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EAN : 9782226437365
216 pages
Albin Michel (26/09/2018)
3.84/5   106 notes
Résumé :
" J'ai perdu la trace de mes parents très tôt, je n'avais pas quinze ans. J'étais encore ce que l'on pourrait appeler un bébé fantôme, un bout de chiffon blanc moins large qu'un mouchoir.
Un soir, je me suis laissé porter par le mistral, j'ai vu une vallée, des lumières, la mer. J'ai croisé des animaux que je n'avais jamais vus auparavant, et quelques humains qui ont pris peur.
Je n'aurais jamais dû m'échapper ce soir-là."

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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Le dernier lauréat du Prix Vendredi est un roman illustré déconcertant qui nous plonge dans une atmosphère dont on peine à s'extraire et qui m'a laissé des impressions contradictoires…

Il s'agit avant tout d'un « jeune » fantôme de 89 ans qui évoque ses souvenirs des années 1930 – une époque attendrissante, celle de ses premiers émois amoureux et de la charnière entre enfance et adolescence, marquée par une insatiable avidité d'explorer, de comprendre et de questionner le monde. Mais aussi une époque sombre, ravagée par la guerre, les idéologies haineuses faisant régner la terreur et déchaînant une spirale de violence aveugle.

La xénophobie et les populismes autoritaires ont le vent en poupe un peu partout dans le monde et les enquêtes suggèrent que l'attachement à la démocratie décroît avec le renouvellement générationnel, comme le montrent par exemple les chercheurs Roberto Stefan Foa et Yascha Mounk dans un article de 2017. Ainsi, en Grande-Bretagne par exemple, plus de 2/3 des personnes nées dans les années 1930 jugent "essentiel de vivre en démocratie" et cette proportion décroît avec chaque génération pour tomber à moins de 30% dans la mienne (naissance dans les années 1980).

Dans ce contexte, il me semble essentiel, voire urgent d'aborder l'histoire de leurs ravages – y compris avec les jeunes générations. La littérature, et la littérature jeunesse notamment, ont un rôle à jouer à cet égard et Les amours d'un fantôme en temps de guerre y contribuent de façon tout à fait originale. À travers la trajectoire d'un jeune fantôme, Nicolas de Crécy restitue les manifestations du fascisme avec beaucoup de justesse. Les repères historiques sont évoqués en toile de fond – discours nationalistes, militarisme, embrigadement de la jeunesse, propagande culturelle, gabardine noire portée par les membres de la Gestapo, camps d'extermination, dates : 30 janvier 1933, 1er septembre 1939.

« Ce mouvement s'est construit peu à peu jusqu'à devenir une organisation puissante : le parti des Fantômes Acides ; ses instigateurs prônent le retour aux sources, ils clament que le peuple des fantômes a une origine géographique précise et donc une pureté originelle, pervertie depuis peu par l'arrivée de nouveaux spectres avilis et dangereux, résultat de défunts de basse extraction et de pays pauvres. C'est ainsi que se sont rassemblés, sous la bannière des FA (Fantômes Acides), tous les fantômes aigris et contrariés qui erraient en petits groupes, ruminant leur haine de tout ce qui ne leur ressemble pas. […] Un pouvoir politique en premier lieu, incarné par un spectre idéologue à la logorrhée fascinante, doctrinaire et criminelle. La guerre totale est son oeuvre, et tient à son caractère délirant ; il a progressivement militarisé le parti des FA pour en faire une véritable armée, forte de plusieurs milliers de fantômes. Il est en haut de la pyramide, et celle-ci se divise en plusieurs niveaux de pouvoir : une police secrète, un corps d'élite, une milice – sans doute la plus à craindre –, et le même schéma se reproduit au sein de l'armée. Chacun se surveille, il y a des batailles internes, la haine appelle la haine, cette atmosphère délétère entraîne une concurrence dans la violence, et au final celle-ci s'exprime toujours contre les mêmes victimes… »

