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4,18

sur 1304 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Du vert, un camaïeu d'aubergine, une gamme réduite de bleus pour raconter, par la technique du crayonné, l'histoire par trop oubliée des « Radium girls ». Derrière ce nom qui sonne comme un groupe de rock féminin se cache la vie de nombreuses jeunes femmes employées de l'USRC. Leur travail ? Dessiner des chiffres sur les cadrans de montres et de réveils avec une peinture qui brille dans la nuit grâce à des paillettes de radium.
A l'étage de l'usine, dans les laboratoires, les hommes sont revêtus de blouses et de gants. Au rez-de-chaussée, les ouvrières appliquent la technique du « Lip » lisser le pinceau sur les lèvres, « Dip » le plonger dans la peinture et du « Paint ». Comment s'étonner alors que, quelques années plus tard, ces pétillantes jeunes femmes commencent à perdre leurs dents, à développer des cancers ou multiplier les fausses couches ?
La force de cet album est de raconter cette tragédie, sans tomber dans les trappes d'une dénonciation frontale. En effet, Cy choisit de montrer la légèreté et l'insouciance avec lesquelles le radium a été utilisé dans la vie quotidienne. de préférer le silence à la connaissance, également. En utilisant le prisme et le vécu d'une « bande de filles », l'autrice donne à son album une originalité et une intimité qui permet une grande proximité entre ses héroïnes et son lectorat. Une très belle réussite.
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Une BD lumineuse et magnifique pour mettre en lumière un sombre pan de l'histoire industrielle.

Personne ne sera surpris de lire une autre histoire où la vie des ouvrières était négligeable et hypothéqué par des patrons calculateur et dépourvue d'humanité... Mais j'ai été surprise et charmée de lire cette histoire avec des illustrations si douces et touchante.

Cy a le talent de raconter les pires moments de l'histoire tout en conservant son humanité. Elle a su comment nous présenter les Radium Girls pour qu'on s'y attache.

Bref, une très belle BD, simple mais pertinente! Un coup de coeur et une joie pour les yeux.
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Tu sais ce que c'est toi le radium ? Pierre et Marie Curie, ça te parle ? A la toute fin du XIXe siècle, suite à la découverte des rayons X, Marie Curie décide d'étudier les sels d'uraniums qui émettent des rayons différents. Elle met en évidence le phénomène de radioactivité, se penche sur les minéraux qui en contiennent et est rejointe par son mari afin de réussir à isoler les composants les plus radioactifs. En 1898, ils annoncent la découverte du polonium et du radium et, en 1903, reçoivent le Prix Nobel de physique pour leurs travaux.
Les propriétés radioactives du radium ont alors rapidement été utilisées dans de nombreux domaines : médical (radiologie, radiothérapie...), paramédical (toute sorte de produits miraculeux non avérés) mais également pour ses propriétés fluorescentes dont l'industrie horlogère s'est vite saisie pour commercialiser des montres et horloges dont le cadran, visible dans le noir, a fait fureur.

Radium Girls nous entraine en 1918 dans une de ces usines où des femmes travaillent à la chaîne, peignant chacune en moyenne 250 cadrans par jour. La peinture au radium coûte cher et pour faciliter leur travail elles effilent sans cesse leur pinceau à la bouche avant de le tremper dans la peinture… C'est la technique du « lip, dip, paint » et celle-ci amuse beaucoup les ouvrières qui se retrouvent avec les mains et les dents phosphorescentes à la nuit tombée. A cette époque, les dirigeants des usines et les chimistes et techniciens qui y travaillent connaissent la dangerosité du produit mais personne ne les met en garde, les sacrifiant au nom du profit.

Dans un magnifique camaïeu de verts et de violets, Cy nous retrace cette terrible histoire des « Ghost Girls » et de leur combat. Elle nous offre un récit intimiste et touchant où de jeunes femmes insouciantes n'aspirent qu'à s'émanciper de leur condition et à profiter de la vie d'entre deux-guerres. A l'article de la mort elles ont eu le courage de se battre pour faire reconnaitre le préjudice subit et firent avancer les droits pour la sécurité des travailleurs.

