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3,73

sur 177 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Plume atypique
Superbe découverte
Une excellent thriller psychologique domestique huit clos, thème instinct maternel...ou pas
L'histoire m'a touché
Beaucoup aimé les petites touches d'humour
Un sujet abordé mais peu dans cet angle là. Et certains passages sont instructif
Faites comme moi, ne lisais pas la 4 couverture
J'en lirai d'autres de cette autrice
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Le sticker de l'éditeur donne le ton "Une lecture dont vous ne sortiez pas indemne", ce roman vous rend addict à l'autrice Amélie Cordonnier ! Une maman de 2 enfants dont la vie va être bousculée à jamais par une petite tâche noire trouvée sur le corps de son nouveau né . Une tension croît page après page, secret de famille, instinct maternel ... il y a évidemment un loup !
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Un roman puissant qui laisse sans voix. Une histoire qui semble sans issue pour les personnages. Mais un roman qui prend des chemins de traverses, les plus escarpés. Un roman casse-gueule où il n'y a pas de gueules d'ange.
Un roman moderne, sulfureux parfois dans ses propos. Rien n'est vraiment blanc. Rien n'est vraiment noir. Entre ces deux couleurs un petit garçon Alban. Et une tonne de questions qui alourdissent le coeur. L'avenir est sombre. On broie du noir. le teint est blafard.
*

Amélie Cordonnier et son originalité.
Amélie et son « Trancher ». Haché petit. Haché menu.
Amélie et son « Pas ce soir ». Pas envie. Peux plus supporter ta tête de gland ! Retour à l'hôtel « des culs tournés. »

Au loup ! Un loup !
Un défaut de fabrication ? Un ouvrage mal exécuté ? Une erreur génétique ? Une punition divine ?
Le bébé est laid et il est en mue.

Amélie qui ose. Là où d'autres boguent doucement, balbutient et enrobent les mots de peur de faire fuir leurs lectrices et leurs lecteurs.
Amélie comme une guerrière dégoupille une grenade. le récit est explosif. La différence est toujours un sujet tabou, un sujet épineux. Une arête qui se met à travers la gorge. Une croute de pain qui se coince dans l'oesophage. On toussote. On fait de grands « Rhââ ! ». Pour finir par recracher, écarlate.

La différence sur la couleur prend cette fois-ci toutes les couleurs du désespoir.
*

La belle plume d'Amélie zigzague, crisse sur le papier. Elle s'emballe, fait des embardées irrégulières. Elle aligne quelques mots. Elle distribue en rafale des phrases courtes.
L'encre noire crachote sur les feuilles blanches. Apparaissent des taches aux figures fantasmagoriques.
Je suffoque. J'invoque les esprits que l'auteure n'ait pas perdu les siens.
Mais non elle a toute sa tête. Alouette !

C'est parce que l'auteure est narratrice.
D'une mère sans prénom, qui semble sans identité propre. Une naissance celle d'Alban, une tâche, pas un grain de beauté. Une petite tâche intrigante. Qui n'a pas sa place là où elle se trouve. Un grain de peau importun jugé « contre nature ».
Et qui va bientôt entacher le bonheur immaculé de cette maman.
*
La mère qui perd pied. Cette prof de français en perd son latin. Elle sombre et ses journées s'assombrissent.
La mère est ravagée, abattue, brisée devant ce phénomène. Une erreur de distribution dans les gènes. Une injustice. Une trahison de Dame nature.
Mais qui lui aurait menti ?


C'est Alban qui pleure. Il veut boire. C'est Alban qui sent mauvais. Il a fait caca et en a mis plein ses couches. Maman est dégoutée. C'est le rejet, la négation. Maman n'ose plus toucher son petit garçon.
Pire, maman ne peut plus le voir en peinture. Trop de coups de pinceaux bariolés.
Un petit corps avec des zones couleurs cuivre, pain grillé, croissant doré, café au lait. Mais sans « olé ! ». Pas de jeu de mots joyeux pour une situation trop grave.
*

La situation est désespérée et désespérante. Peur des jugements. Peur de la colère et l'incompréhension du mari.
Cacher l'enfant, dissimuler Alban, l'emmitoufler, le cagouler, le maquiller. Peut-être le faire disparaitre...
Une pensée horrible. Une pensée hideuse. Et le rouge de la honte qui monte au visage de la mère.
*

Elle appelle son papa.
Lui demande d'arrêter de faire ses grimaces hypocrites. Lui demande de remonter dans son arbre et de grimper aux branches généalogiques bien sûr.
T'es sûr ! Pas de cracheurs de feu ?
Pas de réducteurs de tête ?
Pas de marabouts africains parmi nos ancêtres ?

