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Jonathan tome 17 sur 17
EAN : 9782808203500
56 pages
Le Lombard (29/10/2021)
3.92/5   19 notes
Résumé :
C'est une lettre, reçue poste restante à Delhi la veille de son retour en Europe, qui entraîne Jonathan sur la piste de Yéshé. Là, installé dans un monastère perdu au cœur de l'Himalaya, alors que les "libérateurs" venus de Beijing cherchent à anéantir l'identité tibétaine, Jonathan, accompagné du malicieux moine Chamba, retrouve après de longues années celle qui donnera une réponse à ses questions.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai lu ce volume qui clôt les aventures de Jonathan. Je me rappelle avoir assisté à sa "naissance" dans le journal Tintin au milieu des années 1970 et j'ai relu avec plaisir au début de ce dix-septième tome le texte que Cosey avait écrit pour présenter son "ami" Jonathan en 1975 ! Ce regard vers le passé, nous le trouvons aussi dès la couverture avec le reflet de Jonathan dans le rétroviseur de sa moto. Belle évocation de l'esprit de cet album ! Et une invitation à relire peut-être l'ensemble de la série, en attendant que sorte le dernier volume de l'anthologie qui rassemblera les tomes 15 à 17...

Les images et la mise en page sont de toute beauté. Comme toujours, il y a une foule de détails dans chaque image. Les couleurs sont magnifiques, notamment le bleu des ciels (dès la première planche) et les différents blancs de la neige comme sur la première case de la planche 50. Pour les planches en noir-blanc qui présentent des flashback, Cosey utilise une belle gamme de gris. J'ai aussi été séduit par les planches 38 à 43, qui sont le carnet de voyage de Jonathan que Drolma est en train de lire.

Comme dans toutes les oeuvres de Cosey, le découpage des planches est très inventif. Il y a des cases sans bordures, des cases incrustées dans d'autres, des tailles et des cadrages très variés. Une jolie trouvaille, c'est le dessin du monastère de Yéshé dans la silhouette du lion des neiges du drapeau tibétain au bas de la planche 49. J'ai aussi beaucoup apprécié quelques dessins de Drolma, par exemple quand elle lit le carnet de Jonathan au bas des planches 37 et 43. Il y a aussi une forte tension dramatique au bas de la planche 36 quand Drolma "retrouve" Jonathan.

"La piste de Yéshé" aurait aussi pu s'appeler "Le retour de Drolma" ou "En attendant Drolma" tant son arrivée se fait attendre à Yéshé où elle a demandé à Jonathan de se rendre ! Pendant les trois mois de cette attente imprévue, Jonathan s'occupe comme il peut : il suit le programme quotidien du monastère ; il aide le moine Chamba à réaliser des thangkas ; il va nourrir la Lionne des Neiges, une ermite guérisseuse ;il écrit à son ami C… et surtout il revient vers son passé, en rencontrant des personnes qui l'ont connu la première fois qu'l est venu au Tibet, pour y retrouver Saïcha. Au bout des trois mois, la neige arrive, Jonathan part à moto à la rencontre de Drolma et c'est là que se joue le drame.

Depuis le jour où elle courait « pieds nus sous les rhododendrons », Drolma a toujours été mon personnage préféré dans cette série et que je suis content de la retrouver, adulte, en couple et mère de deux filles qui ont l'air d'avoir de fortes personnalités. Elle est restée fidèle à la culture tibétaine et elle travaille pour la sauvegarde de son patrimoine.
Après la publication de "Celle qui fut" en 2017, un journaliste avait demandé à Cosey si ce serait la dernière aventure de Jonathan. Il avait répondu : " En principe oui. Jonathan retrouve Saïcha, la Tibétaine du premier album. La boucle se ferme. Si tout à coup je trouve une idée géniale, j'en dessinerai un dix-septième. Mais je pense que Jonathan a fait son temps. Seize albums depuis 1975..." Finalement, il a trouvé son idée géniale
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Jonathan se rend à Yeshe où il espère revoir une amie qui malheureusement a été retenue. Pour l'attendre, Jonathan passera trois mois dans ce monastère de montagne, entre prières bouddhistes et peintures de mandala.