L'idée géniale de l'auteur consiste à faire raconter tout cela à notre adorable petit fantôme. Cet ancrage dans un univers surnaturel apporte une prise de distance : « Un fantôme peut-il vraiment mourir ? ». le mode de la métaphore permet d'évoquer une réalité si effroyable qu'elle est presque indicible – même si j'ai regretté que la métaphore des « fantômes acides » issus de l'amertume muée en haine des humains refusant de mourir n'éclaire pas les causes ni le contexte de la montée des fascismes. Les fascistes apparaissent, simplement, comme des êtres répugnants et fondamentalement mauvais. La narration par le jeune fantôme permet également de représenter la dictature et la guerre à travers les expériences concrètes d'un adolescent : séparation brutale de la famille, solitude et silence, cavale, deuil. J'ai trouvé que l'auteur parlait très bien de l'adolescence – sous nos yeux, le petit fantôme naïf prend conscience des ressorts de la guerre et affirme son besoin de désobéir et de s'engager dans la résistance. Cette mue et l'élan collectif qui rassemble des fantômes de tous horizons pour imprimer des tracts, coder des messages et infiltrer les lignes ennemies au péril de leur vie sont porteurs d'espoir… Même si les dernières pages sonnent comme une mise en garde.

Vous l'aurez compris, les thématiques de ce roman me passionnent, sa construction me semble réussie et l'écriture de Nicolas de Crécy est très belle. Il faut aussi absolument souligner à quel point les illustrations qui portent le récit autant que le texte sont splendides (c'est même incroyable de maintenir une telle qualité sur un ouvrage d'une telle ampleur). Et pourtant, j'ai ressenti une impression de flottement tout au long des 210 pages de cette lecture – peut-être est-ce lié au prisme d'un fantôme en suspension au-dessus des tourments du 20ème siècle, peut-être plutôt au fait qu'il s'agit d'une histoire d'errance et de quête inaboutie… J'ai trouvé que le récit manquait de tension narrative et j'ai eu du mal à entrer dedans, avec le sentiment d'une déambulation au fil de l'eau, guidée par une succession de hasards et sans élément perturbateur ou résolution explicite.

