AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 1304 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une très jolie découverte pour ce roman graphique qui est passé de mains en mains à la maison. Pourtant, son style de dessins un peu pâlots et juste esquissés n'attire pas franchement l'oeil. Son titre « claque » d'avantage et intrigue : un groupe de rock peut-être ? le fan club de Marie Curie ?? La quatrième de couverture fait s'envoler tous nos doutes : nous avons bien affaire à un roman graphique historique mettant en lumière un énième scandale industriel lié à l'usage du radium dans la fabrication de montres équipées de cadrans lumineux. Edna, Mollie, Albina, Quinta et les autres sont ouvrières dans l'usine United State Radium Corporation. Chaque jour, pendant 8 heures elles portent toutes les 2 mn à leurs lèvres le poison radioactif en lissant le pinceau trempé dans cette peinture révolutionnaire. D'où leur surnom les Radium Girls. En 1920 aux Etats-Unis, on ne connaît pas encore les dégâts que l'usage du radium provoque sur le corps humain. En plus de montres, il y a des crèmes anti-âges au radium ! Alors, les filles ne se méfient pas même lorsqu'elles se mettent elles-aussi à briller dans le noir. Elles se peignent les ongles ou les dents pour séduire ou s'amuser. Car ces filles ont 20 ans et l'amour et l'insouciance en tête. Ce n'est que lorsque les premiers symptômes apparaissent chez certaines : des douleurs atroces de pieds ou de dos puis des dents qui tombent qu'elles comprennent l'ampleur de leur méprise. Sur l'autel de la productivité et de la rentabilité industrielles, combien de milliers de vies ont été sacrifiés ? Cyrielle Evrard sous le pseudo de Cy permet de ne pas oublier le nom et le sacrifice de ces jeunes femmes qui ont tout perdu (santé, vie, espoir et dignité) pour une entreprise qui les a mutilées puis rejetées à la rue comme de vulgaires déchets sans aucunes excuses ou dédommagements. Une histoire glaçante racontée avec sensibilité et justesse et mise en images avec seulement 8 crayons de couleurs. Cette économie surprenante de moyens apporte au final, un véritable « rayonnement » aux dessins notamment ce radium est visuellement merveilleusement rendu par ce vert estompé qui continue de luire dans notre rétine le livre refermé. L'association des fuchsias à la palette de l'album rend la douceur de ces femmes, leur juvénilité, leur naïveté et le pourpre noirci viendra inscrire les ravages du poison sur les corps lacérés de ses victimes. Un témoignage poignant de « l'insoutenable légèreté » d'une époque broyant sous le poids de sa prospérité galopante une foule de destins anonymes.
Commenter  J’apprécie          192
J'ai été très touchée, révoltée par l'histoire tragique de ces femmes insouciantes exposées à la radioactivité.
J'ai découvert le destin de ces personnages avec cette BD illustrée tout en finesse aux crayons de couleurs vert et mauve, apportant une élégance à cet ouvrage.
Les faits racontés ici, malheureusement réels, ces radiums girls ont bien existé aux Etats-Unis dans les années 1920, nous font découvrir ce scandale industriel.
Le combat mené par les survivantes de cette tragédie a abouti sur une loi sur la protection des travailleurs aux Etats-Unis. Merci à l'autrice de nous avoir fait découvrir l'existence de ces faits méconnus.

Commenter  J’apprécie          182
Un fait historique peu connu remonte des tréfonds de l'Histoire avec un grand H, celle des découvertes scientifiques majeures et notamment celle du radium par Marie Curie dans les années 20. Aux Etats Unis, l'élément est présenté au grand public dans les premiers temps comme la nouvelle panacée et signe de richesse et d'instruction, utilisé pour les cosmétiques, l'esthétique et les accessoires. C'est sur cette dernière modalité que se base l'histoire de cette BD. Une firme employait des jeunes femmes pour peindre minutieusement les chiffres des cadrans de montre à l'aide de peinture au radium, afin que ceux-ci brillent dans le noir. le problème : la technique enseignée aux femmes de l'usine, consistant à lisser les poils du pinceau avec les lèvres pour en affiner la pointe causa au fil du temps de graves irradiations et entraîna à terme la mort de l'ensemble des employées. Les responsables de l'usine, informés de la nocivité du radium, n'ont pas jugé bon d'en informer leurs employées.
Un scandale bien vite étouffé mais qui ressurgit grâce au talent graphique de Cy, avec des couleurs marquantes : violet foncé, vert radium. L'artiste met en lumière cette phase cachée de l'Histoire qui ne peut laisser indifférent. La violence des non-dits et le destin tragique des "filles fantômes" sont tout à fait bouleversants.
Une BD nécessaire et remarquable d'un point de vue graphique. Une histoire qui mérite d'être connue par le plus grand nombre.
Commenter  J’apprécie          172
La bouche en coeur, les yeux rieurs, le teint lumineux, un nom digne d'un groupe de musique, les Radium Girls portent si bien le vert phosphorescent. Elles ont de quoi être fières avec un boulot qui paye bien et les prémices dans les années 20 de l'émancipation des femmes. Qu'importe la prohibition, la taille des maillots de bain réglementée, elles sont jeunes et comptent bien en profiter.
Mais…
Lip, Dip, Paint ou la mort à petit feu par ce geste anodin qu'elles font tous les jours d'humidifier avec leurs lèvres un pinceau encore imprégné de peinture au radium. Comment prendre conscience du danger quand les réclames vantent les vertus à longueur de journée de cette fabuleuse découverte. « Le nouveau tonique au radium qui vous donnera santé et vitalité! » Malheureusement pour les Radiums Girls, la nocivité du radium sera dissimulée et il sera trop tard pour arrêter un compte à rebours inéluctable. Elle se battront malgré tout jusqu'à la fin pour révéler ce scandale.
Un roman graphique très documenté, à la fois touchant et révoltant aux tons doux extrêmement féminin. Un bel hommage à la combativité des femmes pour une oeuvre très réussie.
Commenter  J’apprécie          160
Excellente bd sur un sujet révoltant de plus (je n'ai qu'à choisir d'autres thématiques me direz-vous ;-D). Ici, des ouvrières irradiées dont le combat finira par faire changer la loi aux États-Unis, mais qui sont mortes alors que leur employeur connaissait les risques de l'exposition à la peinture qu'elles utilisaient. J'ai beaucoup apprécié les teintes choisies par Cy, qui explique à la fin du livre avoir opté pour le violet car il s'assortit parfaitement au vert radium. Très bon choix selon moi en effet, et la mise en couleur au crayon donne à la fois un côté moderne et rétro qui convient très bien à l'époque du récit (les années 1920) et qui ajoute de la mélancolie. Une histoire de solidarité, d'amitié et de courage très émouvante que l'autrice raconte avec beaucoup de délicatesse, de colère aussi et d'empathie avec cette bande de copines.
Commenter  J’apprécie          150
On m'a offert cette BD pour L Histoire et le côté feministe. Mais j'ai découvert également la facette militante d'une partie de l'histoire si méconnue. J'ai beaucoup aimé le parti pris de l'auteure à garder la même palette de crayons de couleur du début jusqu'à la fin de la BD : ça donne un cachet supplémentaire non négligeable !
Lip. Dip. Paint. 3 mots qui regroupent un ensemble de collègues/copines féminines surfant sur la vague du radium comme étant LE chic de l'époque. Chic Choc oui... une amitié explosant au vol et amenant vers la déchéance de multiples vies, rien qu'à cause de cadrans de montres.
Très bonne BD que j'avais hâte de parcourir et qui m'a emporté dans toutes ses promesses bien tenues ! (Oh et la couverture a des parties phosphorescentes, j'ai hâte de voir ça ;)
Commenter  J’apprécie          140
"Radium Girls" évoque un épisode historique dont je n'avais jamais entendu parler, celui de l'intoxication au radium d'ouvrières d'une usine de fabrication de cadrans de montres lumineuses, dans l'Amérique des années 1920.

