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Citations sur Jonathan, tome 17 : La piste de Yéshé (4)

Dans quelle mesure comprenons-nous la vie des autres ? J'ai essayé de dessiner l'histoire de Jonathan, tel que je l'ai connu, en m'inspirant des carnets qu'il m'envoyait de là-bas - le dernier provenant de Gangtok. Pour le reste, j'étais bien obligé de puiser dans mon imagination afin de combler les nombreuses lacunes. D'où d'inévitables inexactitudes. Je suppose qu'il ne m'en voudra pas et même qu'il s'en amusera.
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Extrait d’une interview de Cosey parue dans Le Courrier de Genève, à l’occasion de la parution de « La Piste de Yéshé ».


Après 46 ans de vie commune, les chemins de Jonathan et son démiurge se séparent. Entretien avec l’auteur vaudois à la féconde trajectoire à l’occasion de la sortie de La Piste de Yéshé, ultime album de la saga.

Pourquoi conclure les aventures de Jonathan avec ce 17e album ?

Cosey: « Les séries interminables m’agacent. Je n’avais pas envie de faire traîner Jonathan en longueur et de prendre mes lecteurs en otage. Après une fin en demi-teinte dans le 16e épisode, j’ai trouvé là un vrai épilogue. »

Votre ami Derib a fait mourir Buddy Longway après 20 opus. Est-ce une spécificité suisse de stopper des séries à succès ?

« Derib m’a inspiré, oui. J’ai trouvé courageux et inédit qu’il tue son personnage. J’ai hésité à faire de même, mais non ! Jonathan me nourrit et me loge depuis 40 ans, je lui aurais manqué de respect en l’envoyant ad patres. »

Comment est née l’aventure Jonathan en 1975 ?

« J’étais apprenti du 9e art chez Derib et féru de montagne et de philosophie asiatique. Je cherchais à créer mon personnage. La lecture d’un ouvrage de l’anthropologue Michel Peissel sur le Tibet a été l’élément déclencheur. »

On sent également dans l’univers de Jonathan les ombres bienveillantes de L’Usage du Monde de Nicolas Bouvier et de Corto Maltese d’Hugo Pratt. Acquiescez-vous ?

« Sans aucun doute. Ces auteurs m’ont grandement influencé, chacun à leur manière. Mais je suis bien peu de chose face à eux. Bouvier est un monstre sacré. Et que dire de Pratt ? A ses côtés, je me suis toujours senti comme un débutant. »

Jonathan est sorti des cases, mais pas du monde. Que fait-il ?

« Les lecteurs trouveront la réponse à la dernière page d’un ouvrage que je publie simultanément : « A l’heure où les dieux dorment encore ». Je pense surtout que Jonathan est content que je lui lâche les baskets. »

Jonathan est votre double de papier. Qu’est-ce qui vous différencie ?

« Nous évoluons dans les mêmes gammes humaines, mais Jonathan est bien plus courageux. Il est plus extrémiste et désintéressé, je suis plus modéré. Je publie mon travail, alors qu’il dessine pour lui-même. »

La fin de Jonathan : un deuil, une libération, un adieu radieux ?

« Tout cela à la fois. C’est avant tout une grande satisfaction. Je n’aurais jamais pensé que Jonathan m’apporterait autant et me mènerait aussi loin. »

Avec le recul, quel regard portez-vous sur la série ? Que changeriez-vous ?

« Je l’avoue : il m’arrive de relire mes albums pour ne pas les oublier. J’en suis souvent agréablement surpris, même s’il subsiste des défauts à gommer. A commencer par la faiblesse du dessin des trois premiers albums, ou encore certains clichés qui manquent d’inspiration. Globalement, je suis fier de l’originalité de ma série. Je suis ravi d’avoir progressé dans le trait, car je partais de tout en bas. »

Si un auteur vous proposait de poursuivre la série ?

« Ce serait impensable de reprendre une telle autobiographie fantasmée. Jonathan, c’est beaucoup de moi, ce n’est pas transmissible. »

La Piste de Yéshé ne manque pas d’évoquer une dernière fois la difficile relation entre le Tibet et la Chine. Avez-vous une lueur d’espoir ?

« J’aimerais bien. Mais la situation va de mal en pis depuis 1959. On assiste de manière impuissante à un génocide au sens large. L’armée chinoise se montrait discrète lors de mes premiers voyages. Elle est aujourd’hui omniprésente. Par l’envoi massif de colons chinois, les villes – comme la capitale Lhassa – sont sinisées. Il n’y est pas permis de penser, et les opposants politiques sont majoritaires dans les prisons tibétaines. »

Seriez-vous bienvenu à Pékin ?

« On ne m’a jamais empêché de voyager au Tibet. Je doute que les attachés culturels chinois lisent mes BDs. »

Jonathan s’arrête, mais pas vous, j’imagine. Quels sont vos projets ?

« Après deux albums sortis en tir groupé, c’est repos ! Je n’ai pas d’ouvrage en cours. Je n’en commence jamais avant d’avoir bouclé le précédent. Je ne songe pas à créer une nouvelle série : je n’ai plus 20 ans. Mais j’ai plein d’idées en tête et je compte bien faire de la BD et des ouvrages dessinés longtemps encore. »
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Il n'est pas impossible que tu y parviennes, Jonathan...mais tu ne trouveras pas ce que tu recherches. Ni ici, ni ailleurs.
Ce que tu recherches ne peut jamais être trouvé, Jonathan...
Rien ne permet de l'obtenir. Aucune piste, pas même celle de Yéshé, n'y conduite.
Parce que c'est ce que tu es, seras et as toujours été.
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Est-ce parce qu'on est heureux que l'on accepte ce qui se présente ?... ou parce qu'on accepte ce qui se présente qu'on est heureux ?
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