En refermant le livre, je me suis sincèrement interrogée sur sa cible. J'espère que le journal de ce jeune fantôme passionnera les lecteurs jeunes et qu'ils ne se laisseront pas décourager par l'écriture parfois très exigeante et les nombreuses références culturelles et historiques ; j'espère également que l'univers enfantin de ce roman saura plaire à des lecteurs et lectrices plus âgés. Pour ma part, je ne trouve pas évident de déterminer à qui je pourrais le proposer… Je ne le lirai pas à mes garçons (qui, avec 8 et 9 ans, sont plus jeunes que la cible) pour l'instant. Nous avons déjà partagé des lectures sur les années 1930 et 1940, notamment l'album Les peurs de David, ou les romans Vango de Timothée de Fombelle et Quand Marcel et ses amis découvrirent la grotte de Lascaux de Régis Delpeuch. Mais pour les raisons que je viens d'évoquer, je garde Les amours d'un fantôme en temps de guerre pour plus tard.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Ce livre est absolument magnifique ! Je connaissais Nicolas de Crécy pour ses dessins réalistes, mélancoliques et superbes (pour faire simple). Et je suis ravie de le découvrir dans de la littérature jeunesse. Son talent d'illustrateur fait merveille !
Niveau roman, le texte est assez juste, mature, et se lit très agréablement. Il peut plaire à la fois à un public adolescent qu'à un public adulte. Nous suivons un petit fantôme qui vit parallèlement au monde des humains. La particularité : ce monde connaît les mêmes événements que celui des humains mais avec quelques années d'avance. Et là les fantômes font face à la lie du monde fantomatique : les Fantômes Acides. Nous avons donc la préfiguration de ce que sera la seconde guerre mondiale : SS, Führer, jeunesse hitlérienne, propagande, résistance, camp d'extermination, ...
Le lecteur n'est pas ménagé, jeune ou pas, il est confronté à l'horrible réalité (même si c'est via la fiction et un tout petit fantôme mignon ici).
Je regrettais d'abord que cette histoire colle trop avec L Histoire. J'aurais aimé des choses encore un peu plus "adaptées" que la transposition dans un monde ectoplasmique. Mais il faut avouer que c'est déjà pas mal pour un public jeunesse. C'est sûrement mon regard adulte...
Pareil pour certaines ellipses. Je trouvais que certains passages étaient un peu trop rapides, qu'ils auraient mérités un peu plus de développement. Mais en même temps, ce sont ces non-dits, ces sous-entendus qui créent l'émotion pour une bonne partie.
Un bel objet, une lecture qui fait réfléchir, suffisamment courte et intense, en bref un très bon livre.
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Sujet : l'histoire est narrée par un très jeune fantôme, qui va se retrouver au milieu d'un conflit entre les FA (Fantômes Acides) et les FR (Fantômes Résistants), une guerre qui préfigure celle que vont se livrer les humains quelques années plus tard. le narrateur, qui a perdu ses « parents », est conduit par Boris, son « oncle », dans une ferme où il va faire la connaissance de Lili, un peu plus âgée que lui et également orpheline. Tous deux hantent le grenier, mais ressentent vite le désir de parcourir le monde et d'aider leurs aînés Résistants dans leur combat contre les FA. Ils entraîneront dans cette aventure la chienne de la ferme, Boulette, pour laquelle le jeune fantôme ressent de l'affection malgré l'interdiction d'interragir avec les êtres vivants. Il est aussi de plus en plus attiré par sa jeune compagne Lili, mais hélas celle-ci est enlevée par un commando d'ennemis pillards d'oeuvres d'art. Dès lors le petit fantôme n'aura plus qu'un but : retrouver son amie et ses parents, et pour ce faire il se porte volontaire pour une mission d'infiltration dans un camp FA, en compagnie de Robinson, une autre jeune recrue. Ils vont rapidement grimper les échelons de la Jeunesse FA, et gagner la confiance des gradés. Mais Robinson s'est tellement bien intégré qu'il va finir par tourner son drap et trahir le narrateur, alors que celui-ci était sur le point de retrouver la trace de Lili, du moins le croyait-il...