Un véritable coup de coeur !
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Depuis le temps que je côtoie Mzrie Curie, Ernest Rutherford et les autres pionniers de la radioactivité, il était logique que ce livre m'attire. Ne croyez pas pour autant qu'il ne vise que les fanatiques d'histoire et de science.
Cy donne vie à un groupe d'ouvrières des années 1920, empoisonnées par la peinture qu'elles appliquaient sur des montres. Ce procédé suivait une mode qui consistait à incorporer dans des objets, aliments, médicaments... une substance découverte à Paris 20 ans plus tôt et presque surnaturelle, avec sa luminescence verdâtre et son énergie prodigieuse.
La méconnaissance des effets du radium peut expliquer cet usage inconsidéré. Même Marie Curie, qui le découvrit en 1898, ne prit aucune précaution dans son labo... jusqu'à ce qu'elle soit consultée dans les années 20 au sujet des Radium Girls.
Sa santé en pâtit dès 1910 et elle en mourut à 66 ans, en 1934. Son corps, transféré au Panthéon en 1995, est toujours enfermé dans un cercueil de plomb pour protéger les visiteurs.
Pour les Radium Girls, l'agonie fut plus rapide, car elles ingéraient le radium en lissant leur pinceau entre leurs lèvres. Atteintes des dents, des os, d'organes internes, décès inévitable furent leur récompense pour s'être pliées aux procédures et aux exigences de rendement. Pour la même raison, de nombreux obstacles se levèrent quand elles tentèrent de faire reconnaître la responsabilité des entreprises.
Cy ne cache rien de leur calvaire. Mais elle consacre aussi une très grande partie de son ouvrage à dépeindre l'époque et la vie de ces jeunes femmes, avides de profiter, comme toute leur génération, des "roaring twenties".
C'est touchant, réaliste, instructif; et cela donne un visage à ces victimes (du radium, de l'amiante, du chlordécone, du glyphosate...) qui veulent vivre, gagner leur pain... et qui en meurent.
Le dessin au crayon, sur une palette restreinte, est un parfait vecteur de l'innocence et de la tendre amitié de ces 6 femmes. Il sait aussi se faire plus dur, dans de bouleversants et symboliques portraits pleine page.
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Leur rituel quotidien :
- Lip : lisser le pinceau sur les lèvres
- Dip : prendre la peinture
- Paint : peindre les cadrans

Et elles répètent ces gestes à longueur de journée.

1920. Toutes ces femmes ont été employées dans une entreprise de fabrication d'horloges. Leur travail consiste à peindre les chiffres sur les cadrans. Pour ce faire, au-delà de cette technique surprenante, elles utilisent une peinture dite spéciale et surtout très précieuse, rendant les motifs fluorescents.
Elles sont soumises à une forte pression pour répondre à une cadence intense. Au fil du temps, elles se lient d'amitié et les affinités se dessinent. Elles sortent ensemble après leurs dures journées de travail, pour se détendre, danser, partager des moments de convivialité.
Elles sont bien loin d'imaginer que la peinture qu'elles touchent et ingurgitent tous les jours, sera leur poison...
Cette BD, retraçant cette histoire vraie, est absolument glaçante. J'ai tout aimé : la scénographie, le graphisme, les textes et les tons de couleurs utilisés (vous saurez pourquoi en lisant l'interview passionnante en fin d'ouvrage). Extraordinaire. Vivement conseillée. Et petit bonus, regardez la couverture dans le noir complet ! Elle vous réserve une surprise...

