C’est ce que souligne Nicole Loraux dans un article intitulé « Éloge de l’anachronisme en Histoire » : « Il faut user d’anachronisme pour aller vers la Grèce ancienne à condition que l’historien assume le risque de poser précisément à son objet grec des questions qui ne soient pas déjà grecques : qu’il accepte de soumettre son matériau antique à des interrogations que les Anciens ne se sont pas posées ou du moins n’ont pas formulées ou, mieux, n’ont pas découpées comme telles »
Par ailleurs, il est important de préciser que la domination souvent dite « masculine » n’impose pas de contraintes qu’aux femmes : ces contraintes portent également sur les hommes, auxquels on impose un idéal de virilité conquérante. C’est en ce sens que John Winkler, intellectuel américain spécialiste de l’Antiquité, parle de « désir » et de « contraintes » pour les femmes comme pour les hommes.
Table ronde proposée par le Conseil Scientifique
Avec Emmanuelle CHARPENTIER, Corinne FORTIER, Manon PIGNOT, Violaine SEBILLOTTE-CUCHET
Les femmes aussi ont partie liée avec la mer, et pas seulement depuis la terre ferme d'où elles regarderaient partir les bateaux emportant leurs maris, leurs frères et leurs fils. Femmes de marins bien souvent mais aussi travailleuses de la mer, pêcheuses, matelotes, navigatrices, voyageuses, exploratrices, pirates, reléguées, exilées, les femmes ne se réduisent pas seulement à un imaginaire maritime, peuplé de sirènes et de néréides, elles sont aussi des praticiennes de la mer depuis l'Antiquité. En faisant appel à l'histoire du genre et à l'anthropologie, cette table-ronde entend redonner toute leur place aux femmes dans une réflexion sur la mer, sur ses expériences, ses pratiques et ses représentations, qui ne les cantonnerait pas seulement au rivage et aux clichés.
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