Ce que j'en ai pensé : sans conteste, ce roman est une réussite d'un point de vue du mariage entre les illustrations (de grande qualité), et le texte, bien écrit, dans un style plutôt poétique mais en même temps très réaliste. le parallèle entre la guerre des fantômes et la seconde guerre mondiale est on ne peut plus clair, on retrouve de nombreux éléments : la Résistance et ses réseaux, les Jeunesses hitlériennes, le pillage des oeuvres d'art, les camps d'extermination etc... Il est même fait référence à Anne Franck et à son Journal dans un des derniers chapitres. L'idée d'imaginer un monde où des fantômes vivraient la même histoire que les humains mais un peu plus tôt est originale, je n'ai pas souvenir d'avoir déjà lu quelque chose sur ce thème.
Mais malgré toutes ces qualités, je n'ai pas complètement accroché. le texte m'a souvent paru erratique, décousu de fil blanc, et les descriptions trop complaisamment crues. L'une d'entre elles m'a particulièrement interpellée : celle de la mort supposée de Boulette. Je pense qu'une telle image pourrait choquer de jeunes lecteurs un peu sensibles. C'est sûr, décrire une guerre ne se fait pas avec des phrases joyeuses et en évoquant des scènes gaies, mais là, c'est vraiment trop noir et dénué de tout espoir, jusqu'à la dernière phrase. En refermant le livre, on se sent oppressé et triste, ce qui à mon sens n'est pas le but d'une lecture jeunesse.
Conclusion : vous l'aurez deviné, je ne recommanderai pas cet ouvrage en collège en lecture autonome, tout au plus j'en sélectionnerai quelques extraits pour un travail avec un(e)prof de lettres sur la représentation fictive d'une guerre, et la comparaison avec les faits réels.
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Un très beau roman illustré qui démontre bien l'évolution d'un petit fantôme durant la période de guerre des fantômes et pendant la Seconde Guerre mondiale. Notre petit Casper va en effet, apprendre beaucoup de chose au fil des pages et découvrir une multitude de sentiment dont l'amour.
Les illustrations sont bien réalisées et permettent aux lecteurs de plonger encore plus profondément dans l'histoire.
La plume de l'auteur est poétique et parviens à faire passer le lecteur par différentes émotions. J'ai ressenti de la tristesse et de la révolte comme notre petit fantôme à travers les pages.
J'ai particulièrement aimé le fait que l'auteur parle durant quelques pages d'un personnage particulièrement connu durant la Seconde Guerre mondiale, mais je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous spoiler. Vous le reconnaîtrez sans problème si vous lisez ce roman ;)
Ce qui m'a en revanche déçu dans ce roman, c'est par moment le manque de détail, je pense que l'auteur aurait pu aller plus en profondeur dans certaines de ses idées et la fin qui laisse supposer plusieurs évènements possibles, j'aurai préféré que l'auteur achève son livre sur une fin qui ne laisse aucun doute possible.
J'ai bien aimé cette lecture que je m'étais réservé pour Halloween et j'étais bien dans le thème avec l'histoire du petit fantôme, je lui donne la note de 7 sur 10 car je suis passée par différents sentiments et j'ai voyagé avec notre bébé fantôme, mais je suis restée sur ma faim sur certains points et notamment sur la fin.
Lien : http://devoreusedelivres.ekl..
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Un jeune fantôme naît dans une maison bourgeoise du sud du pays, certainement la France bien que le pays ne soit pas cité. Ses parents disparaissent et son oncle Boris le conduit dans un rassemblement de fantômes qui décide de le mettre en apprentissage dans une vieille maison de fermiers avec une autre fantôme, Lili dont il tombe amoureux. Il devient ami avec le chien Boulette bien que les relations entre fantômes et créatures vivantes soient prohibées. Il découvre que Boris appartient à un réseau de résistants qui lutte contre les fantômes acides, ceux-ci veulent purifier la nation.

