"Écriture flamboyante" pour une autobiographie construite en 3 temps qui se chevauchent, se recoupent, se rappellent.
C'est féminin, féministe, musical...
C'est surtout une ode à la lecture, à l'écriture, à la Nature où grandit cette fille qui choisit un diminutif pour signer et éditer un manuscrit qui traine dans des tiroirs depuis plusieurs années.
Guilou s'offre ainsi un livre qui tombe de la presse le jour de son anniversaire confiant au papier 500 exemplaires d'un triptyque à lire à haute voix en écoutant les morceaux de musique qui donnent le la et le titre des chapitres.
Beaucoup de marges, de blancs et même des pages à gribouiller à la fin.
Des espaces pour prendre des notes, voler quelques mots, écrire des chansons...
Le papier est beau, agréable au toucher.
La couverture, fabriquée à partir d'une aquarelle de l'auteur est un magnifique cadeau de l'imprimeur qui a gardé l'original.
La maquette est un cadeau d'une amie, graphiste exigeante et talentueuse.
La fabrication de ce livre est un conte de fées avec de vraies vieilles, veuves, marraines, princes pas toujours charmants, accoucheurs d'un autre âge, un pirate de roman, un soldat presque inconnu, des trucs de grand mères, un grand-père légendaire, un ou deux gredins...
Et les reines du bal, les plantes qu'elle découvre avec cet aïeul qui l'emmène en montagne dès l'âge de quatre ans, comme n'importe quel garçon.
J'étais bien ennuyée pour choisir une citation car c'est un livre dont la lecture colle au contexte, le devance...
Construit comme un site, on peut le commencer à n'importe quelle page, revenir en arrière, sauter des chapitres...
C'est même mieux...
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Il me reste de cette époque la découverte d'Atom Heart Mother dans un salon bordélique aux canapés fatigués, ouvert sur un jardin ensauvagé et la conscience d'appartenir à la moitié féminine de l'humanité : celle qui enfanté, par choix ou par accident, qui donne sa bouillie au petit pendant que d'autres refont le monde en décidant à ma place quand et combien d'enfants je dois pondre, dans quelle mesure je peux disposer de mon corps...
J'apprendrai le latin juste pour pouvoir continuer à nommer le vivant. Je filerai le virus de l'écriture et le bacille de la botanique à tous ceux qui en voudront. Je ferai un trou dans l'espace-temps, j'inventerai demain en tissant aujourd'hui tandis qu'hier file. Je renouerai avec les fées. Je finirai seule dans une maison perdue au coeur d'une forêt secrète.
Personne ne m'approchera car j'ai j'aurai la peau ridée, les mains osseuses, les cheveux blancs tandis que les vieux ordinaires seront enfermés dans des boîtes à mourir où on leur vole toutes leurs économies et celles de leurs enfants. Je vieillirai en me sentant moi, un mélange de pimprenelle, de reine des prés, de mauve et de savon de Marseille. Je me lavetai juste l'essentiel...