Ce tome 17 et l'ultime aventure de Jonathan, Cosey dit au revoir à son alter ego de bande dessinée. Les références et personnages d'anciens tomes y sont nombreux et si, comme moi, vous n'avez pas lu toute la série vous serez certainement un peu perdus. Nous passons a côté de la nostalgie et des adieux aux personnages que nous n'avons pas connu et à l'émotion que cela doit représenter.
Il reste les magnifiques planches de Cosey, parfait ambassadeur des montagnes du Tobet et de ses habitants.
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Voilà des années que nous suivons le compagnonage de Jonathan et de Cosey, un alter ego crée par l'auteur, féru de moto, de montagne et de cette région si mystérieuse qu'est le Tibet.
Ultime tome, Jonathan est "convoqué" amicalement par Drolma, la petite fille de "pieds nus sous les rhododendrons" devenue une femme, mariée avec deux petites filles, pleines de vie et qui ne croient pas que Jonathan soit réel. Alors elle lui fixe ce rendez-vous à Yeshe.
Mais quand il arrive, Drolma n'est pas la, retardée, elle lui demande de l'attendre. N'ayant pas grand chose à faire (de quoi vit il? de pas grand chose semble t'il), il s'installe dans une cellule, partage la vie des moines, médite et rencontre un curieux personnages la lionne des neiges. Les mois passent, quand la date prévue est dépassée, il prend sa moto et s'avance dans la piste que devrait emprunter son amie. Et c'est l'accident!
Une fin très belle, des dessins superbes, des personnages touchants et quelques souvenirs évoqués par un héros charismatique. Je suis ravie de cette fin qui clôture magnifiquement une série atypique, qui a pris son temps et ne la pas gaché. A lire.
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Voilà, la boucle est bouclée. Jonathan ne sera plus présent, désormais, que dans nos mémoires et nos bibliothèques. Mais comme d'autres personnages sortis de l'imaginaire des scénaristes, il nous laissera une puissante impression qu'il a réellement existé. 

Et puis il y a le Tibet ; l'Himalaya, contrées de mystères que, nous Européens, avons tant de mal à nous imaginer y vivre. 

Nous retrouvons l'ambiance des montagnes enneigées, des monastères, des yaks et de la tsampa… 

Jonathan est invité à attendre Drolma, qu'il va retrouver mariée, mère de famille. 

Retardée, il l'attendez trois mois dans une cellule de Monastère, partageant la vie des moines. 

Si l'histoire pourrait aisément se raconter, il n'en ait pas de même pour la mise en page, le dessin, les pages de croquis issus du carnet de Jonathan. Tout cela est magnifique et ne peut se transformer en mots


Au revoir Jonathan

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critiques presse (3)
Telerama
12 décembre 2022
Ultime volet des aventures de Jonathan, le héros amnésique créé par Cosey en 1975, Sur la piste de Yéshé vient d’être réédité avec, en prologue, un dossier passionnant sur l’art tibétain signé par la spécialiste Nelly Rieuf Bista et illustré par le dessinateur.
Lire la critique sur le site : Telerama
Sceneario
04 novembre 2021
L'aventure est cependant peut-être terminée pour ce drôle de héros qui n'en est pas vraiment un, mais l'artiste reste toujours là, son personnage se déclinera peut-être dans de prochains albums, peut-être retrouverons-nous son énigmatique regard à travers celui d'un autre. Car Jonathan c'est toute l'essence du style de Cosey, cette plénitude qui irradie, ce calme, ce besoin de sortir du manichéisme dévorant qui enveloppe une grande partie de la production actuelle.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
29 octobre 2021
Clôturer une série, spécialement en bande dessinée, peut s’avérer particulièrement difficile, surtout après tant d’années de compagnonnage. Autant pour l’auteur que les lecteurs, c’est un moment étrange, un deuil presque. Contre tout attente, Cosey a réussi à transformer cette ultime étape en une célébration feutrée toute en intelligence et en délicatesse. Merci pour tout.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Extrait d’une interview de Cosey parue dans Le Courrier de Genève, à l’occasion de la parution de « La Piste de Yéshé ».


Après 46 ans de vie commune, les chemins de Jonathan et son démiurge se séparent. Entretien avec l’auteur vaudois à la féconde trajectoire à l’occasion de la sortie de La Piste de Yéshé, ultime album de la saga.

Pourquoi conclure les aventures de Jonathan avec ce 17e album ?

Cosey: « Les séries interminables m’agacent. Je n’avais pas envie de faire traîner Jonathan en longueur et de prendre mes lecteurs en otage. Après une fin en demi-teinte dans le 16e épisode, j’ai trouvé là un vrai épilogue. »

Votre ami Derib a fait mourir Buddy Longway après 20 opus. Est-ce une spécificité suisse de stopper des séries à succès ?

« Derib m’a inspiré, oui. J’ai trouvé courageux et inédit qu’il tue son personnage. J’ai hésité à faire de même, mais non ! Jonathan me nourrit et me loge depuis 40 ans, je lui aurais manqué de respect en l’envoyant ad patres. »

Comment est née l’aventure Jonathan en 1975 ?