Aller papa t'es sûr ? Crache ta Valda !
Ou as-tu trompé maman ?
As-tu fauté ? Avec Lucienne la mauricienne ou avec Thérèse la congolaise.

Je suis TA fille, j'exige la vérité ! Rien que la vérité ! Toute la vérité ! Tu le jures !

Le pauvre père est accablé. Tant d'années de culpabilité. Tant d'années à dissimuler ses secrets de famille. Tant d'années à aimer sa fille et à lui mentir. Finir avec la tromperie. Finir avec ce mensonge permanent.
Alors il parle. le père parle, dit tout ce qu'il a tu trop longtemps, par lâcheté peut-être. Lâche le morceau, d'une seule traite, avec toute l'acidité qui suinte dans ses mots.
Soulagement ! Délivrance !

Le père crache alors La vérité. Celle qu'il a cachée. Comme une multitude de bastos qui mitraille le coeur de sa fille.
*

La femme, la mère, la fille vacille. La dernière torpille arrive et explose tout son être.
Elle est anéantie. Elle ferme les yeux.
Pour elle la longue nuit commence.
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Un mariage heureux et un premier enfant parfait, une fille, Esther.
Puis vient, 8 ans après, une deuxième grossesse surprise. C'est un petit garçon, Alban.
Bon an mal an, tout se déroule bien jusqu'à ce jour de visite chez le pédiatre pour la visite des 5 mois où elle découvre qu'Alban a une tâche dans le cou. Et bientôt de nombreuses tâches, une nouvelle pigmentation.
Cet enfant n'est pas celui qu'elle a attendu et elle en vient à s'éloigner de lui, le rejeter.
Pourquoi ne pourrait on pas échanger un enfant qui ne convient pas, mais vraiment pas.
Elle sombre alors lentement dans le questionnement et certains pourraient le penser, la folie.
Une écriture poétique et tranchante à la fois pour plonger avec cette mère dans ce qu'il y a de plus inacceptable : l'impossibilité d'aimer son bébé.
Un roman comme une claque, un huis clos entre cette mère et nous qui ne laisse pas indemne.
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Un récit dérangeant et pourtant profondément humain sur le désamour d'une mère envers son enfant. L'estampille « Livre Coup de Poing » n'est pas exagérée: le sujet de ce livre ainsi que le style surprenant de l'auteure sont remarquables.

La protagoniste, dont on ne connait pas le prénom, est une professeure d'une trentaine d'années, mariée, qui profite d'un congés parental pour s'occuper de son bébé de cinq mois et de sa fillette de huit ans. En faisant la toilette d'Alban, elle découvre d'intrigantes taches brunes sur le corps de son bébé. Une visite chez le pédiatre lui apprend que son fils, sans aucun doute possible, est métis… Un choc pour la jeune femme dont l'incompréhension est totale. Il lui faudra enquêter avant de comprendre la raison de cette « différence », mais cela entraine avant tout un rejet, un dégoût profond pour son enfant, avec le besoin de le « recommencer » car forcément il y a un loup quelque part… Mais voilà, on ne peut pas retourner, comme un achat défectueux, un bébé à la maternité sous prétexte qu'il ne convient pas… Il faut au lecteur ou lectrice (mère de famille ou pas) se mettre à la place de cette femme que rien ne prépare à découvrir le changement progressif de couleur de peau de son enfant : le bébé tout blanc se métamorphose sous ses yeux en petit métis, comme Grégor Samsa, le personnage de Franz Kafka devenu un beau jour cloporte… Non qu'elle soit raciste, cette jeune femme s'en défend d'emblée, mais tout de même que va t-elle dire aux autres ? Et puis cela touche à son histoire personnelle, à ses racines. Ce roman évoque un sujet jusqu'à récemment encore tabou, et pour lequel les langues commencent seulement à se délier, par des témoignages courageux : ces femmes qui n'éprouvent pas l'amour tant attendu envers leur nouveau-né, vivant un « déni d'amour » culpabilisant et mal perçu par la société. Ces situations existent et engendrent de la souffrance tant du côté des parents que des enfants et la seule attitude valable pour les personnes qui gravitent autour de ces familles en souffrance est de ne surtout pas juger mais d'apporter écoute et soutien. Cela dérange peut-être mais voilà, c'est un fait, les relations parents-enfants peuvent parfois se révéler très complexes.

Le style d'Amélie Cordonnier (et là j'arbore un grand sourire), m'a d'abord déroutée. Totalement. Au point qu'après avoir lu quelques courts chapitres je me suis demandée comment j'allais venir à bout du roman (j'ai honte!). Direct, saccadé, incisif, de prime abord je n'aime pas. Et puis, c'est un peu comme écouter pour la première fois Alors on danse, le tout premier tube de Stromae, au début ça tape sur les nerfs et puis se dégage quelque chose de profondément séduisant. Entre références littéraires et musicales actuelles, on se laisse surprendre par des associations d'idées venues d'on ne sait où, mais tellement évidentes, des rimes inattendues, une poésie moderne, sombre et intimiste qui prend aux tripes. Alors là, oui bien sûr que oui. Une belle surprise que ce roman!

