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Critique de Mome35


Tel Da Vinci avec la Chapelle Sixtine, Bartholdi avec la statue de la Liberté ou Eiffel avec sa tour, sans, bien sûr, le comparer avec ces prédécesseurs, Doa a entamé, avec « Pukhtu » son oeuvre monumentale. Comme avant lui Margaret Mitchell (Autant en emporte le Vent) a choisi la guerre de sécession, Erich Maria Remarque (A l'Ouest rien de nouveau), la première guerre mondiale, Herman Wouk (Le souffle de la guerre) la seconde, Boris Pasternak (le Docteur Jivago), la révolution russe, Pierre Boulle (le Pont de la Rivière Kwai), la guerre de Corée, Jean Lartéguy (Les Centurions), la guerre d'Algérie et bien d'autres encore, Doa a choisi un conflit comme théâtre de ses opérations littéraires. Il s'agit d'un des plus récents, l'Afghanistan. En près de 700 pages (pour le premier tome), l'auteur qui préfère l'anonymat aux feux de l'actualité, décortique,hâche une guerre dans ses mauvais côtés plus que dans ses bons, ses dommages colatéraux, à travers un nombre impressionnant de personnages. Un myriade d'hommes et de femmes avec leurs qualités et leurs défauts qui inter-agissent non seulement en Afghanistan, mais aussi au Pakistan, en Côte d'Ivoire, aux Etats-Unis, au Kosovo ou en France. En dialoguant avec de nombreux experts de la géopolitique moderne, en visionnant des films d'actualités, en lisant des milliers de documents secrets ou publics, l'auteur a construit un canevas qui tient la route. Si les scènes d'affrontement sont bien présentes et écrites avec l'acuité d'un correspondant de guerre, c'est surtout la psychologie des personnages qui nous séduit. Qu'ils soient Patchouns, Talibans, Américains, paramilitaires, Français, francs du collier ou non. Qu'ils soient trafiquants de drogue, marchands d'armes, politiques véreux, journalistes honnêtes ou espions infiltrés, ils offrent toutes les facettes du monde actuel dans une guerre qui ne peut pas être propre.
Pukhtu est le terme qui régit un code d'honneur patchoun. L'un d'entre eux Sher Ali, chef vénéré de la tribu des Zadran est devenu Taliban pour venger la mort de sa fille aimée. Il nous est plus sympathique qu'Alain Montana, un homme d'influence dans la nébuleuse politique française. Ce roman est une fresque, un reportage, un témoignage si réaliste qu'on hésite à parler de fiction. Vivement le second tome (mai 2016).
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