« J’étais apprenti du 9e art chez Derib et féru de montagne et de philosophie asiatique. Je cherchais à créer mon personnage. La lecture d’un ouvrage de l’anthropologue Michel Peissel sur le Tibet a été l’élément déclencheur. »

On sent également dans l’univers de Jonathan les ombres bienveillantes de L’Usage du Monde de Nicolas Bouvier et de Corto Maltese d’Hugo Pratt. Acquiescez-vous ?

« Sans aucun doute. Ces auteurs m’ont grandement influencé, chacun à leur manière. Mais je suis bien peu de chose face à eux. Bouvier est un monstre sacré. Et que dire de Pratt ? A ses côtés, je me suis toujours senti comme un débutant. »

Jonathan est sorti des cases, mais pas du monde. Que fait-il ?

« Les lecteurs trouveront la réponse à la dernière page d’un ouvrage que je publie simultanément : « A l’heure où les dieux dorment encore ». Je pense surtout que Jonathan est content que je lui lâche les baskets. »

Jonathan est votre double de papier. Qu’est-ce qui vous différencie ?

« Nous évoluons dans les mêmes gammes humaines, mais Jonathan est bien plus courageux. Il est plus extrémiste et désintéressé, je suis plus modéré. Je publie mon travail, alors qu’il dessine pour lui-même. »

La fin de Jonathan : un deuil, une libération, un adieu radieux ?

« Tout cela à la fois. C’est avant tout une grande satisfaction. Je n’aurais jamais pensé que Jonathan m’apporterait autant et me mènerait aussi loin. »

Avec le recul, quel regard portez-vous sur la série ? Que changeriez-vous ?

« Je l’avoue : il m’arrive de relire mes albums pour ne pas les oublier. J’en suis souvent agréablement surpris, même s’il subsiste des défauts à gommer. A commencer par la faiblesse du dessin des trois premiers albums, ou encore certains clichés qui manquent d’inspiration. Globalement, je suis fier de l’originalité de ma série. Je suis ravi d’avoir progressé dans le trait, car je partais de tout en bas. »

Si un auteur vous proposait de poursuivre la série ?

« Ce serait impensable de reprendre une telle autobiographie fantasmée. Jonathan, c’est beaucoup de moi, ce n’est pas transmissible. »

La Piste de Yéshé ne manque pas d’évoquer une dernière fois la difficile relation entre le Tibet et la Chine. Avez-vous une lueur d’espoir ?

« J’aimerais bien. Mais la situation va de mal en pis depuis 1959. On assiste de manière impuissante à un génocide au sens large. L’armée chinoise se montrait discrète lors de mes premiers voyages. Elle est aujourd’hui omniprésente. Par l’envoi massif de colons chinois, les villes – comme la capitale Lhassa – sont sinisées. Il n’y est pas permis de penser, et les opposants politiques sont majoritaires dans les prisons tibétaines. »

Seriez-vous bienvenu à Pékin ?

« On ne m’a jamais empêché de voyager au Tibet. Je doute que les attachés culturels chinois lisent mes BDs. »

Jonathan s’arrête, mais pas vous, j’imagine. Quels sont vos projets ?

« Après deux albums sortis en tir groupé, c’est repos ! Je n’ai pas d’ouvrage en cours. Je n’en commence jamais avant d’avoir bouclé le précédent. Je ne songe pas à créer une nouvelle série : je n’ai plus 20 ans. Mais j’ai plein d’idées en tête et je compte bien faire de la BD et des ouvrages dessinés longtemps encore. »
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Dans quelle mesure comprenons-nous la vie des autres ? J'ai essayé de dessiner l'histoire de Jonathan, tel que je l'ai connu, en m'inspirant des carnets qu'il m'envoyait de là-bas - le dernier provenant de Gangtok. Pour le reste, j'étais bien obligé de puiser dans mon imagination afin de combler les nombreuses lacunes. D'où d'inévitables inexactitudes. Je suppose qu'il ne m'en voudra pas et même qu'il s'en amusera.
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Il n'est pas impossible que tu y parviennes, Jonathan...mais tu ne trouveras pas ce que tu recherches. Ni ici, ni ailleurs.
Ce que tu recherches ne peut jamais être trouvé, Jonathan...
Rien ne permet de l'obtenir. Aucune piste, pas même celle de Yéshé, n'y conduite.
Parce que c'est ce que tu es, seras et as toujours été.
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Est-ce parce qu'on est heureux que l'on accepte ce qui se présente ?... ou parce qu'on accepte ce qui se présente qu'on est heureux ?
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