'a rien demandé à part être aimé, choyé, protégé.

C'est un roman qui peut être difficile à lire mais dont l'auteure, avec ses mots, son rythme, a su m'entrainer avec elle à la découverte de cette maman hors norme. Elle va chercher à comprendre: pourquoi elle aime pas son fils? Pourquoi elle a honte de ce métissage? Cela va être long, douloureux mais nécessaire. On a qu'une envie, c'est de prendre ce garçon dans ses bras et lui offrir tout l'amour qu'il mérite. On a envie de crier au mari de regarder vraiment ce qu'il se passe chez lui. On veut que la maman se rende compte de la chance, du bonheur d'avoir un si gentil garçon. On aimerait que quelqu'un s'occupe aussi de la maman pour l'aider à comprendre. Ce roman est fort, prenant, et il ne peut pas laisser indifférent son lecteur!

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