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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est la mention de Gisèle Halimi qui m'a donné envie de lire ce roman. J'ai découvert l'avocate féministe grâce à ma fille lycéenne qui avait à étudier un extrait de son plaidoyer lors du "procès du viol" d'Aix-en-Provence en 1972 ("l'affaire Marie-Claire, une adolescente traduite en justice pour avoir avorté après un viol"). Il n'est pas question de grossesse ni d'avortement ici, mais le profil de Myriam est identique: une jeune fille qui, bien qu'elle ne soit pas responsable de ce qui lui est arrivé, vit dans la honte et la peur de parler et quand elle ose enfin le faire, n'obtient aucun soutien ("Elle est complètement seule"). Son amie Lili refuse de l'accompagner au commissariat pour le dépôt de plainte ("Les policiers noteront mon nom"); de toute façon, peu croient les victimes. Quant à sa mère, elle a peur du scandale ("Le qu'en dira-t-on la préoccupait plus que tout") et surtout n'ose pas aller contre la volonté de son mari "d'oublier" l'histoire; cette épouse s'est toujours pliée aux désirs de son mari, à ses choix et Myriam représente "une attaque au patriarcat" (on est en 1978).

C'est par une camarade de classe, Joëlle Dominguez, que Myriam entend parler du MLF (Mouvement de Libération des Femmes): l'adolescente sème en effet dans le lycée des tracts féministes réclamant "la dignité pour les victimes de viol, pour des femmes battues, abusées..."). C'est grâce à son aide et à celui de sa soeur aînée en visite que Myriam va oser prendre contact avec une avocate de l'association et aller jusqu'au procès. le tapage médiatique de celui-ci est parfaitement rendu, que ce soit au niveau de l'ambiance exaltée que des arguments avancés par les parties en opposition. Au final Myriam aura obtenue d'être entendue et pourra envisager de "revivre, enfin". L'épreuve lui aura permis de trouver sa voie: devenir psychothérapeute "pour aider ceux qui en ont besoin à surmonter leurs traumatismes".

Grâce à toutes ces jeunes filles qui ont eu le courage de défendre leur droit à disposer librement de leur corps, et à celles qui ont mis leurs compétences à leur disposition, le viol n'est plus un délit mineur mais bel et bien un crime depuis la loi du 23 décembre 1980. Malheureusement, il n'empêche que les femmes continuent de "subir des choses inacceptables tous les jours" ("Les attouchements du pervers ou le harcèlement d'un type en voiture. A elle de choisir.")...
Lien : https://www.takalirsa.fr/nos..
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Un roman young adult à la thématique forte qui m'a beaucoup plu.

1978, Myriam, 17 ans, est victime d'un viol. Traumatisée, craignant d'être enceinte, elle ne trouve de soutien ni dans sa famille, qui a peur du qu'en-dira-t-on, ni auprès de son amie Lili, enfermée dans une morale rétrograde. L'exemple d'une élève de sa classe, militante au Mouvement de Libération des Femmes et le retentissement du procès d'Aix, qualifié de "procès du viol" par Gisèle Halimi, va l'aider à porter plainte, aller en justice et faire entendre sa voix.

Une très belle découverte de l'autrice qui m'était totalement inconnue ! Avec ce roman à l'écriture très accès adolescents, elle nous propose un récit poignant, qui met en évidence toutes les épreuves dont doivent faire face les victimes de viol en 1978. Les lois ont changé certes, mais ce n'est pas pour autant qu'à l'heure d'aujourd'hui les victimes soient davantage considérées comme telles.

L'autrice a réussi à retranscrire à merveille les différentes émotions que peuvent ressentir les victimes suite au viol. de la honte, à la peur de porter plainte et d'en parler à ses proches en passant par le jugement des autres, sont les sentiments qui prédominent et emprisonnent Myriam dans une immense solitude.

Nous allons vivre avec cette jeune femme la souffrance au quotidien, l'abandon de ses parents qui ne pensent qu'au qu'en-dira-t-on, sa meilleure amie qui ne veut pas être mêlée à "tout ça"... Heureusement, sa grande soeur va prendre les choses en mains et la bataille va commencer ! Nous allons être spectateurs de cet incroyable procès qui m'a parfois outré au vu de certains propos...

Un roman un peu trop young adult à mon goût mais qui a été très bien écrit et très réaliste au vu du sujet abordé ! Je le recommande sans hésiter et surtout aux jeunes adolescents. Une autrice à découvrir !
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Gros coup de coeur pour ma part.

