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EAN : 9782812305658
160 pages
Editions du Chêne (14/03/2012)
3.75/5   4 notes
Résumé :
En 2008, Nicolas de Crécy part dans l’une des résidences d’artistes les plus mythiques au monde : la Villa Kujoyama, près de Kyoto. Pendant 5 mois, il va vivre une expérience humaine et artistique exceptionnelle, aux pieds des montagnes de la région du Kansaï. C’est dans cet environnement coincé entre la modernité de Kyoto et l’ascétisme monacal de la Villa, vouée à l’inspiration artistique plus qu’à la tentation des boutiques colorées du centre-ville, que Nicolas d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'avais oublié combien j'aimais ce livre et pourquoi je le laissais sciemment reposer, un peu à l'abris des regards inopinés, sur une étagère de ma bibliothèque mais pas forcément à la meilleure place.
Je voulais évidemment le cacher à ma vue pour un certain temps et ne pas être tenté, en passant, par un feuilletage rapide comme un effeuillage mais qu'on oublierait aussi vite ; un strip tease book ou un book strip tease décidément pas pour moi et surtout pas pour ce livre.
Carnets de Kyoto est un livre d'images qui paradoxalement commence par une lecture. De Crécy y est d'emblée vif et brillant, son écriture retranscrivant merveilleusement et précisément ses premières sensations japonaises, son hypersensibilité à l'approche de Kyoto, de la villa Kujoyama, la fameuse résidence d'artiste maintenue au Japon par l'institut français. Elle a accueilli, entre autres, des artistes aussi différents que Jean-Philippe Toussaint, Emmanuel Guibert ou Jean-Charles Fitoussi.
De Crécy écrit notamment : "l'idée était d'arriver en mauvais élève, sans guide, sans carte, sans documentation, sans avoir lu ni la Chronique japonaise de Nicolas Bouvier, ni l'Éloge de l'ombre de Tanizaki. Pour parfaire le concept, j'ai pris soin d'éviter les passages obligés, comme le Kinkaku-ji ou le jardin zen du Ryoan-ji et leurs foules agglutinées, dans l'espoir de les découvrir involontairement au cours d'une déambulation sans but."
Nous voilà prévenus car nous avons pris soin de lire.
Ici, les images seront autant de surprises que de rencontres opportunes. L'artiste, armé d'un vélo qu'on retrouvera parfois sur le dessin, va sillonner la ville sans but précis, en affichant la juste curiosité qu'un voyage à l'autre bout du monde justifie plus que tout.
Personnellement, j'aurais relu l'Eloge de l'ombre de Tanizaki, j'aurais aussi pris avec moi le fameux Oreiller d'herbes de Soseki et bien d'autres livres encore parce que curieusement, les absences de ces grands livres se ressentent dans Carnets de Kyoto par la paradoxale proximité de ton et de point de vue d'auteurs séparés pourtant par plus d'un siècle et disons-le, toute une civilisation.
Si ceux-ci sont volontairement oubliés par De Crécy, il ne vient pas seul tout de même. Son esprit, son imagination, tout un bestiaire figure dans sa tête un Japon déjà présent dans son oeuvre. Ici, il convoque les esprits japonais, la crainte des onis, l'incongruité des kappas ou des yokaï et c'est au final tout un pan de culture japonaise qui l'accompagne.
J'évoquais en préambule un livre d'images qu'on devait d'abord lire, il ne faudrait pas que j'oublie le dessin, grandiose, de Nicolas de Crécy. Les amateurs de ses albums ne seront pas déboussolés tant sa patte graphique est facilement identifiable dans ce que ses détracteurs qualifieraient à la va-vite de gribouillage rapide. Ce serait oublier à quel point son trait sait avant tout saisir et coincer dans un mouvement simple toute la splendeur d'une situation. Son oeil est vif et si on ajoute d'indéniables qualités techniques à un sens de la composition qui n'a de cesse de me surprendre, on obtient un artiste aussi à l'aise avec son crayon que Raymond Depardon avec son appareil photo. Ces dessins font sens et s'analysent, se racontent, racontent, et personnellement, m'apaisent.
S'il y a bien un point que De Crécy a parfaitement su saisir du Japon, c'est la sérénité tranquille qui se dégage de ses scènes quotidiennes, à l'exact opposé de ce que vendent nos médias de la frénésie et de l'hystérie. Il y a tout un Japon qui répond à ça.
Je disais que c'était un livre d'images qui d'abord se lisait. Je ne mentais pas, même s'il y a trop peu à lire. On aimerait des pages et pages de ces commentaires pointus et astucieux, de cette acuité qui fait l'artiste comme quand il explique : "la pratique du dessin, qui rejoint sans doute le désir de graver quelque part le fait que l'on soit vivant, prend ici tout son sens, par sa capacité à traduire la légèreté d'un instant".

Vous comprenez maintenant pourquoi je refuse de feuilleter ces Carnets de Kyoto au hasard, ils sont à découvrir dans l'ordre, presque scolairement. S'imprégner du texte revient à se mettre à la place de l'artiste, de voir dans son oeil et de déambuler sur le porte-bagage de son vélo. On assiste ainsi aux mêmes scènes et contemplons ensembles la beauté d'une ville qui ne cesse de surprendre, entre exotisme, modernité, religion et mysticisme.