Or le monde des fantômes vit en avance ce que l'humanité va devoir affronter. C'est le 30 janvier 1933. Il fuit bientôt avec Lili et se cache dans un musée d'art protégé par le fantôme Maurice mais celui-ci travaille en fait pour les fantômes acides, il emprisonne Lili et la livre a l'ennemi qui l'envoie en déportation. le héros fuit à nouveau, retrouve la résistance après bien des pérégrinations et il est engagé pour infiltrer avec un comparse, Robinson, le cabinet du maréchal commandant les fantômes acides. Mais Robinson est aussi un traître...


Ce roman a obtenu le prix Vendredi 2018. L'écriture est soignée. Si l'histoire des fantômes est tout d'abord une métaphore du despotisme et de la dictature, l'auteur choisit ensuite de nommer les choses et de créer le parallèle avec la seconde guerre mondiale.
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critiques presse (6)
Ricochet
28 février 2019
Génial roman illustré, Les amours d’un fantôme en temps de guerre concilie aventure intime et grande Histoire dans une tonalité fantastique à l’inventivité rare. Le lecteur s’attache au petit héros comme s’il était un jeune garçon vivant, tout en cherchant les traces d’une Seconde Guerre mondiale transposée avec imagination chez ces Fantôme Acides. On reconnaît Goebbels, De Gaulle, et puis Anne Frank… On se reposera à peine lors d’une halte muséale finement dressée, et les camps d’extermination feront frémir.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Telerama
20 novembre 2018
Le livre, singulier, aussi urgent que beau, a reçu le prix Vendredi, qui récompense, chaque automne, un roman destiné aux adolescents.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
05 novembre 2018
Nicolas de Crécy à travers cette fable fantastique, à l’instar d’un Matin brun (Franck Pavloff) met en garde les jeunes lecteurs contre la montée de toutes les formes de fascisme, la force de la propagande et le faux attrait des discours populistes.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Culturebox
22 octobre 2018
Nicolas de Crécy, explorateur d'expression, a trouvé là un mode qui élargit sa palette, déjà vaste. Ce roman s'adresse aux enfants mais aussi aux adultes. Très réussi.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Actualitte
19 octobre 2018
Roman graphique ? Roman illustré ? Qu’importe : Les amours d’un fantôme en temps de guerre est un livre émouvant, qui par les morts raconte les vivants. Les illustrations fourmillent de détails, dévoilant dans leur jeu de couleurs une tristesse – des teintes presque mélancoliques.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeFigaro
17 octobre 2018
Le livre se présente en effet comme un roman graphique dont les dessins, superbement exécutés, ne sont jamais redondants avec le texte. C'est le premier roman pour la jeunesse de Nicolas de Crécy, par ailleurs connu pour ses bandes dessinées.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Au fond, Boris avait raison. J'étais dans l'erreur, décalé. L'amour ne passe pas certaines frontières, en dépit des illusions que mon caractère romantique m'avait collées dans la tête. J'étais condamné à l'aimer en secret. Ce serait un monologue. Pourtant, à bien y réfléchir, le dialogue pourrait s'établir autrement, dans un temps long.
Je décidai d'assumer mon état de fantôme : j'accompagnerai ma petite princesse vers sa destinée, discrètement, comme un garde du corps invisible. Une vie d'humain est rapide à l'échelle temporelle des fantômes, tôt ou tard elle me rejoindrait dans notre monde.
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Ce mouvement s’est construit peu à peu jusqu’à devenir une organisation puissante : le parti des Fantômes Acides ; ses instigateurs prônent le retour aux sources, ils clament que le peuple des fantômes a une origine géographique précise et donc une pureté originelle, pervertie depuis peu par l’arrivée de nouveaux spectres avilis et dangereux, résultat de défunts de basse extraction et de pays pauvres. C’est ainsi que se sont rassemblés, sous la bannière des FA (Fantômes Acides), tous les fantômes aigris et contrariés qui erraient en petits groupes, ruminant leur haine de tout ce qui ne leur ressemble pas. […] Un pouvoir politique en premier lieu, incarné par un spectre idéologue à la logorrhée fascinante, doctrinaire et criminelle. La guerre totale est son œuvre, et tient à son caractère délirant ; il a progressivement militarisé le parti des FA pour en faire une véritable armée, forte de plusieurs milliers de fantômes. Il est en haut de la pyramide, et celle-ci se divise en plusieurs niveaux de pouvoir : une police secrète, un corps d’élite, une milice – sans doute la plus à craindre –, et le même schéma se reproduit au sein de l’armée. Chacun se surveille, il y a des batailles internes, la haine appelle la haine, cette atmosphère délétère entraîne une concurrence dans la violence, et au final celle-ci s’exprime toujours contre les mêmes victimes…
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- Mes chers petits, vous devez d'abord savoir de quelle manière exactement naissent les fantômes ; vos parents ne sont qu'à moitié responsables de votre existence. C'est une chose que l'on n'apprend pas aux bébés fantômes : on leur dit qu'ils sont nés au sein d'une famille, comme cela se passe chez les humains. Or la vérité est ailleurs, une vérité que les humains connaissent : les spectres sont le résultat de l'émanation d'un défunt. C'est ainsi : nous sommes, vous êtes, l'émanation d'un mort. La décantation, l'essence ultime d'un dernier souffle.
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Nous étions encadrés par des Fantômes Acides blond-jaune, que Robinson trouvait d’ailleurs sympathiques, et qui nous enseignaient la haine par le jeu ; activités physiques, camaraderie virile, célébration de la beauté et de la pureté héritées de notre ascendance. Nous avions un ennemi commun, disaient-ils, qui voulait notre perte, la fin de nos valeurs. Nous formions une entité indivisible, disaient-ils encore, nous avions la raison et l’Histoire avec nous. Il était de notre devoir de détruire cet ennemi, et de détruire tout ce qui pourrait nuire à l’intégrité de notre peuple.
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Les amours d’un fantôme en temps de guerre