Je remercie Babelio de m'avoir sélectionnée pour découvrir ce titre lors d'une opération Masse Critique.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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Encore une fois, Amélie Cordonnier dérange avec un roman psychologique vraiment déroutant.

Ici, une mère de famille se retrouve confrontée au changement de couleur de peau de son bébé de cinq mois. Entre incompréhension et peur, cette femme se laisse submerger par une douce folie qui la mène à des extrêmes surprenants.

Je me suis retrouvé très partagé au cours de ma lecture, comprenant le cataclysme personnel que subissait cette jeune femme sans pour autant comprendre son rejet.

Ce fût très dur de ne pas porter de jugement mais au fil des pages, Amelie Cordonnier nous pousse à faire preuve d'empathie, de compréhension et surtout de tolérance.

Un roman choc que j'ai dévoré en un après-midi.
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« Il n'est aucune beauté qui n'ait sa tâche noire. Même le coquelicot au coeur porte la sienne que chacun peut voir ».
C'est l'histoire d'une métamorphose, une mutation.
D'abandon, d'adoption, d'identité.
De stupéfaction, d'un secret, d'un mensonge.
C'est l'histoire d'une mère incapable de chérir, dégoûtée par la peau de son bébé.
L'instinct se voit interrogé.
C'est l'histoire d'une mère qui tient un carnet d'observation où elle recense les étapes de cette transformation, où elle répertorie la couleur de cette peau grâce à un nuancier.
Son tout petit, tout pourri tel un fruit blet doit être caché.
Elle lui tricote une tenue de pénitent, dissimule son visage sous une couche de fond de teint.
Voici une écriture très intéressante : l'auteur joue sur les répétions, les homonymes, la concision.
Très jolie découverte.
merci les 68 premières fois
Flammarion
Lien : https://blogdelecturelepetit..
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Un très bon moment. L'écriture est poétique mais incisive et nous fait ressentir fortement la lente descente vers la folie de cette mère.
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Une lecture vraiment particulière ....
C'est l'histoire d'une maman qui va faire un violent rejet de son fils, Alban, 5 mois, quand elle va se rendre compte qu'il n'est pas comme elle pensait, la faisant replonger dans un passé qu'elle n'accepte pas 👶🏽

J'ai lu ce roman alors que mon propre bébé, qui s'appelle aussi Alban, avait 5 mois. Ce roman m'a fait mal, et j'ai voulu rentrer dedans de toutes mes forces pour arracher ce petit bonhomme des mains de sa mère 💔

J'ai pourtant beaucoup aimé ce roman, l'écriture est magnifique et les mots d'une justesse incroyable.

Dans la lignée de « trancher », que j'avais également adoré, ce second roman est une réussite. Peut être parce qu'il a suscité en moi des émotions particulières?
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Dur, émouvant, bouleversant mais nécessaire. Ce livre qui me faisait tant envie mais aussi si peur, et que j'ai attendu avant d'ouvrir, a été une lecture qui m'a ouvert les yeux sur un sentiment que je ne pensais pas possible...celui du rejet de son enfant.
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Ici c'est le cas de cette maman qui découvre que son bébé ne correspond pas à l'idée qu'elle s'en était faite. Elle ne focalise plus que sur cette tâche qui est apparue sur son fils et qui ne fait que s'agrandir de jour en jour. Commence alors un engrenage de pensées malsaines, puisqu'elle n'éprouve pas une once d'amour pour son enfant et sa différence...
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"Son problème à elle n'est pas qu'elle est raciste ou qu'elle n'a pas l'instinct maternelle, non. Son problème à elle c'est qu'elle n'aime pas son enfant."
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Comment vivre avec de telles pensées? Comment apprivoiser des idées aussi noires que celle de voir son enfant mort et tenter malgré tout de les surmonter?
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Ce qui est tragique dans ce récit, c'est la dépression dans laquelle sombre cette maman, rongée toutefois par la culpabilité de ses pensées malsaines qui la terrassent de jour en jour. Pour elle, aimer son enfant dès la naissance, ce n'est pas inné, c'est une chance...
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J'ai été bouleversée, encore une fois mon coeur de maman en a pris un coup! Ce récit est oppressant, étouffant et m'a mise très mal à l'aise parfois...La plume est vive, l'histoire rythmée, je l'ai lu d'une traite tant il était prenant!
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Si vous en avez le courage, lisez-le, il en vaut vraiment le détour!
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"Il y a toujours un loup quelque part et personne ne peut dribbler le destin".

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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