Un roman poignant et touchant sur une histoire de viol, mais qui s'élargit à un véritable combat féministe.

La condition des femmes dans les années 70, et comment on subit tout ça, lorsqu'on n'a ni le soutien de ses parents, ni celui de notre soit disant meilleure amie, tous ancrées dans des valeurs rétrogrades et culpabilisantes.

Comme si les victimes de viol étaient responsables de ce qui leur est arrivé.

L'auteur arrive à décrire avec brio une situation plutôt réaliste tout en montrant l'injustice et tout un panel d'émotions qui nous relie à Myriam.

Bref, un très bon roman, au message fort, très bonne découverte.
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A l'heure où le droit à l'avortement s'est inscrit dans la constitution, à l'ère du 39 19 et au moment où la cause des femmes, la grande cause du quinquennat, est toujours aussi fragile, ce roman est un coup de poing.

Suivre Myriam, seule face à ses démons est à la fois très instructif mais aussi déchirant. La jeune fille a peur du jugement, peur de faire face mais aussi peur d'elle-même. Et si elle l'avait mérité ? Si c'était elle la coupable?

Un roman parfaitement maitrisé sur un sujet de société, malheureusement toujours autant actuel... La plume de Catherine Cuenca est très juste que ce soit lors de la description des faits ou alors lors des scènes de disputes entre les personnages. L'autrice a aussi réussi à nous faire entrer complétement dans la tête de Myriam.

Les personnages sont tout aussi justes et à aucun moment ils n'entrent dans le cliché. Ils représentent bien chaque point de vue qu'il peut exister dans la société sur ce genre d'affaire.

J'ai particulièrement aimé la scène du procès. C'est une vraie prouesse de la part de l'autrice d'avoir réussi à me faire ressentir autant de sentiments contradictoires en aussi peu de pages.

Un roman que je conseille et particulièrement pour un public à partir du lycée.
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J'ai beaucoup aimé le livre, je l'ai trouvé très intéressant la vie de Myriam est intéressante. Cependant je n'ai pas compris ce qu'il se passait avec son amie Lili car dans le livre elles ne sont plus amies pour une raison que je n'ai pas trouvé, et après elles redeviennent amies mais on ne connait pas la raison.
Léonie
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1978, Myriam 17 ans est violée par son "ami" Frank. Sa famille lui demande de ne rien dire, soucieuse du qu'en dira-t-on. Myriam dépérit peu à peu, elle se coupe de ses amis. L'aide de sa soeur Patricia, la médiatisation du procès d'Aix en 1978 au cours duquel Gisèle Halimi défend deux jeunes filles violées et plaide pour que le viol soit reconnu comme crime et pas seulement un délit et enfin la présence de quelques (rares) militantes MLF dans son lycée l'aident à parler, à se libérer, à porter plainte.
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France, 1978, nous suivons Myriam, 17 ans, lycéenne de terminale. le bac approche, elle a une grande pression et ses parents, très intransigeants ne lui laissent que peu de marge de manoeuvre. Oui, mais à cet âge, les jeunes participent à des fêtes, se mettent en couple, alors il y a de quoi être tentée. Pourquoi Myriam n'y aurait-elle pas droit ?
Surtout lorsque Franck, un étudiant en médecine s'intéresse à elle. La gentillesse du jeune homme et son côté gentleman rassurent Myriam qui va le revoir en cachette. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu et que Franck n'a que faire de la notion de consentement.

Myriam rentre chez elle après cet événement. Complètement désorientée, elle finit par perdre totalement pied, ne sachant que faire ni à qui se confier. Elle se sent d'autant plus abandonnée qu'elle n'obtient aucun soutien de sa famille. Même sa meilleure amie la laisse finalement tomber.

Au même moment, se tient à Aix-en-Provence, un procès qui fait grand bruit : celui du viol de deux touristes défendues par l'avocate Gisèle Halimi. La population est divisée entre ceux qui ne veulent pas voir les choses bouger et ceux qui souhaitent que la loi évolue, que les mentalités changent. Les femmes ne sont pas des objets à la disposition des hommes. Les manifestations sont violentes, mais tout ce bruit et les tracts que Myriam va trouver dans son lycée, vont convaincre la jeune fille de ne plus se taire.