https://littelecture.wordpress.com/2024/03/10/radium-girls-de-cy/

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Cela faisait un moment que cette BD était dans ma PAL. J'aime ce genre de témoignages. Mais celui-ci prend vraiment au coeur, et quand on ouvre ce livre, on ne peut interrompre sa lecture tellement on est pris dans l'histoire et on veut savoir si une, oui même une seule, s'en sortira.
Ce livre raconte donc l'histoire des ouvrières qui travaillaient dans les usines de montres phosphorescentes, grâce au radium. Elles sont heureuses, elles sont jeunes, les autres envient leur travail bien payé, elles ont la vie devant elles.
Mais il y a le radium, et ces gestes qu'elles font tous les jours et qui les empoisonnent. Les patrons le savent, mais le cachent. Et quand elles le découvrent, il est déjà trop tard. La question devient : comment payer les soins, comment aider sa famille quand on ne peut plus se lever...
Un livre basé sur une histoire vraie, qui ne laisse pas le lecteur insensible. Cela fait partie de ces livres qui nous trottent encore dans la tête, même une fois refermé depuis longtemps.
Seul petit bémol pour moi : à ma grande surprise, j'ai eu un peu de mal au début avec les illustrations et surtout les fonds crayonnés foncés, qui m'ont demandé un petit temps d'adaptation. Mais mes yeux sont fatigués en ce moment, alors... c'est un bémol personnel.
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J'ai beaucoup aimé ce roman graphique. Je ne connaissais pas du tout ce fait réel sur ses femmes qui "se tuaient" au travail. J'avais quelques doutes sur le trait et l'utilisation du crayon de couleur, mais cela sert très bien le propos. L'auteure nous décrit très bien cette Amérique du début d'émancipation, les femmes qui s'émancipent. Une très belle découverte malgré le destin tragique de ces femmes.
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Un roman graphique sur le destin tragique de ces femmes travaillant, dans les années 20, dans une usine de montres, où elles sont contraintes d'utiliser au quotidien une peinture au Radium, les rendant malades. Les dessins sont d'une sobriété incroyable. La palette de couleurs utilisée est très simple : du vert et du mauve, des couleurs très fraîches. J'ai eu un énorme coup de coeur pour le coup de crayon. L'autrice sait représenter la souffrance de ces femmes, sans même avoir besoin de dialogues ! Un roman graphique qui me semblait être assez léger en apparence, et qui se révèle être un véritable hommage à ces femmes sacrifiées !
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1918. New Jersey. Edna et les autres ouvrières de l'United State Radium Corporation s'appliquent chaque jour à respecter la méthode "Lip, Tip, Paint". Lisser le pinceau avec ses lèvres, le tremper dans de la peinture au radium et peindre des cadrans de montres qui brilleront dans le noir, quel progrès! Mais quand la maladie frappe les “Ghost girls” (et oui, elles aussi brillent dans le noir, on se demande pourquoi…) les unes après les autres, le monde ouvrier découvre que le radium n'est pas si inoffensif que ça et que le patronat s'en doutait déjà…

8 couleurs seulement, et surtout ce violet et ce vert radium qui vont très bien ensemble. Des illustrations au crayon, ça change, c'est frais, joli, expressif, pas de fioriture mais du détail. Des illustrations pleines pages très graphiques des personnages, nues, nimbées de lumière, très poétique, ça m'a donné envie de trouver des dessins de l'autrice à encadrer!

Gros coup de coeur pour cette triste histoire vraie et malheureusement toujours d'actualité : les ouvriers contre le patronat, les risques cachés de certains métiers ou qu'on découvre plus tard…triste oui mais une belle histoire d'amitié aussi, de solidarité, de sororité.

Le plus : petite interview de l'autrice et dessinatrice Cy à la fin, c'est sympa
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Parfois nous oublions que le droit au travail est important. Nous nous laissons faire sans vergogne. Nous nous disons bon c'était pas si grave finalement. Nous oublions (ou nous savons pas pas) que si ces droits existent c'est pour éviter qu'arrive le pire. le travail peu avoir des conséquences désastreuses sur notre santé et cette bande dessinée est là pour nous le rappeler. Elle nous rappel que parfois nous battre pour nos droit est important et nécessaire.

Radium girls parlent du droit au travail mais pas que. Elle nous parle également du droit des femmes et de la place de celles-ci dans nos sociétés.
Et même dans la société d'aujourd'hui. Quand une des protagonistes dis : "Rohlàlà, à vous entendre, on croirait qu'on est encore au dix-huitième siècle ! On a le droit de travailler, de gagner notre vie; nos grands-mères étaient moins bien loties que nous. Il faut admettre que chacun a une place, et la nôtre n'a pas besoin de ça". Cela est une excuse que l'on pourrait encore sortir aujourd'hui pour justifier notre lâcheté à l'inaction.

Les dessins ne m'ont pas plu tout de suite mais cela valait le coup. J'ai fini la bande dessinée avec un goût agréable en bouche. Un point supplémentaire pour le travail de l'édition qui a même pensé à la couverture. Regarder y d'un peu plus près, vous comprendrez ...
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