L'histoire, basée sur des faits réels, nous plonge dans le quotidien du travail à l'usine (techniques, pressions sur la rentabilité, mais aussi solidarité et désaccords) d'un groupe d'employées, et aborde également - en filigrane - le contexte (prohibition, speakeasies, droit de vote des femmes, etc.) de l'époque.

On le devine dès le départ, l'avenir de ces femmes sera compromis, malgré toute leur joie de vivre et leur combativité...

Graphiquement, l'album est agréable, le dessin au crayon et les couleurs (tons violets principalement, avec des touches de vert) sont harmonieux. L'ambiance qui se dégage de l'ensemble est assez particulière mais elle m'a beaucoup plu.

Une lecture passionnante au final, cette bande dessinée était plaisante à lire et très instructive, je l'ai même complétée par quelques articles sur le sujet des "Radium girls"...
Commenter  J’apprécie          140
Je n'avais jamais entendu parler de ce scandale et cette bande dessinée a été un choc !
J'ai adoré la façon dont l'auteur a représenté ce groupe de femmes, d'amies, employées dans la même entreprise, solidaires, libres et modernes dans les années 20 aux Etats-Unis. C'est d'autant plus flagrant quand tout bascule, l'impact et l'horreur qu'ont pu représenter les conséquences de ce contact prolongé à la radioactivité.
Je garde à l'esprit l'image où l'on constate que dans les bureaux hiérarchiques, administratifs ou de gestion où l'on manipule la peinture, les personnels (hommes) portent des blouses, des masques et des protections alors qu'ils clament haut et fort aux ouvrières qui ont des suspicions que c'est absolument sans danger. Ignoble et cynique à souhait !
Commenter  J’apprécie          130
Grâce à cette bd aux tons pastels, nous apprenons le destin funeste d'un groupe de femmes, qui peignaient les chiffres des radio-reveils au radium au début du 20e siècle.
A cette époque, le radium n'était pas maîtrisé, seule la découverte de sa fluorescence était mise en avant. Cependant, les risques liés à son absorption accidentelle n'étaient pas reconnus, et surtout cachés.
Avec ces femmes, nous entrons dans l'époque des premiers droits pour les femmes, notamment celui de voter et nous passons par un prisme très varié de réactions. Il y a celles qui sont révoltées par le machisme ordinaire, celles qui acceptent cela, et puis celles qui vont se battre contre ces géants de l'industrie, qui les ont condamnées sans même s'en apercevoir.
Une bd essentielle, historique et sociale !
Commenter  J’apprécie          130
En conclusion, j'ai beaucoup apprécié la bande dessinée de Cy : elle expose de manière claire, documentée et précise l'histoire des Radium Girls tout en dénonçant les préjudices et les discriminations qu'elles ont subis dans la société américaine des années 20. Les dessins crayonnés possèdent un camaïeu certes restreint entre le violet et le vert (radium!) mais sont également très expressifs et agréables à regarder. Ils donnent beaucoup d'humanité à ses personnages. Bref, c'est une bande dessinée que je conseille!

Retrouvez ma chronique entière sur mon blog avec quelques photos de la BD :
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          130





Lecteurs (2226) Voir plus



Quiz Voir plus

Radium Girls

Au début du livre, qui est chargée de former Edna, nouvelle à l’usine ?

Quinta
Grace
Mollie

10 questions
15 lecteurs ont répondu
Thème : Radium Girls de CyCréer un quiz sur ce livre

{* *}