Une nouvelle voie s'ouvre devant elle, tout aussi difficile puisqu'elle va devoir affronter à nouveau son agresseur et convaincre la justice qu'elle dit la vérité. Mais cette fois elle n'est plus seule. Elle a une avocate pour l'épauler, des camarades de son établissement mais aussi et surtout, sa grande soeur à qui elle a tout révélé et qui l'a prise sous son aile.

Si le roman se passe dans les années 70, l'auteure aborde un sujet toujours d'actualité notamment quand elle fait référence aux « frotteurs » des transports en communs. Catherine Cuenca aborde avec une grande justesse la question du viol et les conséquences qu'il peut avoir sur la victime et son entourage.
La lecture est rapide, dynamique, grâce à des chapitres plutôt courts. le texte n'en reste pas moins poignant, percutant et invite le lecteur à la réflexion.
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Si de plus en plus de romans jeunesse traitent de la question du viol et du consentement, celui-ci a l'originalité de dérouler dans les années 70.
Le poids de la tradition est représenté à travers de nombreuses figures : celle des camarades de classe, des ami.e.s, de la société dans son ensemble, mais surtout celle des parents et grands-parents.
Si certaines scènes sont assez cruelles, montrant l'isolement et le désarroi de la jeune femme violée, cela permet aussi d'encourager d'éventuelles victimes d'aujourd'hui à prendre la parole, car si cela reste difficile, cela ne peut pas l'être plus que dans les années 70.
J'ai trouvé le rapport entre les deux amies, fluctuant, réussi.
Un récit fort, crédible, sensible.
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Spoilers.

Une lecture difficile par moments mais pas insoutenable. La première scène d'agression sexuelle (frotteur dans le bus) a été pour moi très pénible à lire, j'avais peur de la suite (viol) mais "ça allait".

L'autrice a fait le choix d'allers-retours temporels (c'est parfois un peu confus malheureusement), avant l'événement fatidique et après, tout le mal-être de la fille, ses tentatives ratées pour en parler à ses proches (se parents, son amie, sa soeur), sa souffrance, puis petit à petit, la prise de conscience qu'elle ne doit pas avoir honte de ce qu'il s'est passé, qu'elle peut dénoncer sans rougir son bourreau, qu'elle est victime.

Ce roman s'attache à montrer tout le cheminement intérieur qui se joue avant et après un viol, l'ambivalence de la victime baignée dans une société sexiste, patriarcale, subissant le slut shaming de ses proches... L'histoire se place à la fin des années 70, et montre les premiers procès, le combat de Gisèle Halimi qui rejaillit sur Myriam...

La scène finale du procès est particulièrement éprouvante, tant l'autrice réussit à recréer la tension palpable qui devait régner, avec les prises de parole intempestives des membres de l'assistance, qui tour à tour réagissent aux propos des témoins (de la défense ou de l'accusation), et s'échangent insultes à tout va. Les cris du coeur des membres féministes qui rabrouent les soutiens du violeur en les insultant m'ont bouleversée.
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le livre « Nos corps jugés » est un roman sentimental écrit par Catherine CUENCA et publié en 2022 aux éditons Talents hauts.

Dans ce roman de 225 pages, vous retrouverez l'histoire de Myriam, le personnage principal. Cette histoire se passe au lycée mais aussi chez Lilie, une amie de Myriam .C'est là bas que la petite vie tranquille de Myriam va basculer à tout jamais.
Lorsque Lilie lui présenta Jens c'est le coup de foudre immédiat pour les deux jeunes gens .Ils flirtent ensemble toute la soirée puis ils décident de se revoir très vite. Mais un jour, lorsque les adolescents étaient dans la chambre de Jens, le jeune homme veut aller plus loin. Myriam refuse .Jens se vexe et, sans le consentement de Myriam pose ses mains sur son corps en l'empêchant de bouger . Ce soir là, Myriam subit un viol : celui du garçon qu'elle aimait le plus au monde . Myriam reste dans le silence pendants des semaines jusqu'à ce qu'elle en parle à une fille de sa classe qui fait partie d'une association militant contre le viol et les attouchements faits aux femmes. Grace à son aide, Myriam va se décider à porter l'affaire au tribunal pour raconter ce qu'elle a vécu.
Myriam arrivera-t-elle a faire entendre sa voix et parler de l'attouchement que Jens lui a fait subir ?

J'ai beaucoup aimé ce livre car j'ai réussi à me mettre à la place du personnage principal, Myriam. C'est un livre facile à lire et à comprendre mais cela n'empêche pas a ce roman d'être extrêmement touchant.

Ema F.
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