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Tout est blanc (neige) et plein de couleurs (jaune, bleu, vert et du rouge, partout, partout)... c'est Noël ce soir. Oui mais le rouge le plus attendu, celui du Père Noël, est absent: pas de manteau parce que pas de Père Noël. Les chefs des magasins vont alors en recruter, des mille et des cents, des messieurs tout-le-monde, sans emploi, qui seront là aux magasins pour les enfants, sous réserve d'achats parentaux de cadeaux et de bonbons. Bah oui, rien n'est gratuit!
Mais dans la rue, la magie n'est pas là, Benjamin, un jeune garçon, n'est pas dupe. Plein de Pères Noël ne veut pas dire plus d'enchantement et puis il y a comme un malaise. Est-ce que le vrai ne veut plus venir, est-ce qu'il a eu un problème? Noël ne peut se faire sans lui, Benjamin va partir à la recherche du vrai, de l'unique Père Noël. Mais comment faire? Dans l'annuaire, il a un Pierre NOEL, cela ne peut être que lui.
Monsieur Pierre NOEL est un homme solitaire, très renfermé, au quotidien millimétré, programmé et sans saveur. Rien à voir avec le vrai Père Noël, il est si différent mais pourtant le garçon trouve de multiples preuves minuscules. Alors quand il va venir le chercher c'est toute une atmosphère de magie qui réapparait.
Autant le début du propos est sérieux, de société, qu'il nous remet dans un contexte adulte, critique (et pertinent) avec une belle mise en abime des fêtes marketing, autant passées les premières pages l'histoire offre des merveilles, pas mièvres, lucides, mais aussi très enchanteresses.
Un changement d'esprit, un moment merveilleux. Un retour du partage, de l'amour, de l'attention, de la vraie présence même en cas d'absence. L'auteur nous livre cette magie: celle de l'émerveillement, de l'imaginaire. Trouver dans le quotidien cette trace de folie, cette envie de se dépasser, de se mouvoir, d'aller de l'avant, de partager, de donner gratuitement, de donner beaucoup plus qu'un objet: ici c'est l'imaginaire à son début, c'est une invitation à un émerveillement personnel, unique.
Il y a aussi la valeur des hommes, des démunis, Benjamin en est peut-être un, et le partage premier, le plus important, le plus souverain: le sourire.
Les illustrations d'
Emre ORHUN sont fortes et presque "adultes". (...)
Pas d'imagier d'un Noël conventionnel donc, pas d'enchantement dans le dessin de froufrous attendus. Les illustrations accompagnent cette tension, cette matière aux rêves. Mais oui, cela marche, cela apporte une densité dans les émerveillements d'enfant redécouverts par l'adulte. C'est un Noël, en effet, presque adulte... ou comment retrouver cette magie dans l'atmosphère pesante de la vie.
l'avis complet en suivant le lien, surtout plus sur les illustrations
Lien :
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