Ce one-shot de deux nouveaux venus, Olivier Cotte et
Jules Stromboni, est pour le moins surprenant.
Le récit nous propulse à l'aube de la première guerre mondiale à l'époque d'un mouvement artistique né en Italie autour du poète
Filippo Tommaso Marinetti (Manifeste du futurisme, 1909) :
le Futurisme ! Ce mouvement artistique d'avant-garde qui prône l'amour de la vitesse, de la violence, de la mécanique, le mépris de la femme et reconnaît la guerre «comme seule hygiène du monde» est assez choquant et deviendra d'ailleurs l'art officiel fasciste sous Mussolini.
Tout comme les valeurs de l'art qu'il représente, le personnage central, Luciano Salvatori, n'est pas très attachant. Artiste peintre non reconnu, fauché, frustré et antipathique, Luciano Salvatori va pourtant se voir proposer une commande lucrative qu'il ne peut refuser : créer cent peintures représentant la guerre du futur ! le côté faustien de ce pacte qu'il signe avec un commanditaire manipulateur et qui lui permet d'exprimer pleinement son art et ses idées révolutionnaires est d'ailleurs assez évident.
Le graphisme aux tons sépia de
Jules Stromboni apporte un côté rétro qui sied parfaitement à l'époque et contribue à plonger le lecteur dans une ambiance pessimiste. Malgré quelques sauts narratifs un peu dérangeants, l'alchimie entre les deux auteurs est assez remarquable et leur récit permet au lecteur de s'interroger sur le sens de l'art et de la création.
Etonnant, différent et efficace !
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