L'amour fait ressortir le meilleur et le pire de nous-mêmes. Un jour on est généreux et sensible à l'excès, et le lendemain on tuerait tout le monde. Notre vie devient un balancier entre les extrêmes.
M'abattre ne tuera pas la bête. La pénombre est sa complice, le sang et la chair ses délices. Parce que vois-tu mon frère, lorsque tu pense que tu peux enfin fermer les yeux, c'est le moment d'être aux aguets.
Un pêché en appel un autre.
- L'école, c'est très important
- c'est également si facile
- Eh bien, tu devrais trouver quelque chose afin de la rendre un peu moins facile
- Justement : sécher les cours !
Chacune des conversations que nous eûmes durant les semaines qui suivirent me captiva jusqu'aux petites heures du matin. Nos mots dépassaient leurs propres sens. ils se métamorphosaient, devenant notes de musique, s'associant pour produire un mystérieux mais inévitable crescendo, dont l'accord final fut atteint une nuit, avec toute l'imprévisibilité et toute la force d'un accident. (P306/307)
Je me souvins que Marino m'avait confié un jour que lorsque Wesley rentrait de ses descentes dans les pénitenciers de haute sécurité du pays, il était livide et comme vidé de son énergie vitale.
Le poison que distillaient ces hommes et qu'il était contraint d'absorber le rendait presque physiquement malade.
S'y ajoutait cette sorte d'attachement pathologique que certains détenus lui témoignaient et qu'il devait tolérer.
Quelque uns des pires sadiques de la terre lui écrivaient régulièrement et n'oubliant pas de lui envoyer une carte de voeux pour la nouvelle année, s'enquérant de la santé de sa famille.
Qui se serait donc étonné du sombre fardeau qui semblait peser en permanence sur cet homme, ou des silences dans lesquels il s'égarait parfois ?
Il offrait à ces monstres ce que nul d'entre nous n'aurait supporté : il leur permettait de tisser un lien avec lui, en contrepartie des informations qu'ils lâchaient.
- Je n'arrête pas de penser à toi.
- C'est comme si tu me disais que tu étais riche et que tu ne me donnais jamais le moindre cent. Qu'est-ce que veux que ça me fasse, si tu le dissimules ?
L'amour fait ressortir le meilleur et le pire de nous-mêmes. Un jour on est généreux et sensible à l'excès, et le lendemain on tuerait tout le monde. Notre vie devient un balancier entre les extrêmes.
Ta mère n'aime pas vraiment les hommes. Ils ne sont que le révélateur de sa quête obsessionnelle de quelqu'un qui l'épanouira complètement. Elle ne comprend pas que c'est à elle de s'épanouir.
- Et comment peux tu être si sûre que je ne suis jamais tombée amoureuse ?
- Parce que, dans le cas contraire, tu saurais que l'amour ramène à la surface le pire et le meilleur de nous.
Je ne cherche pas d'amis, dit-elle le regard lointain. Ce sont les autres qui voudraient que j'en aie. Peut-être que je ne veux pas d'amis parce que la plupart des gens m'ennuient.