J’ai bien aimé ce livre « épais »mais facile à lire. Les images qui deviennent de plus en plus angoissantes aident à mieux comprendre l’histoire. On suit l’histoire d’un fantôme qui devient orphelin car ses parents disparaissent du jour au lendemain à son retour d’une promenade. Effrayé, il reste quelques jours seul et il est soulagé de voir son oncle Boris venir le chercher pour l’emmener dans une base secrète remplie de fantômes. Très vite, cette base est découverte par d’autres fantômes «ennemis» ce qui oblige le petit fantôme à partir se cacher dans une ferme avec une autre fantôme où ils vont être entraînés dans une folle aventure...
Je vous conseille de lire ce livre qui est pleins de rebondissement et qui plaira même aux petits lecteurs.
TANGUY
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Videos de Nicolas de Crécy (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas de Crécy
En 1999, au milieu des clips au budget faramineux qui mettent des stars devant et derrière la caméra, une petite vidéo graphique s'échappe. Elle va à la fois définir l'ambiance visuelle de la French Touch électronique, alors en pleine ébullition, et donner le ton de la publicité pour la décennie à venir.
Dans une ville entièrement construite à l'aide de typographies mouvantes, le clip de “The Child”, du DJ Alex Gopher, réalisé par la jeune agence de pub parisienne H5, raconte une histoire visuelle et sonore, en s'inspirant de l'ambiance de l'époque. Celle de bidouilleurs d'électronique pour qui les aspects graphiques et musicaux vont de paire.
Des pubards qui clippent, des clippeurs qui réalisent des pubs, des pubs qui reprennent des concepts de clips… Qu'importe le support alors, l'idée prime et peut même être recyclée. Quelques années plus tard, “The Child” donnera “Logorama”, court-métrage d'animation sorti en 2011 et toujours réalisé par H5 : un petit film où se sont des logos de grandes marques qui forment une histoire. Une mise à jour – avec un ajout de message politique en prime – de leur concept de ville en typographie qui va rafler un oscar, un César et un prix à Cannes. Un peu comme si, finalement, c'est un clip français qui avait gagné de prestigieuses récompenses cinématographiques internationales.
La playlist YouTube des clips cités dans l'épisode 3 : https://www.youtube.com/playlist?list=PLVqfjXoCgKbYpbasiEVulU18WbsVMISEG
Épisodes précédents : 1/ Comment un “Cargo” a placé la France sur la carte du clip https://www.youtube.com/watch?v=isSA-gKlxmc&list=PLVqfjXoCgKbaRd0gJl2__TpyXBzCMBSSo&index=1&ab_channel=Telerama
2/ Comment un clip français a fait tomber toutes les frontières https://www.youtube.com/watch?v=541NDNzYSTc&list=PLVqfjXoCgKbaRd0gJl2__TpyXBzCMBSSo&index=2&ab_channel=Telerama
Prochain épisode : jeudi 16 décembre, à 18h. “Comment le clip de rap est passé du béton (des cités) au sommet (de la Tour Eiffel)”
LE CLIP FRANÇAIS Une websérie de Télérama ÉCRITURE ET NARRATION Jérémie Maire RÉALISATION Pierrick Allain TOURNAGE INTERVIEWS Pierrick Allain François-Xavier Richard PRODUCTION Basile Lemaire Avec l'aide de Thomas Bécard ---- CLIPS et EXTRAITS “Miami”, Will Smith, 1998, Wayne Isham “La nuit je mens”, Alain Bashung, 1998, Jacques Audiard “Ray of Light”, Madonna, 1998, Jonas Åkerlund “The Child”, Alex Gopher, 1999, Antoine Bardou-Jacquet et Ludovic Houplain “Logorama”, 2011, François Allaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain “Le patron est devenu fou”, Étienne De Crécy, 1996, Marie de Crécy “Moon Safari”, Air, 1998 “Around the World”, Daft Punk, 1997, Michel Gondry “Midnight Funk”, Demon, 1999 “The greatest album covers of jazz”, Earworm, 2018, Vox “Une journée en enfer”, 1995, John McTiernan “God Bless the Child”, Billie Holiday, 1956 “Flat Beat”, Mr. Oizo, 1999, Quentin Dupieux “Night Owl”, Metronomy, 2016, Quentin Dupieux “Flat Eric”, Levi's, 1999, Quentin Dupieux “Crispy Bacon”, Laurent Garnier, 1997, Quentin Dupieux “La Ritournelle”, Sébastien Tellier, 2005, Quentin Dupieux “Party People”, Alex Gopher, 1999, Quentin Dupieux “Commute”, Photoshop, 2020, Antoine Bardou-Jacquet “Remind Me”, Royksopp, 2001, H5 “Expert en énergie”, Areva, 2004, H5 “Twist”, Goldfrapp, 2003, H5 “Touran train fantôme”, Volkswagen, 2007, H5 “Brainwashed (The Making Of)”, George Harrison, 2002 Cérémonie des César, 2011, Canal+ Cérémonie des Oscars, 2010
ANIMATIONS Vecteezy REMERCIEMENTS H5 Translab Mastering Studios Réalisé avec le soutien du CNC Talent Télérama - décembre 2021
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