Au centre du Nowhere, Tome 2 : Double Fermentation

En nous propulsant 50 ans en avant par rapport à la fin du premier tome, Jean-Luc Cornette nous fait découvrir un Nowhere qui a bien changé depuis l'arrivée d'Elmore Edison. Ce petit bled perdu est devenu une ville grouillante, peuplée d'immigrants islandais, italiens et belges et de bien d'autres personnages hauts en couleur.

Grâce à la diversité des personnages et aux différentes histoires qui se déroulent dans cette ville américaine des années 20 en pleine croissance, on a droit à un tome au scénario beaucoup plus dense que le premier. Alors que la quête initiatique et gentillette d'Elmore au milieu des grands espaces américains contenait encore quelques moments creux dans le premier tome, on ne s'ennuie pas une seconde dans ce tome mêlant mafia, corruption, alcool et danseuses de charme dans une ville totalement hétéroclite.

On retrouve également le côté burlesque du premier tome, tout en découvrant un univers tout de même légèrement plus réaliste par rapport au premier tome (où l'on trouvait encore des animaux qui parlent et des hommes à deux têtes). L'humour décalé et burlesque est toujours présent dans les dialogues et dans les différentes situations, et même si l'on retrouve un serpent qui conduit une voiture et un Elmore qui finit par fermenter de l'alcool de saumon, ce tome évite de tomber dans le trop absurde comme c'était parfois le cas lors du précédent.

Par rapport au tome précédent, ce tome contient également plus de violence et de sexe, tout en gardant ce côté gentil et accessible à tous. Les dialogues sont plus ‘salés' et plus drôles, tout en préservant ce côté troisième degré plein de finesse qui est cher à cette collection. le trait clair et légèrement burlesque de Michel Constant continue d'accompagner et de construire à merveille cet univers attachant.

Bref, un deuxième tome bien meilleur que le premier et qui donne envie de découvrir la suite de cette chronique américaine déjantée. Nul doute que la fantaisie débordante des deux auteurs nous réserve encore bien des surprises au fil des futures générations de la famille Edison.