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critiques presse (1)
BDGest
11 juin 2012
En refermant Kyoto, deux sentiments se dégagent. Le premier est l’urgence de sortir nos vieux carnets de dessins et de crayonner ce qui nous entoure, fusse cet Occident bien pâle en regard des scènes qui viennent de nous être proposées. Le second est une certaine nostalgie. La douce mélancolie d’un voyage que l’on n’a pas fait.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'idée était d'arriver en mauvais élève, sans guide, sans carte, sans documentation, sans avoir lu ni la Chronique japonaise de Nicolas Bouvier, ni l'Éloge de l'ombre de Tanizaki. Pour parfaire le concept, j'ai pris soin d'éviter les passages obligés, comme le Kinkaku-ji ou le jardin zen du Ryoan-ji et leurs foules agglutinées, dans l'espoir de les découvrir involontairement au cours d'une déambulation sans but.
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La pratique du dessin, qui rejoint sans doute le désir de graver quelque part le fait que l'on soit vivant, prend ici tout son sens, par sa capacité à traduire la légèreté d'un instant.
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Videos de Nicolas de Crécy (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas de Crécy
En 1999, au milieu des clips au budget faramineux qui mettent des stars devant et derrière la caméra, une petite vidéo graphique s'échappe. Elle va à la fois définir l'ambiance visuelle de la French Touch électronique, alors en pleine ébullition, et donner le ton de la publicité pour la décennie à venir.
Dans une ville entièrement construite à l'aide de typographies mouvantes, le clip de “The Child”, du DJ Alex Gopher, réalisé par la jeune agence de pub parisienne H5, raconte une histoire visuelle et sonore, en s'inspirant de l'ambiance de l'époque. Celle de bidouilleurs d'électronique pour qui les aspects graphiques et musicaux vont de paire.
Des pubards qui clippent, des clippeurs qui réalisent des pubs, des pubs qui reprennent des concepts de clips… Qu'importe le support alors, l'idée prime et peut même être recyclée. Quelques années plus tard, “The Child” donnera “Logorama”, court-métrage d'animation sorti en 2011 et toujours réalisé par H5 : un petit film où se sont des logos de grandes marques qui forment une histoire. Une mise à jour – avec un ajout de message politique en prime – de leur concept de ville en typographie qui va rafler un oscar, un César et un prix à Cannes. Un peu comme si, finalement, c'est un clip français qui avait gagné de prestigieuses récompenses cinématographiques internationales.
La playlist YouTube des clips cités dans l'épisode 3 : https://www.youtube.com/playlist?list=PLVqfjXoCgKbYpbasiEVulU18WbsVMISEG
Épisodes précédents : 1/ Comment un “Cargo” a placé la France sur la carte du clip https://www.youtube.com/watch?v=isSA-gKlxmc&list=PLVqfjXoCgKbaRd0gJl2__TpyXBzCMBSSo&index=1&ab_channel=Telerama
2/ Comment un clip français a fait tomber toutes les frontières https://www.youtube.com/watch?v=541NDNzYSTc&list=PLVqfjXoCgKbaRd0gJl2__TpyXBzCMBSSo&index=2&ab_channel=Telerama
Prochain épisode : jeudi 16 décembre, à 18h. “Comment le clip de rap est passé du béton (des cités) au sommet (de la Tour Eiffel)”
LE CLIP FRANÇAIS Une websérie de Télérama ÉCRITURE ET NARRATION Jérémie Maire RÉALISATION Pierrick Allain TOURNAGE INTERVIEWS Pierrick Allain François-Xavier Richard PRODUCTION Basile Lemaire Avec l'aide de Thomas Bécard ---- CLIPS et EXTRAITS “Miami”, Will Smith, 1998, Wayne Isham “La nuit je mens”, Alain Bashung, 1998, Jacques Audiard “Ray of Light”, Madonna, 1998, Jonas Åkerlund “The Child”, Alex Gopher, 1999, Antoine Bardou-Jacquet et Ludovic Houplain “Logorama”, 2011, François Allaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain “Le patron est devenu fou”, Étienne De Crécy, 1996, Marie de Crécy “Moon Safari”, Air, 1998 “Around the World”, Daft Punk, 1997, Michel Gondry “Midnight Funk”, Demon, 1999 “The greatest album covers of jazz”, Earworm, 2018, Vox “Une journée en enfer”, 1995, John McTiernan “God Bless the Child”, Billie Holiday, 1956 “Flat Beat”, Mr. Oizo, 1999, Quentin Dupieux “Night Owl”, Metronomy, 2016, Quentin Dupieux “Flat Eric”, Levi's, 1999, Quentin Dupieux “Crispy Bacon”, Laurent Garnier, 1997, Quentin Dupieux “La Ritournelle”, Sébastien Tellier, 2005, Quentin Dupieux “Party People”, Alex Gopher, 1999, Quentin Dupieux “Commute”, Photoshop, 2020, Antoine Bardou-Jacquet “Remind Me”, Royksopp, 2001, H5 “Expert en énergie”, Areva, 2004, H5 “Twist”, Goldfrapp, 2003, H5 “Touran train fantôme”, Volkswagen, 2007, H5 “Brainwashed (The Making Of)”, George Harrison, 2002 Cérémonie des César, 2011, Canal+ Cérémonie des Oscars, 2010
ANIMATIONS Vecteezy REMERCIEMENTS H5 Translab Mastering Studios Réalisé avec le soutien du CNC Talent Télérama - décembre 2021
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